Le Vent de la Chine Numéro 27 (2024)

Barrages routiers à répétition, bouchons interminables et forte présence policière le long des grands axes et des ponts : voilà à quoi ressemblait la circulation dans la capitale chinoise la semaine passée. La raison ? Le 9ème Forum pour la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) organisé à Pékin du 4 au 6 septembre. C’est la première fois depuis la fin de la pandémie de Covid-19 que le dirigeant chinois Xi Jinping retrouve l’ensemble de ses homologues africains. Avant la tenue du forum, le Secrétaire général du Parti a d’ailleurs enchaîné un maximum de rencontres bilatérales – une douzaine au total sur la cinquantaine de chefs d’Etat africains présents.
Si la plupart des dirigeants africains attendaient beaucoup de la Chine sous l’angle de la coopération économique (investissements, prêts, réduction du déficit commercial, accès au marché chinois, industrialisation, création d’emplois locaux…), Xi Jinping, lui, paraissait davantage intéressé par l’aspect politique et idéologique de la relation. En effet, la Chine semble décidée à faire de l’Afrique son allié présent et futur dans sa lutte pour la reconfiguration du système international.
Ainsi, dans son discours inaugural, le Président chinois a affirmé, tout en leur rappelant leur passé commun, que la modernité et le développement auxquels la Chine et l’Afrique aspirent passe par une « communauté de destin » face à un système international qui leur a été longtemps défavorable.
Le leader n’y est pas allé par quatre chemins : « la voie occidentale a infligé de profondes souffrances aux pays en développement », a-t-il déclaré lors de son discours inaugural, mais « la quête commune de modernisation de la Chine et de l’Afrique amènera une vague de progrès pour tout le Sud global ».
Xi Jinping a également souligné que le chemin du développement et de la modernité n’était pas unique et universel, mais le reflet de l’histoire et de la particularité de chaque nation. Une rhétorique qui fait de plus en plus mouche dans un continent où l’on évoque souvent le besoin d’une démocratie « propre à l’Afrique ».
Au-delà de l’aspect idéologique, le dirigeant chinois a eu à cœur de prouver que malgré le ralentissement économique dans son pays, son intérêt pour le continent reste intact. Il a ainsi promis que d’ici le prochain FOCAC, qui aura lieu en République du Congo en 2027, la Chine engagera 50 milliards de $ à destination du continent, dont 29 milliards de $ de lignes de crédit, 11 milliards de $ d’aide et 10 milliards de $ d’investissements d’entreprises chinoises. Il a également promis de lever tous les tarifs douaniers chinois pour les 33 pays les moins riches du continent, de transformer davantage les matières premières sur place et de créer au moins 1 million d’emplois, se montrant ainsi à l’écoute des récriminations de ses partenaires.
Au-delà de ces milliards de $ qui sont devenus la norme – bien réductrice – à laquelle on avait parfois pris l’habitude de mesurer la vitalité des relations Chine-Afrique, ce FOCAC aura surtout servi à renforcer la valeur politique de l’Afrique pour la Chine dans un système international qu’elle entend réformer. Pour Pékin, il s’agissait de partager et promouvoir une vision politique mondiale et créer une alliance politique pour y parvenir.
Sous cette perspective, il n’est donc pas étonnant d’apprendre que Pékin compte lancer une « plateforme de partage d’expérience sur la gouvernance » et ouvrir 25 « centres d’étude sur la Chine et l’Afrique ». Un millier de personnalités issues de partis politiques africains seront également invitées en Chine pour suivre des programmes sur « l’édification des partis et la gouvernance d’Etat ». Pour mémoire, le PCC a ouvert sa première école de leadership en Tanzanie en 2022.
En parallèle, alors que Pékin affiche une volonté d’élargir son influence militaire (après l’installation de la première base hors frontières de l’APL à Djibouti), le gouvernement chinois a promis de former 6 000 militaires et 1 000 policiers africains ainsi que de multiplier les entraînements et patrouilles conjoints…
Cerise sur le gâteau : la Chine et l’Afrique ne sont plus liées par de simples relations, mais forment désormais une « communauté, avec un futur partagé dans la nouvelle ère », selon la formule consacrée de la diplomatie chinoise. Tous ces changements montrent à quel point la Chine compte sur l’Afrique pour redessiner la gouvernance mondiale d’après-guerre. Autant dire que ceux qui annonçaient un désengagement de la Chine en Afrique, feraient bien de revoir leur copie…

Le 2 septembre 2024 restera sans doute comme un coup d’éclat stratégique dans la guerre psychologique du récit historique dans lequel s’affronte sans relâche Taïwan ou « République de Chine » (créée en 1912 après la révolution de 1911 sur les cendres de l’Empire mandchou Qing) et la « République Populaire de Chine » (créée en octobre 1949 par Mao Zedong conduisant au repli définitif du KMT de Tchang Kai-chek à Formose).
Ce jour-là, William Lai, 8ème président de Taïwan depuis mai 2024 et troisième membre du Parti démocrate progressiste (DPP) à assumer cette fonction (après Chen Shui-bian entre 2000 et 2008 et Tsai Ing-wen entre 20016 et 2024), a tenu les propos suivants lors d’une interview télévisée marquant ses 100 jours au pouvoir :
« L’intention de la Chine d’attaquer et d’annexer Taïwan n’est pas motivée par les propos ou les actions d’une personne ou d’un parti politique à Taïwan. Ce n’est pas au nom de l’intégrité territoriale que la Chine veut annexer Taïwan … Si c’était au nom de l’intégrité territoriale, pourquoi ne reprendrait-elle pas les territoires occupés par la Russie qui ont été cédés par le traité d’Aïgoun ? La Russie n’est-elle pas actuellement dans sa position la plus faible » ?
Ce discours a suscité lui-même un grand nombre de commentaires à Taïwan, en Chine et dans la presse internationale, surtout anglophone (The Guardian, Newsweek, etc.), mais aussi en Ukraine (Pravda) et en Russie (Russia Today). Il est nécessaire de l’analyser point par point pour en comprendre les ressorts politiques, historiques et géopolitiques.
Premier point du discours : « l’intention de la Chine d’attaquer et d’annexer Taïwan n’est pas motivée par les propos ou les actions d’une personne ou d’un parti politique à Taïwan ». En affirmant cela, William Lai déplace habilement le centre de gravité de la question en dehors des rapports de force usuels entre les deux principaux partis politiques taïwanais : le Parti Démocrate Progressiste (DPP) et le Parti nationaliste (KMT). Son point est clair : il est illusoire de croire qu’une gouvernance KMT pourrait changer les vues néocoloniale et anti-indépendance de la Chine sur Taïwan et son archipel. Il est illusoire également de mettre la faute des tensions dans le détroit sur la présidence DPP et sur Lai en particulier.
Ce qui semble en partie vrai, si l’on prend en considération l’exemple philippin c’est que durant les 6 ans de la présidence du régime pro-Chine de Duterte (2016 à 2022), la Chine n’a modifié aucune de ses revendications sur les territoires marins de la Zone Économique Exclusive (ZEE) des Philippines et a construit l’arsenal de frégates, garde-côtes et pécheurs miliciens qui violent chaque jour les traités internationaux des Nations Unies relatifs aux lois de la mer (UNCLOS). Vouloir en remettre la faute sur le régime pro-US de Marcos Junior, c’est ignorer la continuité de la politique chinoise en mer de Chine méridionale depuis 15 ans.
Ce que dit Lai est pourtant aussi en partie inexact dans le sens où il est évident que, du point de vue des discours, une présidence DPP donne à la Chine plus de raisons de déployer sa propagande et ses intimidations. Pour autant, comme le dit Lai, cela ne changerait rien aux objectifs chinois et un gouvernement plus complaisant pourrait accélérer encore l’échéance en forçant le régime à se soumettre en exerçant un chantage armé à la paix : « accepte ma paix ou subit les conséquences de la guerre ».
Deuxième point du discours : « Ce n’est pas au nom de l’intégrité territoriale que la Chine veut annexer Taïwan ». Si l’on considère l’exemple évoqué à analyser plus en profondeur du Traité d’Aïgoun, l’argument est sans appel. Par le traité d’Aïgoun signé en 1858 entre l’Empire russe et la dynastie mandchoue des Qing en Chine, la Russie a reçu plus de 600 000 kilomètres carrés (231 660 milles carrés) de ce qui été nommé par la suite la « Mandchourie extérieure ». A titre de comparaison, la superficie de Taïwan a été mesurée à environ 36 197 kilomètres carrés en 2022 (13 976 milles carrés). En reprenant à la Russie, « ses » territoires « injustement » perdus, la Chine « récupérerait » un territoire équivalent à 20 fois Taïwan !
Pourtant, il est aussi évident que l’intérêt d’une annexion territoriale ne se résume pas à un simple niveau quantitatif. Qualitativement, le PIB de Taïwan (nominal : 791 milliards USD ; PPA : 1,7 billion USD) est supérieur à celui de l’ensemble de la région asiatique de la Russie (nominal : 407 milliards ; PPA : 1,3 billion) qui couvre 13 100 000 km2, soit 361 fois la superficie de l’archipel formosan. Stratégiquement, le territoire taïwanais est un porte-avion insubmersible permettant de se projeter sur le Pacifique et d’encercler le Japon et les Philippines.
Troisième point du discours : « Si c’était au nom de l’intégrité territoriale, pourquoi ne reprendrait-elle pas les territoires occupés par la Russie qui ont été cédés par le traité d’Aïgoun ? » C’est sans doute sous cet aspect historique que le discours est le plus dérangeant, à la fois pour Moscou et pour Pékin, dans la mesure où la Russie comme la Chine ancrent leur pouvoir discrétionnaire et autoritaire sur un récit fantasmé de l’histoire mondiale moderne.
La Russie comme la Chine sont des Empires qui n’ont jamais connu ni voulu la décolonisation et dont les régimes sont définis par des objectifs de recolonisation interne et externe : sinisation forcée du Tibet, du Xinjiang et de Hong-Kong, avec Formose comme ligne d’horizon pour la Chine ; pour la Russie, série de conflits qui visent tout son espace frontalier européen, la Géorgie puis la Tchétchénie dans les années 1990 et 2000, l’Ukraine avec la Crimée et le Donbass depuis 2014 et 2022.
Cette double stratégie de « pacification » frontalière de Moscou et Pékin ne pouvait se faire qu’à partir de la mise en sourdine de leurs tensions territoriales propres pour permettre une « amitié sans limite » scellée quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine. Pourtant, sur le plan historique, le traité d’Aïgoun fait partie intégrante de ses « traités inégaux » (du Traité de Nankin cédant Hong-Kong aux Anglais et ouvrant Shanghai au Traité de Shimonoseki cédant Formose au Japon en passant les Traités de Goulja, d’Aïgoun et de Saint-Petersbourg cédant de vastes territoires à la Russie) que la Chine n’a cessé de dénoncer depuis un siècle.
Ce que l’amitié sino-russe implique, comme le suggère le discours de Lai, c’est donc bien un usage calculé et opportuniste du trauma mémoriel, une manière de tenir les peuples dans le feu du ressentiment canalisé pour brûler les seules cibles que le pouvoir en place aura rendu légitimes. Dire que la situation n’est pas la même car la Russie et la Chine ont ensuite signé des accords statuant sur cette région montre en réalité que la Chine peut renoncer à des parties « historiques » de son territoire : si elle le fait avec la Russie, pourquoi pas avec l’Inde, le Japon, les Philippines et Taïwan ? C’est bien parce qu’il ne s’agit pas d’histoire, de mémoire, ou d’injustice mais de volonté de puissance géopolitique.

C’est la rentrée ! Mais pas pour tout le monde… Un peu partout à travers la Chine, des milliers de crèches et maternelles ne rouvriront pas leurs portes. Les chiffres sont éloquents : selon le ministère de l’Education, le nombre de « petites écoles » à travers le pays a chuté de 20 000 entre 2021 et 2023, de 294 832 à 274 480 établissements. Les maternelles concernées sont essentiellement privées.
Dans le meilleur des cas, les parents d’élèves sont prévenus de la prochaine fermeture et ont le temps de trouver une nouvelle école. Dans le pire des cas, les gérants de l’établissement s’enfuient avec (ce qu’il reste de) la caisse, laissant les parents sur le carreau avec des dizaines de milliers de yuans en heures prépayées et leurs employés avec des arriérés de salaire…
Le revirement de situation est impressionnant : il y a quelques années seulement, les parents se pressaient encore devant les portes des maternelles pour s’assurer d’obtenir une place pour leur bambin. Aujourd’hui, ces écoles peinent à remplir leurs classes.
On observe la même tendance du côté des maternités dont les fermetures se multiplient ces derniers temps, faute de bébés à naître… Certains parlent même du début de « l’hiver obstétrique ».
Les causes sont multiples : il y a certes, la plus évidente, la baisse continue du nombre des naissances, mais aussi des parents devenus plus regardants à la dépense dans un contexte de ralentissement économique, ainsi que la récente reprise en main de l’Etat, ayant pour conséquence de réduire sensiblement l’accès des écoles privées aux financements.
Ainsi, le nombre d’enfants inscrits dans les maternelles chinoises a chuté de 5 millions en 2023 par rapport à l’année précédente, pour atteindre un total de 40,92 millions. Le chiffre le plus bas depuis 2014. Si cela continue ainsi, ce n’est pas moins de 10 millions de places en maternelle qui resteront vides durant les prochaines années.
Autre conséquence qui n’a rien pour réjouir les décideurs politiques : la perte de 170 000 emplois d’instituteurs/institutrices et aides à la vie scolaire en 2023, toujours selon les données officielles.
Ces fermetures interviennent alors que Pékin fait tout pour inciter son secteur de la petite enfance à se professionnaliser et ainsi espérer relancer la natalité. Sauf que les mesures adoptées jusqu’à présent restent sans effets…
Mi-août, Pékin a encore présenté un projet de loi qui simplifiera l’enregistrement du mariage pour les couples et rendra plus compliquée la procédure de divorce. Une stratégie censée contribuer au « réarmement démographique » du pays.
Plus concrètement, les autorités ont promis des subventions aux écoles privées qui répondent à certains critères (trop stricts, d’après certains professionnels du secteur) et encouragent les maternelles à ouvrir des « très petites sections » (en dessous de 3 ans). En effet, seuls 2,2 millions d’enfants étaient inscrits dans ces TPS en 2022, soit 5% des effectifs recensés en maternelle.
La raison est culturelle : il est très courant pour les jeunes parents de solliciter leurs propres parents (ou d’avoir recours à une « ayi ») pour garder leur bambin lorsqu’ils sont au travail. Il serait d’ailleurs très mal vu pour les grands-parents de refuser cette tâche qui leur incombe traditionnellement. Mais la pérennité de cette pratique pourrait être remise en question par un recul de l’âge de retraite (50/55 ans pour les femmes, 60 ans chez les hommes actuellement) à court/moyen terme. C’est sans compter sur les divergences « intergénérationnelles » qui agitent les foyers lorsqu’il s’agit des méthodes d’éducation. Autant de facteurs qui pourraient inciter les jeunes parents à envoyer leurs bambins dans un jardin d’enfants – à condition que le prix corresponde à leurs attentes et que la qualité soit au rendez-vous.

En cette rentrée, l’Arbre du Voyageur (Club de lecture de l’Institut Français de Pékin) vous propose une sélection d’ouvrages à destination des curieux et curieuses de la Chine. Spécialement pensée pour les nouveaux arrivants, cette sélection vous permettra, à travers la littérature ou les sciences humaines, d’amorcer une découverte de la Chine qui, nous l’espérons, vous poussera à vouloir en apprendre plus !
Sélection d’ouvrages de littérature chinoise en français
Le Chant des regrets éternels – Wang Anyi
Il est des livres qui, par la richesse des liens qu’ils savent créer et la beauté ciselée de leur écriture, prennent dès la première lecture la dimension d’un classique. Tel est le cas du chef-d’œuvre de Wang Anyi, Le Chant des regrets éternels. Ce roman est tout entier traversé par la palpitation d’une ville, la mythique Shanghai, dont le destin se trouve intimement lié à celui d’une femme : Wang Ts’iyao, au prénom évocateur : « Pure Jade ». Reine de beauté dans le flamboiement d’un Shanghai qui connaît avant 1949 ses dernières années de liberté, partageant une passion cachée avec un notable politique, elle doit se réfugier ensuite dans une des « fissures du monde », alors que la nuit de la Révolution culturelle s’est abattue sur la cité autrefois lumineuse. Lorsque Shanghai renaît, à l’aube des années 1980, est-il encore temps pour Ts’iyao de rattraper les jours enfuis ? Nul mieux que Wang Anyi ne sait tisser des liens bruissant de vie et d’échos entre la petite et la grande histoire et donner ainsi valeur d’emblème aux mille nuances et frissons d’une âme féminine déchirée par la nostalgie de ses rêves évanouis.
Le Clan du sorgho rouge – Mo Yan
Dans l’empire chinois, bandes armées communistes et nationalistes se vouent une haine sans merci tout en combattant en ordre dispersé l’envahisseur japonais. À Gaomi, le commandant Yu, chef des brigands du lieu, et Dai Fenglian, maîtresse d’une grande distillerie, héros flamboyants de la résistance, mènent les paysans à la bataille. Bientôt, les champs de sorgho seront détrempés du sang de l’ennemi…
La Montagne de l’ame – Gao Xingjan
Après avoir tutoyé la mort, un homme quitte Pékin pour partir en quête de son Graal intérieur : la mystérieuse « montagne de l’Ame ». Entre tradition millénaire et vestiges de la Révolution culturelle, il sillonne la Chine des années quatre-vingt, égrenant récits fantastiques et légendes populaires au fil d’un voyage picaresque, poétique et profondément moderne.
De 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d’elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d’entre elles. Avec compassion, elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d’elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie… Mais elles parlent aussi d’amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste.
Fugui, enfant gâté et unique héritier de la famille Xu, est un fils prodigue qui dilapide son bien dans les jeux d’argent, au grand dam de son épouse Jiazhen. Ruiné, il est contraint de travailler la terre. Mais ce revers de fortune se révèle une chance au moment de l’avènement de la Chine communiste : autrefois fils de propriétaire foncier, désormais simple paysan, il échappe au triste sort réservé aux nantis. Les tourmentes successives qui secouent le pays tout au long du XXe siècle n’épargneront toutefois pas sa famille. Immortalisé par le film de Zhang Yimou qui en a été tiré (Grand Prix du jury au Festival de Cannes 1994), Vivre ! est le premier roman de Yu Hua dans lequel l’émotion et la compassion prennent le pas sur la violence. Considéré en Chine comme une œuvre majeure, ce livre célèbre l’inaltérable volonté de vivre, par-delà les malheurs et les coups du destin.
L’enfant de Tianhu – Yan Lianke
L’Enfant de Tianhu est le roman de l’enfance de l’écrivain Yan Lianke et de son apprentissage de la vie dans un village pauvre au cœur de la Chine, que l’enfant voyait alors comme le « centre du monde ». C’était l’époque des amours enfantines, de la beauté des fleurs de pêchers, des vœux prononcés à tue-tête et des désirs tumultueux de l’adolescence ; c’était l’époque des soubresauts de l’histoire, où il fallait partir la tête haute à l’ombre du poète Li Bai, à l’heure des histoires de fantômes, de femmes renardes et de l’amour des arbres. L’écrivain est comme cet homme qui avait des « yeux de hibou », il ne voit jamais si bien que la nuit venue, lorsque le jour a fui dans le passé. Il tourne avec tendresse son regard vers ceux qui habitent la poussière du temps, et qui passèrent leur vie humblement à semer, arracher, planter, élever, balayer et cueillir.
Après trois mois de prison pour faux, DunHuang retourne à Pékin. Mais comment faire avec rien en poche, nulle part où dormir et aucune perspective de travail ? La rencontre avec une vendeuse de DVD pirates va lui donner un début de réponse. De minuscules studios en chambres insalubres, d’un coin de rue à une boutique miteuse, Xu Zechen piste cinq jeunes venus tenter leur chance à la capitale, loin de leurs familles : DunHuang partagé entre l’envie de préparer l’avenir et celle de vivre au jour le jour, Kuang le pragmatique, » Grande Soeur » Xia qui rêve d’une vie rangée au pays, QiBao la mystérieuse aventurière, BaoDing le faussaire enfermé dans sa cellule… Souvent avec malice, l’auteur raconte ces héros malchanceux – leurs faits et gestes, leurs espoirs, leurs arrangements avec les valeurs troubles d’une société galopante – et nous ouvre les portes d’un monde souterrain peuplé de petits voleurs, de prostituées à mi-temps, de vrais et faux policiers, naviguant entre corruption généralisée et alcool en quantité. DunHuang et ses amis seront-ils écroués ? Ou juste contraints de rentrer tête basse au bercail provincial ? Ce qu’on nomme en France précariat, Xu Zechen le montre là-bas au jour le jour : vaillant, amoureux, téméraire et solidaire, parfois déconfit, mais jamais vaincu.
Le problème à trois corps – Liu Cixin
En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, censée abriter le développement d’une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de « rééducation », intègre l’équipe de recherche. Là, elle découvre un système de télétransmissions dirigé vers l’espace, destiné à établir un contact avec les civilisations extraterrestres… Hugo 2015 du meilleur roman, « Le Problème à trois corps » est le premier volume d’une trilogie devenue culte, adaptée pour Netflix en 2024 par les créateurs de « Game of Thrones ».
Sélection sciences humaines
Guide de poche de la médecine chinoise – Dr Philippe Maslo et Marie Borrel
Depuis plus de cinq mille ans, la médecine chinoise traite un nombre impressionnant de maladies. Cette thérapeutique ancestrale se révèle aujourd’hui d’une étonnante actualité. Grâce à ce guide de poche, écrit par deux experts, adoptez les bons réflexes pour vous soigner, vous et votre famille. Dans ce livre, vous trouverez : Des explications claires pour découvrir la médecine chinoise : les énergies, les éléments symboliques, les 5 saisons. Les outils de la médecine chinoise à votre portée : phytothérapie, aromathérapie, alimentation énergétique, massages de points, exercices de Qi gong. Constipation, douleurs de règles, digestion difficile, grippe, insomnie, lombalgie, toux. 12 troubles courants à soigner soi-même. Retrouvez forme et vitalité grâce à la médecine chinoise ! Le Dr Philippe Maslo est médecin généraliste, ostéopathe et acupuncteur. Marie Borrel, journaliste santé, est l’auteure de nombreux ouvrages sur le bien-être et les médecines naturelles aux éditions Leduc. Ensemble, ils ont écrit Ma Bible de la médecine chinoise.
La cuisine chinoise illustrée – Margot Zhang et Zhao En Yang
Un livre entièrement illustré pour tout savoir sur la cuisine chinoise : Des recettes, des anecdotes et des histoires pour trouver les réponses aux questions que vous vous posez sur la culture culinaire chinoise. Une véritable invitation à la découverte des coutumes et des saveurs de Chine ! Quelles harmonies de saveurs un plat chinois respecte-t-il toujours ? Quels sont les plats phares et les plats de fêtes ? Comment se déroule un repas au quotidien ? Quel est le secret d’une cuisson au wok réussie ? Quelles sont les règles et les bonnes manières à respecter à table ? Comment réaliser de délicieux gâteaux de lune ? Autant de questions auxquelles Margot Zhang et Zhao En Yang répondent tout en illustrations dans cet ouvrage.
Ma Vie en Chine « L’école » (Album Jeunesse ) – Stephanie Ollivier et Zheng Hehe
Découvrez le quotidien des élèves d’une école élémentaire de Pékin en suivant le récit de Lina, une petite Franco-Chinoise de 8 ans.
Une année en Chine (Almanach luni-solaire ) – Stephanie Ollivier et Gao Yuan
Le calendrier traditionnel chinois combine des références solaires et lunaires et paraît bien complexe à ceux qui n’ont pas grandi avec. Cet ouvrage illustré permet de mieux l’appréhender. Sous forme d’almanach perpétuel, il présente, par ordre chronologique, les principales dates (périodes solaires et fêtes lunaires) qui rythment une année en Chine, mais aussi dans d’autres pays d’Asie.
Il était une fois la Chine (4 500 ans d’Histoire) – José Frèches
José Frèches, écrivain et conteur passionné du « pays du milieu », nous raconte l’extraordinaire histoire de la Chine, ses beautés, ses mystères. Comment comprendre la Chine d’aujourd’hui sans tenir compte de son passé immémorial ? L’héritage culturel d’un Chinois du XXIe siècle tire son origine de cette civilisation ancienne de plus de 4 500 ans. Récits de la vie quotidienne, légendes et anecdotes insolites… Dans cette nouvelle édition actualisée, José Frèches établit un pont entre nos deux mondes, nous transmettant avec enthousiasme son exceptionnelle connaissance de la Chine. Parce que nous avons tous envie de connaître la place qu’occupera ce pays immense et fascinant demain dans notre vie.
Les Trentes Glorieuses chinoise de 1980 a nos jours – Caroline Puel
En l’espace de trente ans, la Chine a connu une transformation fulgurante : exsangue au lendemain de la Révolution culturelle, elle est devenue la deuxième puissance économique mondiale en 2010 et regarde de nouveau vers l’avenir, retrouvant un rang qui fut le sien par le passé. Comment la Chine a-t-elle conduit cette transition ? De 1980 à 2010, année après année, Caroline Puel décrypte la progressive « renaissance » de l’ex-empire communiste, mettant en lumière l’hypercroissance économique, la qualité des décideurs politiques, l’incidence d’événements survenus dans le reste du monde, les timides ouvertures politiques suivies de retours en arrière. L’ouvrage décrit aussi le dessous des cartes de cette Chine qui peine à résoudre ses problèmes géographiques et sociaux et où les inégalités sont de plus en plus criantes. Mêlant l’histoire politique, économique, sociale et culturelle, l’auteur nous révèle toute la complexité de cet empire et les enjeux que pose la Chine au monde de demain.
Dictionnaire insolite de la Chine – Nathalie Martin
Civilisation plus que millénaire, la Chine est connue pour son histoire, mais celle du quotidien l’est encore peu. Il faut prendre, par exemple, certains billets de train si l’on ne veut pas voyager assis par terre ; savoir que le thé n’est pas la seule boisson nationale ; qu’il existe près de 50 000 caractères chinois, dont 3 000 nécessaires pour se débrouiller au quotidien ; qu’une montre est un cadeau à ne pas faire ; que les échafaudages, même les plus grands, sont construits en bambou, ou encore qu’il convient de rester impassible en toutes circonstances…
Histoire de la pensée chinoise – Anne Cheng
Depuis 4 000 ans, la culture chinoise offre l’image d’une remarquable continuité. Pourtant, c’est à travers une histoire faite de ruptures radicales, de profondes mutations, mais aussi d’échanges, que la Chine a vu naître des pensées aussi originales que celles de Confucius et du taoïsme, et assimilé le bouddhisme avant d’engager à l’ère moderne un dialogue, décisif pour le temps présent et à venir, avec l’Occident. Force est de constater cependant que la plupart des Occidentaux demeurent dans l’ignorance de cette tradition intellectuelle qui n’a fait l’objet que de présentations partielles ou partiales.

- 助手, zhùshǒu (HSK 5) : assistant
- 秘密, mìmì (HSK 4) : secret
- 充当, chōngdāng (HSK 7): agir en tant que
- 代理人, dàilǐrén (HSK 7) : agent
- 换取, huànqǔ (HSK 7) : en échange de
- 丰厚, fēnghòu (HSK 7) : généreux, large
- 报酬, bàochóu (HSK 7) : récompense
- 指控, zhǐkòng : accuser
- 妨碍, fáng’ài (HSK 7) : entraver
- 代表, dàibiǎo (HSK 3) : représentant
纽约州州长凯西·霍赫尔的前助手林达·孙(41岁)被控秘密充当中国政府的代理人,以换取丰厚的报酬和礼物,包括美食。联邦检察官指控孙在州政府工作期间,妨碍了台湾代表与州官员之间的会议,并试图为一位高级纽约官员安排访问中国。
Niǔyuē zhōu zhōuzhǎng kǎi xī·huò hè ěr de qián zhùshǒu lín dá·sūn (41 suì) bèi kòng mìmì chōngdāng zhōngguó zhèngfǔ de dàilǐ rén, yǐ huànqǔ fēnghòu de bàochóu hé lǐwù, bāokuò měishí. Liánbāng jiǎnchá guān zhǐkòng sūnzàizhōu zhèngfǔ gōngzuò qíjiān, fáng’àile táiwān dàibiǎo yǔ zhōu guānyuán zhī jiān de huìyì, bìng shìtú wéi yī wèi gāojí niǔyuē guānyuán ānpái fǎngwèn zhōngguó.
Linda Sun, 41 ans, ancienne assistante de la gouverneure de New York Kathy Hochul, est accusée d’avoir secrètement agi en tant qu’agent du gouvernement chinois en échange de généreuses récompenses et cadeaux, notamment des repas gastronomiques. Les procureurs fédéraux accusent Sun d’avoir entravé les réunions entre les représentants taïwanais et les responsables de l’État et d’avoir tenté d’organiser un voyage en Chine pour un haut responsable new-yorkais alors qu’il travaillait au sein du gouvernement de l’État.
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- 国家安全, guójiā ānquán : sécurité nationale
- 教材, jiàocái (HSK 3) : manuel scolaire, matériel pédagogique
- 警告, jǐnggào (HSK 5) : avertir, mettre en garde
- 影响, yǐngxiǎng (HSK 2) : influence
- 摇滚, yáogǔn (HSK 7) : rock’n’roll
- 流行音乐, liúxíng yīnyuè : musique pop
- 煽动, shāndòng (HSK 7) : inciter, provoquer
- 破坏, pòhuài (HSK 3) : déstabiliser, détruire
- 颜色革命, yánsè gémìng : révolution de couleur
- 渗透, shèntòu (HSK 7) : infiltration
中国的新国家安全教材警告大学生注意西方文化的影响,包括摇滚和流行音乐,声称这些文化可能煽动旨在破坏政府的“颜色革命”。这一举措是北京通过教育改革来打击青年中感知的西方渗透的更广泛努力的一部分。
Zhōngguó de xīn guójiā ānquán jiàocái jǐnggào dàxuéshēng zhùyì xīfāng wénhuà de yǐngxiǎng, bāokuò yáogǔn hé liúxíng yīnyuè, shēngchēng zhèxiē wénhuà kěnéng shāndòng zhǐ zài pòhuài zhèngfǔ de “yánsè gémìng”. Zhè yījǔcuò shì běijīng tōngguò jiàoyù gǎigé lái dǎjí qīngnián zhōng gǎnzhī de xīfāng shèntòu de gèng guǎngfàn nǔlì de yībùfèn.
Le nouveau manuel chinois sur la sécurité nationale met en garde les étudiants universitaires contre l’influence de la culture occidentale, notamment du rock et de la musique pop, affirmant qu’elle pourrait inciter à des « révolutions de couleur » visant à saper le gouvernement. Cette initiative fait partie d’un effort plus large de Pékin pour lutter contre la pénétration occidentale perçue parmi les jeunes à travers des réformes éducatives.
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- 禁止, jìnzhǐ (HSK 4): interdire
- 收养, shōuyǎng (HSK 6): adoption
- 结束, jiéshù (HSK 3): mettre fin
- 独生子女政策, dúshēng zǐnǚ zhèngcè: politique de l’enfant unique
- 导致, dǎozhì (HSK 4): conduire à, causer
- 来源, láiyuán (HSK 4): source
- 计划生育, jìhuà shēngyù: planification familiale
- 项目, xiàngmù (HSK 4): programme, projet
- 腐败, fǔbài (HSK 7): corruption
- 批评, pīpíng (HSK 3): critique
中国宣布禁止大多数外国收养,结束了过去三十年因独生子女政策而导致数万名儿童被送往海外的做法。历史上,中国曾是国际收养的主要来源,自1990年代初以来,已有超过16万名儿童被收养,但该项目因腐败和严格的计划生育措施的遗留问题而受到批评。
Zhōngguó xuānbù jìnzhǐ dà duōshù wàiguó shōuyǎng, jiéshùle guòqù sānshí nián yīn dúshēngzǐ nǚ zhèngcè ér dǎozhì shù wàn míng er tóng bèi sòng wǎng hǎiwài de zuòfǎ. Lìshǐ shàng, zhōngguó céng shì guójì shōuyǎng de zhǔyào láiyuán, zì 1990 niándài chū yǐlái, yǐ yǒu chāoguò 16 wàn míng er tóng bèi shōuyǎng, dàn gāi xiàngmùyīn fǔbài hé yángé de jìhuà shēngyù cuòshī de yíliú wèntí ér shòudào pīpíng.
La Chine a annoncé l’interdiction de la plupart des adoptions internationales, mettant fin à une pratique qui, au cours des trente dernières années, a conduit des dizaines de milliers d’enfants à être envoyés à l’étranger en raison de la politique de l’enfant unique. La Chine a toujours été une source majeure d’adoptions internationales, avec plus de 160 000 enfants adoptés depuis le début des années 1990, mais le programme a été critiqué pour sa corruption et son héritage de mesures strictes de planification familiale.

La réponse de Wenqi fusa du tac au tac : « plantons des arbres ». Logique, c’était le métier auquel l’aveugle avait été formé dans sa jeunesse, à l’Office des forêts.
« – Mais comment tu veux qu’on fasse ? – Je f’rai les bras, tu f’ras les yeux ! »
« Pas si bête », réalisa l’aveugle en un éclair. Au bord du village, la rivière Ye atteignait l’été une crue terrible. Yeli s’en protégeait depuis des millénaires par une digue à pente douce, autrefois tenue par des arbres. Mais depuis Deng Xiaoping, la discipline disparue, les arbres avaient été coupés pour bois de chauffe. Résultat, un été sur deux, la digue craquait, laissant les fermes inondées et le bétail noyé.
Aussi le village ne savait comment sortir de l’impasse, trop pauvre pour payer le reboisement. Mais pour ces deux copains que nul ne voulait employer, n’était-ce pas l’unique chance de créer leur emploi ? Et au point où ils étaient, qu’avaient-ils à perdre ?
Sans tergiverser, ils s’en allèrent trouver le Secrétaire du Parti, lui exposer le projet. Sachant subodorer la chance quand il en voyait une, le cadre les accueillit avec enthousiasme : après 30 minutes, les deux Jia étaient titulaires (sans loyer, ni taxes) des 8 hectares pour 30 ans, deal embelli d’une (famélique) prime d’invalidité pour chacun, assez pour leurs besoins courants. A maturité les arbres leur reviendraient, assez pour assurer leurs vieux jours.
Dès le lendemain, ils se mirent au travail, le manchot guidant l’aveugle par la manche de sa veste, le portant sur son dos de l’autre côté du ru, à gué. Pour le faire travailler, il lui ôtait ses savates : Wenqi maniait ses pieds, comme d’autres leurs mains.
Les débuts furent rudes—comme si la nature jouait à essayer de les désespérer. Au bout d’un an, après l’hiver, ils n’avaient planté que 800 greffons, dont deux seulement avaient repris. Dans leur dos, les hommes ricanaient : « des handicapés, ça ne pouvait aboutir à rien, tout le monde savait ça… ».
Ce qui sauva notre équipe, est qu’elle n’avait pas le choix : les Jia changèrent de méthode. Ils choisirent des points plus humides, allongèrent les branches à deux mètres pour renforcer leur robustesse.
Wenqi se spécialisa dans le portage et l’arrosage. Haixia, l’aveugle, grimpait aux saules, peupliers et acacias pour tailler les branches à la hache, suivant les directives de l’ami. Il forait aussi les trous avec une masse et un plantoir de leur invention– un bout de barre à mine surmonté d’une mini-pelle triangulaire.
Au fil des années, il avait affiné son geste, ne frappant plus jamais à côté. A la fin de l’hiver suivant, ils eurent 100 survivants, puis 300, puis 1000… 14 ans plus tard, ils avaient planté 12 000 arbres, dont 9 000 prospérèrent. Voyant les progrès, les voisins cessèrent de persifler, et se mirent à les soutenir. Ils vinrent offrir qui une semaine d’arrosage, qui de nouveaux outils, qui une remorque d’arbustes de bonne souche du pépiniériste.
À la tâche, nos deux hommes ne faisaient plus qu’un, comblant ensemble leurs handicaps. Forcément, dans ce pays socialiste et confucéen, ils finirent par faire parler d’eux. C’était trop tentant pour la propagande, comme étalage de vertu « nationale », donnant de plus le bon exemple écologiste. Des millions s’en émurent : par leur courage simple, ces deux-là démontraient que la persévérance vient à bout de tout. En chinois, cela se dit d’une façon imagée, « même la tortue boiteuse peut courir 1 000 li » (跛鳖千里, bǒ biēqiānlǐ).
Coqueluches du pays, ils virent s’amonceler les gestes de soutien. Un nabab en mal de mécénat leur versa une vraie pension pour leurs 60 ans. Et dans un hôpital de Shijiazhuang, le chef-lieu de province, les médecins dirent à Haixia que son œil gauche reverrait, moyennant greffe de cornée. Ils offraient l’opération !
Mais attention, l’offre pétrie de bonnes intentions, ne risque-t-elle pas de briser cette belle amitié ? Un Haixia tiré des ténèbres, ne serait-il pas tenté de laisser tomber tout de sa vie passée ?
A l’entendre, pas de souci : même une fois sa vue recouvrée, il ne cessera jusqu’au dernier souffle, de planter des arbres à Yeli avec Wenqi, son copain de misère. Car la sagesse acquise dans les années de chien, ne s’oublie jamais – si toutefois Haixia, une fois opéré, ne perd pas sa vertu, avec sa cécité !
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 5 juin 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 22 (2015)

10 – 11 septembre, Shanghai : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition des industries biotechnologiques et pharmaceutiques
10 – 12 septembre, Pékin : CIOF – China International Optics Fair, Salon international de l’optique
10 – 13 septembre, Shanghai : Maison Shanghai, Salon de la décoration et du design, des produits pour la maison
10 – 13 septembre, Shanghai : FMC – Furniture China, Salon de la fabrication et des fournitures pour l’industrie du meuble
11 – 12 septembre, Hangzhou : CBE – China Beauty Expo, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
11 – 14 septembre, Shanghai : CIFF – China International Home Furniture, Salon international du meuble et de l’ameublement
12 – 16 septembre, Pékin : CIFTIS – China International Fair for Trade in Services, Salon dédié aux services et à l’innovation
13 – 16 septembre, Chongqing : CIMAMotor, Salon international du deux-roues
19 – 21 septembre, Shanghai : ICIF, Salon international des industries pétrolière et chimique
19 – 21 septembre, Shanghai : RubberTech, Salon international de la technologie du caoutchouc
19 – 21 septembre, Shanghai : ASE – Adhesives And Sealants Expo, Salon international des colles et adhésifs
19 – 21 septembre, Shanghai : LED China, Salon international de l’industrie des LED
19 – 21 septembre, Shanghai : Sign China, Salon international de l’enseigne et de la publicité
20 – 22 septembre, Canton : CDA South China, Salon des articles d’usage quotidien
20 – 22 septembre, Canton : GWPF – Grandeur World Pet Fair, Salon international des animaux de compagnie
20 – 22 septembre, Kunming : IFEX – International Flowers & Plants Expo, Salon international des fleurs, des plantes et des jardins
23 – 25 septembre, Shenzhen : CIE – China International Cross-border E-commerce Products Fair / CILF – China International Logistics and Supply Chain Fair, Salon et Forum Internationaux de l’e-commerce, de la logistique et du transport international
24 – 25 septembre, Shanghai : SURCAR, Conférence internationale sur la finition des carrosseries automobiles
24 – 28 septembre, Shanghai : CIIF – Shanghai International Industry Fair, Foire internationale de l’industrie sur le thème de l’économie digitale et de la décarbonisation industrielle
24 – 28 septembre, Shanghai : IAS – Industrial Automation Show, Salon international de l’automatisation industrielle
25 – 27 septembre, Shanghai : SNEC PV – Photovoltaic Power, Conférence et exposition internationale sur les nouvelles énergies
25 – 27 septembre, Suzhou : MEDTEC, Salon et conférence des constructeurs chinois de matériel médical
25 – 28 septembre, Shanghai : Tube China, Salon international des industries des tubes et des tuyaux
26 – 28 septembre, Tianjin : Ice Cream China, Salon international de l’industrie de la crème glacée et des aliments surgelés
10 -12 octobre, Shanghai : Interior Lifestyle, Salon international des produits et accessoires pour la maison
10 – 13 octobre, Shanghai : Music China, Salon international des instruments de musique et des services
12 – 15 octobre, Shenzhen : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical
14 octobre – 4 novembre, Canton : China Import & Export Fair, La plus grande foire commerciale de Chine
14 – 16 octobre, Shanghai : AgroChemEx, Salon de la protection contre les maladies des plantes
14 – 18 octobre, Shanghai : ITMA Asia + CITME, Salon international des technologies du textile et de l’habillement
15 – 16 octobre, Shanghai : Interfilière Shanghai, Salon international dédié à l’industrie de la lingerie, du bain, et des tissus techniques
15 – 16 octobre, Shanghai : IPIF – International Packaging Innovation Forum, Forum international de l’industrie de l’emballage
15 – 17 octobre, Zhongshan : G&A – Games & Amusement Fair, Salon international des attractions et jeux d’arcade
15 – 18 octobre, Tianjin : China Mining Congress & Expo, Salon et congrès chinois de l’industrie minière
16 – 18 octobre, Xi’ an : API China, Salon de l’industrie pharmaceutique
16 – 18 octobre, Shanghai : China Toy Expo / China Kids Fair, Salon international du matériel et des jouets pour bébés et enfants
16 – 18 octobre, Pékin : COTTM – China Outbound Travel & Tourism Market, Salon du tourisme chinois à l’étranger
17 – 19 octobre, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté
17 – 19 octobre, Zhuhai : RemaxWorld, Salon international de la papeterie, des fournitures de bureau et des produits culturels
17 – 20 octobre, Ningbo : IF Fair – International Fashion Fair, Salon international du textile et de la mode
18 – 20 octobre, Chengdu : AMWC – Aesthetic & Anti-Aging Medicine World Congress, Congrès mondial de médecine esthétique et anti-âge
18 – 21 octobre, Foshan : CeramBath, Salon international de la céramique et des sanitaires
20 – 23 octobre, Shenzhen : Gifts & Home Fair, Salon international des cadeaux, de l’artisanat, de l’horlogerie et des articles ménagers
21 – 23 octobre, Shanghai : CIHS – China International Hardware Show, Salon international de la quincaillerie et du bricolage
21 – 24 octobre, Yiwu : China Yiwu International Commodities Fair, Salon international des biens de consommation courante
23 octobre, Pékin : World’s Leading Wines, Rencontres d’affaires pour les plus renommés des importateurs et distributeurs de vins
24 – 26 octobre, Zhengzhou : CAE – China Attractions Expo, Salon international des installations et équipements de divertissement
24 – 27 octobre, Shanghai : DenTech China, Salon international des équipements, technologies et produits dentaires
26 – 28 octobre, Changsha : CIAME – China International Agricultural Machinery Exhibition, Salon international des machines agricoles
26 octobre – 2 novembre, Canton, Shanghai, Chengdu, Pékin : CEE – China Education Expo, Salon international de l’éducation et des formations supérieures
28 – 31 octobre, Shanghai : China Brew & Beverage, Salon international des procédés, technologies et équipements de la bière et des boissons
30 octobre – 1er novembre, Qingdao : China Fisheries & Seafood Expo, Salon chinois de la pêche et des fruits de mer
30 octobre – 1er novembre, Dalian : ShipTec, Salon international de la construction navale, des équipements pour la marine et de l’ingénierie offshore
31 octobre – 2 novembre, Shenzhen : CIBE – China International Beauty Expo Shenzhen, Salon international de l’industrie du bien-être et de la beauté
31 octobre – 2 novembre, Canton : Interwine Guangzhou, Salon chinois international du vin, et des boissons
5 – 8 novembre, Shanghai : CeMAT Asia, Salon international des matériels de manutention, des techniques d’automatisation, de transport et de logistique
5 – 8 novembre, Shanghai : ComVAC Asia, Salon international de l’air comprimé et du vide
5 – 8 novembre, Shanghai : PTC Asia – Power Transmission and Control Asia, Salon international de la transmission et du contrôle de puissance, l’hydraulique et la pneumatique, les techniques de l’air compressé, les moteurs à combustion interne et les turbines à gaz
5 – 10 novembre, Shanghai : CIIE – China International Import Expo, Salon international dédié à la promotion des importations en Chine
6 – 8 novembre, Shenzhen : AWC – Automotive World China, Salon international de l’industrie automobile
6 – 8 novembre, Shenzhen : C-Touch & Display, Salon international des écrans tactiles et de la chaîne de fabrication des téléphones mobiles
6 – 8 novembre, Shenzhen : NEPCON Asia, Salon international des solutions de production électroniques intersectorielles avancées complètes
6 – 8 novembre, Shenzhen : Film & Tape, Salon international des films fonctionnels, des produits adhésifs, des matières premières chimiques, des équipements de traitement secondaire
6 – 8 novembre, Shenzhen : ICE China, Salon international consacré aux équipements & solutions techniques de pointe pour le revêtement, le laminage, le refendage, le rembobinage, la découpe, l’héliogravure…
7-10 novembre, Shanghai : ARTO21 Shanghai Contemporary Art Fair, Salon international de l’Art Contemporain de Shanghai