Le Vent de la Chine Numéro 29

du 9 au 15 septembre 2001

Editorial : editorial_29_2001

Nul effort ne fut épargné à Pyongyang (3 au 5 septembre 2001), pour faire de la visite de Jiang Zemin une tournée triomphale : tapis rouge, accueil par Kim Jong-il, et 500.000 citadins dans les rues, agitant fanions et bouquets. C’était le dégel : en 1992, Pyongyang avait claqué la porte, après l’ouverture de liens entre Pékin et Séoul. Depuis mai 2000, Kim avait fait 2 voyages secrets à Pékin.

Kim venait de passer trois semaines en Russie: les liens dans l’ex-glacis communiste se retendent, et la visite a été suivie de près – dès jeudi 6, se tenait un mini-sommet à Tokyo, entre les voisins sud coréen, nippon et les USA, pour faire le point.

A l’issue du voyage, Jiang a annoncé une aide alimentaire, incluant riz, carburant et en crédits, d’un montant secret -question de face, pour la Corée du Nord qui cache 2 M de morts de famine depuis ’95.

A peine débarqué dans l’ombrageuse Mecque du stalinisme, Jiang plaida pour la reprise du dialogue entre Pyongyang et Séoul – et le monde. En fait, il avait obtenu satisfaction dès la veille- Kim s’était dit d’accord pour rouvrir un dialogue refroidi en mars 2000 par la méfiance de George Bush, vis-à-vis d’un régime «sans foi ni loi». Mais quel intérêt pour la Chine ? Shanghai reçoit en octobre le sommet de l’APEC, des leaders d’Asie Pacifique, y-compris Kim Jong-il «s’il le veut» (mais pas Taiwan!). Pour Jiang, c’est l’aboutissement de mois d’efforts pour restaurer les rapports avec Bush: quel meilleur atout, que de l’accueillir avec sur un plateau, la remise sur les rails du dialogue avec Pyongyang? Cette volonté nette de progresser est confirmée par l’annonce que Pékin pourrait accepter (avec force réserves et conditions) le déploiement du parapluie spatial anti-missiles US «NMD». Elle trouve son diapason à Washington, qui propose à Pékin les plans de tests du système NMD, et de reprendre toutes les coopérations, même militaire, gelées depuis l’affaire de l’avion EP3.

Enfin, avec sa visite coréenne, Jiang respire : fin 2000, Bill Clinton en fin de mandat avait failli réussir un scoop splendide -le voyage à Pyongyang, avant lui-même. Pour Pékin, c’était le cauchemar -qu’un Président US rompe l’isolement d’un pays voisin, socialiste, et ex-vassal historique. Les choses rentrent donc dans l’ordre -et Kim a finement joué !


Editorial : Jiang à Pyongyang – la réconciliation américaine, par la bande!

Nul effort ne fut épargné à Pyongyang (3 au 5 septembre 2001), pour faire de la visite de Jiang Zemin une tournée triomphale : tapis rouge, accueil par Kim Jong-il, et 500.000 citadins dans les rues, agitant fanions et bouquets. C’était le dégel : en 1992, Pyongyang avait claqué la porte, après l’ouverture de liens entre Pékin et Séoul. Depuis mai 2000, Kim avait fait 2 voyages secrets à Pékin.

Kim venait de passer trois semaines en Russie: les liens dans l’ex-glacis communiste se retendent, et la visite a été suivie de près – dès jeudi 6, se tenait un mini-sommet à Tokyo, entre les voisins sud coréen, nippon et les USA, pour faire le point.

A l’issue du voyage, Jiang a annoncé une aide alimentaire, incluant riz, carburant et en crédits, d’un montant secret -question de face, pour la Corée du Nord qui cache 2 M de morts de famine depuis ’95.

A peine débarqué dans l’ombrageuse Mecque du stalinisme, Jiang plaida pour la reprise du dialogue entre Pyongyang et Séoul – et le monde. En fait, il avait obtenu satisfaction dès la veille- Kim s’était dit d’accord pour rouvrir un dialogue refroidi en mars 2000 par la méfiance de George Bush, vis-à-vis d’un régime «sans foi ni loi». Mais quel intérêt pour la Chine ? Shanghai reçoit en octobre le sommet de l’APEC, des leaders d’Asie Pacifique, y-compris Kim Jong-il «s’il le veut» (mais pas Taiwan!). Pour Jiang, c’est l’aboutissement de mois d’efforts pour restaurer les rapports avec Bush: quel meilleur atout, que de l’accueillir avec sur un plateau, la remise sur les rails du dialogue avec Pyongyang? Cette volonté nette de progresser est confirmée par l’annonce que Pékin pourrait accepter (avec force réserves et conditions) le déploiement du parapluie spatial anti-missiles US «NMD». Elle trouve son diapason à Washington, qui propose à Pékin les plans de tests du système NMD, et de reprendre toutes les coopérations, même militaire, gelées depuis l’affaire de l’avion EP3.

Enfin, avec sa visite coréenne, Jiang respire : fin 2000, Bill Clinton en fin de mandat avait failli réussir un scoop splendide -le voyage à Pyongyang, avant lui-même. Pour Pékin, c’était le cauchemar -qu’un Président US rompe l’isolement d’un pays voisin, socialiste, et ex-vassal historique. Les choses rentrent donc dans l’ordre -et Kim a finement joué !


A la loupe : La porte (moins) étroite de l’université

La rentrée universitaire s’approche avec, pour les bacheliers de l’été, une excellente nouvelle: la promotion 2001 passe à 2,5M postes, contre 1M en 1998 soit 53% des candidats, à comparer aux 5% admis en 1977, année de réouverture des fac, après 10 ans de Révolution Culturelle. Le progrès est net, même si au bout du compte, seuls 2,4% des 280M de jeunes de 18-22 ans auront eu la chance d’obtenir un diplôme supérieur– une misère face aux besoins du pays !

L’enrôlement massif pèse sur les structures -hébergement, amphis… 1000 potaches à Beida (Université de Pékin) devront se loger hors du campus.  Beiwai (Université des langues) devra plancher même le dimanche. Pour faire face, les facultés doivent alourdir leurs tarifs: à Pékin, 600$/an en Lettres, 725$ en langues : lourd fardeau, dans un pays où le revenu urbain atteignait 758$/habitant en 2000… 40% de jeunes ont du mal à faire face. En réponse, le ministère a ordonné d’imputer 10% des droits d’inscription à des bourses, et d’annoncer un accès plus large aux prêts bancaires (sans garant), et aux emplois à mi-temps. A Changsha (Hunan), 38 forts-en-thème saisirent le taureau par les cornes, vendant à 13 firmes, à l’encan (960.00$), leurs compétences après le diplôme.  

Mais telles exceptions ne peuvent cacher le fait que cette année comme les autres, plus d’un bachelier pauvre, la mort dans l’âme, devra renoncer à son rêve de diplôme, aux portes du paradis: au détriment de la croissance et de la collectivité – même des Cies expatriées, dont les cadres seront plus chers, et les clients solvables, plus rares!


Pol : l’OMC s’assure à Bruxelles

· 14,7MM m3 d’eau manquent dans les bassins de la Hai, de la Huai et du Fleuve Jaune. La conférence dédiée à ce problème, à Pékin en août 2001 a vu se préciser des furieuses divergences, sur le financement du projet de dérivation du Yangtzé vers le Fleuve Jaune. Les 2 canaux de l’Est (1.150km) et du Centre (1.240km) coûteront 20MM$. Pékin veut imputer la charge aux villes consommatrices, ce qui les forcerait à multiplier le prix au robinet (de 2Y /m3 à 6Y/m3 en 2005 à Pékin), et inciterait économies et retraitement (80% des eaux usées ne sont pas traitées). Mais peu de villes sont enthousiastes à la perspective de payer maintenant un projet dont elles bénéficieront en 2010, à des prix qui de plus, forceront une baisse de production céréalière.

A cette conférence, on a aussi parlé d’environnement: vu la pollution de l’eau lors du captage, 3MM$ devront aller dans 123 stations d’épuration le long du canal, simplement pour obtenir une eau de classe III (bonne pour l’industrie, l’irrigation, mais non-potable). Reste aussi à établir le coût du relogement des 220.000 habitants bientôt chassés du réservoir de Dangjiakou (Hubei) : l’addition définitive du projet pourrait surpasser les 25MM$ du barrage des Trois Gorges.

· En visite à Bruxelles (3-5/09/2001) Zhu Rongji a assisté à un peu conclusif sommet sino-européen, qui a abordé le déficit commercial de l’Union envers la Chine (40MM²), l’immigration sauvage, la pollution planétaire, les droits de l’homme – le 1er Ministre Belge, Guy Verhofstadt, s’est inquiété du bilan (au moins 1.800 exécutions) de la campagne  Yanda (frapper fort) du printemps 2001. En marge, a été discuté le dernier obstacle à l’entrée de la Chine à l’OMC -la répartition des licences d’assurances européennes en Chine en suspens, et surtout du privilège accordé à AIG (US), qui dispose depuis 1992 d’une filiale shanghaienne à 100% (négociée à l’époque par Henry Kissinger avec Jiang, sur la base d’excellents rapports personnels). Tandis que le négociateur Long Yongtu, déclarait (6/09) le cas "réglé", les américains démentaient… Le grand RV, pour la Chine, sera à Genève (13-14/09), pour l’approbation du nouveau membre – ou non!


Argent : téléphones mobiles : à qui gagne perd!

· en juillet 2001 la Chine est passée 1er marché mondial de téléphonie mobile, avec 121 M d’utilisateurs, soit 36 de plus qu’en décembre. L’avenir semble ouvert, avec un taux d’équipement de moins de 10%, contre 40% aux USA, 50% dans l’UE, et 70% à HK. D’ici 2005, certains analystes prévoient 300 à 400M d’usagers. Mais alors, pourquoi China Mobile et China Unicom, principaux opérateurs, ont-ils perdu depuis janvier 41% et 18% de leur valeur en bourse de HK? C’est parce qu’au 1er semestre, leurs revenus globaux ont monté (respectivement +16,4% et +57,4%), mais tous deux ont vu s’effondrer leur revenu moyen par usager, à 17,20$/mois (-35%), et 11,45$ (-23%). Selon Bear Stearns (HK), l’érosion devrait durer au moins jusqu’en 2003: une fois les couches aisées servies, le marché restant est moins solvable, et consomme moins de temps de télécom, préférant recourir aux messages-textes: ce qui se traduit, pour ces firmes en concurrence, par la multiplication des promos, kits pré-payés (choix de 95% des entrants chez CM en 2001). NB : la bourse tousse aussi, au projet de scission de China Telecom (nord/sud), avec la demande auprès du MII de deux licences pour mobiles.

 


Politique : politique_29_2001

· 14,7MM m3 d’eau manquent dans les bassins de la Hai, de la Huai et du Fleuve Jaune. La conférence dédiée à ce problème, à Pékin en août 2001 a vu se préciser des furieuses divergences, sur le financement du projet de dérivation du Yangtzé vers le Fleuve Jaune. Les 2 canaux de l’Est (1.150km) et du Centre (1.240km) coûteront 20MM$. Pékin veut imputer la charge aux villes consommatrices, ce qui les forcerait à multiplier le prix au robinet (de 2Y /m3 à 6Y/m3 en 2005 à Pékin), et inciterait économies et retraitement (80% des eaux usées ne sont pas traitées). Mais peu de villes sont enthousiastes à la perspective de payer maintenant un projet dont elles bénéficieront en 2010, à des prix qui de plus, forceront une baisse de production céréalière.

A cette conférence, on a aussi parlé d’environnement: vu la pollution de l’eau lors du captage, 3MM$ devront aller dans 123 stations d’épuration le long du canal, simplement pour obtenir une eau de classe III (bonne pour l’industrie, l’irrigation, mais non-potable). Reste aussi à établir le coût du relogement des 220.000 habitants bientôt chassés du réservoir de Dangjiakou (Hubei) : l’addition définitive du projet pourrait surpasser les 25MM$ du barrage des Trois Gorges.

· En visite à Bruxelles (3-5/09/2001) Zhu Rongji a assisté à un peu conclusif sommet sino-européen, qui a abordé le déficit commercial de l’Union envers la Chine (40MM²), l’immigration sauvage, la pollution planétaire, les droits de l’homme – le 1er Ministre Belge, Guy Verhofstadt, s’est inquiété du bilan (au moins 1.800 exécutions) de la campagne  Yanda (frapper fort) du printemps 2001. En marge, a été discuté le dernier obstacle à l’entrée de la Chine à l’OMC -la répartition des licences d’assurances européennes en Chine en suspens, et surtout du privilège accordé à AIG (US), qui dispose depuis 1992 d’une filiale shanghaienne à 100% (négociée à l’époque par Henry Kissinger avec Jiang, sur la base d’excellents rapports personnels). Tandis que le négociateur Long Yongtu, déclarait (6/09) le cas "réglé", les américains démentaient… Le grand RV, pour la Chine, sera à Genève (13-14/09), pour l’approbation du nouveau membre – ou non!


A la loupe : NEWS CORP, AOL, un pied dans le Guangdong!

La SARFT, l’autorité de tutelle de l’audiovisuel, s’ apprête à laisser News Corp. et AOL Time Warner à diffuser par câble des programmes TV en mandarin dans le Guangdong. En échange, ces groupes vont ré-émettre CCTV-9 aux USA par leurs propres réseaux. C’est un branle-bas au Landerneau télévisuel chinois, qui jusqu’à présent ne tolère les chaînes étrangères que dans les grands hôtels et résidences d’expatriés. Il traduit le constat pragmatique, d’impossibilité de censurer la « pollution spirituelle » de l’Ouest qui, de plus en plus, passe par internet, les VCD et les paraboles illégales, ouvrant aux Cantonais l’étrange lucarne HKgaise. La SARFT compte mettre à cette libéralisation des balises strictes: les deux chaînes bientôt autorisées, STAR-TV et China-Entertainment-TV ne pourront diffuser que des shows innocents (jeux, séries), et seulement dans ce district du Guangdong, «laboratoire des réformes ». Dans le même temps, SARFT lance une opération pour enrayer la pieuvre de l’investissement étranger illicite (surtout d’origine huaqiao, diaspora chinoise) sur les réseaux câblés tel ce rachat (novembre 2000) par le hkgais Citic-Pacific de 34% du réseau de Guo’an.

Cette ouverture du paysage TV chinois rend aussi acte des pouvoirs de lobbying de Gerald Levin, PDG d’AOL), et surtout de Rupert Murdoch, patron de News Corp, qui a bien remonté depuis ’93, époque où il avait torpillé ses espoirs de diffusion sur la Chine, en faisant cette déclaration guerrière : (sa) TV par satellite offrait une «menace pour les régimes totalitaires». Après ce contrat, restera pour AOL et News Corp à couvrir tout le Guangdong, puis toute la Chine.

L’enjeu est un marché publicitaire estimé à 4MM$ (1er semestre 2001). Au passage, cet accord donne  chaud au coeur des 30 chaînes de HK, Taiwan et Macao qui elles aussi, se sont mises sur les rangs pour l’attribution d’une licence continentale.

 


Joint-venture : transports aériens-des tarifs ‘Saint-exupériens’

· Au 1er semestre 2001, les ventes d’apparts à HK ont chuté de 8%. A Taiwan, 1M de flats cherchent acquéreurs, de quoi nourrir le marché pour 8 ans. 400.000 foyers sont vides en Thaïlande: chiffres assez noirs pour inciter les promoteurs d’Asie à se tourner vers Shanghai, où les espaces disponibles réduisent en peau de chagrin (en logis, pas en bureaux), les prix montent et où les profits devraient friser les 15%. Afin d’accélérer l’accès à la propriété promulgué par Zhu en 1997, la mairie a élagué les taxes sur les achats/reventes, les taux d’intérêt, et multiplié les prêts hypothécaires: initiatives qui, ensembles, ont fait croître l’emprunt immobilier de 150%/an depuis 3 ans. Plus important encore, Shanghai a fusionné ses marchés immobiliers jusqu’alors séparés en "pour étranger" et "pour locaux", et soumis les ventes de terrains à adjudication publique : Tout ceci a encouragé un groupe comme CapitaLand (Singapour) à payer 65M$ un lot de 28.000m² dans le quartier de Xuhui, pour y bâtir 850 apparts. Citic Pacific vient d’acquérir 26.000 m² à Huangpu pour 72M$. Les étrangers individuels eux aussi viennent, séduits par l’idée d’une résidence 2daire dans la "Paris de l’Orient". Prochaine étape, Shanghai prépare la relaxation des permis de résidence, de travail et des prêts bancaires pour étrangers. Une fois le plan en vigueur, son ruisseau immobilier actuel, risque de devenir torrent -mais gare à l’éclatement de la bulle!

· le ciel est sombre, en 2000, pour les Cies aériennes, dont les pertes se montent, selon CAAC, 241M$ de janvier à juin 2001 -rien que pour les 10 transporteurs du groupe. Afin de combattre le dérapage et la guerre des prix, la tutelle avait imposé au printemps un carcan de tarifs fixes. Les transporteurs ont contourné le système en offrant sur Internet des tarifs promotionnels (jusqu’à -80%) pour "vols de nuit". L’aller Urumqi-Pékin en juillet était ainsi bradé à 52$ (soit 12$ de plus que le  yingzuo, "siège dur", ou 4ème classe, pour une odyssée de 50h). L’incapacité de la tutelle à protéger le secteur contre ses mauvais démons rend le secteur vulnérable aux appétits étrangers. Le 5/09, China Airlines, n°1 taiwanais, frappe fort en reprenant 25% des parts de China Cargo (Shanghai) à China Eastern + l’armateur Cosco. Ce deal pourrait préluder à une série d’autres investissements sur le marché chinois- China Airlines, encore, s’est engagée devant ses actionnaires à y placer 60M$/an. Pendant ce temps, Eva Air, N°2 taiwanais, ne veut pas être de reste, et peaufine une JV avec China Southern (Guangdong, N°1 national) -sous réserve du feu vert de Pékin, pour reprendre une partie de ses parts !

· Dans le Guangdong, comme à travers toute la Chine, jusqu’à 85% de la distribution est aux mains du petit commerce. Initiée dans les années 1990, la vague des grands magasins à l’image prestigieuse, fait long feu -pas assez rentables. La tendance qui fait fureur aujourd’hui, éprouvée ailleurs au monde, est celle des chaînes d’hyper- et supermarchés et de supérettes, objet d’une compétition effrénée entre groupes chinois et mondiaux, alors que l’OMC prévoit -à terme l’ouverture du secteur. Carrefour vient de recevoir une licence locale pour ouvrir sa 28ème surface dans le sud de Canton, mais ce n°2 de la distribution chinoise fait l’objet de contrôles de la part du ministère du commerce, quant à la validité de ces licences non octroyées par le pouvoir central. Wal-mart le géant US, recherche un site dans la capitale, et espère d’ici janvier sa licence pour son 1er magasin. Le conglomérat thaï Chia Tai espère ouvrir d’ici mars ’02, à Canton et Shenzhen, 50 superettes franchisées 7-Eleven, et investir 20M$ en 4 ans. Enthousiaste, son patron Dhanin Chearavanont se fait même fort d’«ouvrir un 7-Eleven par jour, si la Chine s’ouvre». En commerce de détail, Shanghai s’avère le meilleur planificateur : d’ici ’05, la métropole prévoit l’ouverture de 3 hypermarchés de 100.000m², 3 centres commerciaux de 150.000 m², 120 supermarchés, et 3.000 supérettes.

 


Temps fort : une ZES de 70% du territoire -l’Ouest

Le Forum annuel de l’Ouest (4-6 septembre 2001, à Xi’an), a dû proposer des solutions au bilan peu convaincant d’un an de priorité au développement de la Chine jaune: les 55,4MM$ injectés dans les 11 provinces (+Chongqing) (360M d’habitants, 70% du territoire) n’ont pu générer une croissance significative. Parmi les problèmes (déjà cités, avec lassante persistance au sommet de Chengdu en ‘2000) figure la pesanteur des bonnets de gaze noire (ronds de cuir, en chinois) – qui exigent des dizaines de tampons, tous payants, avant le feu vert à tout projet dans leur ville ou région. On dénonce aussi la fraude contre l’investisseur étranger, la justice molle, la rareté du crédit, et le retard en infrastructures.

A Xi’an, le pouvoir renforce ses incitations. A commencer par la TVA de 33%, ramenée à 15% pour tout l’Ouest (cf notre titre), et l’annonce de conditions plus favorables qu’à la côte (notamment en terme de %age du capital) pour les banques, assurances et télécoms. D’autres mesures promises, visent l’écrémage des taxes et tampons les plus contestables. Les crédits promis en 2000 sont confirmés: 11,5MM$ sur 10 ans en reforestation, 36MM$ sur 5/10 ans pour 12 méga-projets tels la ligne fer Golmud-Lhassa, le gazoduc Urumqi-Shanghai, des autoroutes comme Pékin-Urumqi, le barrage des Trois Gorges et la stabilisation des digues du haut Yangtzé. La gabegie est sous surveillance : sur une 1ère adjudication de tubes d’acier du Gazoduc, le coréen Posco n°2 mondial, souffle à Baosteel un contrat de 620.00t pour 15M$ -le meilleur rapport qualité/prix a prévalu sur la préférence nationale.

On notera aussi l’effort des provinces côtières pour épauler leurs soeurs de l’Ouest : Canton sursoit (pour 5 ans) à l’installation de 10Mkw de capacité électrique, pour laisser place aux fournisseurs de l’ouest – et par manque de moyens !

 


Petit Peuple : chute d’un véreux vendeur de lunes

· la fête du  Zhongqiu approche (mi-automne, qui tombe en 2001 le 1er octobre, Fête Nationale), celle des greniers et des saloirs remplis, avant la longue hibernation des campagnes. Traditionnellement, l’on s’offre des yuebing, gâteaux de lune, fourrés aux amandes, aux racines de lotus, voire à un bien évitable jaune d’oeuf. Mais cette année, la tradition va mal, confrontée à un navrant scandale. Sur la sellette, une vénérable maison nankinoise, Guanshengyuan, fut accusée le 3 septembre à la TV, d’utiliser une farce frelatée. Le directeur voulut hurler à la duplicité des reporters, qui se seraient vengés de n’avoir point reçu de petite enveloppe. Mais une fouille policière en règle aboutit à la saisie de 70 caisses de galettes vieilles de douze lunes, prêtes à livrer! Furent aussi découverts des gâteaux aux emballages antidatés. Confondu, le manager ne put que bredouiller, devant les micros que «la pratique était banale, universelle"… La marque a été retirée de tous les commerces, ce qui n’a empêché les ventes de partout chuter -c’est le  yin ye fei shi, "cesser de manger par peur de s’étouffer". Les amoureux du passé, ne remercient pas le pâtissier indélicat.