Le Vent de la Chine Numéro 12 (2025)
La mise en scène était digne d’un épisode de l’émission de télé-réalité « The Apprentice ». Le 3 avril, derrière son pupitre à la Maison Blanche, le Président américain Donald Trump, a pris le monde entier de court en haussant massivement les droits de douane contre des dizaines de pays, de 20 % (pour l’Union Européenne) à 49 % (pour le Cambodge), tableau récapitulatif à l’appui. Cette escalade a fait plonger les bourses mondiales et semé un vent de panique dans bon nombre de capitales.
La Chine n’a pas été épargnée puisqu’elle écope de droits de douane de 34 % sur tous les produits exportés vers les Etats-Unis. Ces taxes s’ajoutent à celles de 20 % déjà entrées en vigueur en février et mars, ce qui porte le total à 54 % – proche des 60 % brandis par Trump pendant sa campagne présidentielle.
Certains pays d’Asie du Sud et du Sud-Est sont également « punis » pour avoir accueilli les usines chinoises cherchant à contourner les taxes infligées par Washington. Ainsi, les exportations du Laos seront taxées à 48 %, celles du Vietnam à 46 % et celles de la Thaïlande à 36 %.
Alors que bon nombre de gouvernements à travers le monde réfléchissent encore à l’attitude à adopter face à ces tarifs arbitrairement calculés, la Chine, elle, n’a pas tardé à réagir.
Juste avant l’ouverture des bourses américaines, le lendemain, 4 avril, Pékin a annoncé des droits de douane de 34 % sur tous les produits américains arrivant dans l’Empire du Milieu. Une décision que Trump s’est empressé de commenter sur les réseaux sociaux : « la Chine a mal joué, ils ont paniqué ».
Pourtant, le fait que Pékin, n’ait pas daigné attendre la fin de la fête de Qingming, la « Toussaint chinoise » (4-6 avril), pour dévoiler ses mesures de représailles, laisse entrevoir que le leadership s’était déjà préparé à l’éventualité d’une escalade majeure de Trump.
Jusqu’à présent, la Chine avait fait preuve de retenue en adoptant des mesures ciblées, notamment sur les produits agricoles, le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) américains. Le choc du « Liberation Day », tel que l’a baptisé Trump, l’a toutefois contrainte à frapper plus fort, même si elle sait qu’elle a beaucoup à perdre en tant que premier pays exportateur.
Selon les estimations de diverses grandes banques, ces tarifs pourraient coûter à la Chine entre 1 et 2 points de PIB, alors que le pays prévoyait initialement 5 % de croissance cette année. La période est déjà compliquée pour l’économie chinoise, plombée par un marché immobilier en berne, une consommation des ménages structurellement faible, un taux de chômage élevé chez les jeunes…
Pourtant, le Quotidien du Peuple, journal officiel du Parti, se voulait rassurant. Dans un commentaire publié le 6 avril, il décrivait l’état d’esprit qui prévaut à Zhongnanhai : « nous avons survécu à la première guerre commerciale lancée par Trump en 2018, nous survivrons à celle-ci ».
Pékin a plusieurs raisons de penser cela. Premièrement, la Chine a gardé des réserves financières : depuis la pandémie de Covid-19, elle s’est abstenue de déployer des mesures de relance massives pour soutenir son économie. Elle a donc potentiellement plus d’un tour – monétaire ou fiscal – dans son sac.
Deuxième point : Pékin s’est laissé suffisamment de marge de manœuvre pour muscler sa réponse aux Etats-Unis si le besoin s’en faisait sentir. Elever à son tour les tarifs à 54 % ou frapper plus sévèrement les secteurs constituant la base électorale de Trump, sont autant d’options qui s’offrent à elle.
Troisième paramètre : à l’inverse de la première guerre commerciale qui se focalisait seulement sur la Chine, la nouvelle salve douanière de Trump frappe le reste du monde tous azimuts. Cette situation pourrait tourner à l’avantage de Pékin, qui cherche déjà à accélérer ses échanges avec d’autres partenaires, européens ou asiatiques notamment. Ainsi, la Chine aurait déjà accepté de reprendre dès que possible les pourparlers avec Bruxelles au sujet des véhicules électriques. De même, les négociations autour d’un accord de libre-échange entre Corée, Japon et Chine viennent de redémarrer après un hiatus de 5 ans.
Enfin, Pékin commence à bien connaître les techniques de Trump : taper fort sur la table pour mieux négocier par la suite. Le Président américain a déjà fait savoir qu’il était prêt à lâcher du lest, si Pékin acceptait la vente (avant le 15 juin) de TikTok aux Etats-Unis à un acheteur américain. Le contrat passé avec le conglomérat hongkongais Hutchison pour la cession de dizaines de ports, est également dans la balance. Sous cette perspective, les tarifs de Trump semblent loin d’être gravés dans la roche. Il n’en est pas moins, qu’à ce stade, aucune des deux parties ne semble pressée de débuter la négociation…
« Tonnerre dans le détroit-2025A ». C’est le nom de code des exercices militaires « surprise » que l’armée chinoise (APL) a mené autour de Taïwan pendant deux jours début avril. Ces manœuvres, qui ont impliqué des forces navales, aériennes et terrestres, constituent, selon le porte-parole de l’APL, un « avertissement sévère contre l’indépendance de Taïwan ». Ces exercices à tir réel à longue portée, présentés comme des « représailles » contre un président « séparatiste » alors que la position taïwanaise sur les relations inter-détroits n’a pas changé depuis des années, marquent une nouvelle escalade.
D’après le ministère de la Défense taïwanais, entre 6 heures du matin le 1er avril et 6 heures du matin le 2 avril, 76 avions de l’APL, 15 navires de la marine chinoise (PLAN) et quatre navires officiels, dont le porte-avions Shandong, ont été détectés opérant autour de Taïwan avec 37 sorties traversant la ligne médiane du détroit de Taïwan et pénétrant dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) du nord, du centre, du sud-ouest et de l’est de l’île. Il s’agit du nombre le plus élevé de navires de guerre détectés en une seule journée depuis près d’un an, et le plus grand nombre d’avions depuis octobre 2024.
Après avoir annoncé que les forces armées chinoises allaient « resserrer » l’étau autour de l’île depuis « plusieurs directions » en simulant « l’assaut de cibles maritimes et terrestres » et le « blocus de zones et voies maritimes clés », le commandement du théâtre oriental de l’APL a annoncé qu’il s’agissait « d’une action légitime et nécessaire » pour préserver « la souveraineté et l’unité nationale de la Chine ».
En réponse, le ministère de la Défense taïwanais a déclaré : « peu importe les efforts de l’APL pour masquer ces actions sous des étiquettes exagérées, elles ne peuvent justifier le caractère intrinsèquement provocateur de tels exercices ». De son côté, le bureau présidentiel de Taïwan souligne que non seulement « les provocations militaires flagrantes de la Chine menacent la paix dans le détroit de Taïwan, mais [qu’elles] compromettent également la sécurité de toute la région, comme en témoignent les exercices menés près de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de la Corée, des Philippines et de la mer de Chine méridionale ».
Ces exercices interviennent quelques jours après la première visite en Asie du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. Lors de son voyage, Hegseth s’est engagé à renforcer l’alliance militaire américaine avec les Philippines afin de « rétablir la dissuasion » face à « l’agression chinoise » dans la région indo-pacifique, et a qualifié le Japon de « partenaire indispensable pour dissuader toute agression militaire de la Chine communiste », notamment à travers le détroit de Taïwan.
La visite de Hegseth pourrait faire partie des raisons ayant motivé ces exercices chinois puisque celle-ci a confirmé que les États-Unis recentraient leur attention sur l’indo-pacifique en matière de sécurité. Ces exercices indiquent aussi que la Chine semble être prête à utiliser la « carte taïwanaise » dans ses négociations commerciales avec les États-Unis.
Contrairement aux deux exercices militaires « Joint Sword-2024 » « A » et « B » menés par la Chine en 2024, ces exercices d’avril 2025 constituent une surprise, d’où la nécessité pour Pékin de renforcer son narratif et de faire de ces exercices militaires un exercice de propagande.
Sur ce point, ces exercices marquent une escalade dans la « mèmisation » du discours public chinois, c’est-à-dire dans l’usage de « mèmes » à des fins de propagande. En effet, Pékin a assorti l’annonce de ces exercices d’une vidéo (cf capture d’écran) intitulée « Maîtriser les démons et vaincre les maux », mettant en scène le roi-singe Sun Wukong, héros principal du célèbre roman La Pérégrination vers l’Ouest. Cette épopée picaresque et fantastique du 16ème siècle fait partie des quatre « livres extraordinaires », incluant Les Trois Royaumes, Au bord de l’eau, et Jin Ping Mei. Il s’agit donc d’un classique connu de tout lecteur sinophone. Mais si le roman et son personnage principal sont dans tous les esprits aujourd’hui, c’est du fait du succès mondial du jeu vidéo Black Myth: Wukong, développé en 2024 par Game Science, un studio fondé en 2014 par d’anciens employés de Tencent. Ce jeu où le joueur incarne un singe armé d’un bâton, avatar de Sun Wukong, s’est vendu à 20 millions d’exemplaires au cours de son premier mois, ce qui en fait l’un des jeux les plus vendus de tous les temps.
L’usage du « mème » du roi-singe pour illustrer un exercice militaire sur Taïwan est révélateur de la volonté de l’armée chinoise de séduire un public jeune, sevré de « mèmes rouges », formant une base nationaliste déterminée.
En habillant sous des traits cartoonesques une invasion qui coûterait la vie à des centaines de milliers de personnes, l’APL fait non seulement de la culture chinoise, classique et contemporaine, la servante de l’armée, mais entend rendre la guerre « ludique » et « fun ».
Toutefois, pour qui connaît la culture chinoise, la comparaison ne manque pas de sel. En effet, dans La Pérégrination vers l’Ouest, Sun Wukong n’est pas seulement un combattant redoutable, c’est aussi un équivalent chinois de Satan, l’ange rebelle s’opposant à Dieu. Condamné à mort pour avoir volé les Rois Dragons, défiant les Rois de l’Enfer pour récupérer son âme, s’auto-proclamant « l’Égal du Ciel » et pillant le Paradis (avant d’être enfin défait par Laozi), Sun Wukong est, selon l’Empereur de Jade lui-même, « impétueux, grossier et impudent ». De ce point de vue, il est vrai que l’analogie entre la Chine de Xi et Sun Wukong fonctionne assez bien…
Éclipsée par la salve tarifaire infligée par Donald Trump au monde entier, la nouvelle de l’échange de poste de deux membres (sur 24) du Politburo, l’organe décisionnel du Parti, est quelque peu passée inaperçue. S’il n’est pas rare de voir des ministres passer d’un ministère à l’autre, voir deux membres du Politburo faire de même est tout simplement sans précèdent.
Ainsi, suite à une réunion du Politburo le 31 mars, Shi Taifeng (石泰峰), 68 ans, a été « promu » à la tête du département de l’Organisation du Parti – un poste convoité puisqu’il est en charge de toutes les décisions relatives au personnel –, tandis que Li Ganjie (李干杰), 60 ans, qui occupait cette fonction jusqu’à présent, a été nommé chef du département du Front Uni – un organe chargé de l’influence du Parti sur les minorités religieuses et ethniques, ainsi que sur Hong Kong et Taïwan –, auparavant dirigé par Shi. Même s’il n’y a eu aucune annonce formelle, leurs biographies officielles ont été mises à jour.
Les deux hommes étaient entrés en fonction en même temps, quelques mois après le XXème Congrès de 2022. A l’époque, le choix de Li Ganjie, ingénieur en sécurité nucléaire et ex-ministre de l’environnement, à la tête du département de l’Organisation, avait déjà suscité quelques doutes chez les observateurs, du fait de son expérience limitée en la matière. L’ascension fulgurante de ce « technocrate » s’expliquait néanmoins par sa proximité avec Chen Xi, 71 ans, l’ancien camarade de Xi Jinping à l’université Tsinghua.
Aujourd’hui, la nomination de Li Ganjie au Front Uni peut être interprétée de diverses façons.
La première hypothèse voudrait que Xi Jinping n’ait pas été pas satisfait du travail de sélection de Li durant les deux dernières années. En conséquence, il n’aurait pas souhaité le maintenir à ce poste, surtout à la veille du 4ème Plenum (probablement au 2nd semestre 2025), étape cruciale pour la constitution de la prochaine équipe dirigeante qui sera dévoilée lors du XXIème Congrès du Parti en 2027.
« Li Ganjie avait été choisi pour prendre la direction du département de l’Organisation uniquement car Chen Xi l’avait recommandé à Xi Jinping. Cependant, Li a déçu à de multiples occasions, n’ayant même pas été en mesure de « protéger » certains associés de Chen Xi des inspecteurs de l’anti-corruption. La décision a donc été prise de le transférer ailleurs », commente Alex Payette, cofondateur du cabinet Cercius. Cela pourrait expliquer pourquoi Li Ganjie, n’est jamais devenu président de l’École centrale du Parti – poste que Chen Xi a conservé jusqu’à présent.
« Il est également loin d’être évident que Li brillera davantage à la tête du Front Uni, lui qui ne s’est jamais montré être un fervent défenseur de la réunification avec Taïwan », poursuit l’analyste canadien.
Dans tous les cas de figure, la « rétrogradation » de Li Ganjie au Front Uni pourrait bien tuer dans l’œuf toutes ses chances d’intégrer le Comité Permanent (7 membres) en 2027, lui qui était pourtant l’un des seuls représentants de la « 6ème génération » (hommes politiques nés entre 1960 et 1969) au Politburo…
A l’inverse, placer Shi Taifeng, à la tête du département de l’Organisation, était un choix évident dès le départ. L’homme, qui a passé 20 ans à l’Ecole du Parti, a eu l’occasion de servir sous trois de ses présidents : Hu Jintao, Zeng Qinghong et enfin Xi Jinping. Il a également entretenu des relations étroites avec l’ex-premier ministre, feu Li Keqiang, les deux hommes étant tous deux diplômés de l’école de droit de Tsinghua.
La situation n’est pourtant pas si évidente. Certes, du point de vue de Xi, placer Shi, l’un de ses hommes de confiance à la tête d’un puissant département avant d’entrer dans une période critique pour son avenir politique, est une décision judicieuse s’il veut s’assurer que le processus se déroule selon ses souhaits.
Cependant, Shi, qui a appris à naviguer entre différentes factions politiques tout au long de sa carrière, pourrait être tenté de négocier avec d’autres forces en présence au sein du Parti, qui souhaiteraient s’assurer d’avoir leur mot à dire dans le remaniement du personnel en amont du XXIème Congrès.
C’est ce qui pousse certains à penser que ce n’est pas Xi qui est à l’origine de la nomination de Shi, mais bien ses opposants, désireux de reprendre la main avant 2027. Si cette hypothèse se confirme, elle expliquerait bien d’autres « bizarreries » observées récemment au sommet du Parti, de l’Etat et de l’armée. Et dire que le marathon vers le XXIème Congrès ne fait que commencer…
- 高速公路, gāosù gōnglù (HSK 3) : autoroute
- 车祸, chēhuò (HSK 7) : accident de la route
- 时速, shísù (HSK 7) : vitesse par heure
- 碰撞, pèngzhuàng (HSK 7) : collision
- 身亡, shēnwáng : perdre la vie, décéder
- 事故, shìgù (HSK 3) : accident
- 掀起, xiānqǐ (HSK 7) : déclencher, soulever (un débat, une vague)
- 自动驾驶, zìdòng jiàshǐ : conduite autonome
- 系统, xìtǒng (HSK 5) : système
- 信任, xìnrèn (HSK 3) : confiance
3月29日,一辆小米SU7标准版在安徽高速公路发生严重车祸,以接近100公里的时速与隔离带水泥桩碰撞,车内三名女大学生身亡。这一事故可能会再次掀起对于部分自动驾驶系统安全性的讨论——并让许多驾车人的信任感经受考验。
3 Yuè 29 rì, yī liàng xiǎomǐ SU7 biāozhǔn bǎn zài ānhuī gāosù gōnglù fāshēng yánzhòng chēhuò, yǐ jiējìn 100 gōnglǐ de shísù yǔ gélí dài shuǐní zhuāng pèngzhuàng, chē nèi sān míng nǚ dàxuéshēng shēnwáng. Zhè yī shìgùkěnéng huì zàicì xiānqǐ duìyú bùfèn zìdòng jiàshǐ xìtǒng ānquán xìng de tǎolùn——bìng ràng xǔduō jiàchē rén de xìnrèn gǎn jīngshòu kǎoyàn.
Le 29 mars, une Xiaomi SU7 version standard a été impliquée dans un grave accident sur une autoroute de l’Anhui. À près de 100 km/h, le véhicule est entré en collision avec un plot de béton de la barrière centrale, tuant trois étudiantes dans la voiture. Cet accident pourrait relancer le débat sur la sécurité de certains systèmes de conduite autonome, et mettre à l’épreuve la confiance de nombreux conducteurs.
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- 下调, xiàtiáo (HSK 6) : abaisser, réviser à la baisse
- 信用评级, xìnyòng píngjí (HSK 7) : note de crédit, notation de crédit
- 理由, lǐyóu (HSK 4) : raison, motif
- 债务, zhàiwù (HSK 7) : dette
- 迅速, xùnsù (HSK 5) : rapide, rapidement
- 上升, shàngshēng (HSK 4) : augmenter, monter
- 国内需求, guónèi xūqiú (HSK 6) : demande intérieure
- 低迷, dīmí (HSK 7) : morose, faible, en déclin
- 关税, guānshuì (HSK 6) : droits de douane, tarif douanier
- 通缩, tōngsuō (HSK 7) : déflation
惠誉国际评级(Fitch Ratings)下调了中国的信用评级,理由是这个世界第二大经济体的“公共债务迅速上升”。该机构称:“我们认为,在国内需求低迷、关税上升和通缩压力下,中国将继续通过财政刺激措施来支持增长。”
Huì yù guójì píngjí (Fitch Ratings) xiàtiáole zhōngguó de xìnyòng píngjí, lǐyóu shì zhège shìjiè dì èr dà jīngjì tǐ de “gōnggòng zhàiwù xùnsù shàngshēng”. Gāi jīgòu chēng:“Wǒmen rènwéi, zài guónèi xūqiú dīmí, guānshuìshàngshēng hé tōngsuō yālì xià, zhōngguó jiāng jìxù tōngguò cáizhèng cìjī cuòshī lái zhīchí zēngzhǎng.”
L’agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de crédit de la Chine, invoquant la « hausse rapide de la dette publique » de la deuxième économie mondiale. L’agence a déclaré : « Nous pensons qu’en raison de la faiblesse de la demande intérieure, de l’augmentation des droits de douane et des pressions déflationnistes, la Chine continuera de soutenir la croissance par des mesures de relance budgétaire. »
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- 签署, qiānshǔ (HSK 7) : signer
- 行政命令, xíngzhèng mìnglìng : décret administratif
- 允许, yǔnxǔ (HSK 6) : permettre
- 运营, yùnyíng (HSK 7) : être en opération, opérer
- 争取, zhēngqǔ (HSK 3) : obtenir, s’efforcer d’avoir
- 促成, cùchéng (HSK 7) : favoriser, aider à conclure
- 交易, jiāoyì (HSK 3) : accord, transaction
- 字节跳动, Zìjié Tiàodòng : ByteDance
- 白宫, Báigōng : Maison Blanche
- 批准, pīzhǔn (HSK 3) : approuver
美国总统特朗普周五(4月4日)表示,他将签署一项行政命令,允许TikTok在美国继续运营75天,为政府争取更多时间促成交易。据消息人士透露,字节跳动方面致电白宫,表示中国不会批准该交易,除非双方能够就贸易和关税问题展开谈判。
Měiguó zǒngtǒng tè lǎng pǔ zhōu wǔ (4 yuè 4 rì) biǎoshì, tā jiāng qiānshǔ yī xiàng xíngzhèng mìnglìng, yǔnxǔTikTok zài měiguó jìxù yùnyíng 75 tiān, wéi zhèngfǔ zhēngqǔ gèng duō shíjiān cùchéng jiāoyì. Jù xiāoxī rénshìtòulù, zì jié tiàodòng fāngmiàn zhìdiàn báigōng, biǎoshì zhōngguó bù huì pīzhǔn gāi jiāoyì, chúfēi shuāngfāng nénggòu jiù màoyì hé guānshuì wèntí zhǎnkāi tánpàn.
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi (4 avril) qu’il allait signer un décret permettant à TikTok de continuer à opérer aux États-Unis pendant 75 jours, afin de donner plus de temps au gouvernement pour conclure un accord. Selon des sources bien informées, ByteDance aurait appelé la Maison Blanche, déclarant que la Chine n’approuverait pas cet accord à moins que les deux parties puissent entamer des négociations sur les questions de commerce et des droits de douane.
L’aventure qui suit débute il y a 100 ans. Selon la tradition de nos « Petit Peuple », la seconde partie (à paraître au prochain numéro ) relate des faits avérés et connus. Toutefois cette 1ère partie, si ancienne, n’a pu éviter d’emprunter à la conjecture et à l’imaginaire.
En 1915, sous Yuan Shikai l’« empereur » autoproclamé, Wang Dali, fermier de 29 ans vivotait du sorgho de ses lopins, de pêche et cueillette, qu’il revendait au marché de Kaihua (Zhejiang). C’était une époque dure, sous la menace des brigands et des taxes des seigneurs de guerre.
Une nuit d’octobre étoilée, revenant de pêche sa besace pleine d’anguilles, traversant une clairière, Dali tomba sur les vestiges d’un guet-apens meurtrier. 8 corps gisaient exsangues : 3 en haillons, visages noircis de suie (les assaillants), 4 mieux habillés, qui entouraient une chaise à porteurs. Jusqu’au bout, l’escorte avait tenté de protéger son chef, un dignitaire richement vêtu en bonnet et tunique de brocart de soie. D’abord surpris par les tirs meurtriers des malfrats, les gardes du corps avaient chèrement défendu leurs vies, ripostant à coups de revolvers et de sabres. Mais nul n’avait survécu.
Effrayé mais n’ayant rien perdu de sa jugeote, Wang avait pensé fouiller la chaise : sous le cuir du fauteuil, il avait trouvé un boitier de fer cylindrique, renfermant de brillantes pièces d’argent par dizaines, à l’effigie d’un homme au cou épais et profil adipeux. C’étaient les célèbres dollars « grosse tête » de Yuan Shikai. Wang avait mis la main sur un trésor !
Fiévreusement, il rangea les pièces dans l’étui, qu’il mit à l’abri parmi ses anguilles encore bien vives. Puis il rentra à sa ferme à deux jets de pierre du village. Sans perdre un instant, il se mit à l’œuvre pour cacher son butin : dans le linteau de sa porte Est, juché sur un escabeau, il creusa le ciment tendre, descellant les pierres une à une pour évider une niche, y déposant le boîtier. Il recimenta le mur en un joint indétectable, puis partit finir sa nuit dans son lit. Le lendemain à l’aube, il se leva et repartit d’un pas leste, comme si de rien n’était, au marché vendre sa pêche…
Dali tirait des plans sur la comète : quand sa femme reviendrait de Ningbo (chez sa sœur, avec Xiaopeng et Xiaoli, leurs garçonnets de 5 et 3 ans), il lui dirait tout. Au bout d’un mois, l’émoi du massacre une fois retombé, ils fileraient en douce pour Ningbo, prendraient la mer pour Jiujinshan (旧金山 « la vieille montagne d’or », San Francisco), avec dans leurs balluchons assez d’argent pour refaire leur vie.
C’était compter sans l’arrivée trois jours plus tard au bourg, d’une escouade de 40 hommes aux muscles noueux et aux yeux lançant des éclairs, dirigés par un homme maigre au regard rusé et sans pitié. Le chef de la mission décimée dans l’embuscade était lieutenant de la triade « Verte » de Shanghai, au service commandé de l’empereur. Sa mission était de se rendre à Fuzhou pour y tuer un démocrate, opposant politique. Les dollars dans la boite était sa paie, pour le contrat. Aussi la police secrète, à présent, était aux trousses du larron pour récupérer le magot.
Mais malheureusement, Dali ignorait que les enquêteurs suivaient sa trace chaude, suite à une bévue qu’il avait commise, bientôt fatale : mettant la boite parmi ses anguilles, il en avait laissé fuir une, partie mourir un peu plus loin. La retrouvant le lendemain, les limiers en avaient tiré les conclusions qui s’imposaient. « Qui avait vendu des anguilles au marché le lendemain ? », avaient-ils demandé à Kaihua de porte en porte. Suite à quoi les langues se déliant, Dali s’était retrouvé ligoté en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Sa seule chance eût été de rendre l’argent de suite. Mais trop déterminé à prendre ce risque au nom d’une vie nouvelle pour lui et les siens en Amérique, il était mort sans avouer, sot héroïque, après des heures sous la torture. Puis, les agents secrets avaient retourné sa ferme de fond en comble avant de repartir gros Jean comme devant !
Deux jours après, sa veuve, de retour, ne put que le pleurer, l’enterrer, et poursuivre sa vie avec les garçonnets, sans se douter de la fortune posthume que Dali lui laissait. Elle décéda en 1940.
Homme simple, Xiaopeng son aîné passa sa vie à Kaihua, tandis que le cadet Xiaoli migrait sur Ningbo. Après le décès de la femme de Xiaopeng dans les années ‘90, le comité du village prit en charge le vieillard sans ressources, jusqu’à sa mort en 1999.
Etant resté sans enfants, sa maison fut redistribuée à Wang Shima, son neveu (fils de Xiaoli), et en 2008, Wang la céda à Zhan Xinlong, simple paysan, qui l’habitat.
En janvier 2015, Zhan se mit en tête d’abattre la bicoque pour la rebâtir en plus confortable. C’est là que les maçons tombèrent, caché dans la niche du linteau-Est, sur l’étui de fer à peine rouillé, frais et clinquant après son siècle de sommeil. Devant leurs yeux médusés rutilaient 128 pièces de l’an III de la République, pouvant atteindre, selon les numismates, 30 000 euros au total, à 250 euros la pièce.
Impossible à taire, cette découverte fit alors exploser la paix du village. Comment Zhan Xinlong allait-il pouvoir défendre sa « fortune tombée du ciel » (tiān jiàng hèngcái , 天降横财), alors que dès à présent, sortant de l’ombre, tant d’autres voix s’élèvent pour faire valoir leurs droits au trésor ?
Vous le saurez en lisant la suite, la semaine prochaine !
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 03 juillet 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 26 (2015)
7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques
8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage
8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical
9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs
9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique
10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques
10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole
13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.
14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux
15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique
15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels
15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux
16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation
17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale
18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires
20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques
21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs
23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie
23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile
24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger
24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux
24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration
25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine
25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille
27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire
28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité
6 – 8 mai, Shanghai : E-Power/ G-Power, Salon international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique
8 – 10 mai, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie intégrée du logement et des produits et équipements d’industrialisation de la construction
8 – 10 mai, Shenzhen: Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques
8 – 10 mai, Shenzhen: PMCC & AC Expo, Exposition internationale sur la métallurgie des poudres, le carbure cémenté et les céramiques avancées
8 – 10 mai, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
8 – 10 mai, Canton : WBE – World Battery Industry Expo, Salon mondial de l’industrie des batteries
8 – 11 mai, Shanghai : Photofairs, Foire d’art contemporain à l’intersection de la photographie et des nouvelles technologies
9 – 11 mai, Shenzhen : Chinashop, Salon dédié aux technologies de pointe et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail
10 – 12 mai, Canton : AAA Expo – Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs et attractions
10 – 12 mai, Canton : China International Metal&Metallurgy Exhibition, Salon international de la métallurgie
12 – 14 mai, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté
13 – 15 mai, Shanghai : Intersec, Salon international de la sécurité et de la protection contre le feu
15 – 17 mai, Chongqing : CIBF – China International Battery Fair, Foire internationale de l’industrie des batteries
15 – 19 mai, Pékin : China Print, Salon international des technologies d’impression
15 – 17 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Foire internationale du tourisme en Chine
19 – 21 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon international pour les professionnels de l’élevage en Chine
19 – 21 mai, Shanghai : SIAL China, Salon international des aliments et boissons
19 – 22 mai, Shanghai : Bakery China, Salon international de la boulangerie et de la pâtisserie
19 – 23 mai, Pékin : WGC – World Gas Conference, Congrès mondial du gaz, de l’exploration à l’exploitation
20 – 22 mai, Canton : Interwine China, Salon chinois international du vin, de la bière, et des procédés, technologies et équipements pour les boissons
21 – 23 mai, Pékin : AIAE – Asian International Industrial Automation Exhibition, Salon international de l’automation industrielle
21 – 23 mai, Canton : API China / PharmChina, Salon de l’industrie pharmaceutique
21 – 23 mai, Canton : NFBE – Natural Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
22 – 24 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
22 – 24 mai , Xi’an : HosFair, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie, de l’alimentation et des boissons
23 – 25 mai, Changchun : HEEC – Higher Education Expo China, Salon de l’enseignement supérieur
26 – 28 mai, Shanghai : R + T Asia, Salon professionnel des volets déroulants, portes et portails et protections contre le soleil
26 – 28 mai, Shanghai : Domotex Asia, Salon des revêtements de sol
27 – 29 mai, Shanghai : ITB China, Salon international du tourisme
27 – 30 mai, Canton : Prolight + Sound, Salon international des technologies du son et des éclairages
28 – 30 mai, Nanjing : CNF – China (Nanjing) International Emergency Industry Expo, Salon international de l’industrie des urgences
4 – 6 juin, Shanghai : BuildEx China, Salon chinois de l’industrie de l’approvisionnement en eau et du drainage
4 – 7 juin, Shanghai : Design Shanghai, Salon international du design
4 – 7 juin, Shanghai : DMC – Die & Mould China, Salon international des technologies pour les moulistes et les plasturgistes
5 – 7 juin, Canton : PaperExpo, Salon professionnel de l’industrie du papier
5 – 7 juin, Shanghai: CTEF, Salon international des équipements et procédés chimiques
9 – 12 juin, Canton : LED China, Salon mondial de l’industrie des LED
11 – 13 juin, Shanghai : AIE – Aircraft Interiors Exhibition, Salon international dédié aux intérieurs de cabines d’avions
11 – 13 juin, Shanghai : Biofach China, Salon et congrès des produits bio
11 – 13 juin, Shanghai : China Aid, Salon professionnel des soins aux personnes âgées, de la rééducation et des soins de santé
11 – 13 juin, Shanghai : SNEC – PV, Conférence et exposition internationales sur la production d’énergie photovoltaïque et l’énergie intelligente
12 – 14 juin, Canton : IHE – Inter Health Expo, Salon international de l’alimentation et des produits issus de l’agriculture biologique
13 – 15 juin, Canton : The Kids Expo, Salon et conférence sur l’éducation des enfants
18 – 20 juin, Shanghai : IOTE, Salon international de l’Internet des objets
18 – 20 juin, Shanghai : MWC, Salon et conférence du téléphone portable


