Le Vent de la Chine Numéro 13 (2025)
Quand le dirigeant du Parti communiste chinois, Xi Jinping, se rend à Hanoï rencontrer son homologue du Parti communiste vietnamien, Tô Lâm, pour sauver le capitalisme globalisé contre Washington, on se dit qu’on a raté quelques épisodes… Or, il faut constater qu’on est bien dans quelque chose d’encore plus inversé que l’Upside-down de Stranger Things, à savoir dans le monde selon Trump 2.0.
Pourtant, tout cela a un petit air de déjà-vu. Marx disait que les mêmes événements arrivent deux fois : « la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. » Mais il est difficile de savoir, dans le cas présent, lequel des deux événements est farce et lequel est tragédie, et si les deux mandats de Trump n’inversent pas l’ordre de prééminence entre le ridicule et le dramatique, nous faisant passer d’un premier mandat aberrant et éphémère dans ses effets à un second mandat inquiétant et durable dans ses conséquences.
Quand on lit les déclarations de Trump et Xi Jinping en 2016 et en 2025, on a donc un peu l’impression d’un bug dans la matrix : la même inversion des rôles s’y jouait déjà entre une Chine jouant celui de garante du commerce mondial, et une Amérique protectionniste dénonçant la prédation chinoise.
On se souvient en effet du premier discours de Xi Jinping à Davos en janvier 2017, où le leader chinois se faisait le chantre de la mondialisation économique, dans un contexte similaire de guerre commerciale naissante. En 2025, le président chinois reprenait bis repetita les grandes lignes de ce discours lors de son déplacement au Vietnam.
On se rappelle aussi qu’en mai 2016 Trump affirmait : « Nous ne pouvons pas continuer à laisser la Chine violer notre pays » tout en promettant de « mettre fin aux subventions illégales à l’exportation et aux normes laxistes en matière de travail et d’environnement. » En 2025, le souci écologique et social est aux abonnés absents.
En 2016, on pouvait encore, avec certes un peu de bonne volonté, croire à la sincérité d’un Trump mettant à nu avec justesse les violations par la Chine des règles de l’OMC, et d’un Xi Jinping promettant d’ouvrir le pays aux investisseurs étrangers et de ne pas rentrer dans une logique de confrontation.
La première guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine occupa les années 2018 et 2019 : l’administration Trump commença par imposer des droits de douane de 25 % sur des produits couvrant environ 50 milliards de $ d’importations en juillet et août 2018, puis 35 % de taxes sur 200 milliards de $ d’importations supplémentaires entre septembre 2018 et juin 2019. Tout se résorba quand, en janvier 2020, les États-Unis et la Chine signèrent un accord commercial visant à mettre fin à la guerre commerciale. Pékin s’engagea à acheter au moins 200 milliards de $ supplémentaires de biens et services américains. Ce que, bien entendu, elle ne fit jamais : au cours de la première année de l’accord, la Chine n’avait atteint que 58 % de ces objectifs.
Pour Trump 2.0, les 145% de droits de douane imposés à la Chine au mois de mars visent à produire plus vite et plus fort le même effet que ceux de 2019, à savoir aboutir à un accord négocié permettant de résorber le déficit commercial en forçant la Chine à acheter plus américain.
Cependant, nous sommes dans une situation assez différente aujourd’hui et rien ne garantit que les négociations aboutissent comme en 2020. La différence se situe tant du côté chinois qu’américain, bien que Chine et Etats-Unis aient tous deux beaucoup à perdre et peu à gagner. La différence en Chine vient du climat économique, qui s’est considérablement dégradé depuis 2017, avec l’effondrement du secteur immobilier ; la différence aux Etats-Unis est que Donald Trump dispose désormais des pleins pouvoirs pour mener sa guerre de revanche contre tous ceux qui ont osé s’opposer à lui lors de son premier mandat : les démocrates, les juges, les universitaires, les Européens, les Chinois, etc.
L’essentiel de la conversation porte aujourd’hui sur le fait de savoir qui va « gagner » la guerre commerciale : la Chine ou les Etats-Unis ?
Les uns diront que la Chine sortira gagnante parce que, étant une dictature, elle maîtrise le temps long, que ses dirigeants n’ont pas d’élection à gagner et que le commerce avec les Etats-Unis ne représente plus que 17% de ses exportations totales.
Les autres diront que ce sont les Etats-Unis, parce que la Chine est portée par ses exportations et que les 500 milliards de biens qui étaient exportés vers les Etats-Unis ne pourront pas être aisément dirigés vers d’autres pays, notamment vers une Europe déjà échaudée par des années de dumping commercial dans les domaines, entre autres, des panneaux solaires et des voitures électriques.
Toutefois, ce n’est pas pour des raisons purement économiques que cette guerre commerciale est menée ; ce n’est donc pas pour ses conséquences économiques qu’elle sera arrêtée. Le véritable problème de la situation actuelle est que deux idéologies radicales se font face.
D’un côté, les Etats-Unis suivent leur idéologie de la « Manifest Destiny », ayant émergé au 19e siècle, selon laquelle les puritains d’Amérique sont le peuple élu. Trump, Vance et consorts sont persuadés qu’ils doivent sauver le monde de la « décadence », dont le signe le plus évident, selon eux, est le déclin économique des Etats-Unis et le déclin démographique de sa population « blanche » : sauver le monde quitte à devoir le détruire, quitte à créer le chaos international et à en finir avec la démocratie.
De l’autre, la Chine hérite de la téléologie marxiste et pense être le hérault d’une fin logique et dialectique de l’Histoire : Xi Jinping, Wang Huning et consorts pensent que la décadence de l’Occident est actée et que l’émergence de la Chine, en tant que représentante d’un socialisme asiatique corrigeant les torts du capitalisme européen, est inarrêtable. A les croire, s’opposer à la dominance mondiale de la Chine revient à aller contre le sens de l’Histoire : une tentative aussi vaine qu’impossible.
Le problème est que le monde est confronté à l’opposition entre deux messianismes opposés, aussi absurdes l’un que l’autre, et que la « voix de la raison » qu’incarne l’Europe ne porte plus. Reste à trouver un moyen pour qu’elle porte encore.
Le 29 mars dernier, à 22h45, un tragique accident impliquant une Xiaomi SU7 a bouleversé la Chine. Trois étudiantes ont perdu la vie lorsque leur véhicule électrique a violemment percuté un bloc de béton sur une portion en travaux de l’autoroute Dezhou-Shangrao, dans l’Anhui.
Selon un rapport publié par Xiaomi, le SU7 était en mode « autopilote » juste avant le crash. Il circulait alors à 116 km/h. Le constructeur affirme que le système a détecté une anomalie sur la route et a alerté la conductrice avant de lui redonner le contrôle. Deux secondes plus tard, la voiture a heurté l’obstacle à 97 km/h, avant de s’embraser.
Les images du véhicule en flammes et de sa carcasse calcinée, ont déclenché une vague d’émotion et de critiques sur les réseaux sociaux. Beaucoup se sont interrogés sur la fiabilité du système d’assistance à la conduite de Xiaomi, d’autres sur les dispositifs de sécurité du véhicule, notamment la capacité des portes à s’ouvrir en cas d’urgence. En bourse de Hong Kong aussi, le sentiment des investisseurs s’est considérablement affaibli : le cours de l’action de Xiaomi a perdu 25% depuis l’accident.
C’est un coup dur pour le SU7, premier véhicule sorti par Xiaomi, mieux connu pour ses smartphones et autres appareils connectés. Lancé en mars 2024, ce modèle a fait une entrée fracassante sur le marché automobile chinois : en un an, plus de 200 000 unités ont été vendues, avec un prix avoisinant les 210 000 yuans (environ 26 800 euros) pour la version standard (celle impliquée dans l’accident).
Depuis, le SU7 s’était bâti une réputation de fiabilité, alimentée par des récits d’accidents à l’issue quasi-miraculeuse et des vidéos – promotionnelles ou amateur – mettant en avant les performances de sécurité du véhicule. L’une d’entre elles, devenue virale, mettait en scène un homme assoupi au volant. Une image rassurante qui a peut-être amené certains conducteurs à devenir un peu trop complaisants…
Quelques heures avant l’accident, le 29 mars, Lei Jun, fondateur et PDG de Xiaomi, participait pour la première fois au EV100, forum de référence pour l’industrie chinoise des véhicules électriques. Il y a vanté les réalisations de son entreprise dans le développement de moteurs électriques et de systèmes de conduite intelligents, tout en dévoilant que 60% des clients du SU7 (et fans de la marque) ont passé commande sans même l’avoir vu en vrai.
Ce n’est pas la première fois qu’un véhicule équipé d’aides à la conduite est impliqué dans un accident mortel (Tesla, Nio, Huawei, Baidu, ont eux aussi connu leur série noire). Néanmoins, ce crash a lancé un débat autour de la manière dont ces systèmes sont présentés par les marques.
Des expressions comme « conduite intelligente avancée » ou « mains libres » sont couramment utilisées pour promouvoir des systèmes d’assistance de niveau 2 (L2 ou L2+), ce qui peut induire en erreur les consommateurs. Beaucoup pensent à tort que leur voiture peut se conduire seule, alors qu’ils doivent rester vigilants à tout moment.
Face au tollé suscité par l’accident, le ministère chinois de l’Industrie (MIIT) a convoqué le 16 avril, 60 entreprises du secteur automobile pour leur rappeler qu’il est interdit d’employer des expressions comme « conduite autonome » ou « conduite intelligente » pour décrire des systèmes encore à l’état de test. Un rappel à l’ordre qui a bousculé les plans marketing de certains constructeurs à seulement 10 jours de salon de l’auto de Shanghai (27 avril au 2 mai).
Le MIIT a également rappelé que toute mise à jour logicielle est censée recevoir une autorisation préalable des autorités. Or, il est monnaie courante pour les constructeurs de proposer des fonctions encore immatures à leurs clients, qui sont améliorées ou corrigées ensuite par des mises à jour. De cette manière, les constructeurs espèrent conserver une longueur d’avance sur la concurrence, avec l’objectif d’être le premier à atteindre le graal : la conduite autonome.
Il faut dire que la guerre fait rage entre les différents constructeurs chinois. Désormais, la bataille ne se fait plus sur les prix, mais sur les technologies embarquées. Cette situation a fait de la conduite intelligente un facteur clé dans les décisions d’achat, en particulier chez les jeunes clients plus ouverts aux nouvelles technologies.
Plusieurs marques intègrent déjà des fonctions avancées d’aide à la conduite sur leurs modèles d’entrée de gamme. C’est notamment le cas de BYD et Geely qui ont annoncé leur installation sur tous leurs véhicules vendus en dessous de 100 000 yuans (environ 12 000 euros), avec l’avantage retour de récolter toujours plus de données pour peaufiner leurs systèmes… Par comparaison, Tesla tente toujours d’obtenir l’autorisation d’activer son logiciel FSD (« Full Self-Driving ») en Chine.
Malgré cette récente controverse, la Chine est sur la bonne voie pour devenir leader mondial de la voiture autonome. En 2025, 2 voitures sur 3 vendues dans le pays (soit 16 millions) auront un système de conduite assistée de niveau L2 (ou +), ce qui signifie que le conducteur doit garder les mains sur le volant et rester concentré.
D’ici l’an prochain, selon les prévisions de Counterpoint Research, il pourrait y avoir en Chine plus d’un million de véhicules avec des capacités de niveau L3, qui correspond à une conduite autonome dans certaines situations uniquement. Certains constructeurs, comme Xpeng, annoncent déjà des modèles L3 pour fin 2025. Mais attention à ne pas sacrifier la sécurité sur l’autel de la vitesse commerciale.
Le pape François ne marchera pas sur les traces de Matteo Ricci. Décédé le lundi de Pâques à l’âge de 88 ans, le pape argentin n’aura pas pu réaliser son rêve de se rendre en Chine.
Le souverain pontife n’avait jamais caché son admiration pour la sagesse et la culture millénaire chinoise. Premier jésuite accédant à la plus haute fonction de l’Eglise, le pape François s’était montré curieux de découvrir ce pays de 12 millions de catholiques avec qui le Vatican n’entretient plus de relations diplomatiques depuis 1951, mais dans lequel la Compagnie de Jésus a joué un rôle majeur depuis le XVIe siècle.
Coïncidence que certains avaient alors interprété comme un « signe du destin » (ou de Dieu), Xi Jinping avait accédé à la présidence de la République Populaire de Chine le lendemain de l’élection du pape François, le 13 mars 2013.
Ce hasard n’a pourtant pas conduit le dirigeant chinois à accepter une rencontre avec le souverain pontife, malgré plusieurs mains tendues du pape François. La dernière vraie occasion remonte à septembre 2022, lorsque les deux hommes se sont même trouvés au même moment à Astana, la capitale du Kazakhstan. Le Vatican se serait montré ouvert à une entrevue, offre que le côté chinois aurait poliment décliné… Le pape François a tout de même été autorisé à survoler l’espace aérien chinois lors de ses voyages en Asie – un « privilège » que n’avait pas obtenu Jean Paul II lors de sa tournée asiatique de 1999.
Cette distance mise par Pékin n’a toutefois pas empêché le pape François d’œuvrer sans relâche à un rapprochement avec la Chine durant son pontificat, partant du principe qu’il n’obtiendrait rien s’il attendait que Pékin garantisse la liberté de culte.
Homme pragmatique et de compromis, le pape François a donc formellement entériné en septembre 2018 un accord négocié depuis 10 ans avec Pékin, portant notamment sur l’épineuse question de la nomination des évêques. Par cet accommodement, le Saint-Père espérait réconcilier les deux églises qui cohabitent en Chine : « l’officielle », sous contrôle du Parti communiste chinois, et celle « sous-terraine », restée fidèle au pape.
Si les détails de l’accord n’ont pas été publiés officiellement, il stipule que la Chine reconnaisse formellement l’autorité du pape dans l’Église catholique romaine et propose les évêques. En échange, le Vatican dispose d’un droit de veto, mais s’engage à reconnaître la légitimité des prélats précédemment nommés par Pékin et excommuniés par l’Église.
Après la conclusion de cet accord présenté comme « provisoire » « pastoral » et « apolitique » pour apaiser ses détracteurs, celui-ci a été renouvelé à deux reprises (en 2020 et en 2024). Il devrait donc rester en vigueur jusqu’en 2028, ce qui en fait l’héritage le plus tangible de la politique chinoise du pape François.
Pourtant, la partie était loin d’être gagnée d’avance : la lenteur des propositions de noms pour l’épiscopat ces dernières années et les transferts non conventionnels (l’auxiliaire du Jiangxi et l’évêque Shen Bin à Shanghai, le plus grand diocèse du pays) ont plusieurs fois menacé de faire imploser l’accord.
Des sources bien informées imputent la résistance du côté chinois au Front Uni (qui gère les affaires religieuses depuis 2018) et à l’Association patriotique catholique plutôt qu’au ministère des Affaires étrangères et au gouvernement, qui étaient plutôt favorables à rendre l’accord permanent à un moment de tensions géopolitiques croissantes avec l’Occident (principalement les États-Unis) et ses alliés en Asie.
La situation a commencé à se débloquer au première trimestre 2024 avec 3 nominations (9 au total depuis le renouvellement de l’accord en 2020) ; la reconnaissance légale d’un 9ème évêque « clandestin » (8 ont déjà été reconnus), l’ouverture d’une université catholique à Hong Kong, et, fin septembre, la visite à Shanghai d’une délégation du Vatican qui a pu rencontrer l’évêque choisi unilatéralement par Pékin, Shen Bin, et l’évêque Ma Daqin qui, après sa nomination en 2012, a été destitué par le gouvernement diocésain pour ses critiques de l’association patriotique et été assigné à résidence pendant une longue période.
Même si le Saint-Siège aurait préféré obtenir davantage de concessions, comme l’ouverture d’un bureau de représentation à Pékin, la reconnaissance de tous les évêques « illégaux » ou la définition du nombre de diocèses, ces gestes significatifs du côté chinois ont permis de reconduire l’accord fin 2024.
Il n’empêche, de nombreux catholiques restent convaincus que le prix à payer pour la réconciliation des deux Eglises reste trop élevé. Et malgré le silence du pape François face aux violations des droits de l’Homme en Chine, de la répression du bouddhisme tibétain aux Ouïghours musulmans, en passant par la perte de libertés individuelles à Hong Kong, force est de constater que Xi Jinping n’a aucune intention de faire une entorse à sa politique de « sinisation » des religions pour plaire au Vatican.
Pourtant, dans sa bénédiction urbi et orbi pour la fête de Pâques, qui s’est avérée être son ultime adresse au monde, le Saint-Père a appelé les dirigeants du monde entier à ne pas succomber à la logique de la peur et à respecter la liberté religieuse, de pensée et d’expression. Ce message, qu’il n’a pas pu lire lui-même, résonnera sans aucun doute jusqu’aux portes de Zhongnanhai, qui ne devrait pas envoyer de délégation aux funérailles papales en raison de la présence annoncée d’un représentant taïwanais.
Venez écouter l’épisode 55 des « Chroniques d’Éric », journaliste en Chine de 1987 à 2019 et fondateur du Vent de la Chine.
Episode 55 des « Chroniques d’Éric » : « Xi Jinping, Poutine et Trump, face à l’Europe »
Nous voici, semble-t-il, au moment crucial, au grand tournant où trois forces négatives s’apprêtent à fondre sur l’Europe, trois offensives commerciale, militaire et politique, lancées par les patrons populistes de trois continents, Xi Jinping, Poutine et Trump. Les perspectives et motivations sont évidemment différentes, mais toutes sont portées par la jalousie vis-à-vis d’un continent européen trop riche, trop divisé et trop peu armé. Ainsi que par l’espoir soudain, opportuniste, de terrasser une bonne fois pour toute un mode de vie qui les dérange, mode de vie inventé et lancé en Grèce 2 500 ans en arrière : la démocratie.
Je vous propose ici quelques humbles idées : beaucoup d’inquiétude, mais aussi la conviction que cette épreuve va nous réveiller et régénérer. Bonne écoute !
Tous ces épisodes, inspirés par mes souvenirs et l’actualité, n’ont que le double but de vous amuser et faire découvrir la Chine. N’hésitez pas à les repartager sur les réseaux sociaux !
- 指责, zhǐzé (HSK 5) : critiquer, dénoncer, accuser
- 提供, tígōng (HSK 4) : fournir
- 武器, wǔqì (HSK 3) : armes
- 参与, cānyù (HSK 4) : participer
- 领土, lǐngtǔ (HSK 7) : territoire
- 生产, shēngchǎn (HSK 3) : produire, production
- 冲突, chōngtū (HSK 5) : conflit
- 致命, zhìmìng (HSK 7): létal
- 严格, yángé (HSK 4): strict, rigoureux
- 军民, jūnmín : civil et militaire
泽连斯基周四指责中国向俄罗斯“提供武器”,并参与在俄罗斯领土上“生产某些武器”。 中国外交部发言人林剑周五回应称:“中国从未向冲突任何一方提供致命性武器,并严格控制军民两用物项。”
Zé lián sī jī zhōu sì zhǐzé zhōngguó xiàng èluósī “tígōng wǔqì”, bìng cānyù zài èluósī lǐngtǔ shàng “shēngchǎn mǒu xiē wǔqì”. Zhōngguó wàijiāo bù fāyán rén línjiànzhōu wǔ huíyīng chēng:“Zhōngguó cóng wèi xiàng chōngtúrènhé yīfāng tígōng zhìmìng xìng wǔqì, bìng yángé kòngzhì jūnmín liǎng yòng wù xiàng.”
Zelensky a accusé jeudi [17/04] la Chine de « fournir des armes » à la Russie et de participer à la « production de certaines armes » sur le territoire russe. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a répondu vendredi [18/04] : « La Chine n’a jamais fourni d’armes létales à aucune partie au conflit et contrôle strictement les articles à double usage civil et militaire. »
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- 教育体制, jiàoyù tǐzhì : système éducatif
- 承受, chéngshòu (HSK 4) : endurer, supporter
- 压力, yālì (HSK 3) : pression
- 补足, bǔzú : compléter, compenser (ici : le manque de sommeil)
- 睡眠, shuìmián (HSK 6) : sommeil
- 统计, tǒngjì (HSK 4) : statistique
- 高中生, gāozhōngshēng : lycéen
- 负面, fùmiàn (HSK 7) : négatif
- 情绪, qíngxù (HSK 6) : émotion
- 指数, zhǐshù : indice (statistique)
在中共教育体制下,广大的大陆学生每天承受着学习压力又没时间补足睡眠。一项统计显示,中国高中生的周学习时间近60小时,比上班族还多出近11个小时,这也拉高了学生的负面情绪指数。
Zài zhōnggòng jiàoyù tǐzhì xià, guǎngdà de dàlù xuéshēng měitiān chéngshòuzhe xuéxí yālì yòu méi shíjiān bǔzúshuìmián. Yī xiàng tǒngjì xiǎnshì, zhōngguó gāozhōng shēng de zhōu xuéxí shíjiān jìn 60 xiǎoshí, bǐ shàngbān zúhái duō chū jìn 11 gè xiǎoshí, zhè yě lā gāole xuéshēng de fùmiàn qíngxù zhǐshù.
Dans le système éducatif du Parti communiste chinois, la grande majorité des étudiants du continent sont soumis à une pression scolaire quotidienne et n’ont pas le temps de dormir suffisamment. Une statistique montre que les lycéens chinois étudient près de 60 heures par semaine, soit près de 11 heures de plus que les employés de bureau, ce qui augmente également l’indice d’émotion négative des étudiants.
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- 针对, zhēnduì (HSK 4) : viser, cibler
- 贸易战, màoyìzhàn : guerre commerciale
- 重拳, zhòngquán : coup puissant, mesure forte
- 报道, bàodào (HSK 3) : rapporter, reportage
- 下令, xiàlìng (HSK 7) : donner l’ordre
- 航空公司, hángkōng gōngsī : compagnie aérienne
- 暂停, zàntíng (HSK 5) : suspendre, interrompre temporairement
- 波音, Bōyīn : Boeing
- 竞争对手, jìngzhēng duìshǒu : concurrent
- 空中客车, Kōngzhōng Kèchē : Airbus
中国针对特朗普发起的贸易战再出重拳。据彭博社周二(4月15日)援引知情人士的信息报道,中国已下令其航空公司暂停接收波音飞机。波音公司将中国视为其最大增长市场之一,而目前其竞争对手空中客车公司在中国占据主导地位。
Zhōngguó zhēnduì tè lǎng pǔ fāqǐ de màoyì zhàn zài chū chóng quán. Jù péngbóshè zhōu’èr (4 yuè 15 rì) yuányǐn zhīqíng rénshì dì xìnxī bàodào, zhōngguó yǐ xiàlìng qí hángkōng gōngsī zàntíng jiēshōu bōyīn fēijī. Bōyīn gōngsījiàng zhōngguó shì wéi qí zuìdà zēngzhǎng shìchǎng zhī yī, ér mùqián qí jìngzhēng duìshǒu kōngzhōng kèchēgōngsī zài zhōngguó zhànjù zhǔdǎo dìwèi.
La Chine a de nouveau frappé fort en réponse à la guerre commerciale lancée par Trump. Selon des informations rapportées mardi 15 avril par Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, la Chine a ordonné à ses compagnies aériennes de suspendre la réception des avions Boeing. La société Boeing considère la Chine comme l’un de ses marchés à plus forte croissance, mais actuellement, son concurrent Airbus domine le marché chinois.
Ce matin de janvier 2015, à Kaihua, (Zhejiang) dans le mur de la bicoque que Zhan Xinlong avait achetée en 2009 à Wang Shima pour une bouchée de « mantou », les maçons trouvèrent 128 pièces d’argent. L’apparition du trésor fit l’effet d’une bombe dans le village. Une fois la cassette dégagée des moellons du mur, il n’avait pas fallu 5 minutes à Zhan pour venir récupérer son bien.
Sur sa balance, l’apothicaire les avait pesées à 26 grammes, à 0,89% de pureté. Mais leur valeur était très supérieure au numéraire : ces rares « dollars grosse tête », éphémère monnaie de Yuan Shikai, disparue de la circulation presque aussi vite qu’elle était apparue en 1915, allaient chercher jusqu’à 2 000 yuans pièce—soit 250 000 yuans au total.
Comme on le sait, les nouvelles vont vite ! Cinq heures plus tard, déboulait de Ningbo, à 364 kms de là, Wang Guiye, la furieuse épouse de Wang Shima. Tambourinant à la porte d’un Zhan abasourdi, elle s’engouffra chez lui pour lui rappeler qu’il n’avait acquis, en 2009, que la maison, les murs et le sol, mais rien d’autre ! Le trésor dans le linteau appartenait donc aux Wang, et il y resterait. Zhan devait lui restituer tout le butin et s’éviter ainsi bien des tracas : les rigueurs de la loi, frais de justice et d’avocat…
Zhan bien sûr, ne l’entendait pas de cette oreille. Les murs, les trésors, tout ce qui figurait sur place au moment de la cession, était à lui dès conclusion de la transaction d’achat. Il était poliment désolé, mais non, tout était à lui, et « bonsoir madame ».
Mais la tigresse continua de s’époumoner. Il était tard. Simple cultivateur, Zhan n’était pas coutumier des grandes phrases : de guerre lasse, la mort dans l’âme, il laissa la femme repartir triomphante, avec 14 de ses précieuses rondelles d’argent. Par pusillanimité, il oublia de réclamer en échange, une promesse écrite que son geste enterrerait le litige !
De toute manière, dans Kaihua, la mèche du tonnelet de poudre continuait à brûler : le comité du village se réveillait. Dame, c’était bien lui, l’allocataire de tout bien sur la commune, au nom du droit foncier issu de la Révolution, qu’avait du passé fait table rase ! C’était bien lui qui avait payé il y a 20 ans pour les vieux jours de Wang Xiaopeng (le veuf qui habitait la baraque jusqu’à sa mort en 1999). Et c’était bien lui qui avait ensuite réalloué la maison, en l’absence d’héritier direct, au neveu Wang Shima, installé à Ningbo et qui avait délaissé son oncle à son sort. Après tout cela, le maître du trésor, n’était pas Zhan, ni Wang mais le Comité, lequel saurait quoi en faire, pour ses projets au village !
L’affaire, on l’aura compris, avait réveillé une vieille souffrance, née du démantèlement du rêve d’égalitarisme par Deng Xiaoping, avec sa formule célèbre, « il est légitime que certains s’enrichissent avant les autres » !
Fin avril 2015, le contentieux prit un nouveau tournant : deux plaintes furent simultanément déposées, et une retirée. L’épouse de Wang réclamait les 114 pièces que Zhan avait omis de lui rendre. Le fermier réclamait la restitution des 14 pièces inconsidérément cédées, et le comité du village lui, après vérification de ses arguments juridiques, préférait – non sans un soupir – renoncer à ses droits, vu la faiblesse de ses arguments. A ce que lui assurait son avocat, son argumentation reposant sur base morale et idéologique, ne tenait pas la route, face à l’article de la loi.
Aussi le 16 mai, tout ce beau monde se retrouva dans la salle du village, invité par un tribunal détaché de la Cour intermédiaire de Ningbo. Le cœur battant, les plaideurs affûtaient depuis des mois leurs arguments, consultaient, lisaient leur code juridique, sans se rendre compte du danger autrement plus insidieux qui rampait vers eux.
Car le juge et les experts, l’avocat général, toute cette magistrature ambulante, fit très bientôt découvrir une argumentation totalement nouvelle, insolite et inattendue, contre laquelle nul ne pouvait rien. Le propriétaire des pièces était celui qui les avait cachées, ou ses descendants. L’équation de la propriété légitime se résolvait donc à l’identité du déposant—et aux pièces à soumettre à titre de preuve. Or, à défaut de cette preuve, la propriété devenait celle de l’Etat—autrement dit, du tribunal qui, à titre conservatoire, fit saisir séance tenante 90 pièces.
On pourra se demander pourquoi 90, et non pas toutes ? Au village, la rumeur court que Zhan, en payant davantage le juge que Mme Wang, aurait pu ainsi conserver une petite partie de son trésor.
A Kaihua, la fièvre une fois retombée, il se dit—mais un peu tard– que Zhan et Wang eussent cent fois mieux fait de s’entendre discrètement, plutôt que d’en appeler à l’autorité. Comme dit le proverbe, « quand le héron et l’huître se disputent, c’est le pêcheur qui ramasse la mise » (yùbàng xiāng zhēng, yúwēngdélì – 鹬蚌相争,渔翁得利) !
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 08 juillet 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 27-28 (2015)
15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, édition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux
18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires
20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques
21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs
23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie
23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile
24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger
24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration
25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine
25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire
28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité
6 – 8 mai, Shanghai : E-Power/ G-Power, Salon international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique
8 – 10 mai, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie intégrée du logement et des produits et équipements d’industrialisation de la construction
8 – 10 mai, Shenzhen: Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques
8 – 10 mai, Shenzhen: PMCC & AC Expo, Exposition internationale sur la métallurgie des poudres, le carbure cémenté et les céramiques avancées
8 – 10 mai, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
8 – 10 mai, Canton : WBE – World Battery Industry Expo, Salon mondial de l’industrie des batteries
8 – 11 mai, Shanghai : Photofairs, Foire d’art contemporain à l’intersection de la photographie et des nouvelles technologies
9 – 11 mai, Shenzhen : Chinashop, Salon dédié aux technologies de pointe et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail
10 – 12 mai, Canton : AAA Expo – Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs et attractions
10 – 12 mai, Canton : China International Metal&Metallurgy Exhibition, Salon international de la métallurgie
12 – 14 mai, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté
13 – 15 mai, Shanghai : Intersec, Salon international de la sécurité et de la protection contre le feu
15 – 17 mai, Chongqing : CIBF – China International Battery Fair, Foire internationale de l’industrie des batteries
15 – 19 mai, Pékin : China Print, Salon international des technologies d’impression
15 – 17 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Foire internationale du tourisme en Chine
19 – 21 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon international pour les professionnels de l’élevage en Chine
19 – 21 mai, Shanghai : SIAL China, Salon international des aliments et boissons
19 – 22 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
19 – 23 mai, Pékin : WGC – World Gas Conference, Congrès mondial du gaz, de l’exploration à l’exploitation
20 – 22 mai, Canton : Interwine China, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
21 – 23 mai, Pékin : AIAE – Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon international de l’automation industrielle
21 – 23 mai, Canton : API China / PharmChina, Salon de l’industrie pharmaceutique
21 – 23 mai, Canton : NFBE – Natural Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
22 – 24 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
22 – 24 mai , Xi’an : HosFair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23 – 25 mai, Changchun : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’enseignement supérieur
26 – 28 mai, Shanghai : R + T Asia, Salon professionnel des volets déroulants, portes et portails et protections contre le soleil
26 – 28 mai, Shanghai : Domotex Asia, Salon des revêtements de sol
27 – 29 mai, Shanghai : ITB China, Salon international du tourisme
27 – 30 mai, Canton : Prolight + Sound, Salon international des technologies du son et des éclairages
28 – 30 mai, Nanjing : CNF – China (Nanjing) International Emergency Industry Expo, Salon international de l’industrie des urgences
4 – 6 juin, Shanghai : BuildEx China, Salon chinois de l’industrie de l’approvisionnement en eau et du drainage
4 – 7 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international du design
4 – 7 juin, Shanghai : DMC – Die & Mould China, Salon international des technologies pour les moulistes et les plasturgistes
5 – 7 juin, Canton : PaperExpo, Salon professionnel de l’industrie du papier
5 – 7 juin, Shanghai: CTEF, Salon international des équipements et procédés chimiques
9 – 12 juin, Canton : LED China, Salon mondial de l’industrie des LED
11 – 13 juin, Shanghai : AIE – Aircraft Interiors Exhibition, Salon international dédié aux intérieurs de cabines d’avions
11 – 13 juin, Shanghai : Biofach China, Salon et congrès des produits bio
11 – 13 juin, Shanghai : China Aid, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
11 – 13 juin, Shanghai : SNEC – PV, Conférence et exposition internationales sur la production d’énergie photovoltaïque et l’énergie intelligente
12 – 14 juin, Canton : IHE – Inter Health Expo, Salon international de l’alimentation et des produits issus de l’agriculture biologique
13 – 15 juin, Canton : The Kids Expo, Salon et conférence sur l’éducation des enfants
18 – 20 juin, Shanghai : IOTE, Salon international de l’Internet des objets
18 – 20 juin, Shanghai : MWC, Salon et conférence du téléphone portable

