Le Vent de la Chine Numéro 10 (2025)

du 24 au 30 mars 2025

Editorial : Pékin courtise les grands patrons étrangers
Pékin courtise les grands patrons étrangers

Comme chaque année depuis 2001, Pékin invite les patrons des plus grandes multinationales à participer au China Development Forum (CDF), événement durant lequel les dirigeants chinois leur présentent les priorités économiques de l’année et cherchent à les convaincre de continuer à investir dans le pays.

Signe de l’attractivité du rendez-vous : l’édition 2025 du CDF a attiré 17 nouveaux venus sur 86 participants originaires de 21 pays différents, d’après le quotidien nationaliste Global Times. Parmi les groupes présents, Apple, AstraZeneca, Bain, BMW, BNP, Deutsche Bank, Estée Lauder, FedEx, IKEA, KPMG, McKinsey, Mercedes-Benz, Nestlé, Pfizer, Qualcomm, Schneider Electric, Siemens, Standard Chartered, ou encore TotalEnergies.

Plusieurs groupes américains ont toutefois fait l’impasse cette année, se retrouvant pris en étau entre Pékin et Washington. C’est notamment le cas de Walmartconvoqué ce mois-ci par les autorités chinoises pour avoir fait pression sur ses fournisseurs locaux pour qu’ils supportent la hausse des coûts engendrée par l’augmentation des droits de douane imposée par Trump.

Pendant 48h, les grands patrons ont donc enchaîné les symposiums et les tables rondes dédiées à la consommation – grand thème de l’année –, aux « nouvelles forces productives » et au développement de l’intelligence artificielle, aux côtés de dirigeants de la Banque Mondiale, du FMI, de la Banque asiatique de développement, de représentants de prestigieux think-tanks et d’économistes de renom.

Jöerg Wuttke, ancien président de la Chambre de Commerce Européenne en Chine et invité régulier du CDF, reconnaît que l’ampleur qu’a pris ce forum au fil des années démontre l’intérêt que porte Pékin aux entreprises étrangères, qui représentent tout de même 7% du PIB chinois et 14% de l’emploi.

Il regrette néanmoins le format plus « intimiste » du forum qui prévalait dans les années 2000 avec un accès plus direct aux décideurs politiques. Selon lui, il est difficile de voir comment un dialogue constructif peut avoir lieu dans les conditions actuelles, d’autant que l’an dernier, Li Qiang n’avait pas rencontré ses invités étrangers comme il était de coutume lors des éditions précédentes. C’était pourtant l’une des rares occasions pour les CEOs de se retrouver en face-à-face avec un dirigeant chinois.

De façon surprenante, c’est le Président Xi Jinping qui avait pris le relais de son premier ministre l’année passée, signe de son implication grandissante. Cela devrait également être le cas lors de cette édition, puisqu’il semblerait que certains patrons seront reçus par le leader chinois le 28 mars.

Il faut dire que les enjeux du CDF sont particulièrement importants pour Pékin cette année : les investissements directs étrangers ont enregistré en 2024 leur plus forte baisse depuis la crise financière de 2008 (-27,1%) tandis que les exportateurs chinois, dont les marges sont déjà extrêmement réduites, se préparent à affronter de nouveaux tarifs douaniers sur toute exportation vers les Etats-Unis dès début avril.

Face à ce contexte géopolitique plus qu’incertain, le Premier ministre Li Qiang, s’est efforcé de rassurer son audience : « nous nous sommes préparés à d’éventuels chocs qui, bien sûr, proviendront principalement de sources externes. Le cas échéant, le gouvernement chinois introduira de nouvelles politiques pour assurer le bon fonctionnement de l’économie chinoise », a-t-il déclaré dans son discours inaugural.

Pour le reste, Li Qiang n’a pas mis grand-chose de neuf sur la table. Le patron du Conseil d’Etat a réitéré aux PDG étrangers les vieilles promesses de traitement équitable de leurs entreprises dans les appels d’offres du gouvernement. Il leur a également promis davantage d’ouverture dans certains secteurs, tels que ceux des télécommunications, de la santé et de l’éducation, et un rôle accru des « zones pilotes » à travers le pays.

Ces déclarations faisaient écho aux 24 mesures du « plan d’action pour stabiliser les investissements étrangers » dévoilé en février dernier, qui faisait lui-même référence à un plan d’action similaire publié en août 2024. Ces mesures avaient abouti à un assouplissement des règles sur le transfert des données clients de et vers l’étranger (au grand soulagement des acteurs concernés) ainsi qu’à une autorisation d’ouverture d’hôpitaux aux capitaux 100 % étrangers dans certaines villes.

C’est bien, mais c’est peu au regard de la longue liste de griefs de la communauté d’affaires étrangère en Chine, qui ressent une certaine lassitude face au caractère quasi-immuable de la situation. De fait, tant que l’impératif de sécurité nationale – légèrement mis en sourdine ces derniers mois, mais loin d’être enterré – primera sur les principes d’économie de marché, les efforts de Pékin pour « stabiliser les investissements étrangers » risquent d’être vains.


Géopolitique : Les Philippines, au cœur de la compétition entre Etats-Unis et Chine
Les Philippines, au cœur de la compétition entre Etats-Unis et Chine

L’affaire a fait les gros titres de la presse internationale : le 11 mars, Rodrigo Duterte, l’ancien président des Philippines de 2016 à 2022, a été arrêté à l’aéroport international de Manille, suite au mandat d’arrêt émis un mois plus tôt par la Cour pénale internationale (CPI) pour « meurtre, torture et viol, crimes contre l’humanité ».

De par son rôle en tant que chef de « l’escadron de la mort » de Davao (DDS) et par la suite en tant que président, la CPI l’accuse d’avoir conjointement, avec et par l’intermédiaire d’autres personnes, accepté de tuer des individus qu’ils identifiaient comme des criminels présumés ou des personnes ayant des propensions criminelles, y compris des délinquants liés à la drogue, initialement à Davao, puis dans tout le pays, entre le 1er novembre 2011 et le 16 mars 2019.

L’arrestation de Duterte est une conjonction de plusieurs facteurs, dont des éléments de politique interne aux Philippines, à savoir, en premier lieu, la dégradation de ses relations avec le nouveau président, Ferdinand Marcos Junior, fils de l’ancien dictateur qui a dirigé le pays de façon brutale entre 1965 et 1986. Initialement, la fille de l’ancien président, Sara Duterte semblait favorite à l’élection présidentielle de 2022, avant de se retirer de la course à la présidence, au grand dam de son père. Elle s’est alors associée à Ferdinand Marcos Jr et a accepté de se présenter comme vice-présidente.

D’un côté, pour les Marcos, il s’agissait de retrouver le pouvoir après des décennies de mise au ban. De l’autre, pour les Duterte, cette alliance avec le clan Marcos devait permettre à Rodrigo Duterte d’échapper aux poursuites de la CPI pour sa guerre sanglante contre la drogue qui aurait fait 30 000 morts. Le pari s’est d’abord avéré gagnant : le duo remportant une victoire écrasante aux élections, mais, par la suite, les tensions se sont accumulées jusqu’à l’irréparable. En juin 2024, Sara Duterte démissionnait du cabinet Marcos et, en novembre, elle révèla dans une vidéo sombre et vengeresse, avoir demandé à un tueur à gages de « s’occuper » du président Marcos Jr. Dans ces conditions, Marcos pouvait à la fois se débarrasser d’un rival dangereux et satisfaire la justice internationale en laissant la CPI arrêter Duterte à son retour d’un rassemblement devant la communauté philippine à Hong Kong. Le fait que cela se soit produit à son retour de la région administrative spéciale chinoise montre l’autre aspect, géopolitique, de cet événement.

En effet, cette arrestation est décisive dans la lutte entre la Chine et les Etats-Unis pour le contrôle de l’Indo-Pacifique. On se rappelle que Duterte fut le président le plus pro-chinois et anti-américain de l’histoire du pays. Peu après son arrivée au pouvoir à la mi-2016, Rodrigo Duterte se rendit à Pékin pour une visite d’État, annonçant sa « séparation » d’avec les États-Unis. Cette annonce fut un choc pour l’opinion publique et l’establishment militaire. Par la suite, Duterte minimisa les conflits maritimes en mer de Chine méridionale, tout en sollicitant l’aide chinoise pour des projets d’infrastructures.

La situation était d’autant plus paradoxale, que ce fut aussi en 2016, quelques semaines après son entrée en fonction, que le Tribunal arbitral de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye déclara illégales les revendications chinoises sur les récifs émergés situés dans la zone économique exclusive (ZEE) philippine.

Ce jugement qui donnait raison à Manille tombait au plus mal et Duterte choisit de l’ignorer, laissant à la Chine quartier libre pour continuer de s’implanter dans les Spratleys et militariser les récifs au mépris du droit international et de l’environnement marin. Non seulement l’apaisement stratégique, comme c’est souvent le cas, n’eut pour effet que d’encourager le plus fort mais, sur le terrain économique, le bilan ne fut pas meilleur.

Après la fameuse visite d’État de 2016, le cabinet de Duterte annonça l’engagement de la Chine à verser 24 milliards de $ d’investissements pour une longue liste de projets d’infrastructures. Six ans plus tard, seuls trois de ces projets avaient été concrétisés : un barrage, un projet d’irrigation et un pont.

Ces six ans de présidence pro-chinoise ont pourtant laissé une trace durable. D’abord, cela a permis aux voix pro-Pékin dans le pays de s’unir en relayant les récits de la désinformation chinoise. Ensuite, ce soutien de Pékin renforça encore le mépris de Duterte pour l’État de droit. Enfin, cette influence se fait encore sentir sur sa fille qui n’a jamais critiqué publiquement les incursions chinoises en mer des Philippines occidentales.

Toutefois, l’arrestation de l’ancien président au retour de Hong Kong pourrait fragiliser le lien entre les Duterte et la Chine. On ne sait si le voyage vers Hong Kong, alors même que le mandat d’arrêt avait déjà été émis, doit se comprendre comme une tentative de fuite, de se mettre à l’abri auprès du maître chinois. Mais, si c’est le cas, force est de constater que Pékin n’a pas voulu s’embarrasser d’un criminel international, aussi utile qu’il sut se montrer en son temps…

Dernier élément du puzzle géopolitique, cette arrestation intervient deux semaines avant une visite américaine. En effet, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, doit se rendre aux Philippines, première étape de son premier voyage en Asie la semaine prochaine, pour des discussions qui porteront notamment « sur le renforcement de la dissuasion contre les agressions dans la mer de Chine méridionale ». En septembre dernier, la Chine s’était insurgée du déploiement d’un système de missiles de moyenne portée déployé aux Philippines, le système Typhon, qui peut lancer notamment des missiles SM-6 et des Tomahawks d’une portée supérieure à 1 600 km (994 miles) capables de frapper des cibles chinoises mobiles, déployé pour des exercices conjoints et resté depuis sur place. Mi-mars, les Philippines ont annoncé étudier la possibilité de convertir deux îles, Grande et Chiquita, situées dans la baie de Subic, autrefois bases navales américaines, en réserve militaire pour renforcer leur présence dans les eaux faisant face à la mer de Chine méridionale.

Alors que Trump ne cesse de vilipender les alliés et d’amadouer les ennemis traditionnels des Etats-Unis, les Philippines sont largement épargnés. Lors de son premier entretien téléphonique avec son homologue philippin, Gilberto Teodoro, en février, Hegseth avait réaffirmé « l’engagement indéfectible des États-Unis envers le Traité de défense mutuelle de 1951 et son importance pour le maintien d’un Indo-Pacifique sûr et prospère ». Voilà qui contraste avec les demandes peu amènes faites à d’autres partenaires asiatiques comme le Japon, de payer plus pour la présence américaine… D’autant que les Philippines devraient être dans la ligne de mire de Trump puisqu’elles sont aussi « coupables » de ce crime de lèse-majesté qui consiste à entretenir un excédent commercial avec les Etats-Unis de 10 milliards de $ en 2022.

Autre indice significatif de ce statut d’exception, l’administration Trump a précisé qu’un programme d’aide de 336 millions de $ destiné à la « modernisation des forces de sécurité philippines » serait l’un des rares programmes exemptés du gel de l’aide étrangère. Alors que les restrictions budgétaires américaines mettent l’Ukraine à genoux, détruisent l’Education nationale et réduisent au silence les voix du soft-power américain, cette décision et ces déclarations sont révélatrices du fait que les États-Unis considèrent les Philippines comme un élément essentiel de leur lutte contre la Chine. 

Par Jean-Yves Heurtebise


Politique : Où est donc passé le général He ?
Où est donc passé le général He ?

« Il y a quelque chose de pourri au royaume del’Armée Populaire de Libération (APL) ». Cela fait déjà 12 ans que Xi Jinping mène une grande purge de l’APL, prenant le prétexte de l’anti-corruption pour conserver le pouvoir fermement entre ses mains. Son leadership semblait alors incontesté, jusqu’à aujourd’hui…

Depuis une dizaine de jours, le général He Weidong (何卫东), le n°3 et vice-président de la Commission Militaire Centrale (CMC), n’a plus été vu en public… D’après la rumeur, le général He aurait été arrêté mi-mars, tandis que ses résidences de Pékin et Shanghai auraient été fouillées par les enquêteurs.

Membre du « gang du Fujian » de Xi Jinping et de la « clique du détroit de Taïwan », He Weidong a été vu pour la dernière fois en public lors de la cérémonie de clôture de l’ANP le 11 mars. Depuis, il a manqué le 14 mars un important symposium dédié au 20ème anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi antisécession (texte qui donne aux autorités chinoises un prétexte légal pour recourir à la force en cas de déclaration d’indépendance de Taïwan).

Il était également absent le 20 mars, lors d’une visite d’inspection de Xi Jinping à une garnison de Kunming (Yunnan). D’ordinaire, le Président de la CMC (c’est-à-dire Xi) est accompagné lors de ses déplacements militaires par l’un de ses deux vice-présidents, à savoir Zhang Youxia et He Weidong. Or, aucun des deux n’était présent à Kunming. Zhang et He seraient-ils simultanément tombés malades, comme le n°3 du Parti, Zhao Leji, déclaré souffrant pendant quelques jours lors de la session du Parlement ? La probabilité est faible…

« Sauvé » de la retraite par Xi Jinping, He Weidong est nommé en 2017 commandant de la « zone de commandement Est », chargé notamment de la sécurité dans le détroit de Taïwan. Cinq ans plus tard, il connaît une ascension fulgurante lors du XXème Congrès, étant promu d’un seul coup au Comité Central (il n’était même pas membre suppléant) et au Politburo en tant que second vice-président de la CMC. Depuis lors, l’homme semblait au-dessus de tout soupçon : pas plus tard qu’en janvier, He réitérait son soutien à Xi et à sa campagne anti-corruption lors d’une réunion de la commission pour l’inspection de la discipline de la CMC.

He Weidong n’est pas le premier haut gradé promu par Xi à avoir des ennuis. D’autres membres du « gang du Fujian », base arrière de Xi Jinping où il a passé 17 ans de sa carrière, auraient également été arrêtés. C’est le cas de l’amiral Miao Hua, autre membre de la CMC, officiellement mis sous enquête en novembre dernier.

Deux hypothèses pourraient expliquer ces récentes mises aux arrêts de proches de Xi au sein de l’APL.

– La première serait celle d’un Xi Jinping en proie à des épisodes de paranoïa « stalinienne », le conduisant à limoger des hommes qu’il aurait lui-même sélectionnés par crainte d’être tenu responsable de ses propres erreurs de gouvernance.

– La seconde serait celle d’intenses luttes de pouvoir au sein de l’APL, menées par des mécontents du leadership de Xi, cherchant à faire tomber ses fidèles. Cette éventualité est nourrie par une série d’articles publiés depuis juillet 2024 par le PLA Daily, le principal organe de propagande de l’APL, rejetant les appels continus de Xi à « l’unité et à la centralisation du contrôle » et prônant au contraire une « prise de décision collective ». C’est encore plus intéressant lorsqu’on sait que le PLA Daily est contrôlé par des factions proches de… Zhang Youxia. Ces tribunes n’auraient bien sûr pas pu être publiées si Xi exerçait un contrôle total sur l’armée.

Autre indice qu’il se trame quelque chose au sommet de l’APL : Dong Jun, nouveau ministre de la Défense suite au limogeage mi-2023 de Li Shangfu, un protégé de Zhang Youxia, n’est toujours pas devenu membre de la CMC ni conseiller d’Etat 15 mois après sa nomination.

Tous ces éléments, assemblés un à un, laissent davantage penser à une contre-attaque des forces anti-Xi qu’à une purge souhaitée par Xi lui-même.

Un épisode qui rappelle celui de la disgrâce de Qin Gang, l’ancien ministre des Affaires étrangères, apparemment orchestrée par des opposants de Xi (et visant ses protégés) au sein de l’appareil diplomatique.

Cette perte de contrôle de Xi sur l’APL, si avérée, ne serait pas sans conséquences. Un Xi qui se sent assiégé pourrait décider de se venger et prendre des décisions dangereuses qui pourraient avoir des conséquences à l’échelle mondiale. A l’inverse, la chute de nombreux hauts gradés pourrait forcer le Parti à revoir ses ambitions à la baisse et à remettre à plus tard une éventuelle invasion de Taïwan, du moins dans un futur proche…

Au final, même si ces rumeurs ne se vérifient pas, ce climat d’instabilité au sommet de l’APL représente une opportunité en or pour quiconque voudrait semer davantage le trouble au sein de l’appareil.


Vocabulaire de la semaine : « Canal de Panama, forum, salaire »
« Canal de Panama, forum, salaire »
  1. 巴拿马运河, Bānámǎ Yùnhé: Canal de Panama
  2. 港口, gǎngkǒu (HSK 6): port
  3. 出售, chūshòu (HSK 4): vendre
  4. 愤怒, fènnù (HSK 6) : colère, fureur
  5. 事先, shìxiān (HSK 4): au préalable, à l’avance
  6. 征求, zhēngqiú (HSK 4): solliciter, demander
  7. 批准, pīzhǔn (HSK 3) : approbation
  8. 谈判, tánpàn (HSK 3) : négociation
  9. 筹码, chóumǎ (HSK 7) : levier de négociation, atout
  10. 措手不及, cuòshǒu bùjí (HSK 7) : être pris de court, être pris au dépourvu

中国国家领导人习近平对香港公司长江和记计划将巴拿马运河港口出售给美国贝莱德牵头的财团感到愤怒,部分原因是该公司事先征求北京方面的批准。据知情人士,习近平的领导班子原计划将巴拿马港口问题作为与特朗普政府谈判筹码,结果却被打了个措手不及

Zhōngguó guójiā lǐngdǎo rén xíjìnpíng duì xiānggǎng gōngsī chángjiāng hé jì jìhuà jiāng bānámǎ yùnhé gǎngkǒu chūshòu gěi měiguó bèi lái dé qiāntóu de cáituán gǎndào fènnù, bùfèn yuányīn shì gāi gōngsī shìxiān wèi zhēngqiú běijīng fāngmiàn de pīzhǔn. Jù zhīqíng rénshì, xíjìnpíng de lǐngdǎo bānzǐ yuán jìhuà jiāng bānámǎgǎngkǒu wèntí zuòwéi yǔ tè lǎng pǔ zhèngfǔ tánpàn de chóumǎ, jiéguǒ què bèi dǎle gè cuòshǒubùjí.

Le dirigeant chinois Xi Jinping est en colère contre le projet de la société hongkongaise CK Hutchison de vendre le port du canal de Panama à un consortium dirigé par la société américaine BlackRock, en partie parce que la société n’a pas demandé l’approbation préalable de Pékin. Selon des personnes proches du dossier, l’équipe dirigeante de Xi Jinping avait initialement prévu d’utiliser la question du port de Panama comme monnaie d’échange dans les négociations avec l’administration Trump, mais a été prise au dépourvu.

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  1. 高层, gāocéng (HSK 6) : de haut niveau
  2. 论坛 , lùntán (HSK 7): forum
  3. 将于, jiāng yú: se tiendra (à une date précise)
  4. 消息人士, xiāoxī rénshì: source d’information, informateur
  5. 透露, tòulù (HSK 6) : révéler, divulguer
  6. 与会, yùhuì : participer à une conférence
  7. 首席执行官, shǒuxí zhíxíng guān : PDG (CEO)
  8. 比例, bǐlì (HSK 3) : proportion, ratio
  9. 增加, zēngjiā (HSK 3) : augmenter
  10. 会议, huìyì (HSK 3) : réunion, conférence

一年一度的中国发展高层论坛年会将于3月23日至24日在北京。有消息人士透露,今年与会的欧洲企业首席执行官比例增加。中国国家主席习近平可能在会议后几天会见一批外国企业首席执行官

Y ī nián yīdù de zhōngguó fāzhǎn gāocéng lùntán nián huì jiāng yú 3 yuè 23 rì zhì 24 rì zài běijīng. Yǒu xiāoxīrénshì tòulù, jīnnián yùhuì de ōuzhōu qì yè shǒuxí zhíxíng guān de bǐlì zēngjiā. Zhōngguó guójiā zhǔxí xíjìnpíng kěnéng zài huìyì hòu jǐ tiān huìjiàn yī pī wàiguó qǐyè shǒuxí zhíxíng guān.

Le Forum annuel sur le développement de la Chine se tiendra à Pékin du 23 au 24 mars. Selon des sources, la proportion de PDG d’entreprises européennes participant cette année a augmenté. Le président chinois Xi Jinping devrait rencontrer un groupe de PDG d’entreprises étrangères quelques jours après la conférence.

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  1. 出台, chūtái (HSK 6): introduire, promulguer (une politique, une mesure)
  2. 促进, cùjìn (HSK 4): encourager, promouvoir
  3. 消费, xiāofèi (HSK 3): consommation
  4. 城乡, chéngxiāng (HSK 6) : villes et campagnes (urbain et rural)
  5. 居民, jūmín (HSK 4) : résident, habitant
  6. 收入, shōurù (HSK 2) : revenu
  7. 呼吁, hūyù (HSK 7): appeler à, exhorter
  8. 工资性收入, gōngzīxìng shōurù: revenus salariaux
  9. 合理, hélǐ (HSK 3): raisonnable
  10. 工资, gōngzī (HSK 3): salaire

中国出台了一系列旨在促进消费的政策。它计划提高城乡居民收入,并呼吁促进工资性收入合理增长、提高最低工资标准,以及采取定性措施促进就业市场发展。

Zhōngguó chūtáile yī xìliè zhǐ zài cùjìn xiāofèi de zhèngcè. Tā jìhuà tígāo chéngxiāng jūmín shōurù, bìng hūyùcùjìn gōngzī xìng shōurù hélǐ zēngzhǎng, tígāo zuìdī gōngzī biāozhǔn, yǐjí cǎiqǔ dìngxìng cuòshī cùjìn jiùyèshìchǎng fāzhǎn.

La Chine a introduit une série de politiques visant à stimuler la consommation. Elle prévoit d’augmenter les revenus des résidents urbains et ruraux et appelle à une croissance raisonnable des revenus salariaux, à une augmentation du salaire minimum ainsi qu’à la mise en place de mesures ciblées pour favoriser le développement du marché de l’emploi.


Petit Peuple : Shenzhen – Le roi s’amuse (2ème partie)
Shenzhen – Le roi s’amuse (2ème partie)

Résumé de la 1ère partie : Chance diabolique ? Depuis décembre 2014 à Shenzhen, deux champions de mah-jong raflent, chaque nuit, toutes les mises, face à cinq multimillionnaires. Xu Mouzhong, un des nababs, veut en avoir le cœur net…

C’était pour Xu Mouzhong et ses amis un point d’honneur : pas question d’arrêter de jouer. Dans le jeu comme en affaires, il fallait savoir prendre ses risques. Sans courage viril, on coule. Aussi à présent, il fallait s’accrocher – la victoire finirait bien par revenir. 

Avec cette mentalité, ils poursuivirent les parties, si bien qu’au moment du Nouvel An chinois, leurs pertes avaient fait boule de neige, atteignant 47 millions de yuans. C’était à ne rien y comprendre : ils essayaient tout, potassaient les manuels, changeaient de tactique et de place à la table, mais rien n’y faisait. Zhang et Zhou, leurs adversaires professionnels, finissaient toujours par leurs rafler leurs bonnes pièces, puis déposer avant eux, pour rafler la mise. Début mai, ils se retrouvaient allégés de 125 millions de yuans, dont un tiers pour Xu seulement : les richards, le visage long comme un jour de pluie, l’avaient mauvaise. 

Disons le ainsi, la perte en soi ne leur faisait pas plus d’effet qu’une piqûre de moustique. Par contre, leurs chargés d’affaires commençaient à les avertir : le récit de leur débandade faisait florès en ville, et cela était dommageable pour leur bon renom. Mais de là à imaginer qu’ils aient été victimes d’une arnaque, tels de vulgaires pigeons, c’était indigne de ces hommes au pinacle de l’économie nationale, qui faisaient la pluie et le beau temps en bourse.

Le 14 mai, prenant le taureau par les cornes, Xu Mouzhong, taraudé par le doute, fit visiter à un détective privé leur garçonnière – ce fut le jour de la grande révélation. 

Il ne fallut que cinq minutes au limier pour détecter dans le camaïeu rococo du plafond, invisibles à l’œil nu, deux cameras digitales à haute définition. Les champs de vision permettaient d’embrasser les jeux des 4 joueurs. Alimentées par mini-batteries, elles émettaient en continu par un long fil servant d’antenne, planqué dans les moulures. Derrière la baie vitrée, à l’extérieur, l’homme de l’art trouva ce qu’il cherchait : un petit réémetteur wifi. 

Dès lors, le sort des escrocs était scellé – mais sur le conseil du policier privé, Xu et ses compagnons décidèrent de temporiser. Le détective se contenta de tourner les objectifs, et dérègler la profondeur focale des appareils, pour décentrer l’image et la rendre floue. Puis ils attendirent… 

Le prochain rendez-vous était prévu pour le 18 au soir. 

Ce matin-là, accompagnés de deux complices, après avoir constaté la défaillance de leur système, Zhou et Zhang s’introduisaient dans la villa déserte, pour remettre le circuit en état. Et bien sûr, à peine l’un d’eux juché sur une échelle pour rétablir la caméra, qu’une demi-douzaine de policiers faisaient irruption pour procéder au flagrant délit. 

Se mettant à table dans l’espoir de l’indulgence des juges, un des techniciens avoua sur le champ, permettant aux inspecteurs, 5 minutes plus tard, de cogner à la porte d’un appartement à 200 mètres  de là, sur le site d’un practice de golf, et d’y cueillir Lin, le cerveau mathématique, dictant aux bandits tous leurs coups gagnants. 

Comme il transparaît du rapport d’instruction, les bandits avaient converti le petit local loué en une formidable caverne d’Alibaba informatique. Le flux des caméras apparaissait sur un moniteur géant. À longueur de partie, Lin introduisait les jeux de chaque joueur dans son puissant ordinateur. Un logiciel expert identifiait les meilleures combinaisons, et les tuiles à jouer pour gagner. Ces instructions étaient retransmises vocalement aux fraudeurs, au moyen d’oreillettes invisibles, insérées dans leurs oreilles internes.
Les données visuelles étaient complétées par quatre capteurs sous le tapis de jeu qui reconnaissaient chaque tuile au poids (très légèrement différent, du fait des dessins chacun unique, et du matériau évidé par la gravure). 

Le procès a débuté après quelques mois, le 29 juillet. Il permit d’établir que Zhou, le second joueur, était le chauffeur de Zhang, lequel loin d’être un champion, était un repris de justice, ayant déjà fait 11 ans de taule pour trafic d’armes. Les comparses, menu fretin recruté en chemin, ont rendu leur cachet – 90 000 yuans, une misère, vu l’argent engrangé et le risque encouru. 

Crânement, les deux leaders – Zhang et Lin nient tout ce qu’ils peuvent et surtout, refusent obstinément d’avouer où ils ont planqué le magot, perçu au fil des nuits. A ce que l’on croit, ce serait à Hong Kong, la ville voisine. 

Ils ont la certitude d’en prendre pour le maximum, 20 ans. Mais quand on vient d’empocher à deux, 20 millions de dollars, la vie prend un tout autre sens : quand on sortira, on aura pour de vrai, de quoi « réaliser le rêve de Nanke » (Nánkē yīmèng , 南柯一梦) c’est-à-dire en français, bâtir des châteaux en Espagne !

Par Eric Meyer

NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.

Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 18 septembre 2015 dans le Vent de la Chine – Numéro 32 (2015)


Rendez-vous : Semaines du 24 mars au 18 mai
Semaines du 24 mars au 18 mai

23 – 24 mars, Pékin : China Development Forum, Forum de développement économique inauguré par le Premier ministre Li Qiang, en présence de nombreux chefs d’entreprise étrangers

24 – 27 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

26 – 28 mars, Pékin : CM – China Maritime, Salon international des technologies et équipements offshore

26 – 28 mars, Shenzhen : ITES, Salon international des solutions professionnelles pour cinq domaines de demande clés : traitement des métaux, fabrication de nouvelles énergies et d’automobiles, fabrication de dispositifs médicaux, fabrication de produits électroniques, logistique intelligente

26 – 28 mars, Shanghai :Productronica, Salon international de la production électronique

26 – 28 mars, Shanghai : Semicon, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs

28 – 29 mars, Shanghai : DMES – China Digital Marketing And Ecommerce Innovation Summit, Sommet sur l’innovation en matière de marketing numérique et de commerce électronique

30 mars – 2 avril : Hotelex Shanghai, Salon international des équipements et fournitures pour l’hôtellerie et la restauration

7 – 9 avril, Shenzhen : Toy & Hobby, Salon international du jouet, de produits sous licence, de modèles et d’outils pédagogiques

8 -10 avril, Shanghai : WePack, Salon des équipements et technologies numériques pour l’impression et le formage de produits d’emballage

8 – 11 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon international de l’équipement médical

9 – 10 avril, Shanghai : Luxe Pack, Salon des marques de luxe tous secteurs

9 – 11 avril, Shenzhen : CEF – China Electronic Fair, Salon de l’électronique

10 – 12 avril, Pékin : BWCE – Beijing Waste Classification & Organic Waste Treatment Expo, Salon international des technologies de classification des déchets et de traitement des déchets organiques

10 -12 avril, Shanghai : Hortiflorexpo – IPM, Salon de l’industrie horticole

13 – 18 avril, Hainan : CICPE – China International Consumer Products Expo, Salon dédié aux produits haut de gamme et à la consommation, visant à promouvoir le commerce international et le développement du marché chinois.

14 – 17 avril, Canton : Guangzhou Sourcing Fair, Salon commercial facilitant l’expansion des vendeurs chinois sur les marchés internationaux

15 – 17 avril, Shanghai : Electronica, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production et de la photonique

15 – 17 avril, Canton : Personal Care Expo, Salon international des soins personnels

15 – 18 avril, Shenzhen : Chinaplas, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc

15 – 19 avril, Canton (Phase 1), 23 – 27 avril (Phase 2), 1er – 5 mai (Phase 3) : Canton Fair, Edition de printemps de la foire de Canton, le plus grand salon commercial de Chine, réunissant exportateurs et acheteurs internationaux

16 – 18 avril, Pékin : Infocomm, Salon des technologies de l’information et de la communication et des opportunités de formation

17 – 19 avril, Chengdu : CCBE – Chengdu China Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté de Chine occidentale

18- 23 avril, Foshan : Cerambath, Salon international de la céramique et des sanitaires

20 – 22 avril, Yiwu : China Yiwu International Hardware & Electrical Appliances Fair, Salon international de la quincaillerie et des appareils électriques

21 – 23 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie

22 – 24 avril, Shanghai : NEPCON, Salon des matériaux/équipements pour semi-conducteurs

23 – 24 avril, Shanghai (puis 29 – 30 avril en ligne) : ChinaBio Partnering Forum, Forum et exposition pour l’industrie des sciences de la vie

23 avril – 2 mai, Shanghai : Auto Shanghai, Salon international de l’industrie automobile

24 – 26 avril, Pékin : COTTM, Salon du tourisme chinois à l’étranger

24 – 26 avril, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de manutention et des systèmes de gestion des flux

24 – 26 avril, Pékin : Overseas P+I, Salon chinois de l’immobilier international, de l’investissement et de l’immigration

25 – 27 avril, Pékin : CIHIE – China International Healthcare Industry Exhibition, Salon international de l’industrie de la santé en Chine

25 – 27 avril, Pékin : SBW Expo, Salon professionnel dédié à l’eau potable et à l’eau de source en bouteille

27 – 29 avril, Pékin : CIENPI, Salon chinois international de l’énergie nucléaire

28 – 30 avril, Shanghai : Intertraffic, Salon des technologies du trafic et de la mobilité

6 – 8 mai, Shanghai : E-Power/ G-Power, Salon international de la génération d’énergie et de l’ingénierie électrique

8 – 10 mai, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie intégrée du logement et des produits et équipements d’industrialisation de la construction

8 – 10 mai, Shenzhen: Motor & Magnetic Expo, Salon international des petits moteurs, des machines électriques et des matériaux magnétiques

8 – 10 mai, Shenzhen: PMCC & AC Expo, Exposition internationale sur la métallurgie des poudres, le carbure cémenté et les céramiques avancées

8 – 10 mai, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques

8 – 10 mai, Canton : WBE – World Battery Industry Expo, Salon mondial de l’industrie des batteries

8 – 11 mai, Shanghai : Photofairs, Foire d’art contemporain à l’intersection de la photographie et des nouvelles technologies

9 – 11 mai, Shenzhen : Chinashop, Salon dédié aux technologies de pointe et aux nouvelles solutions pour le commerce de détail

10 – 12 mai, Canton : AAA Expo – Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs et attractions

10 – 12 mai, Canton : China International Metal&Metallurgy Exhibition, Salon international de la métallurgie

12 – 14 mai, Shanghai : CIBE – China International Beauty Expo, Salon international de l’industrie de la beauté

13 – 15 mai, Shanghai : Intersec, Salon international de la sécurité et de la protection contre le feu

15 – 17 mai, Chongqing : CIBF – China International Battery Fair, Foire internationale de l’industrie des batteries

15 – 19 mai, Pékin : China Print, Salon international des technologies d’impression

15 – 17 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Foire internationale du tourisme en Chine