Le Vent de la Chine Numéro 23

du 24 juin au 30 juin 2001

Editorial : editorial_23_2001

Le Parti communiste (PCC) affronte (01/7) son plus dur RV, avec lui-même, pour le 80. Anniversaire de sa naissance à Shanghai en 1921.

Côté jardin, le PC compte 64,5M de membres (5% de la pop.)«unis sous son leadership avec Jiang Zemin en son coeur», et les campagnes modérées des  sange daibiao (« trois représentativités », et du yi de zhi guo  (« gouvernement par la vertu »).

Côté cour, le PCC est affaibli par l’éviction, en 12 ans, de 473.000 cadres incapables ou corrompus, y compris depuis avril, 6 Secrétaires provinciaux ou maires, après des accidents coûteux en vies humaines (13 à 108 décès). Les divisions idéologiques sont profondes. Jiang avec (qui l’eût cru) l’aile réformiste, veut amender la Charte du Parti, de manière à se rapprocher des socio-démocrates européens, SPD en tête (que visitait Wei Jianxing, du Politbureau, en oct.).Le PCC cesserait d’être celui de la classe ouvrière pour s’ouvrir à toutes classes et quitterait la lutte des classes pour la croissance du savoir et du bien être – formidable changement, prélude à une refondation du Parti, hors du communisme !

Cette réforme politique sans le dire, serait soumise au 16 Congrès (octobre 2002), assorties de garde-fous d’acier: pas question, pour l’heure, de tolérer un partage des pouvoirs, avec partis, presse ou justice indépendants. Non par principe anti-démocratique, mais pour éviter le désordre, prélude au pire. C’est à ce souci que correspond la très dense campagne de « gloire héroïque » sur tous médias et dans toute ville : rideau rouge, pour brouiller les pistes en un moment crucial.

Le concept passe mal auprès des « durs ». Lin Yangzhi, gouverneur du Jilin, soupçonne «les capitalistes (industriels privés, candidats au PCC) de vouloir prendre le pouvoir». Zhang Dejiang, Secrétaire du Zhejiang, reproche au projet d’ «engluer la nature du Parti».La question posée (celle de l’âme du PCC) ne manque ni d’innocence, ni de pertinence.

Un autre bras de fer se déroule: celui de Jiang contre les autres vieux, réticents (tels Li Ruihuan ou Li Peng) pour laisser place aux jeunes de la 4. Génération. Un autre a lieu entre ces jeunes – le pamphlet critique publié par Zeng Jinghong, sur les dangers de l’OMC et les risques sociaux à ne pas réformer, peut passer pour un «cavalier seul démocratique» face à Hu Jintao, son rival notoire. Sur le fond, tout ceci dévoile la solitude du dernier des empires, orphelin de l’URSS, et son espoir, lié au fait qu’un régime ferme et stable demeure à Moscou, irremplaçable


Editorial : 80ième Anniversaire – Un Parti uni parcouru de frissons!

Le Parti communiste (PCC) affronte (01/7) son plus dur RV, avec lui-même, pour le 80. Anniversaire de sa naissance à Shanghai en 1921.

Côté jardin, le PC compte 64,5M de membres (5% de la pop.)«unis sous son leadership avec Jiang Zemin en son coeur», et les campagnes modérées des  sange daibiao (« trois représentativités », et du yi de zhi guo  (« gouvernement par la vertu »).

Côté cour, le PCC est affaibli par l’éviction, en 12 ans, de 473.000 cadres incapables ou corrompus, y compris depuis avril, 6 Secrétaires provinciaux ou maires, après des accidents coûteux en vies humaines (13 à 108 décès). Les divisions idéologiques sont profondes. Jiang avec (qui l’eût cru) l’aile réformiste, veut amender la Charte du Parti, de manière à se rapprocher des socio-démocrates européens, SPD en tête (que visitait Wei Jianxing, du Politbureau, en oct.).Le PCC cesserait d’être celui de la classe ouvrière pour s’ouvrir à toutes classes et quitterait la lutte des classes pour la croissance du savoir et du bien être – formidable changement, prélude à une refondation du Parti, hors du communisme !

Cette réforme politique sans le dire, serait soumise au 16 Congrès (octobre 2002), assorties de garde-fous d’acier: pas question, pour l’heure, de tolérer un partage des pouvoirs, avec partis, presse ou justice indépendants. Non par principe anti-démocratique, mais pour éviter le désordre, prélude au pire. C’est à ce souci que correspond la très dense campagne de « gloire héroïque » sur tous médias et dans toute ville : rideau rouge, pour brouiller les pistes en un moment crucial.

Le concept passe mal auprès des « durs ». Lin Yangzhi, gouverneur du Jilin, soupçonne «les capitalistes (industriels privés, candidats au PCC) de vouloir prendre le pouvoir». Zhang Dejiang, Secrétaire du Zhejiang, reproche au projet d’ «engluer la nature du Parti».La question posée (celle de l’âme du PCC) ne manque ni d’innocence, ni de pertinence.

Un autre bras de fer se déroule: celui de Jiang contre les autres vieux, réticents (tels Li Ruihuan ou Li Peng) pour laisser place aux jeunes de la 4. Génération. Un autre a lieu entre ces jeunes – le pamphlet critique publié par Zeng Jinghong, sur les dangers de l’OMC et les risques sociaux à ne pas réformer, peut passer pour un «cavalier seul démocratique» face à Hu Jintao, son rival notoire. Sur le fond, tout ceci dévoile la solitude du dernier des empires, orphelin de l’URSS, et son espoir, lié au fait qu’un régime ferme et stable demeure à Moscou, irremplaçable


A la loupe : Climat de saison – une chine tendue

Un mois de mai par plus de 30°C ne fait rien pour rafraîchir les humeurs, et rappelle une vérité peu connue: avec 16M de stressés, la Chine est tendue. Elle en compte en fait bien plus: le monde des écoles l’est à 30%, soit à lui-seul 100M.

Pour aider ces insomniaques, déprimés à refaire surface, la Chine ne dispose que de 13.000 psychiatres contre 200.000 aux USA. Jusqu’aux années ’80, la science de l’âme était interdite. Le retard se comble lentement, mais les cadences industrielles s’affolent, et les  danwei meurent, dégorgeant par M des travailleurs sans avenir.

D’où ce marché prometteur de lendemains qui hurlent : celui des bars psychiatriques, pour  dafaleijing (faire tonner l’éclair) – cracher la vapeur. Dans ces endroits très « in », on se défoule à coup de poing, de pied et de marteau en polystyrène, contre un pantin. De son  côté, le centre psy, à 30/50Y/h, offre aux citadins la délicieuse (re-) découverte de la confession sans risque, et du conseil «pro» désintéressé. Les experts médicaux avertissent-«Danger ! La plupart des psys manquent de diplôme comme de formation, et le métier n’est pas réglementé! »

Cette évolution est une bonne nouvelle : le chinois prend conscience de ses besoins psychologiques, y investit un peu de temps et d’argent – il se complète. Ce progrès ne va pas encore jusqu’aux campagnes, où l’on se suicide plus qu’à la ville, les jeunes plus que les vieux, les femmes plus que les hommes, ces dernières totalisant (selon la Banque Mondiale) 56% des suicides féminins mondiaux – il y a encore bien du chemin à faire !

 


Pol : 2 accords secrets

· La candidature-marathon, depuis 15 ans, de la Chine à l’OMC voit le poteau d’arrivée. Comme nous l’écrivions semaine passée, la Chine a résolu ses derniers différents avec les US le 9/6. Des détails de l’accord (encore secret) filtrent:en ratifiant le pacte, Pékin s’engagera à plafonner ses subventions aux agriculteurs à 8,5% de la va-leur produite – entre les 10% exigés par la Chine au départ, et les 5 tolérés par Washington. L’engagement a aussi été pris d’ouvrir plus largement le marché chinois à la distribution et à l’assurance US. Immédiatement après cet accord, le ministre responsable Shi Guangsheng s’envola pour Bruxelles, trouver un terrain d’entente avec le commissaire de l’Union Européenne, Pascal Lamy: avec succès, accord «exhaustif» (20/6),  dont on croit (là aussi, secret bien gardé!), qu’il résout les litiges sur le nombre des licences aux assureurs européens, l’ouverture des services, des banques, l’approvisionnement en fournitures aux industriels. Reste encore l’accord avec Mexico (ce mois-ci?), et la rédaction du protocole général – Rendez-vous, peut-être, à Doha (Qatar), le 9 novembre?


Argent : Zhuhai – un aéroport en pleine turbulence

· Révélée (31/5) par "Capitale-Sud" (quotidien de Canton), cette affaire concernant l’aéroport de Zhuhai se résume en un mot: il va mal! Dans les années ’90, avec des taux de croissance fri-sant les 30% et voyant tout leur réussir, les dirigeants de cette florissante ZES s’étaient dit qu’un aéroport international ne pourrait pas faire de mal -quoique le Delta des Perles en disposât déjà de 4 à moins de 15′ de vol (Canton, Shenzhen, Macao, HK), et malgré la faible population de la ville (420.000). Sur les 830M$ du projet, la mairie paya 40%. Mais depuis son inauguration en mai 1995, l’outil a vu transiter, au mieux (en 2000) 570000 voyageurs, ridiculisant sa capacité de 12M. Baiyun (Canton) traite plus de passagers en un jour que Zhuhai en un mois. Aujourd’hui criblé de 205M$ de dettes, l’aéroport est menacé de poursuites par le Bureau de Navigation de Tianjin Le Président de l’aéroport dans la tourmente, refuse toute responsabilité dans cette dérive, et accuse "la conjoncture socio-économique", tout en rêvant d’en faire (sic) "le plus grand centre d’entraînement de la région» – à quand, le premier aéroport chinois en faillite?

· Le ralentissement de l’économie mondiale s’est reflété sur les exports chinois, dont la croissance a chuté de +17,3% au 1er trim. à +3,5% en mai. Pourtant, portée par les financements publics et une solide demande intérieure, l’économie fait mieux que se maintenir. De janvier à mai, les investissements d’infrastructure ont monté de +17,6% à 75MM$, et +20,3% en mai.

L’étranger a mis la main à la pâte, a investi: +18% d’investissement étranger direct (IED) (15MM$) et +42% aux investissements étrangers contractés (26MM$). La hausse des salaires des cadres, en avril, est arrivée à point pour relancer la consommation (60% de la croissance du PNB), avec la semaine fériée du 1er mai. Un climat anormalement chaud (cf p.1) a relancé les ventes de climatiseurs. Les ventes au détail ont progressé de 10,1% de jan à mai. L’indice des prix à la consommation a monté de 1,1% (1,7% en mai, plus fort bond en 4 ans). Indiquant à la fois une demande ferme, et une efficacité des contrôles de la contrebande, les revenus des douanes ont atteint, le 6/6, un pic de 12MM$, +24% sur 12 mois. Ce qui explique l’optimisme de Standard Chartered, tablant sur une hausse annuelle de PNB de 7,5%, là où Zhu Rongji suggère 7%…

 


Politique : politique_23_2001

· La candidature-marathon, depuis 15 ans, de la Chine à l’OMC voit le poteau d’arrivée. Comme nous l’écrivions semaine passée, la Chine a résolu ses derniers différents avec les US le 9/6. Des détails de l’accord (encore secret) filtrent:en ratifiant le pacte, Pékin s’engagera à plafonner ses subventions aux agriculteurs à 8,5% de la va-leur produite – entre les 10% exigés par la Chine au départ, et les 5 tolérés par Washington. L’engagement a aussi été pris d’ouvrir plus largement le marché chinois à la distribution et à l’assurance US. Immédiatement après cet accord, le ministre responsable Shi Guangsheng s’envola pour Bruxelles, trouver un terrain d’entente avec le commissaire de l’Union Européenne, Pascal Lamy: avec succès, accord «exhaustif» (20/6),  dont on croit (là aussi, secret bien gardé!), qu’il résout les litiges sur le nombre des licences aux assureurs européens, l’ouverture des services, des banques, l’approvisionnement en fournitures aux industriels. Reste encore l’accord avec Mexico (ce mois-ci?), et la rédaction du protocole général – Rendez-vous, peut-être, à Doha (Qatar), le 9 novembre?


A la loupe : Bourse – la rançon du succès

Après avoir galopé durant cinq mois début 2001, les actions chinoises calent en juin. 1ère raison : très attendue, l’annonce (6/12) d’un cadre réglementaire aux ventes par l’Etat de ses titres d’Entreprises d’Etat, afin de renflouer le Fonds National de Sécurité sociale (cf VdlC n°4/VI). Désormais, 10% de tout nouveau titre d’EE en bourse chinoise ou étrangère, consistera en parts étatiques jusqu’alors hors- commerce, et ira au Fonds. Le produit de la vente réintégrera le marché, par le biais de fonds de pension gérés par des Cies chinoises voire étrangères  (les décret. seront publiés en octobre par le Conseil d’Etat). Les investisseurs redoutent l’afflux de parts de l’Etat, qui dépasserait la capacité d’investissement et ferait chuter les cours.

Une 2de cause à la rare défiance du marché,tient à la répression subite de la fuite des devises vers HK(+90% en mars),visant l’achat (illégal) de parts «H» ( d’EE cotées à Hong Kong). Les agioteurs pensent aux parts «B», créées pour l’étranger, qui s’envolent (+200% depuis le 01 /6) depuis leur ouverture aux chinois, en route vers une fusion avec les «A». Ils croient pouvoir répéter l’opération avec les parts «H» (dont les valeurs sont à la traîne, face aux « A »), qui vont aussi devoir converger avec les « A ». Déferlant sur le «rocher» avec leurs valises de cash, ils ont fait fuser de +150%  l’indice H en février-mai, avant de se calmer en juin, tandis que l’indice Hang Seng perdait 15% – belle performance !

Le tour de vis douanier a freiné le flux, mais ne l’endiguera pas, pour une raison simple : les parts «A» valent x60 leur rendement annuel, et les « H », x10, et la CSRC s’assure d’un maintien d’une vive valorisation boursière, pour renflouer les EE et la SS notamment. En clair, la seule manière pour Pékin de combiner tous ses objectifs boursiers, est de mener à bien son programme entamé de fusion des parts A, B et H -on est au milieu du gué!

 


Joint-venture : automobile -Pékin corrige Tokyo

· Il a fallu 2 mois à Pékin pour réagir au vif renforcement (106% à 266%), quoique temporaire, des tarifs douaniers nippons en avril, sur les imports chinois de champignons bruns "shiitake", d’oignons de printemps et d’ajoncs pour la fabrication des tatamis, (cf VDLC n°15/III). Accusant Tokyo de «protectionnisme typique», la Chine a décidé d’imposer une taxe prohibitive de 100% à ses exports de véhicules, téléphones portables et climatiseurs. Le préjudice n’est pas grand (700M$, sur les 41,5 MM$ des exports japonais vers la Chine, en Chine). Mais il est de sept fois supérieur à celui des légumiers chinois, qui perdent 100M$ -jusqu’en novembre, date limite de la sanction. Premier producteur mondial de fruits et légumes, la Chine a voulu montrer sans équivoque, qu’elle considérait ses débouchés extérieurs dans ce secteur, pour l’avenir, comme un intérêt vital. Le Japon s’est laissé entraîner dans cette "galère" par ses élections législatives de juillet. A présent, son 1er Ministre Junichiro Koizumi tente d’éviter que les choses «échappent à tout contrôle». De son côté, Pékin, après sa frappe, assure vouloir éviter l’escalade en «guerre commerciale», qui compromettrait son entrée à l’OMC (voir notre rubrique Politique). La gestion du conflit, côté chinois, sera assurée par Wu Dawei, actuel ambassadeur à Séoul et futur à Tokyo.

NB: ce conflit commercial est aussi révélateur d’autres malaises plus anciens, d’autres vieilles blessures qui ressortent en même temps: Koizumi va faire un "pélerinage" rare et choquant au temple de Yasukuni, dédié (entre autres) à sept criminels de guerre nippons (dans lesquels la Chine voit non sans raison, des agresseurs plus que des victimes). Autre objet de contentieux, ce livre d’école nippon "négationniste" prétendant que «la Chine déforme l’Histoire» et que les massacres de Nankin n’ont pas eu lieu.

· Après avoir transféré (janvier 2000) sa base "Asie-Pacifique" de l’Australie vers Shanghai, Alcatel, confirme sa volonté de renforcement de sa présence en Chine. Par un contrat signé le 15/6, le géant mondial de l’équipement des télécommunications a augmenté sa part dans sa JV Shanghai Bell de 46 à 51%, prenant le contrôle de l’entreprise dont la partie chinoise n’est autre qu’une émanation du MII. De cette opération, émerge le 1er pôle de production d’équipements de télécoms de Chine, et une situation de gains mutuels. En pointe jusqu’en ’95, Shanghai Bell a pâti de l’arrivée en force de concurrents modernes et agressifs tels Lucent ou Nokia, a perdu des marchés et gagné en obsolescence. Bien implanté en Chine avec 17 JV et firmes possédées à 100%, 5 centres de R&D, 5000 employés et 500M$ d’investissements, Alcatel profitera du bon réseau de marketing de Shanghai Bell, qui recevra en retour ses technologies les plus neuves. C’est cette perspective, assurant l’avenir des 2000 emplois directs et 10000 indirects, qui a permis à la tutelle chinoise de renoncer à la maîtrise de son seul "porte-avions" national du secteur!


Temps fort : Sécheresse : aux grands maux, grands remèdes

La pluie mi-juin sur la Chine du nord (30mm) n’a pas suffi à apaiser la terrible sécheresse qui affectait, le 10 juin, 28Mha (25% des sols plantés), 22,6M d’humains et 14,5M de têtes de bétail. De février à mai, seuls 49mm de pluie sont tombés, niveau le plus bas depuis 1950, causant la jachère de 4,3M ha et la perte de récolte sur 8.9M ha. Dans le pire des cas, au Liaoning, 360 des 900 réservoirs sont vides et la rivière Liao à sec depuis mai. A Tianjin, la nappe phréatique a baissé à -100m, et les 300 affluents de la Hai, dans la ville, ont disparu.

Les conditions sont donc mures pour l’entrée en scène des sauterelles, sur 7.7M ha dans 15 provinces -en dépit de la lutte menée par tous les moyens -ramassage, aspersion aérienne, ca-nards (1M lâchés au Xinjiang, où les locustes sont jusqu’à 10.000 au m²). Une incidence sur l’inflation est annoncée, due à une récolte et une production industrielle réduites!

Comme en 2000, la réponse des villes consiste dans le rationnement, et la fermeture de car wash et saunas. Dans le Hebei, 4.7M de gens sont mobilisés au forage de puits et la distribution d’eau. Pékin puise sur ses réserves profondes. Les paysans sinistrés reçoivent, outre la grâce d’impôt, du grain, des engrais et du fuel. Des centaines de villes et 20 provinces tentent d’ «ensemencer » les nuages à l’iodure d’argent (par avion, au canon, ou simplement par brûlis au sol), permettant des chutes de +10%… Expédients qui n’enraient pas la désertification au rythme de 2460 km²/an – le désert touche déjà 27.3% du territoire et 2.6Mkm² – une «Argentine»! Deux solutions de fond sont en route: sans date, l’ouverture de quotas par foyer, suivis de prix dissuasifs (jusqu’à  40Y/m3). Débute en 2002, le chantier d’un des 3 canaux de diversion du Yangtzé vers le Fl. Jaune. Avant toute chose, Pékin veut changer la perception de la valeur de l’eau, pour enrayer ce phénomène qui menace agriculture et industries au nord de la Chine -la croissance même !

 


Petit Peuple : une survie aux couleurs de la Chine

· La Chine prépare activement son entrée à l’Organisation Mondiale … du Divertissement! Beijing Weihan Culture and Media sort à présent le clone local du célèbre jeu télévisé américain Survivor. Sur les 200,000 candidats au supplice, seuls 18 chanceux masochistes ont été retenus, trois équipes de six. La formule américaine – des candidats de tous âges, aux caractères si possible les plus mal assortis, plongés dans l’univers le plus épineux et ingrat, doivent se supporter (à tous les sens du terme) avec kit spartiate de survie (10 allumettes pour 10 jours), sous l’oeil indiscret des dizaines de caméras 24h /24. Le nom de l’émission donne le décor: Shangrila, terre mythique de vallées haut perchées entre Yunnan et Sichuan, dans l’ancien Tibet. A la recette yankee, l’émission comporte une importante variation chinoise: la "tibétophilie", découverte d’une culture différente et spiritualiste, très en vogue depuis deux ans. Elle est exprimée par ce candidat de 37 ans -"le Shangri-la représente la bonté et la compassion dans mon coeur"… Les tribulations des 18 aventuriers envahiront, dès juillet, 110 chaînes, plus 132 sites internet, tous les jours 50 minutes live – pour 1,3 milliards de gens qui s’ennuient, une  aventure par procuration, et un excellent plateau d’épices, après le mois de juin de saga rouge!