Le Vent de la Chine Numéro 33 (2024)

du 4 au 10 novembre 2024

Editorial : Trump ou Harris : pour qui penche Pékin ?
Trump ou Harris : pour qui penche Pékin ?

Alors que la campagne pour les élections présidentielles américaines entre dans ses dernières heures, les observateurs chinois attendent avec impatience le 5 novembre les résultats de ce scrutin serré, convaincus qu’ils seront déterminants pour la montée en puissance de leur pays.

La campagne, du point de vue chinois, ne s’est pourtant pas mal déroulée, les débats s’étant peu focalisés sur la « menace chinoise » (sujet récurrent lors des élections précédentes). Il faut dire que le seul point de consensus entre Démocrates et Républicains tient peut-être aux sanctions commerciales et technologiques visant la Chine. Preuve en est : le président sortant, Joe Biden, a conservé durant son mandat l’essentiel des taxes douanières instituées par son prédécesseur, Donald Trump.

Cette élection intervient à un moment critique pour la Chine qui s’apprête à dévoiler un plan de relance économique conséquent (probablement le 8 novembre) et qui prend le chemin d’une guerre commerciale avec l’Union Européenne en raison des droits de douanes visant ses véhicules électriques.

Si Pékin ne se prononce jamais ouvertement en faveur d’un candidat, les analystes et intellectuels chinois – prudents sur ce sujet dans leurs déclarations publiques de peur de faire accuser la Chine d’interférence – laissent entrevoir une légère préférence pour la « continuité » portée par la candidate démocrate Kamala Harris, par rapport à « l’imprévisibilité » du candidat républicain, Donald Trump.

Certes, Pékin a déjà eu à faire à Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021), mais ses déclarations erratiques rendent sa stratégie vis-à-vis de la Chine peu lisible. Le milliardaire a déjà menacé de taxer tous les produits chinois à 60%, voire à 150 %  ou à 200 % si jamais Pékin déclarait la guerre à Taïwan. Plus surprenant, Donald Trump a déclaré que l’île (de facto autonome mais revendiquée par Pékin) devrait « payer » pour la protection militaire américaine (son leitmotiv que ce soit pour Taipei, Tokyo ou l’OTAN) et a accusé Taïwan d’avoir « volé » le marché des semi-conducteurs aux Etats-Unis. Deux affirmations absurdes, mais qui peuvent donner de l’espoir à la Chine…

Il n’a pas non plus échappé à Pékin que le milliardaire et fondateur de Tesla, Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump, est aussi grandement dépendant du premier marché automobile mondial qu’est la Chine. Sa « giga-factory » shanghaienne produit plus de la moitié des voitures de la marque.

A l’inverse, si Kamala Harris est élue, elle devrait s’inscrire dans la continuité de Joe Biden, qui a tenu une ligne ferme face à la Chine, qualifiant à plusieurs reprises Xi Jinping de « dictateur », poursuivant la construction d’alliances visant à endiguer la Chine (AUKUS, pacte trilatéral américano-nippo-coréen…), et s’éloignant plusieurs fois du principe « d’ambiguïté stratégique » adopté par Washington en affirmant que les Etats-Unis viendraient au secours de Taïwan en cas d’invasion chinoise. Mme Harris a donné le ton en début de campagne : « C’est l’Amérique et non la Chine qui gagnera la compétition pour le XXIème siècle », a-t-elle déclaré devant ses partisans fin août.

Si Kamala Harris n’avait jamais mis les pieds en Chine avant sa nomination en tant que vice-présidente en 2021 et n’a rencontré qu’une seule fois Xi Jinping, elle pourra s’appuyer sur son colistier, Tim Waltz, qui a débarqué à Foshan (Guangdong) à 25 ans, en 1989, pour enseigner l’anglais dans un lycée. Depuis, le gouverneur du Minnesota, qui parle un peu mandarin, s’est rendu dans l’Empire du Milieu plus d’une trentaine de fois et n’a jamais caché son affection pour le peuple et la culture chinoise. Cela ne l’a pas empêché de se montrer critique envers le gouvernement chinois, recevant le Dalaï-lama ou le militant hongkongais, Joshua Wong, et facilitant les liens entre le Minnesota et Taïwan. Pékin est donc bien conscient qu’il n’aurait pas à faire à un « sinolâtre », mais peut tout de même espérer que Tim Waltz joue un rôle de stabilisateur dans la relation. Un profil plutôt rare par les temps qui courent…


Taiwan : L’incohérente politique taïwanaise de la Chine
L’incohérente politique taïwanaise de la Chine

La politique chinoise à l’égard de Taïwan paraît à bien des égards à la fois répétitive et incohérente sans être pourtant illogique ni dépourvue d’effets (voulus ou involontaires).

En l’espace de quelques mois, la Chine a augmenté sa pression militaire comme jamais auparavant. Afin de montrer son désaccord face à l’élection à la présidence de la République de Chine du candidat DPP, William Lai, un ardent défenseur de l’autonomie stratégique de Taïwan et du maintien du statu quo (seule manière de préserver le développement pacifique de la Chine, de Taïwan et de toute la région), Pékin a procédé à des exercices militaires d’envergure : en mai et en octobre, les différentes composantes de l’Armée Populaire de Libération (APL) et des garde-côtes chinois se sont exercés à procéder au blocage partiel et temporaire de l’île et à l’encercler militairement. En mai, 19 navires de la PLAN, 16 navires des garde-côtes et 49 avions étaient impliqués ; en octobre, 153 avions et 25 bateaux de la marine et des garde-côtes chinois se sont approchés de Taïwan.

Par ces exercices militaires, la Chine entend à la fois faire la démonstration de sa puissance potentielle de feu et pousser Taïwan à l’abdication et la soumission en tenant les Etats-Unis éloignés du centre des combats. Mais du point de vue de Washington et de Taipei, la conclusion est tout autre : il faut savoir se tenir prêt pour continuer à dissuader la Chine d’attaquer. Ainsi, la semaine dernière, les Etats-Unis ont approuvé un projet de vente d’armes à Taïwan de 2 milliards de $, qui comprend la livraison pour la première fois à l’île d’un système de défense antiaérienne avancé, testé au combat en Ukraine.

Il faut se rappeler que les Etats-Unis et Taïwan sont liés par la loi en termes de défense : pour faire pendant aux rétablissements des relations diplomatiques avec Pékin par les États-Unis en 1979, Washington s’est engagé auprès de Taipei à travers le Taïwan Relation Act (TRA). Le TRA est une loi du Congrès américain qui définit les relations officielles substantielles, mais non diplomatiques entre les États-Unis d’Amérique et Taïwan (République de Chine). Le TRA établit dans la loi le principe d’ambiguïté stratégique : il ne garantit ni ne renonce à l’intervention militaire des États-Unis en cas d’attaque de Taïwan par la RPC. Le principe est celui du maintien du statu quo : les Etats-Unis s’opposent à la modification unilatérale des rapports inter-détroits, à la fois contre l’indépendance formelle de Taïwan et contre l’attaque militaire par la Chine. Plus précisément, la loi stipule que « les États-Unis mettront à la disposition de Taïwan les moyens et services de défense  pour lui permettre de maintenir une capacité d’autodéfense suffisante » et « maintiendront la capacité des États-Unis à résister à tout recours à la force ou à d’autres formes de coercition qui mettraient en danger la sécurité ou le système social ou économique de la population de Taïwan ». C’est donc en vertu du TRA de 1979 que Washington peut continuer à fournir des armements à Taïwan, ce que la Chine conteste à chaque fois en les dénonçant comme des provocations justifiant sa propre escalade militaire.

En ce qui concerne cette nouvelle vente, le Pentagone a déclaré qu’elle portait sur des systèmes de missiles et de radars pour un montant de 1,16 milliard de $. La vente du système de missiles concerne trois solutions de défense aérienne à moyenne portée du National Advanced Surface-to-Air Missile System (NASAMS) qui incluent les missiles sol-air avancés AMRAAM Extended Range. Le NASAMS est une nouvelle arme défensive pour Taïwan : l’Australie et l’Indonésie sont les seules autres nations de la région à en être équipés. Selon le Ministre de la défense taïwanais, cela devrait aider les capacités de défense aérienne de Taïwan face aux manœuvres militaires fréquentes de la Chine. Ce à quoi le Ministre de la défense chinois a répondu : « Il ne peut y avoir d’avenir pour l’indépendance de Taïwan. L’avenir de Taïwan réside dans la réunification complète de la mère patrie ». Ce qui se pose en contradiction avec le TRA mettant « hors-la-loi » toute réunification non pacifique.

Le problème est en fait simple : les manœuvres militaires chinoises poussent Taïwan à s’armer pour se défendre ; équipement militaire purement défensif que la Chine interprète comme une agression en puissance contre la mère-patrie à laquelle elle se sent obligée de répondre par la force… Pourtant, il suffirait très simplement que la Chine renonce explicitement à tout usage de la force dans le détroit, qu’elle renonce à violer la souveraineté « régionale » des peuples contre leur gré pour que Taïwan n’éprouve plus le besoin de s’armer et les Etats-Unis la nécessité d’y répondre en fonction de leur propre système juridique.

Au même moment où la Chine menace Taïwan presque quotidiennement, le Global Times fait part d’une nouvelle politique de rapprochement économique entre les deux rives via le Fujian : la province du Fujian a dévoilé le 29 octobre son troisième ensemble de mesures destinées à bénéficier aux résidents de Taïwan, visant à approfondir l’intégration entre le Fujian et Taïwan. Ces 17 mesures sont réparties dans quatre domaines : la coopération financière entre les deux rives, le développement des résidents taïwanais au Fujian, l’extension des services judiciaires et l’amélioration de la commodité de vie et de déplacement des résidents taïwanais dans la province. Un représentant de la succursale du Fujian de la Banque populaire de Chine interrogé par le journal chinois explique ainsi : « Nous avons encouragé plus de 300 institutions financières à offrir des limites de crédit plus élevées, des taux plus bas et des réductions de frais aux résidents et aux entreprises de Taïwan détenant des certificats de crédit ».

La Chine pratique donc la politique archi-prévisible (ce n’est pas étonnant de la part de Pékin) de la carotte et du bâton : le bâton pour les « indépendantistes » et la carotte pour les « prochinois » motivés par l’appât du gain.

Si cette politique peut sembler logique du point de vue de Pékin, elle est en réalité tout à fait inconsistante pour une raison simple : il est naïf de croire que la population taïwanaise puisse être séparée en deux catégories aussi distinctes et étanches. Plus encore, la différence entre les sommes requises pour les sorties de plusieurs centaines d’avions et navires militaires simultanément pendant un ou deux jours et celles dévolues à l’attraction des entrepreneurs taïwanais, est trop importante pour penser que la Chine ambitionne vraiment d’avoir une « politique bâton/carotte » équilibrée.

Par Jean-Yves Heurtebise


Société : La Chine veut relancer ses naissances
La Chine veut relancer ses naissances

« Vous sentez-vous prête à enfanter » ? « Connaissez-vous les dates de vos dernières règles » ? « Souhaitez-vous être rappelée lorsque vous serez en période d’ovulation » ? Ce sont ce genre de questions que des dizaines de milliers de jeunes Chinoises se sont vues poser ces derniers mois lors d’échanges téléphoniques avec des employés de leurs comités de quartier (居委会, jūwěihuì) – les mêmes qui se sont illustrés durant la politique « zéro Covid ».

Ces derniers ne démarchent pas au hasard. Lorsque les couples s’enregistrent au bureau des mariages ou déclarent une naissance à l’hôpital, leurs informations sont transmises au bureau du planning familial de leur lieu d’habitation, qui les transfèrent par la suite aux comités de quartier, qui se chargent eux-mêmes de contacter les jeunes mariés ou les heureux parents.

« Je leur ai simplement répondu que je n’avais pas assez de temps, d’argent, ni d’énergie pour un second enfant », témoigne une jeune maman qui a été contactée. Un sentiment apparemment partagé par la majorité des Chinoises interrogées. Certaines ont également exprimé leur inquiétude quant à l’état de l’économie et du marché de l’emploi ou encore, de forts ressentiments vis-à-vis de la politique de l’enfant unique en vigueur pendant plus de trois décennies.

« Que le gouvernement commence par rembourser les amendes (parfois disproportionnées au regard des revenus des familles) prélevées durant cette époque, avant de venir nous demander de faire des enfants », ont parfois entendu les fonctionnaires. En effet, malgré les promesses de plusieurs localités de « traiter les problèmes historiques (et surtout les abus) liés au contrôle de naissances » de manière « appropriée », aucune forme de compensation (encore moins d’excuses) n’a été apportée à ce jour. Pour rappel, la politique de l’enfant unique a été assouplie à deux enfants en 2015, puis à trois enfants en 2021.

Jugé maladroit et particulièrement intrusif par les « générations Y » et « Z », cet effort téléphonique s’inscrit dans une campagne plus large pour relancer la natalité du pays, en chute progressive depuis plusieurs années. Environ 9 millions de bébés sont nés en 2023, soit la moitié du total de 2016.

Pour espérer inverser la tendance, le Conseil d’Etat a dévoilé fin octobre un plan censé favoriser une « société propice aux naissances » avec un budget qui devrait osciller entre 250 et 500 milliards de yuans par an. Ces mesures s’inscrivent dans la continuité de l’appel de Xi Jinping fin 2023, mettant en avant la nécessité de faire émerger « une nouvelle culture du mariage et de la procréation auprès des jeunes femmes ».

Outre l’augmentation des primes à la naissance (qui existent déjà) et autres allocations familiales, l’Etat a annoncé que l’accès à la propriété ainsi qu’aux logements à loyer modéré pour les familles avec plusieurs enfants, serait facilité. De nouveaux allégements fiscaux pour les parents d’enfants de moins de 3 ans sont également prévus. Au plan médical, l’état prévoit une meilleure couverture durant la grossesse ainsi qu’un meilleur accès aux technologies de reproduction assistée et à la péridurale. Enfin, le gouvernement veut s’assurer que la réglementation encadrant le congé maternité soit respectée et encourager les employeurs à construire davantage de crèches d’entreprises tout en favorisant des horaires de travail flexibles et le télétravail.

Rien de véritablement nouveau en somme. D’ailleurs, la réaction du public n’a pas été celle escomptée. « C’est comme si vous achetiez une Ferrari et que le gouvernement vous offrait une réduction de 100 yuans », commentait un utilisateur de Weibo.

En parallèle, l’Etat a lancé mi-octobre, un sondage à l’échelle nationale auprès de 30 000 femmes en âge de concevoir (entre 15 ans et 49 ans selon l’échantillon statistique retenu), afin d’« obtenir de nouvelles données sur la perception du mariage et de la procréation ainsi que sur les principaux facteurs déterminants ». Le centre chargé de cette étude a expliqué qu’elle avait pour but de mieux comprendre les difficultés et les besoins des familles en matière de natalité et parentalité, ainsi que les raisons les poussant à ne pas avoir d’enfant. Une enquête du même type avait déjà été menée en 2021.

La démarche est louable. Mais le gouvernement est-il prêt à en tirer les conclusions qui s’imposent ? Pour les jeunes Chinoises, le mariage est depuis longtemps devenu synonyme de davantage de travail domestique – voire dans certains cas, de violences conjugales -, et la grossesse est perçue comme un frein à leur carrière, tandis que le divorce a été rendu volontairement plus difficile à obtenir par les autorités. Elles ont encore plus à dire au sujet de l’accouchement… Face à ces inquiétudes, distribuer quelques billets et passer quelques coups de fil ne vont pas suffire à leur faire changer d’avis. 


Vocabulaire de la semaine : « Halloween, plan financier, course à l’espace »
« Halloween, plan financier, course à l’espace »
  1. 盛大, shèngdà (HSK 7) : grandiose, extravagant
  2. 狂欢, kuánghuān (HSK 7) : festivité, célébration
  3. 变装, biànzhuāng : déguisement, costume
  4. 万圣节, wànshèngjié : Halloween
  5. 庆祝, qìngzhù (HSK 3) : célébrer
  6. 审查, shěnchá (HSK 6) : contrôle, censure
  7. 社交媒体, shèjiāo méitǐ : réseaux sociaux
  8. 贴文, tiēwén : post, publication (sur les réseaux sociaux)
  9. 删除, shānchú (HSK 7) : supprimer, effacer
  10. 平静, píngjìng (HSK 4) : calme, paisible

在去年盛大狂欢变装后,上海当地政府今年加强了对万圣节庆祝活动的审查社交媒体上的贴文也被大量删除,这让今年的上海街头显得异常平静

Zài qùnián shèngdà de kuánghuān zhě biàn zhuāng hòu, shànghǎi dāngdì zhèngfǔ jīnnián jiāqiángle duìwànshèngjié qìngzhù huódòng de shěnchá, shèjiāo méitǐ shàng de tiē wén yě bèi dàliàng shānchú, zhè ràng jīnnián de shànghǎi jiētóu xiǎndé yìcháng píngjìng.

Après les festivités extravagantes et les déguisements de l’année dernière, le gouvernement local de Shanghai a renforcé cette année le contrôle des célébrations d’Halloween, et de nombreux posts sur les réseaux sociaux ont été supprimés, rendant les rues de Shanghai exceptionnellement calmes cette année.

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  1. 报道, bàodào (HSK 3) : rapport
  2. 批准, pīzhǔn (HSK 3) : approuver, autoriser
  3. 财政, cáizhèng (HSK 7): finances publiques
  4. 方案, fāng’àn (HSK 4): plan
  5. 筹集, chóují (HSK 7) : lever, collecter (des fonds)
  6. 借款, jièkuǎn : prêt, emprunt
  7. 解决, jiějué (HSK 3) : résoudre, régler
  8. 债务, zhàiwù (HSK 7) : dette
  9. 发行, fāxíng (HSK 5) : émettre
  10. 债券, zhàiquàn : obligations

路透报道称,中国将批准的新财政方案可能包括在三年内筹集6万亿元借款,以帮助地方政府解决帐外债务问题。同时还包括发行4万亿元债券,为地方政府回购闲置土地和房产提供资金。

Lùtòu bàodào chēng, zhōngguó jiāng pīzhǔn dì xīn cáizhèng fāng’àn kěnéng bāokuò zài sān niánnèi chóují 6 wàn yì yuán jièkuǎn, yǐ bāngzhù dìfāng zhèngfǔ jiějué zhàng wài zhàiwù wèntí. Tóngshí hái bāokuò fāxíng 4 wàn yìyuán zhàiquàn, wèi dìfāng zhèngfǔ huí gòu xiánzhì tǔdì hé fángchǎn tígōng zījīn.

Selon un rapport de Reuters, le nouveau plan financier que la Chine pourrait [bientôt] approuver inclurait la levée de 6 000 milliards de yuans de prêts sur trois ans pour aider les gouvernements locaux à résoudre leurs dettes hors bilan. Le plan comprendrait également l’émission de 4 000 milliards de yuans d’obligations pour financer le rachat par les gouvernements locaux de terres et de biens immobiliers inactifs.

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  1. 载人, zàirén : habité, avec équipage
  2. 任务, rènwù (HSK 3) : mission
  3. 旨在, zhǐzài (HSK 7) : visant à, ayant pour objectif
  4. 登月, dēngyuè : alunissage, mission lunaire
  5. 展示, zhǎnshì (HSK 5) : montrer, démontrer
  6. 雄心, xióngxīn : grandes ambitions
  7. 太空, tàikōng (HSK 5) : espace
  8. 竞赛, jìngsài (HSK 5) : course, competition
  9. 缩小, suōxiǎo (HSK 4) : réduire, combler
  10. 差距, chājù (HSK 5) : écart, retard

周三的神舟十九号载人飞行任务旨在登月行动做准备,展示了中国的雄心壮志。为了在太空竞赛中更快缩小与美国的差距,中国愈发有兴趣开展高风险任务。

Zhōusān de shénzhōu shíjiǔ hào zài rén fēixíng rènwù zhǐ zài wèi dēng yuè xíngdòng zuò zhǔnbèi, zhǎnshìle zhōngguó de xióngxīn zhuàngzhì. Wèile zài tàikōng jìngsài zhōng gèng kuài suōxiǎo yǔ měiguó de chājù, zhōngguó yù fā yǒu xìngqù kāizhǎn gāo fēngxiǎn rènwù.

La mission [spatiale] habitée Shenzhou 19 de mercredi [30/10] vise à préparer une future mission lunaire, montrant les grandes ambitions de la Chine. Pour combler plus rapidement son retard sur les États-Unis dans la course à l’espace, la Chine s’intéresse de plus en plus aux missions à haut risque.


Petit Peuple : Changsha (Hunan) – Don Yuan : l’éternel tombeur (2ème partie)
Changsha (Hunan) – Don Yuan : l’éternel tombeur (2ème partie)

Résumé de la première partie : à l’hôpital de Changsha (Hunan), Yuan Li, 35 ans, est admis aux urgences suite à un accident de voiture. Ses proches sont contactés : mais voilà que se présentent 17 femmes, se présentant toutes comme sa compagne…

Entra d’abord dans sa chambre d’hôpital, Qingye, belle blonde décolorée de 24 ans et propriétaire de la BMW à bord de laquelle s’est crashé son Roméo. Quoique son joujou ne fut plus qu’un tas de ferraille par l’imprudence du vaurien, elle se jeta au pied du lit, saisit avec effusion la main de l’emplâtré, ouvrit la bouche pour lui crier son amour et sa peur de l’avoir perdu, quand apparut dans l’embrasure un nouveau visage : Lihua, mannequin de 30 ans.

 Apercevant sa rivale, elle s’écria : « Yuan Li, que fait cette créature à tes côtés ? » mais se retint de foncer sur l’intruse uniquement par souci de ne pas troubler le repos de l’amant en état critique. Lequel très pâle, avait profité de la confusion pour disparaître sous les draps et feindre la perte de connaissance. 

Mais à son tour Lanping, comptable de 32 ans, pénétra dans la pièce, cheveux en bataille, indifférente aux ordres vains de l’infirmière. Bras chargés, elle prétendit déposer un garçonnet sur le lit, s’écriant : « Ciel, ton papa est vivant… embrasse-le ! ». Pour le blessé encore sous le choc opératoire, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. 

Emergeant des draps, s’écriant « je suis mort… en enfer ! », il agrippa frénétiquement la sonnette d’urgence, cria aux infirmières de faire sortir de suite toutes ces importunes. S’aidant du service d’ordre appelé à la rescousse, le personnel soignant parvint—non sans peine– à faire sortir les fiancées dans le couloir où, à leur stupéfaction, elles rencontrèrent une bonne dizaine d’autres prétendantes, toutes dans la même tranche d’âge de 20 à 40 ans, calquées sur le même modèle de beauté physique. 

Les vigiles s’attendaient à un pugilat général entre toutes ces femmes pour défendre leur droit à l’homme alité. Deux d’entre elles commençaient d’ailleurs à s’invectiver quand s’interposa Qingye d’une voix de stentor, coupant court au désordre : « Stop ! Nous sommes ici toutes victimes, ne soyons pas en plus ridicules ». 

En deux minutes, partant de son propre cas, elle expliqua comment elles avaient été dupées par un prédateur moins amoureux d’elles que du sexe, du pouvoir et du fric. A son discours, l’angoisse et les larmes disparurent des visages, laissant place à la colère, la raison revenue, la volonté de dignité et de se défendre. Toutes ressentirent la rage de témoigner. 

Lanping s’était crue mariée – ils avaient fait un simulacre d’union, seul y manquait le passage au bureau des mariages. Hongye préparait ses noces, réservant robe blanche et salle de bal. Plus s’accumulaient les témoignages, et plus elles réalisaient l’absence d’empathie et le génie manipulateur de ce monstre, leur compagnon. 

Dans le couloir, la troupe s’organisa. Sur proposition de Lanping, les 17 votèrent de laisser deux d’entre elles en faction devant la chambre pour bloquer toute velléité de fuite, tandis que 10 allaient déposer plainte à la police pour rupture de promesse de mariage, et extorsion de fonds.
Xiaomi se chargea d’ouvrir un compte WeChat collectif pour collecter les témoignages. De la sorte, en un tour de main, elles pigèrent le mode opératoire de Yuan Li, comment pour se les attacher, il leur empruntait de l’argent, peu ou beaucoup selon leurs moyens, les forçant ainsi à le revoir. 

Comment s’y prenait-il pour ne jamais se trahir en se trompant de nom ? Il donnait à chacune un nom de code bizarrement emprunté au monde industriel ou politique, tel « commerciale », « secrétaire provinciale » ou « vérificatrice aux comptes ». Elles découvrirent ainsi sur les réseaux sociaux plus de 200 filles, à des degrés divers de conquête –qu’elles s’empressèrent d’avertir et de détromper. Enfin, cerise sur le gâteau, elles découvrirent qu’il avait falsifié le diplôme d’une université locale, lui qui n’avait pas le Gaokao (Bac), afin de devenir éligible à un emploi.

Entre temps, toute la Chine s’enflamma pour cette affaire au buzz irrésistible. Elle se divisa en deux camps, celui des féministes déterminées à combattre un certain sport de séduction machiste, et celui d’hommes éblouis d’admiration, qui s’adressaient au Casanova pour lui demander les ficelles du métier.

Finalement début avril, Yuan Li réussit à prendre la clé des champs, fuyant l’hôpital et ses harpies pour aller poursuivre sa convalescence en un lieu plus calme et sûr. Pour cette peu glorieuse retraite, il obtint une complicité inattendue : celle des policiers qui protégèrent sa sortie en panier à salade. Les pandores avaient pour cela un prétexte valable : c’était pour instruire l’enquête sur la plainte collective et sur son faux diplôme, en vue de deux actions judiciaires, dès que les juges seraient prêts. 

Yuan Li semble donc perdu de réputation (身败名裂, shēn bài míng liè) auprès de ses admiratrices et au risque de se retrouver bientôt en prison. 

Mais est-ce bien si sûr ? On apprend qu’une des filles, en secret, continue à lui apporter des liasses de billets roses – pour ses frais médicaux et d’avocat. Triste trahison, qui la désolidarise de la vengeance commune. 

Mais allez savoir, c’est peut-être elle, lui apportant les oranges en prison, qui empochera la mise à la sortie : un Yuan Li assagi, prêt à jouer au mari modèle!

Par Eric Meyer

NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.

Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 28 avril 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 18 (2015)


Rendez-vous : Semaines du 4 novembre au 29 décembre
Semaines du 4 novembre au 29 décembre

5 – 8 novembre, Shanghai : CeMAT Asia, Salon international des matériels de manutention, des techniques d’automatisation, de transport et de logistique

5 – 8 novembre, Shanghai : ComVAC Asia, Salon international de l’air comprimé et du vide

5 – 8 novembre, Shanghai : PTC Asia – Power Transmission and Control Asia, Salon international de la transmission et du contrôle de puissance, l’hydraulique et la pneumatique, les techniques de l’air compressé, les moteurs à combustion interne et les turbines à gaz

5 – 10 novembre, Shanghai : CIIE – China International Import Expo, Salon international dédié à la promotion des importations en Chine

6 – 8 novembre, Shenzhen : AWC – Automotive World China, Salon international de l’industrie automobile

6 – 8 novembre, Shenzhen : C-Touch & Display, Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des téléphones mobiles

6 – 8 novembre, Shenzhen : NEPCON Asia, Salon international des solutions de production électroniques intersectorielles avancées complètes

6 – 8 novembre, Shenzhen : Film & Tape, Salon international des films fonctionnels, des produits adhésifs, des matières premières chimiques, des équipements de traitement secondaire

6 – 8 novembre, Shenzhen : ICE China, Salon international consacré aux équipements & solutions techniques de pointe pour le revêtement, le laminage, le refendage, le rembobinage, la découpe, l’héliogravure…

7-10 novembre, Shanghai : ARTO21 Shanghai Contemporary Art Fair, Salon international de l’Art Contemporain de Shanghai

12 – 14 novembre, Shanghai : CGHE – China Gifts Home Expo, Salon international des cadeaux et articles ménagers

12 – 14 novembre, Shanghai : FHC – Retail & Hospitality Equipment, Salon international du commerce de détail et des équipements d’hôtellerie, fournitures et services

12 – 14 novembre, Shanghai : Prowine China, Salon international du vin et des spiritueux

12 – 17 novembre, Zhuhai : AirShow China, Salon international de l’aviation et de l’aérospatial

13 – 15 novembre, Yiwu : China Yiwu Imported Commodities Fair, Salon des biens importés en Chine

14 – 16 novembre, Nanjing : China International Emergency Industry Expo, Salon international de l’industrie des urgences

14 – 16 novembre, Shenzhen : China Hi-Tech Fair, Salon international des ordinateurs, des télécommunications, des applications et logiciels, de l’électronique

14 – 16 novembre, Nanjing : CNF – Yangtze River Delta International Fire Industry Expo, Salon des outils et équipements de protection dans la lutte contre les incendies

15 – 17 novembre, Shanghai : CCBF – China Shanghai International Children’s Book Fair, Salon international du livre pour enfants de Shanghai

15 – 17 novembre, Chongqing : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’éducation supérieure

15 – 17 novembre, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration

15 – 17 novembre, Shanghai : PaperWorld, Salon professionnel international des fournitures pour le bureau et pour l’école, de la papeterie et des matériaux pour les arts graphiques

15 – 17 novembre, Canton : Silver Industry Guangzhou, Salon et congrès de l’industrie des soins aux personnes âgées

15 – 24 novembre, Canton : Auto Guangzhou, Salon international de l’automobile de Guangzhou

18 – 20 novembre, Shanghai : Analytica, Salon international de l’analyse, des biotechnologies, du diagnostic et des technologies de laboratoire

18 – 20 novembre, Shanghai : CEF – China Electronic Fair, Salon chinois de l’électronique

18 – 20 novembre, Shanghai : SWOP – Shanghai World of Packaging, Salon international de l’agro-alimentaire et de l’emballage

19-21 novembre, Shanghai : CNIBF, Salon international des produits et technologies relatifs aux batteries

20 – 22 novembre, Wuhan : PharmChina, Salon international de l’industrie pharmaceutique et de la santé

21 – 23 novembre, Shenzhen : Shenzhen Fashion Source, Salon international de la mode haut de gamme et de haute qualité

26 – 29 novembre, Shanghai : BAUMA, Salon professionnel des machines et matériaux de construction

26 – 29 novembre, Shenzhen : DMP, Salon international des plastiques, des métaux et du caoutchouc

27 – 29 novembre, Canton : INMEX, Salon international de l’industrie maritime

2 – 5 décembre, Shanghai : Automechanika Shanghai , Salon professionnel des pièces détachées et accessoires pour l’industrie automotive, des équipements pour garages et stations-services

5 – 7 décembre, Shanghai : EP Shanghai/ES Shanghai, Salon international des équipements et de la distribution électriques

11 – 13 décembre, Shanghai : Aquatech China, Salon professionnel international des procédés pour l’eau potable et le traitement des eaux usées

12 – 14 décembre, Shenzhen : Connexion Shenzhen, Salon professionnel de la restauration et de l’hôtellerie

18 – 20 décembre, Shanghai : ARTS – International Advanced Rail Transit Technology Exhibition, Salon international des technologies avancées de transport ferroviaire

18 – 20 décembre, Shenzhen : CMEH – China International Medical Equipment Exhibition, Salon international des dispositifs médicaux

20 – 22 décembre, Shanghai : Cafeex Shanghai, Salon international du café, du thé et des boissons8