Le Vent de la Chine Numéro 10

du 18 au 24 mars 2002

Editorial : editorial_10_2002

A l’issue de la session de l’ANP, chaque année, la conférence de presse du 1er ministre est une tradition établie, permettant d’humaniser le rapport entre pouvoir et monde (intérieur et étranger). Celle de 2002, avec Zhu Rongji, promettait de la couleur, étant la dernière de son mandat,voire de sa carrière. Les fois précédentes, Zhu (petite voix, visage terne et regard d’aigle) avait truffé ses remarques de boutades primesautières et personnelles, voire d’humeur, se démarquant du style politique local sphyngien.

Cette année, au contraire, Zhu se refusa à toute information, analyse ou position fraîches. Comme tenu au secret par la discipline de fin de mandat, ce fut un homme fatigué, poli et langue nouée qui parla pour rappe-ler ses succès, additionnant centrales électriques, routes et lignes de chemin de fer pour bétonner sa propre image historique. Le message étant : le cabinet Zhu a beaucoup travaillé, et tenu ses promesses.

Seuls deux points semblèrent un instant sur le point d’arracher Zhu à son affabilité éteinte :

Œ quand il fut interrogé sur « ses nuits blanches et son plus grand échec »: le bas niveau du revenu agricole, fut la réponse (prévisible), échec aggravé par l’entrée à l’OMC, qui va accélérer l’invasion des produits US à bas prix;

? et quand il dénonça le protectionnisme US sur son marché sidérurgique (cf col. droite), déclarant son "envie" (un rien ironique) de taxer de 30%, par rétorsion, les OGM de soja yankee…

Au début de la conférence, Zhu avait réfuté l’expression anathème d’un journal hongkongais qui l’avait surnommé Monsieur déficit: « les 37MM$ de déficit du budget 2002, correspondent à des invests… C’est un capital, pas une dette ». A la fin, il fustigea la FEER, autre organe du «rocher», qui l’accusait de virage autoritaire, ces derniers mois, et de « fixer les gens, taper du poing sur la table, pour impressionner le peuple » : « je n’ai jamais fait cela », nia-t-il, « et le peuple ne croira jamais ce genre d’accusation. Ce que je veux, c’est impressionner les corrompus »…

Ce que l’on aura retenu surtout de cette conférence, genre de chant du cygne, aura été le soin un peu vain du vieux leader, à collectionner tous les commentaires, portraits et citations touchant à sa haute personne, surtout dans la presse étrangère – pour les récuser!

 


Editorial : Fin de session – fin de règne

A l’issue de la session de l’ANP, chaque année, la conférence de presse du 1er ministre est une tradition établie, permettant d’humaniser le rapport entre pouvoir et monde (intérieur et étranger).

Celle de 2002, avec Zhu Rongji, promettait de la couleur, étant la dernière de son mandat, voire de sa carrière. Les fois précédentes, Zhu (petite voix, visage terne et regard d’aigle) avait truffé ses remarques de boutades primesautières et personnelles, voire d’humeur, se démarquant du style politique local sphyngien.

Cette année, au contraire, Zhu se refusa à toute information, analyse ou position fraîches. Comme tenu au secret par la discipline de fin de mandat, ce fut un homme fatigué, poli et langue nouée qui parla pour rappe-ler ses succès, additionnant centrales électriques, routes et lignes de chemin de fer pour bétonner sa propre image historique. Le message étant : le cabinet Zhu a beaucoup travaillé, et tenu ses promesses.

Seuls deux points semblèrent un instant sur le point d’arracher Zhu à son affabilité éteinte :

[1] quand il fut interrogé sur « ses nuits blanches et son plus grand échec »: le bas niveau du revenu agricole, fut la réponse (prévisible), échec aggravé par l’entrée à l’OMC, qui va accélérer l’invasion des produits US à bas prix;

[2] et quand il dénonça le protectionnisme US sur son marché sidérurgique (cf col. droite), déclarant son « envie » (un rien ironique) de taxer de 30%, par rétorsion, les OGM de soja yankee…

Au début de la conférence, Zhu avait réfuté l’expression anathème d’un journal hongkongais qui l’avait surnommé Monsieur déficit: « les 37MM$ de déficit du budget 2002, correspondent à des invests… C’est un capital, pas une dette ». A la fin, il fustigea la FEER, autre organe du «rocher», qui l’accusait de virage autoritaire, ces derniers mois, et de « fixer les gens, taper du poing sur la table, pour impressionner le peuple » : « je n’ai jamais fait cela », nia-t-il, « et le peuple ne croira jamais ce genre d’accusation. Ce que je veux, c’est impressionner les corrompus »…

Ce que l’on aura retenu surtout de cette conférence, genre de chant du cygne, aura été le soin un peu vain du vieux leader, à collectionner tous les commentaires, portraits et citations touchant à sa haute personne, surtout dans la presse étrangère – pour les récuser!

 


A la loupe : Acier – 1ère plainte chinois à l’OMC!

«Action protectionniste, qui viole l’OMC», a protesté (13/3) Shi Guangsheng, le patron du MOFTEC, dénonçant les 30% de taxes US à l’acier chinois…Pékin se sent d’autant touchée, que six autres exportateurs en sont exempts, dont trois «contrôlant moins de 3% du marché US», ce qui est aussi son cas. Il ne s’agit selon Shi,«d’une mesure de restructuration interne», dont on fait payer le poids à l’étranger, et au consommateur US, donc à la relance !

En aciers (laminés à froid),  les US sont pour la Chine son 4ème marché, de 350M$, aujourd’hui fermé.

Cette perte vient à mauvais moment, s’ajoutant à une chute des prix et des profits intérieurs (-14% en2001 pour Baosteel

Pékin a pris 8 jours pour se décider, annonçant le 15/3 (en contrepoint d’une boutade de Zhu) l’ouverture de la 1ère plainte chinoise à l’OMC – en même temps que celles de l’UE et du Japon. La 1èrephase consiste en une "demande de négocier avec les US au plus tôt!"

Mais un problème ne vient jamais seul : l’UE vient d’imposer des quotas d’acier à l’Asie et à l’Amérique Latine. C’est son droit, pourvu qu’elle maintienne les mêmes tarifs à tous. Une raison à ces quotas, étant la crainte d’un report des produits refusés par les US, vers l’UE…

NB : Pékin précise que ce litige n’affectera pas les relations bilatérales. Mais cette tension, cumulée à d’autres (tels le plan de réarmement nucléaire US, et l’accueil d’un min. taiwanais), témoigne de la fragilité du terrain où campe l’embellie sino-US des derniers mois, et des arrière-pensées de part et d’autre !


Pol : A l’ANP – débat

Vide de décisions, la session de l’ANP a pourtant été le forum d’un d’un concert baroque d’opinions, sur tout sujet pas (trop) polémique:

fonctionnement de l’ANP : mme Li Baoqun fustige ces édiles décatis qui ronflent en session et qui ne viennent que pour leur promotion.

– Football: selon Han Zhubin le procureur, dorénavant, l’achat d’arbitre sera dorénavant classé corruption commerciale – ils peuvent être jugés;

aménagement du territoire : dénoncé par la presse et par Zhu Rongji dans son discours introductif, le saccage, par les promoteurs, du mont Huangshan (Anhui), patrimoine mondial de l’Unesco, force le Ministre de la Construction, Wang Guangtao à monter au créneau et réfuter en bloc.

Education : où l’on apprend qu’un lycée de luxe, pour 160 bambins, a coûté autant (36,5M$) que la remise à niveau de 60 écoles d’une capacité de 60.000 élèves. Ce gâchis nourrit un débat indigné, alors que dans de nombreuses campagnes, les retards de paiement des instits sont légions (exemple, 2M$, pour 18 mois de salaires, à 4000 maîtres de Chengde Hebei) et que suite à l’hiver 2001, 500.000 enfants de Mongolie intérieure n’ont plus d’école, faute de budget!

familles: Le ministre des affaires civiles avertit que le divorce en Chine touche 10% des couples (20% pour Pékin et Shanghai).Très loin des taux de l’Ouest (6 couples sur 10), mais il a quadruplé depuis 1980. L’obstacle culturel se résorbe – l’enfant n’est plus un frein à la séparation (pour 75% des femmes et 68% des hommes). Facile à obtenir, le divorce a été réclamé par 525 000 couples en ’01 à la mairie (à l’amiable) et par 1.1M au tribunal (pour les cas difficiles).

Vacances: un élu, Qin Chijiang ose militer pour l’abolition des congés obligatoires. A l’en croire, les 3 semaines fériées/an, font plus pour l’économie (12MM$ pour le seul tourisme, sur 8 semaines depuis 1999), que pour les vacanciers, qui ne vivent que cohues, queues et dépenses, ratant ainsi l’objectif des congés – la détente. Sans espoir d’aboutir, cette démarche et ce débat n’en marque pas moins la naissance d’une nouvelle étape de maturité: après le refus des plaisirs «bourgeois», puis leur acceptation massive, apparaît l’exigence de leur donner un sens !

Bo Xilai, gouverneur du Liaoning depuis 2001 (fils du vétéran Bo Yibo), a reçu 3 ans pour doter sa province d’un système complet de protection sociale.

80% des recettes du gouvernement local passe dans cette expérience-test pour le reste du pays.

A l’ANP, Bo explique les difficultés : les 5M de travailleurs réels, doivent payer leur pension et celles de 4,7M de  xia gang (quasi-chômeur assisté). Les mesures consistent à offrir 1200$ de primes aux travailleurs en échange de leurs droits à la retraite (510 000 l’ont fait), à encourager l’ouverture de pensions privées – 4,9M d’ouvriers ont signé; à attirer les capitaux de HK et de l’Ouest… et à taxer plus les firmes les plus riches…

Pas de miracle à attendre: pour des années encore, le Liaoning connaîtra émeutes et manifs de désespoir, comme celle qui vient d’agiter Liaoyang (11 et 12/3), de la part de 7000 ouvriers impayés depuis des lunes.

 


Argent : Expo mondiale: Pékin lance Shanghai

· En février,  l’administration annonçait que la panne de croissance du revenu rural était enrayée: de moins de 3% en ’00, il était remonté à +4,2% en 2001. Discrètement (13/03), Le chiffre est ramené à 3,4%, pour un revenu moyen de 210 $ /an. Réajustement qui montre la victoire (momentanée) des partisans de la transparence, au risque de choquer, sur les propagandistes. En effet, ce revenu est 4 fois inférieur à celui de la ville -826$/an, et surtout, son taux de croissance est aussi 2,5 fois plus faible, de 3,4% contre 8,5%: le fossé s’approfondit à toute vitesse!

· La dernière série de bons chiffres conjoncturels suggère que le printemps est à la porte pour les affaires chinoises. Résultats à prendre avec prudence (l’Etat a de fortes raisons de faire bonne figure cette semaine, face à l’ANP). En janvier et février malgré la semaine de pause du Nouvel An lunaire, la production industrielle a gagné 48.6 MM$ en valeur, + 10.9%, et 1% de mieux qu’en ’01. Cette relance modulée entre secteurs (9,1% pour les EE, 11,5% pour les JV) est sous-tendue par les exports qui ont atteint 28MM$ en deux mois et +12,8% (avec un «boom» dans l’électronique et les télécoms, + 27.4%).

L’indice le plus solide de bonne santé, tient à l’admission par Dai Xianglong, gouverneur de la BPdC, d’un endettement public de 60% par rapport au PNB, au lieu des 16% reconnus jusqu’alors. Pour Dai, un tel endettement peut être résorbé en 10 ans, par le doublement (réalisable) du PNB et par la résorption des dettes industrielles, associées à une gestion non-déficitaire des banques et Entreprises d’Etat (c’est moins sûr).

Pour cette année, Dai compte asseoir la croissance sur l’ouverture des prêts à la conso. (pour 8MM$ de prêt/achat-auto, et 60MM$ en crédit hypothécaire).

NB : l’état d’esprit est résumé par cette pub de la COSCO, visible partout dans Pékin : « l’OMC est là, et avec elle, notre chance à tous ! »

· Les éclaireurs du BEI, qui doit élire en décembre, la ville qui recevra l’Exposition internationale de 2010, ont été reçus en chefs d’Etat par Jiang Zemin et Zhu Rongji, soutenant avec vigueur Shanghai. Le nouveau maire, Chen Liangyu, promet 2.5MM$ d’invests (record historique), et 50M de visiteurs sur un site de 5,4km² de part et d’autre de la rivière Pu. Shanghai court épaule contre épaule avec Moscou, Buenos Aires, Queretaro (Mexico), Wroclaw et Yosu (Corée).

Atout de Shanghai – son dynamisme, peut-être le plus fort au monde, et la côte actuelle du pays.

Son handicap: Pékin a les Jeux Olympiques de 2008, et Harbin réclame les JO d’hiver.


Politique : politique_10_2002

· Vide de décisions, la session de l’ANP a pourtant été le forum d’un d’un concert baroque d’opinions, sur tout sujet pas (trop) polémique: ¶ fonctionnement de l’ANP : mme Li Baoqun fustige ces édiles décatis qui ronflent en session et qui ne viennent que pour leur promotion.

· Football: selon Han Zhubin le procureur, dorénavant, l’achat d’arbitre sera dorénavant classé corruption commerciale – ils peuvent être jugés;

¸ aménagement du territoire : dénoncé par la presse et par Zhu Rongji dans son discours introductif, le saccage, par les promoteurs, du mont Huangshan (Anhui), patrimoine mondial de l’Unesco, force le Ministre de la Construction, Wang Guangtao à monter au créneau et réfuter en bloc.

¹ Education : où l’on apprend qu’un lycée de luxe, pour 160 bambins, a coûté autant (36,5M$) que la remise à niveau de 60 écoles d’une capacité de 60.000 élèves. Ce gâchis nourrit un débat indigné, alors que dans de nombreuses campagnes, les retards de paiement des instits sont légions (exemple, 2M$, pour 18 mois de salaires, à 4000 maîtres de Chengde Hebei) et que suite à l’hiver 2001, 500.000 enfants de Mongolie intérieure n’ont plus d’école, faute de budget!

º familles: Le min. des affaires civiles avertit que le divorce en Chine touche 10% des couples (20% pour Pékin et Shanghai).Très loin des taux de l’Ouest (6 couples sur 10), mais il a quadruplé depuis 1980. L’obstacle culturel se résorbe – l’enfant n’est plus un frein à la séparation (pour 75% des femmes et 68% des hommes). Facile à obtenir, le divorce a été réclamé par 525 000 couples en ’01 à la mairie (à l’amiable) et par 1.1M au tribunal (pour les cas difficiles).

» Vacances: un élu, Qin Chijiang ose militer pour l’abolition des congés obligatoires. A l’en croire, les 3 semaines fériées/an, font plus pour l’économie (12MM$ pour le seul tourisme, sur 8 semaines depuis 1999), que pour les vacanciers, qui ne vivent que cohues, queues et dépenses, ratant ainsi l’objectif des congés – la détente. Sans espoir d’aboutir, cette démarche et ce débat n’en marque pas moins la naissance d’une nouvelle étape de maturité: après le refus des plaisirs «bourgeois», puis leur acceptation massive, apparaît l’exigence de leur donner un sens !

· Bo Xilai, gouverneur du Liaoning depuis 2001 (fils du vétéran Bo Yibo), a reçu 3 ans pour doter sa province d’un système complet de protection sociale. 80% des recettes du gouvernement local passe dans cette expérience-test pour le reste du pays. A l’ANP, Bo explique les difficultés : les 5M de travailleurs réels, doivent payer leur pension et celles de 4,7M de  xia gang (quasi-chômeur assisté). Les mesures consistent à offrir 1200$ de primes aux travailleurs en échange de leurs droits à la retraite (510 000 l’ont fait), à encourager l’ouverture de pensions privées – 4,9M d’ouvriers ont signé; à attirer les capitaux de HK et de l’Ouest… et à taxer plus les firmes les plus riches… Pas de miracle à attendre: pour des années encore, le Liaoning connaîtra émeutes et manifs de désespoir, comme celle qui vient d’agiter Liaoyang (11 et 12/3), de la part de 7000 ouvriers impayés depuis des lunes.

 


A la loupe : TAIWAN, HK regardent vers la Chine !

Taiwan prise par la fièvre chinoise! Sur 1900 firmes insulaires questionnées, dont les ¾ déjà sur place, 300 veulent y réinvestir en 2002. L’investissement taiwanais en Chine atteint déjà 60MM$. Un vif débat a lieu à Taipei, sur la liberté de départ à donner aux semi-conducteurs– fleuron de l’industrie locale. Taiwan dérive vers le continent, poussée par sa panne économique. Même ambiance à HK, où un adulte sur neuf se dit prêt à travailler de l’autre bord de la frontière.

Vu de plus haut, c’est le monde entier qui s’apprête à bouger vers la Chine, contraint par l’opportunité de l’OMC. Aux USA, 38% de firmes déjà en Chine, comptent s’y renforcer: «en dépit des incertitudes… dans l’environnement des affaires chinoises », conclut la revue CFO Asia, co-auteur de l’enquête, «ces firmes ont conclu qu’elles ne peuvent pas attendre»!

La Chine de son côté, n’épargne aucun effort pour entretenir ce flux qu’elle a appelé et qui en 2001, lui a valu 47MM$ d’investissement extérieur (performance que Shi Guangsheng, min. du commerce extérieur, s’attend à voir renouveler en 2002). Elle s’apprête, selon Dai Xianglong, le gouverneur de la BPdC, à autoriser les chinois à transférer leurs devises vers HK (potentiel estimé à 130MM$) pour les placer en bourse. Elle vient aussi d’accorder des licences à United World et à Chang Hwa, banques commerciales taiwanaises, pour ouvrir des représentations à Shanghai et à Kunshan (Jiangsu).

Ce que tout cela signifie, est un drift des pôles industriels régionaux, des périphéries chinoises vers son centre, mouvement repris par le reste du monde -personne n’est indemne.

D’où des réactions de défense comme la dévaluation du Yen japonais, ou les 30% de surtaxe sur les exports d’acier vers les US. Les puissances lointaines ont des moyens de se protéger. Pas Taiwan ni HK, qui ne -voient d’alternative- au plan strict du business – que dans l’intégration!


Joint-venture : Kelon, ‘H-share’ épinglée

· En février, l’Union Européenne interdisait l’import de viandes et crustacés de Chine teintés d’agents conservateurs bannis. Action qui était inéluctable après l’entrée à l’OMC (aux normes plus sévères). Discrètement, Pékin tente de mettre ses exports alimentaires aux normes internationales. Ce qui n’empêche le ministre de la santé, le 14/3, de présenter ce qui apparaît aux experts une rétorsion : le ban des produits cosmétiques de 18 pays (Europe + Japon) aux extraits bovins ou ovins. L’UE, qui ne "voit pas de base logique" à la mesure (d’application au 20/4), n’a pas indiqué son prochain pas.

· La filiale hongkongaise de Kelon (Guangdong), n°1 nationale du micro-ondes l’an passé, vient d’être réin-scrite au tableau des titres en vente à la bourse de HK, après trois mois de suspension: épilogue d’une affaire secrète jusqu’alors. Kelon-(HK) avait été punie pour avoir secrètement fourni à sa maison mère 150M$ en 2001, sans en avertir le Stock Exchange, bien au-delà des 25% de capi-tal autorisés. Elle l’avait fait au travers de 12 prêts et paiements de matières 1ères, pub, assurances, et jeux d’écriture. Elle avait aggravé son cas, en cédant à un magnat local 20.6% de ses parts, au "prix du marché" de 68M$: transaction ramenée, après audit public, à 42M$. Ce cas apporte deux enseignements :

? Kelon (Guangdong) a connu des mois difficiles en 2001, la contraignant à prendre des risques,

‚ la bourse de HK, hier plus permissive envers les irrégularités des H-shares de Chine, se montre moins flexible aujourd’hui – c’est son avenir qui en dépend.

 


Temps fort : Les juges retournent aux bancs d’école!

Echaudé par la mauvaise image de la magistrature, et les 30% de votes négatifs que lui avait infligée l’ANP en 2001, le juge suprême, Xiao Yang veut redorer son blason et fait -comme chaque année – l’autocritique de sa caste: 80% des 170.000 procureurs, 70% des 200.000 juges (ex-soldats) n’ont aucune notion de droit: trop souvent rudes, arrogants et vénaux, ils ignorent la présomption d’innocence, et favorisent systématiquement leur région.

Xiao Yang a annoncé un programme musclé de recyclage pour les 10aines de milliers de tribunaux de base, par internet et par stages locaux. Le 1er examen devait se tenir début 2002. Les nouveaux juges y sont astreints et d’ici 2005, les anciens auront dû passer un test pour «se mettre en conformité avec l’OMC» (sic). En 2 ans, 2200 juges ont déjà perdu leur job- soit 1%. «Je ne suis pas sûr que 5 ans suffiront», a soupiré le magistrat…

De son côté Han Zhubin, procureur suprême, a présenté les 6M de procès tenus en ’01 – photo de famille du monde de la robe et du crime:

5M de cas civils et 1,4M de divorces, successions ou disputes familiales. Dans cette catégorie entrent aussi les procès du travail,+33%, à 100.400 cas, et du droit de marque : 5041 cas.

0,7M cas criminels, dont 150000 ont écopé entre 5 ans et la mort (+15%). La violence armée devient le problème n°1, dépassant la corruption: 12000 cas et +82%. La pègre monte en flèche : 350 gangs et 2000 gangsters (+630%).

Les procès à l’administration ne touchent que 122.000 cas (2%), dont 40.200 de corruption ce qui pour Wei Jianxing, Prsdt de la Commission de discipline du PCC, traduirait une stabilisation de la fraude,  après le pic des années 1990.Moins de corruption, mais plus lourde, avec 1320 cas portant sur plus de 120.000$ et au plus haut niveau, un (ex-) gouverneur : Li Jianting (Yunnan).

NB : les efforts de toilettage d’image du juge et du procureur n’ ont guère eu d’effet dans l’esprit des législateurs, qui ont cette année porté contre leurs rapports, 28% de voix contre – le même score, à 2% près!


Petit Peuple : Beida, Qinghua – un soufflet

Avec la crise remontant insidieusement jusqu’aux universités, la pratique des bourses de l’emploi connaît un vif développement dans toutes les provinces – manière pratique, pour les chasseurs de têtes de recruter leurs poulains. La dernière du genre, à Pékin, a vu l’éclatement d’une tempête dans un verre d’eau: des étudiants furieux dénoncèrent à la presse l’attitude méprisante du stand Twoloop (US), qui adjoignait à sa petite annonce la clause : «diplômés de Qinghua et Beida, s’abstenir» – les deux pépinières à cadres de la nation. Sommés de s’expliquer, l’ homme des ressources humaines de Twoloop à d’abord évoqué la tendance coutumière de ces jeunes, une fois recrutés, à utiliser leur position comme tremplin vers des postes plus lucratifs, sans considération des attentes de l’employeur. Poussé plus loin, il précisa que des quatre critères recherchés, les diplômés de Qinghua-Beida avaient bien l’envie d’apprendre, mais non l’esprit de groupe, ni le sens des responsabilités, ni la créativité. Ce qu’il ne dit pas, mais qui sauta soudain aux yeux de tous, fut que ces "boîtes à élites" produisaient des compétences abstraites, mais aussi trop de suffisance, plus adaptées à la carrière de cadre qu’aux besoins du marché.