Le Vent de la Chine Numéro 7 (2025)

Voilà une journée à marquer d’une pierre blanche : pour la première fois depuis 2018, le Président chinois, Xi Jinping, a reçu à Pékin le 17 février les grands patrons des entreprises privées du pays.
Sur la liste d’invités figuraient Wang Chuanfu, président du constructeur de véhicules électriques, BYD ; Wang Xing, à l’origine du spécialiste de la livraison de repas chaud, Meituan ; Robin Zeng, PDG du leader des batteries électriques, CATL ; Yu Renhong, fondateur de Will Semiconductor ; Pony Ma, PDG du géant de l’Internet, Tencent ; Liang Wenfeng, créateur de DeepSeek, le « ChatGPT chinois » ; ou encore Leng Youbin, PDG de la marque de lait infantile, Feihe.
Seulement six d’entre eux ont été invités à prendre la parole. Ainsi, Wang Xingxing, le fondateur d’Unitree Robotics et plus jeune entrepreneur présent (35 ans), a fièrement partagé avec Xi que son équipe de développement de robots humanoïdes était « née et a grandi en Chine ». Dans la même veine, Lei Jun, le PDG du fabricant de smartphones, Xiaomi, a déclaré que « même si la situation internationale avait changé, avec le leadership de Xi, rien n’était insurmontable ».
Plus modéré, Liu Yonghao, fondateur du groupe New Hope, le plus grand fabricant d’aliments pour animaux du pays, s’est contenté d’expliquer comment les entreprises agricoles peuvent prospérer en adoptant de nouvelles technologies – rappel s’il en fallait que la promotion des « nouvelles forces productives » ne se limite pas uniquement aux technologies du futur, mais concerne aussi la transformation des industries traditionnelles. Enfin, le doyen et fondateur du géant des télécoms, Huawei, Ren Zhengfei, 80 ans, s’est montré plus pessimiste, décrivant les cinq prochaines années comme une question de « vie ou de mort » pour la tech chinoise. De quoi inciter Pékin à redoubler ses efforts sur le chemin de l’auto-suffisance.
Tout le « CAC 40 » chinois était donc représenté, à l’exception de Zhang Yiming, le fondateur de ByteDance et propriétaire de l’application TikTok, empêtrée dans les controverses politiques américaines, mais aussi des PDG de Baidu, Robin Li, et de JD.com, Richard Liu. Une absence qui ne manqua pas de faire plonger leurs actions en bourse de Hong Kong… Si les investisseurs sont si attentifs à la présence – ou à l’absence – des chefs d’entreprise dans ces réunions au sommet, c’est qu’elles sont souvent le reflet de la santé politique desdites sociétés.
Ainsi, la présence de Jack Ma, le plus emblématique des entrepreneurs chinois, à l’origine du géant du e-commerce Alibaba, semblait signer sa réhabilitation officielle, plus de 4 ans après l’annulation de l’entrée en bourse de Ant Financial. C’est un signal fort envoyé à l’ensemble du secteur privé, qui aurait – enfin – retrouvé grâce aux yeux de Xi Jinping, après une longue traversée du désert. Déterminé à atteindre ses objectifs de croissance économique et à tenir la dragée haute à Washington, Xi a promis un soutien ferme et indéfectible aux entreprises privées tout en les appelant à « montrer leur talent » et faire des « contributions significatives ».
La scène était éminemment symbolique, exprimant à la fois une certaine fierté pour les récentes avancées technologiques chinoises (le modèle innovant de DeepSeek, les robots d’Unitree…), mais aussi une reconnaissance tacite selon laquelle le pays a besoin des entreprises privées pour rivaliser technologiquement avec les États-Unis. Le timing ne doit rien au hasard, alors que Trump a déjà décrété une hausse de 10% des tarifs douaniers sur tous les produits chinois.
Le dirigeant chinois a également reconnu que les entreprises privées sont confrontées à « des difficultés et des challenges » tout en promettant de faire davantage pour leur « faciliter la vie », notamment en termes d’accès aux marchés publics, de réduction des coûts de financement et de baisse de la pression administrative.
A vrai dire, Pékin a pris de nombreuses initiatives pour rassurer les entreprises privées au cours de l’année écoulée, notamment en promulguant une loi visant à promouvoir et protéger le secteur privé. Cependant, ces efforts ont souvent été sapés par les actions contradictoires des gouvernements locaux, à l’instar de la « pêche en eaux profondes », pratique qui consiste à taxer arbitrairement les sociétés pour compenser la perte de leurs revenus fonciers…
A ce stade donc, il n’y a pas de quoi trop s’enthousiasmer, d’autant que ce n’est pas la première fois que Xi fait de telles promesses aux grands patrons. En novembre 2018, alors que Trump tirait sa première salve douanière, le dirigeant chinois avait promis aux entreprises privées des baisses d’impôts et davantage d’accès aux marchés publics. Cela ne l’a pas empêché de donner par la suite son feu vert à une campagne de reprise de main tous azimuts du secteur privé.
Ainsi, la tenue de ce symposium en 2025 n’exclut en rien la possibilité d’un recadrage à l’avenir, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle. Mais les investisseurs ont eu ce qu’ils voulaient : un geste de confiance venant du plus haut niveau de l’Etat. Reste à voir maintenant si Pékin va joindre l’acte à la parole lors de la session annuelle du Parlement début mars.

« Il y a des décennies où rien ne se passe, et il y a des semaines où des décennies se produisent ». C’est une phrase attribuée à Lénine qu’a reprise le Président finlandais, Alexander Stubb, pour résumer le sentiment général des Européens après le discours de J. D. Vance, vice-président américain, à la Conférence de Munich sur la sécurité du 14 février. Dans ce discours, J. D. Vance affirme que les véritables ennemis de la démocratie ne sont ni la Russie de Poutine ni la Chine de Xi Jinping, mais Bruxelles et tous ceux qui, en Europe, tentent de limiter l’expression des sentiments haineux envers les minorités.
Quelques jours plus tard, le 18 février, de hauts responsables américains et russes se sont retrouvés à Riyad pour évoquer une possible détente et une suspension des sanctions, sans inviter ni les représentants de l’Ukraine ni ceux de l’Europe.
Cette même semaine, Trump a qualifié le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de « dictateur » du fait de la suspension des élections (l’impossibilité d’élections en temps de guerre est un fait constitutionnel en Ukraine), qu’il n’est soutenu que par 5% de la population (en réalité son taux d’approbation se situe à 57% – bien plus que pour Trump : 47% après un mois à la tête du pays). La colère de Trump et son administration semble avoir été causée notamment par le fait que Zelensky ait refusé de signer le deal néocolonial que les Etats-Unis voulaient lui imposer : donner une vaste partie des terres rares du pays pour payer sa dette militaire envers les Etats-Unis et pouvoir continuer à bénéficier de leur aide.
Pour comprendre ce revirement en un mois de la politique américaine à l’égard de l’Ukraine, de la Russie et de l’Europe, plusieurs pistes d’analyse peuvent être proposées.
La première raison est aussi la plus simple : elle tient à la détestation viscérale des Républicains MAGA (Make America Great Again) envers les Démocrates et les administrations Obama, Clinton et Biden. Pour Trump, prendre le contre-pied systématique de Biden est une finalité en soi, qui va dans le sens des attentes de ses électeurs.
La deuxième raison, c’est l’exposition de Trump et de son entourage aux manœuvres du KGB depuis des décennies. Ce n’est pas seulement ce que nous apprend Yuri Shvets, un ancien espion du KGB ayant fait défection, selon qui Donald Trump a été cultivé comme un atout russe pendant plus de 40 ans, c’est aussi lié à la fortune personnelle de Trump : son premier grand complexe immobilier, l’hôtel Grand Hyatt New York, a été acheté à Semyon Kislin, un émigré soviétique, copropriétaire de Joy-Lud electronics, contrôlé par le KGB. C’est également un ancien agent du KGB qui a remis une clé USB contenant de fausses informations compromettantes sur Hunter Biden (le fils de l’ancien président) à un responsable de Trump lors d’un gala du Claremont Institute.
La troisième raison, c’est que Trump rêve de détrôner Obama comme récipiendaire du prix Nobel de la Paix, d’où son plan de paix avec la Russie sur le dos de l’Ukraine et sa proposition faite à la Chine de réduire les armes nucléaires et de diviser par deux les dépenses de défense.
Enfin, quatrième raison possible, la stratégie de Trump avec Poutine serait à comprendre comme un « vaste plan » que l’on qualifiera de « Nixon inversé », du nom du dirigeant américain qui, en 1972, a mis fin à 25 ans d’absence de relations diplomatiques avec la Chine afin de capitaliser sur le différend grandissant entre les deux pays communistes et affaiblir l’URSS. Cependant, on peut se demander si, en faisant le choix de la Chine contre la Russie, les Etats-Unis n’ont pas perdu au change, en contribuant à l’émergence d’un ennemi bien plus puissant que l’URSS ne le fut jamais. Dès lors, peut-on vraiment croire qu’en pactisant avec la Russie de Poutine, les Etats-Unis de Donald Trump se faciliteront la tâche dans leur lutte à long terme pour l’hégémonie contre la Chine de Xi Jinping ?
Plus encore, est-il bien vrai que le reset des relations entre les Etats-Unis et la Russie ne laisse à l’Europe pour seule planche de salut que de pactiser avec la Chine ? Si les Etats-Unis eux-mêmes ne peuvent se permettre d’avoir deux ennemis et voudraient neutraliser Poutine en lui donnant l’Ukraine pour se concentrer sur l’Indo-Pacifique, l’Europe ne serait-elle donc pas obligée de renouer avec Pékin ? Ne lui faudrait-elle pas apprendre à voir en la Chine un partenaire rationnel et stable, ce que manifestement les Etats-Unis de Donald Trump ne sont plus ? La tentation est d’autant plus grande que la Chine va pousser son avantage et diffuser ce doux narratif dans les chancelleries des capitales européennes. Ainsi, durant sa visite début février, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a affirmé à son homologue européenne, Kaja Kallas : « il n’y a pas de conflit d’intérêt fondamental ni de conflit géopolitique entre la Chine et l’UE ». Ce à quoi Kallas a répondu que l’UE voulait continuer à « dialoguer et à coopérer » avec la Chine.
Depuis longtemps, le but de la Chine est de dissoudre le lien transatlantique entre les Etats-Unis et l’Europe forgé « pour toujours » dans les plages de Normandie. Le discours sur la multipolarité que tient Pékin n’a pas d’autre objectif. « Un monde multipolaire n’est pas seulement une fatalité historique, c’est aussi une réalité », a répété Wang Yi à Munich au moment où J.D. Vance snobait le chancelier allemand pour rencontrer la cheffe de l’extrême droite. Face à l’unilatéralisme de Trump, les mots de Wang résonnent donc comme une douce musique aux oreilles d’Européens désemparés.
Mais tout ceci n’est qu’illusion. Illusion de croire que l’apaisement de la Russie par Trump pourrait distendre les liens entre Pékin et Moscou ; illusion de croire que la Chine pourrait changer sa vision d’un déclin inévitable de l’Occident devant s’effacer face à la montée irréversible de l’imperium « bienveillant » d’un techno-autoritarisme aux caractéristiques chinoises.
Au contraire, « l’amitié sans limites » entre la Chine et la Russie ne peut que sortir renforcée de cette séquence géopolitique. Par exemple, la guerre en Ukraine avait poussé la Russie à demander de l’aide à la Corée du Nord, empiétant ainsi dans le pré carré de Pékin ; le reset américain pourrait y mettre fin en donnant le temps à la Russie de se reconstituer tout en permettant d’éviter aux relations commerciales russo-chinoises grandissantes d’être la proie des sanctions internationales.
Ainsi, croire que le reset USA/Russie, qui isole l’UE, affaiblira la Chine est idiot. Penser que, face à lui, le salut pour l’Europe se trouve à Pékin, est naïf.

On ne parle que d’eux en ce moment : les « six petits dragons » de Hangzhou (杭州六小龙), ces six start-ups évoluant dans des secteurs de pointe tels que l’intelligence artificielle (IA), la robotique, les jeux vidéo et les interfaces cerveau-machine, et qui font la fierté de la capitale provinciale du Zhejiang, la plaçant sur le devant de la scène technologique nationale, voire internationale.
Mais qui sont ces « six petits dragons » ? Le premier à avoir fait parler de lui est Game Science (fondé en 2014), le studio à l’origine du jeu vidéo « Black Myth: Wukong », premier succès majeur chinois à l’international dans la catégorie dite des « AAA » (grosses productions pour PC et consoles). Le second est bien sûr, DeepSeek (juillet 2023), qui, seulement deux ans après sa création, a réussi à lancer un modèle de langage de grande taille (LLM) aux performances rivalisant avec celles du leader en la matière, l’américain OpenAI. La troisième est Unitree Robotics (2016), propulsée sous les feux de la rampe depuis la performance de ses robots humanoïdes lors du Gala du Nouvel An Chinois. La quatrième, DEEP Robotics (2017), est également spécialisée dans le développement de robots quadrupèdes et humanoïdes, tandis que la cinquième BrainCo (2013) est la deuxième entreprise mondiale d’interfaces cerveau-machine à obtenir un financement de plus de 200 millions de $, après Neuralink d’Elon Musk. Enfin, Manycore Tech (2011) est une entreprise spécialisée dans l’intelligence spatiale et possède les plus grandes capacités de données 3D interactives au monde, avec plus de 320 millions de modèles 3D. C’est aussi le premier des « six petits dragons » à déposer le 14 février une demande d’introduction en bourse à Hong Kong.
Le point commun entre ces six start-ups ? Toutes ont vu le jour à Hangzhou. De quoi déclencher un débat à l’échelle nationale, du Guangdong à l’Anhui en passant par le Jiangsu, sur les facteurs derrière ce succès et la manière de dupliquer le « modèle de Hangzhou ».
Autrefois qualifiée par Marco Polo de « paradis sur Terre », Hangzhou a été la capitale du pays sous la dynastie Song du Sud (1127-1279). Longtemps source d’inspiration pour les poètes, les artistes et les érudits, elle est plébiscitée pour son paisible lac de l’Ouest, son thé Long Jing et sa soie. Aujourd’hui, la métropole de 12 millions d’âmes située à 180 km au sud-ouest de Shanghai, est mieux connue pour être la ville natale d’Alibaba, le géant du e-commerce fondé par Jack Ma. Capitalisant sur cette notoriété, Hangzhou agit depuis lors comme un aimant sur les entrepreneurs mais aussi sur les influenceurs qui vendent des produits en live-streaming. Ils seraient plus de 50 000 à exercer en ville. Mais pas question pour Hangzhou de se cantonner à l’économie digitale, qui représente déjà plus d’ un tiers de son PIB. Dans un plan de développement rendu public récemment, la ville annonce donner la priorité à l’IA, « l’économie de basse altitude », la robotique humanoïde et la biologie synthétique.
Ce volontarisme a des retombées très concrètes pour les secteurs concernés. Selon l’un des directeurs de Deep Robotics, Zheng Dongxin, Hangzhou a su cultiver une « atmosphère d’innovation » en développant des zones industrielles dédiées et en offrant des subventions à l’innovation et des allègements fiscaux. Les développeurs du jeu vidéo « Black Myth: Wukong » peuvent également en attester. Ils racontent que les autorités locales, soucieuses de leur faciliter la tâche, les ont aidés à déposer des dossiers pour obtenir différentes aides et des licences d’édition pour leurs jeux. Même son de cloche de la part des fondateurs de BrainCo : alors encore étudiants à Harvard et jeunes entrepreneurs dans leur garage de Boston, ils ont été approchés par une délégation de la métropole chinoise leur promettant des aides au loyer ainsi que d’autres incitations financières s’ils emménageaient à Hangzhou – ce qu’ils ont fait.
Cependant, la ville ne compte pas uniquement sur ces « haigui » (« tortues de mer », surnom donné aux Chinois ayant étudié et travaillé à l’étranger) pour renforcer son statut de pôle technologique. Son autre atout est son université du Zhejiang, connue pour former de nombreux talents dans le secteur de la tech. En septembre 2024, une centaine de ses anciens diplômés occupaient des postes de direction au sein des start-ups chinoises dans l’intelligence artificielle – un chiffre qui la place juste derrière Tsinghua, Beida à Pékin et Jiao Tong à Shanghai. D’ailleurs, trois des « six petits dragons » ont été fondés par des anciens élèves de la Zhejiang University. Ainsi, en favorisant les interactions entre les universités, les start-ups et les investisseurs, Hangzhou a réussi à créer un véritable « écosystème entrepreneurial intégré » qui porte ses fruits aujourd’hui.
Pour le leadership, le statut de Hangzhou en tant que source de « nouvelles forces productives de qualité », concept prôné par le président Xi Jinping, est un développement bienvenu. D’autant que le Zhejiang ne lui est pas exactement étranger, puisqu’il en a eu la direction entre 2002 et 2007. Surtout, l’émergence de ces « six petits dragons » a de quoi rassurer celui qui se questionnait ouvertement l’an dernier sur les raisons de la baisse du nombre de « licornes » (ces start-ups valorisées à plus d’un milliard de $) en Chine (« 我们的独角兽企业新增数下降的主因是什么? »). Il pourra désormais compter sur Hangzhou pour rectifier le tir.

- 民营, mínyíng : privé (d’une entreprise par exemple)
- 企业家, qǐyèjiā: entrepreneur
- 座谈, zuòtán (HSK 7) : discussion, symposium
- 描述, miáoshù (HSK 4) : description
- 承诺, chéngnuò (HSK 6) : promettre, engagement
- 国企, guóqǐ : entreprise d’État
- 挑战, tiǎozhàn (HSK 4) : défi
- 思想, sīxiǎng (HSK 3) : pensée, idéologie
- 决策, juécè (HSK 6): décision stratégique
- 部署, bùshǔ (HSK 7): planification, mesures
根据官方对大型民营企业家座谈会议的描述,习近平承诺,民营企业在参与市场竞争时将和国企一样受到保护。他还告诉企业,在困难和挑战中,要把思想和行动统一到党中央对经济工作的决策部署上来。
Gēnjù guānfāng duì dàxíng mínyíng qǐyè jiā zuòtán huìyì de miáoshù, xíjìnpíng chéngnuò, mínyíng qǐyèzài cānyù shìchǎng jìngzhēng shí jiāng hé guóqǐ yīyàng shòudào bǎohù. Tā hái gàosù qǐyè, zài kùnnán hé tiǎozhàn zhōng, yào bǎ sīxiǎng hé xíngdòng tǒngyī dào dǎng zhōngyāng duì jīngjì gōngzuò de juécèbùshǔ shànglái.
Selon un compte rendu officiel de la réunion des grands entrepreneurs du privé, Xi Jinping a promis que les entreprises privées bénéficieraient de la même protection que les entreprises d’État lorsqu’elles participeraient à la concurrence sur le marché. Il a également exhorté les entreprises à aligner leurs pensées et leurs actions sur les décisions et orientations du Parti central en matière de politique économique face aux difficultés et aux défis.
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- 跨国, kuàguó (HSK 7) : multinationale
- 意识, yìshí (HSK 5) : conscience
- 自身, zìshēn (HSK 3) : soi-même, propre
- 依赖, yīlài (HSK 6) : dépendre de, dépendance
- 供应商, gōngyìngshāng (HSK 6) : fournisseur
- 被迫, bèipò (HSK 5) : être contraint, être forcé
- 战略, zhànlüè (HSK 6) : stratégie
- 运营, yùnyíng (HSK 6) : exploiter, gérer, opérer
- 制造基地, zhìzào jīdì (HSK 6) : base de production, site de fabrication
- 当务之急, dāng wù zhī jí (HSK 7) : priorité urgente, tâche urgente
近年来,许多跨国公司意识到自身过于依赖中国的供应商,于是被迫开始推行“中国+1”战略,即在中国投资运营的同时,在其他国家寻找新的制造基地作为补充。
Jìnnián lái, xǔduō kuàguó gōngsī yìshí dào zìshēn guòyú yīlài zhōngguó de gōngyìng shāng, yúshì bèi pò kāishǐ tuīxíng “zhōngguó +1” zhànlüè, jí zài zhōngguó tóuzī yùnyíng de tóngshí, zài qítā guójiāxúnzhǎo xīn de zhìzào jīdì zuòwéi bǔchōng.
Ces dernières années, de nombreuses entreprises multinationales ont pris conscience de leur dépendance excessive aux fournisseurs chinois et ont ainsi été contraintes de mettre en place la stratégie « Chine +1 », qui consiste à investir et opérer en Chine tout en recherchant de nouvelles bases de production dans d’autres pays en complément.
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- 整肃, zhěngsù (HSK 6) : réprimer, nettoyer
- 贪腐, tān fǔ (HSK 6) : corruption
- 统治, tǒngzhì (HSK 6) : domination, gouvernance
- 支柱, zhīzhù (HSK 6) : pilier, soutien
- 反腐, fǎn fǔ (HSK 6) : lutte contre la corruption
- 受罚, shòu fá (HSK 6) : être puni, recevoir une punition
- 延续, yánxù (HSK 6) : prolonger, continuer
- 拒绝, jùjué (HSK 5) : refuser
- 廉洁, liánjié (HSK 6) : intégrité, honnêteté
- 透明度, tòumíngdù (HSK 6) : degré de transparence
整肃贪腐已成为中国领导人习近平统治的一大支柱,数百万人在反腐运动中受罚. 批评习近平的人说,这场运动之所以延续到第二个十年,是因为他拒绝接受更廉洁的治理所必需的结构性变革和更高的透明度。
Zhěngsù tān fǔ yǐ chéngwéi zhōngguó lǐngdǎo rén xíjìnpíng tǒngzhì de yī dà zhīzhù, shù bǎi wàn rén zài fǎnfǔ yùndòng zhōng shòufá. Pīpíng xíjìnpíng de rén shuō, zhè chǎng yùndòng zhī suǒyǐ yánxù dào dì èr gè shí nián, shì yīnwèi tā jùjué jiēshòu gèng liánjié de zhìlǐ suǒ bìxū de jiégòu xìng biàngé hé gèng gāo de tòumíngdù.
La lutte contre la corruption est devenue un pilier majeur du régime du dirigeant chinois Xi Jinping, avec des millions de personnes punies dans le cadre d’une répression qui, selon ses critiques, dure depuis deux décennies parce qu’il refuse d’adopter les réformes structurelles et une plus grande transparence nécessaires à une gouvernance plus propre.

En décembre 2013, juste après son passage en retraite, les nuages noirs s’amoncelèrent sur Zhao Liping, embarqué depuis quelques années dans une vilaine combine. En 2008, des cadres de son pouvoir local avaient acquis secrètement un terrain à Shenzhen, mais avaient ensuite failli à leurs obligations. Il y avait donc litige avec les édiles de la ville du Sud. Un an plus tard, l’affaire remonta jusqu’aux oreilles d’un haut cadre pékinois qui exigea dès lors un « cadeau » en échange de son silence. Refusant tout argent pour limiter les risques d’enquête pour corruption, il demanda une antiquité, hors de prix. Zhao se proposa alors de collecter les fonds (1,3 million de yuans), d’acquérir la pièce, et de la livrer. Mais là encore, le deal dérapa, Zhao ayant empoché le cachet, sans jamais acquérir l’antiquité… Ainsi, l’affaire éclata au grand jour, et un proche de Zhao fut arrêté, condamné à perpétuité en décembre 2013. Hanté par ces inquiétantes nouvelles, Zhao en perdait le sommeil !
Or les nuits à Chifeng, Lanping le voyait cauchemarder, s’éveiller en criant. Elle le câlinait, le rassurait, recevait ses confidences et finit par tout savoir… Pendant des semaines, elle réfléchit à l’histoire de Zhao, devint taiseuse.
Le 19 mars, elle s’ouvrit à lui, minaudant, se tordant les mains : crise oblige, la boutique qu’il lui avait offerte, ne vendait plus rien, était à deux doigts de la saisie pour dettes. A moins de trouver un million de yuans sous 48h, elle allait tout perdre. Sauf qu’à Pékin, des collègues à lui, de la police du Parti, l’avaient contacté, et ne demandaient qu’à l’aider, pour peu qu’elle révèle ces secrets qu’il lui confiait sur l’oreiller… En somme, les choses étaient claires : ou Zhao les sauvait tous deux, en payant ce petit million—pour lui, une misère ; ou bien ils coulaient ensemble, elle dans la misère, lui en prison, mais alors, de ses sous, il n’en aurait plus aucun usage !
Il la dévisagea, hagard : qui était au juste cette fille allongée à ses côtés ? Ses yeux soudain se décillèrent : elle n’avait jamais été qu’une petite ambitieuse de province, en train de plumer son barbon… Elle l’avait manipulé, et elle devenait un danger pour sa fortune, sa liberté même !
La nuit fut blanche pour Zhao mais vieux renard, il sut cacher sa rage. Le lendemain sur un baiser sans nulle sincérité, il partit « quérir les fonds ». Il alla en fait chez un receleur qui lui devait une fière chandelle. Après protestations de principe, l’homme lui céda un revolver avec balles, une pelle, une couverture, un jeu de plaques d’immatriculation qu’il monta sur son Audi noire.
Zhao partit en repérage dans la montagne. Puis l’après-midi, il appela Lanping : il avait le magot, cent pavés de 10 000 ¥ dans une valise. Il l’invitait à fêter ça dans un restaurant d’hôtel, comme ils faisaient parfois. Bien sûr, en fait de dîner aux chandelles, ce qu’il méditait était un « banquet de la porte Hong » (鸿门宴), nom chinois pour un meurtre en coup de Jarnac.
Il se mit en planque au parking de l’hôtel 5 étoiles. À 19h elle arriva au volant du coupé blanc qu’il lui avait offert à l’automne. Jaillissant de l’Audi, Zhao brandit son flingue, la visa bras tendus, appuya 2 fois sur la gâchette, sans un mot, terrible.
Blessée à l’épaule et la cuisse, elle se jeta dans sa voiture et s’enfuit. Il la poursuivit en rodéo à travers la cité. Grillant les feux, prenant les sens unique à contresens, Lanping haleta, exsangue. De son portable, elle appela le 110, n° d’urgence de la police : « Zhao Liping m’a tiré deux balles, il veut me tuer ». Mais avant que le planton sidéré puisse réagir, elle raccrocha : Zhao l’avait rejointe dans une résidence où elle s’était engouffrée, proche de l’évanouissement suite à l’hémorragie. Zhao força la porte de sa voiture, tandis que Lanping implorait sa grâce : « Trop tard, mon amour, je ne peux t’écouter », dit-il d’un soupir, avant de lui tirer la dernière balle dans la tête, et de la prendre dans ses bras, pour jeter le corps agonisant dans son coffre, emballé dans la couverture.
Rien qu’avec la course poursuite à travers Chifeng et l’exécution en pleine résidence, Zhao ne savait que trop bien qu’il avait laissé assez de traces pour se faire repérer. Cela ne l’empêcha pas de continuer à émailler la piste sanglante d’autres erreurs indignes du policier émérite qu’il était. Dans la montagne qu’il avait repérée en matinée, il improvisa une crémation, avant de mal cacher les restes demi-calcinés. Ailleurs en route, il jeta le sac à main, la couverture, la pelle. A peine 5 heures plus tard, tout était retrouvé, répertorié, consigné au commissariat !
Le 21 mars à l’aube, arrêté par ses ex-collèges balbutiants de gêne, Zhao se laissa emmener sans résistance. Sur lui, on trouva même traces de sang, qu’il n’avait daigné laver. À la presse, l’inspecteur commenta l’évidence : c’était un crime d’amour, qui dévoilait un surprenant dilemme. Car pour Zhao, Li Lanping devait bien sûr être punie, mais sans celle qui avait été durant 2 ans sa fontaine de jouvence et de bonheur, la vie n’en valait plus la peine.
Le chef de la police venait de commettre le premier acte gratuit de sa vie, sans autre moteur que la passion. Et après avoir tué la seule femme qu’il ait jamais aimé, il pouvait à présent tirer sa révérence, renonçant enfin à tout ce qui avait fait sa vie jusqu’alors : la quête du pouvoir, des privilèges et du plaisir.
Par Eric Meyer
NDLR: Cette histoire se déroule en Mongolie Intérieure, avec pour protagoniste le chef de la police. De ce fait, certains détails n’ont pas été dévoilés dans les medias. Aussi, nous invitons nos lecteurs à percevoir ce Petit Peuple d’un œil différent : moins comme le rapport froid de la réalité, que comme une vision compatissante, tournée sur l’être humain et la passion, plus que sur le rang et la fonction.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 25 juin 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 25 (2015)

23 – 25 février, Shanghai : Allfood Expo, Salon international de la confiserie, des snacks et des glaces
24 – 26 février, Pékin : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
25 – 27 février, Shanghai : SPINEXPO, Salon international du sourcing industriel dédié à l’innovation dans les fils, fibres et tricots
25 – 27 février, Canton : SPS – Smart Production Solutions, Salon d’approvisionnement pour les entreprises cherchant à pénétrer le marché manufacturier du sud de la Chine
27 février – 2 mars, Pékin : PetFair, Salon international spécialisé dans l’alimentation et les produits pour animaux de compagnie
28 février – 3 mars, Shenzhen : AutoEcosystems, Salon de la technologie et modification automobiles, du marché secondaire, des véhicules commerciaux, des camping-cars
3 – 6 mars, Canton : PackInno, Salon international des produits d’emballage
4 – 7 mars, Shanghai : APPP Expo, Salon international de la publicité, des technologies et des équipements de signalisation
5 – 7 mars, Canton : China Lab, Salon international et conférence sur les appareils de laboratoire et d’analyse
5 – 7 mars, Canton : IBTE, Salon des jouets et des produits pour bébés
5 – 7 mars, Shanghai : IWF, Salon professionnel international du la santé, du bien-être, du fitness et de la musculation
6 – 7 mars, Shanghai : WBX – World Breakbulk Expo, Salon international de l’industrie de la logistique et du transport, axé sur le thème du fret maritime et du breakbulk
6 – 9 mars, Pékin : CHF – China Home Furnishing, Salon international des matériaux de construction et de décoration
6 – 9 mars, Tianjin : CIEX – China International Equipment & Manufacturing Industry Expo, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
7 – 9 mars, Shanghai : CCF – China Consumer Goods Fair, plateforme d’achat pour toutes les catégories de biens de consommation
7 – 9 mars, Wenzhou : WIE – Industry Expo Wenzhou, Salon international de l’industrie manufacturière
10 – 12 mars, Shanghai : IACE, Conférence internationale sur les céramiques avancées
10 – 12 mars, Shanghai : PM, Salon international et conférence sur la métallurgie des poudres
10 – 12 mars, Shanghai : CCEC, Salon international et conférence sur les carbures cémentés
11 – 13 mars, Shanghai : CHIC, Salon international de la mode, de l’habillement et des accessoires
16 – 18 mars, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique de l’industrie des fleurs
16 – 18 mars, Canton : GMF – Asia Forestry & Garden Machinery & Tools Fair, Salon dédié aux équipement destinées à l’industrie forestière et à l’entretien des jardins
16 – 19 mars, Shenzhen : SZCW – Shenzhen International Furniture Exhibition and Creative Week, Salon international du meuble
17 – 19 mars, Shanghai : AgTech / CAC Show, Salon international des matériels et technologies agricoles, de l’agrochimie et des technologies de protection des récoltes
17 – 19 mars, Shanghai : TCT Asia, Salon international dédié à la fabrication additive, à l’impression 3D et aux technologies connexes
18 – 20 mars, Pékin : HEFC – Hydrogen Energy Vehicles Fuel Cells, Salon international dédié à l’énergie hydrogène et aux véhicules à pile à combustible et à l’équipement des stations de ravitaillement en hydrogène
18 – 20 mars, Canton : MRO Summit, Salon et conférences B2B pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)
19 – 21 mars, Pékin : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement
19 – 21 mars, Shanghai : Intermodal Asia, Salon et conférence sur le transport naval et la logistique portuaire
21 – 24 mars, Zhengzhou : CCEME – Central China Equipment Manufacturing Exposition, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine centrale
21 – 23 mars, Zhengzhou : Central Digital Public Security Industry Expo, Exposition sur l’intelligence numérique au service de la sécurité
21 – 23 mars, Zhengzhou : WDIE – World Digital Industry Expo, Salon international de l’industrie numérique pour la région du Henan
24 – 27 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
26 – 28 mars, Pékin : CM – China Maritime, Salon international des technologies et équipements offshore
26 – 28 mars, Shenzhen : ITES, Salon international des solutions professionnelles pour cinq domaines de demande clés : traitement des métaux, fabrication de nouvelles énergies et d’automobiles, fabrication de dispositifs médicaux, fabrication de produits électroniques, logistique intelligente
26 – 28 mars, Shanghai :Productronica, Salon international de la production électronique
26 – 28 mars, Shanghai : Semicon, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
28 – 29 mars, Shanghai : DMES – China Digital Marketing And Ecommerce Innovation Summit, Sommet sur l’innovation en matière de marketing numérique et de commerce électronique
30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration
7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques
8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage
8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical
9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs
9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique
10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques
10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole
13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.
14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux
15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique
15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels
15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
15 – 19 avril, Canton (Phase 1): Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux
16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation
17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale