Le Vent de la Chine Numéro 33

du 18 au 24 octobre 2009

Editorial : Urumqi-Shaoguan, l’impossible verdict

1er au box des accusés, ce 10/10 à Shaoguan (Canton) Xiao Jianhua a le front défiant et désespéré de ceux qui vont mourir, et qui le savent. Il vient d’écoper de la peine capitale, tandis que ses neuf comparses prenaient la perpétuité, voire 5 à 8 ans.

C’était le procès de l’émeute raciste à l’usine de jouets Xuri, du 26/06. Convaincus par une calomnie sur internet, que des immigrés Ouighours avaient violé deux filles de leur ethnie dans l’usine, des employés Hans avaient voulu se faire justice à coups de barres de fer, puis avaient empêché les médecins et infirmiers de soigner les victimes. Xiao en était le leader.

Deux jours après et 5500 km à l’ouest, débutait la vague judiciaire à Urumqi. Du 12 au 15/10, en deux procès, neuf hommes recevaient la peine de mort, douze autres, des peines allant de la mort avec sursis à dix ans fermes, pour leurs rôles dans le pogrom du 5/07. Ce jour là, les Ouighours d’Urumqi, découvrant les violences de Shaoguan et la tentative des autorités locales pour étouffer l’affaire, s’étaient soulevés et avaient massacré 197 personnes, surtout Hans, en blessant 1700 sous les yeux de l’armée et de la police trop hébétées pour intervenir. La presse fait état de rumeurs malicieuses qui auraient gonflé hors de toute proportion les dégâts de Shaoguan («300 Ouighoures violées-et-tuées»). L’Etat accuse aussi les Ouighours de l’exil, Rebyia Kadeer en tête, d’avoir tout instigué – ce qu’elle dément.

L’analyse des procès (de ce que l‘on en sait) est utile pour tenter de décoder la gestion de cette crise sans précédent. On croit démêler des décisions de Pékin, d’autres de chaque province. Le déroulement temporel des procès (d’abord à Shaoguan puis à Urumqi) est conforme à la séquence historique des débordements, mais il permet aussi de frapper d’abord des Hans, et de rassurer les Ouighours sur la volonté sans faille de l’Etat de punir toute dérive xénophobe. Cette même volonté pékinoise d’impartialité, se retrouve dans la peine capitale infligée le 15/10 à Urumqi à un Han ayant achevé un Ouighour à coups de barre de fer le 7/10.

Les huit autres verdicts suprêmes à Urumqi à l’encontre des Ouighours meurtriers sont incompatibles avec une volonté d’apaisement. Ils répondent plutôt à un souci de type local, de fermeté et de loi du Talion. Les deux principes semblent donc en contradiction frontale, même si les deux niveaux se retrouvent sur le principe de rétablir la paix et de restaurer la force de la loi de la République.

Cependant, comme le prédit l’égérie en exil, ce jugement n’a aucune chance d’être accepté comme équitable par la communauté ouighoure, et ni de relâcher la tension—d’autant qu’à Urumqi, selon un cadre,  « d’autres châtiments suivront ».

Sur le fond, le ressort du dérapage à Shaoguan, se trouve être la crise. Aux temps de fermeture de milliers d’usines dans cette région méridionale, la présence de travailleurs aux exigences modestes, venus de l’autre bout du pays, a soudain causé un rejet par la population autochtone.

Enfin, ces verdicts ne semblent pas devoir apaiser les communautés, moins encore remettre sur rails la politique d’intégration du Xinjiang et même du Tibet. Les émeutes d’Urumqi et de Lhassa (mars 2008) n’étant que le syndrome d’un mal plus profond. Peut-être l’Etat a-t-il une chance de tourner discrètement le cours des choses lors de la prochaine étape de la procédure -la vérification des verdicts par le Bureau du Juge suprême. Un acte de clémence permettrait d’alléger la tension chez les Ouighours, étape nécessaire mais non suffisante à la reconstruction du rapport entre les minorités et la nation.

 

 


A la loupe : A la Buchmesse de Francfort—le débat chinois

Xi Jinping le Vice-Président chinois, Angela Merkel la Chancelière allemande, ouvrirent le 13/10, le 61. Salon du livre de Francfort—7000 éditeurs de 100 pays. Hôte d’honneur, la Chine emmenait 1000 éditeurs et cadres, en plus d’une cinquantaine d’auteurs, officiels ou non.

En septembre s’était produit un incident (VdlC n°29). Pékin avait voulu désinviter Dai Qing et Xu Youyu, dissidents. Voulant fermer les yeux, le Salon s’était heurté à Berlin et à la presse d’Outre-Rhin, à cheval sur les libertés. La péripétie permit à beaucoup plus d’auteurs de se rendre à Francfort et une fois sur place, de dresser avec leurs hôtes un bilan de leurs libertés. Ils ont évoqué les 600 titres censurés par an, les 40 journalistes ou écrivains en prison, et le 167ème rang sur 173 au palmarès de la liberté d’expression par Reporters sans frontières.

Par contre, ces mêmes chiffres apparaissent plus relatifs, quand on connaît le nombre de titres publiés par an (150.000) et le nombre des écrivains chinois 47M, si l’on se réfère au nombre des blogs. En traductions en particulier, la liberté des éditeurs est bien plus large.

Entre générations, on constate une rupture de valeurs —produit du tournant conservateur dans l’éducation après’89. Les jeunes avouent «se moquer de la politique» et concevoir la vie comme une course à l’argent, moyen des plaisirs. Leur archétype est Guo Jingming, 26 ans, écrivain depuis l’âge de 18 ans, spécialiste de romans « Harlequin ». Coqueluche de la TV, Guo roule en Mercedes et Cadillac (avec chauffeur), a ses appartements à Shanghai et Pékin, et s’il l’avait lu, aurait bien adhéré à la formule de Voltaire– « le paradis terrestre est où je suis ».

En face, des écrivains tels Yu Hua et Mo Yan, sur la cinquantaine et soixantaine, ont des audaces littéraires extrêmes, que la censure pardonne en partie en raison de leur talent, en partie par respect pour leurs ventes en millions d’exemplaires. L’un et l’autre font dans les fresques sociales aux dizaines de personnages, avec souffle épique et évocations complaisantes d’un univers des sens, redécouvert depuis peu par une Chine encore fort prude.

L’un et l’autre cultivent enfin le réalisme grotesque, marque de fabrique d’un système de censure, que le grotesque permet de démasquer, tout en se mettant à l’abri des retombées grâce au rire, «le propre de l’homme».

Moyen de faire reprendre conscience aux Chinois de ce qu’ils sont.

 

 

 


Joint-venture : Hu/Poutine, la valse hésitation

« Nouveau départ historique », commente Hu Jintao à propos des trois jours de visite en Chine de Vladimir Poutine, le 1er ministre (12-14/10).

« La partie russe est entièrement satisfaite », renchérit le visiteur au vu du palmarès : un pacte de notification des tirs de missiles stratégiques, 3,5MM$ engagés sur une douzaine de contrats dont une possible raffinerie à Tianjin (JV Rosneft-CNPC, la compagnie nationale pétrolière), et 3 à 500 stations-services Rosneft en Chine -gadget en vogue. Les banques chinoises prêtent 1,7MM$ à leurs soeurs russes, ce qui est peu par rapport aux 25MM$ de l’an passé.

Plus fort, Gazprom promet à CNPC 70MM m3/an (à partir de 2014) de méthane de Sibérie et de Sakhaline, ce qui fera de la Chine son 1er client devant l’Allemagne. Mais en fait, les deux pays ont mis 3 ans à boucler l’accord, auquel manque encore l’essentiel, le prix… Aussi Chine et Russie n’innovent pas tant que cela, mais poursuivent leur valse-hésitation, entre l’antagonisme du passé et la communauté de destin d’avenir.

NB : La Russie a du mal à choisir, entre sa vocation de fournisseur d’hydrocarbures à l’Europe, et le « miracle » chinois dont elle veut sa part. En définitive, par rapport à 10 ans en arrière, la seule évolution de taille, est la ruine des banques russes et la fortune des chinoises. D’ailleurs, lors du sommet de la SCO (Shanghai Cooperation Organization) tenu au même moment, le seul acquis était un chèque chinois de 10MM$.

 

 


A la loupe : Trop d’acier cuit

La bizarrerie du pronostic de l’Association des aciéries chinoises, sur leur production en 2010, n’a pas échappé à Lakshmi Mittal, magnat du secteur. Comment réconcilier l’an prochain un PIB en hausse de 9%, avec une coulée d’acier en baisse de 5%? Baisse qui semble d’autre part peu en ligne avec la tendance présente, à la reprise. Pour 2009, la demande aura monté de 19%, et celle du monde chuté de 8,6%, au lieu des 24,4% qu’il aurait souffert sans la Chine. Celle-ci absorbe 47,7% de la production mondiale, poussée par la demande effrénée des provinces et des 400MM² du stimulus public.

Ce que L. Mittal ignorait (ou feignait d’ignorer) était le plan du Conseil d’Etat, juste publié, pour maîtriser enfin l’hydre de la surcapacité. En septembre, les imports de minerai ont monté de 30%, frisant 50Mt. Depuis janvier, elles ont haussé de 36% à 469Mt. La hausse des prix mondiaux imposée en juin par les mineurs (l’échec de la Chine à imposer un prix spécial) n’a pas découragé les importations, ni même la baisse du minerai local.

L’activité des aciéries chinoises s’emballe de même : alors que le marché local réel sera de 536Mt cette année, la capacité actuelle atteint 700Mt, et depuis août, les prix intérieurs ont baissé de 23%, sans chance de remonter dans l’année, craint Deng Qilin, PDG de Wuhan Steel.

Après avoir dénoncé depuis des mois la course aveugle au gonflement du chiffre voire aux triches d’aciéries nouvelles sans feu vert national, Pékin édicte le gel de toute capacité nouvelle dans sept secteurs: outre l’acier, comptent le ciment, l’aluminium (pour 3 ans) et les équipements pour centrales solaires et éoliennes. Le nombre des importateurs de minerai sera aussi coupé, tout comme celui des aciéries petites et à bout de souffle.

Pékin commence à prendre au sérieux le risque de mauvaises dettes pyramidales (l’incapacité des firmes d’Etat à rembourser ces crédits), ainsi que le danger de présenter au sommet du COP 15 à Copenhague en décembre, des résultats décevants dans ses objectifs de réduction de pollution. Aussi, ces stocks risquent de quitter les entrepôts pour l’Europe ou les USA, à prix imbattable, renforçant alors les tensions commerciales. L’Etat espère prévenir cette crise en déstockant en 2010, tout en accélérant la fusion (sans jeu de mot) du secteur.

Cette poigne tardive du régulateur explique, au passage, la frénésie des marchands de minerais et des aciéries : tous ont anticipé sur l’action publique, afin d’avoir du stock, le jour de la reprise des cours – l’Etat et le marché ayant ainsi joué au serpent qui se mord la queue.

Autre aspect du plan auquel l’Etat et le secteur se préparent avec ardeur : limiter l’import, leur donner la chance de briser le cartel des mineurs et d’obtenir une ristourne « du plus gros client». Pour ce faire, il a aussi racheté pour 56MM$ de mines dans le monde, y compris 17% (1,2MM$) de l’Australien Fortescue, qu’il espère voir jouer le rôle de son « cheval de Troie », lui fournissant à 3% moins cher que le cours mondial. Reste à savoir si son échec, cette semaine, à fournir à Fortescue 6MM$ pour tripler sa production à 95Mt/an d’ici 2012, ne remettra pas tout le deal en cause…

 

 


Pol : La Chine s’installe en Guinée ?

Mystérieuse annonce de Mahmoud Thiam, ministre guinéen des mines (13/10) : le China invest Fund prépare avec la junte une JV minière dotée de 7MM $ pour créer routes, résidences, électricité, eau potable et gérer les parts chinoises dans tous les projets déjà en cours dans le pays. Il s’agirait donc de créer une société mixte sur le modèle de Sonangol (Angola) ou Vale (Brésil). Entre autres richesses, la Guinée détient la moitié des réserves mondiales connues de bauxite.

Le problème est que Moussa Dadis Camara, à la tête de la junte depuis décembre, a fait abattre le 28/09, 157 jeunes lors d’un meeting d’opposition, mettant le pays effectivement au ban des nations, y compris de l’Union Africaine. Par la voix d’un de ses leaders, Bashir Bah, l’opposition guinéenne dénonce l’accord comme « illégal ».

Quant à la Chine, elle n’a encore ni confirmé, ni infirmé ce deal. Pékin a déjà accepté de placer des montants de cet ordre de grandeur, dans des contrats «développement contre ressources » au Gabon, au Zaïre, au Soudan et en Angola.

 

 


Temps fort : Caijing : ‘la cigale d’or fait sa mue ‘

CaijingFinance et Economie») est la fine fleur de la presse chinoise, aux 180 employés dont 60 journalistes, au tirage de 100.000 exemplaires. Avec ses 30M$ de recettes de publicité par an, il est un des titres les plus rentables du pays. Ce qui n’a pas empêché Wu Chuanhui, la directrice générale, de démissionner le 12/10, entraînant derrière elle les deux tiers du service commercial. Hu Shuli, rédactrice en chef et fondatrice, serait aussi sur le départ.

Le torchon brûle depuis des mois entre rédacteurs et commerciaux d’une part, propriétaires du SEEC (Stock Exchange Economic Control) de l’autre – le Conseil Exécutif de la Bourse. Notoirement depuis des mois, le bimensuel souffrait d’autocensure qui reflétait l’ingérence croissante des actionnaires. Cette année en effet, face aux médias, le régime a alourdi la censure, pour minimiser les effets de la crise et pour redorer sa propre image à temps pour son 60. anniversaire. A Caijing, le conflit porte aussi sur l’usage des profits du groupe -le SEEC refuse à mesdames Wu et Hu les moyens pour faire pénétrer le groupe dans le monde de l’internet. Ce conflit avec l’actionnaire est donc économique (il bloque l’expansion du groupe), et de travail (il fait veto aux choix rédactionnels). Par sa complexité, il ressemble aux conflits de presse courants en Occident, ce qui en dit long sur les progrès rapides accomplis par les médias en Chine ces dernières années.

On est aussi frappé par le recul de la censure sous l’angle de la légitimité : elle n’est plus édictée par la tutelle GAPP (General Administration of Press and Publication), qui délègue cette tâche à l’actionnaire, lequel ne doit pas être le plus enthousiaste à l’exécuter, puisqu’elle est contraire à ses intérêts économiques.

On note aussi la discipline de l’équipe, des commerciaux qui démissionnent en masse et des rédacteurs s’apprêtant à les suivre. Vu le carcan réglementaire sur le métier, telle décision collective devrait ressembler à un suicide. Mais les défecteurs auraient préparé leur avenir, par un nouvel outil cette fois sous leur contrôle. Ils semblent vouloir emporter leur public et la manne de leurs annonces, laissant derrière eux une coquille vide. C’est le n°21 du livre de stratégie antique des 36 Stratagèmes, «la cigale d’or fait sa mue» (jin chan duo qiao, 金蝉脱壳). A Pékin, il a son précédent avec That’s Beijing, hebdo privé dont la rédaction «lock-outée» par ses investisseurs en 2007, avait réussi sa renaissance en The Beijinger.

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Tout ceci nous amène au Congrès mondial des media, à Pékin les 7-9/10. La Chine y a exprimé sa volonté de créer des groupes mondiaux à l’image de Rupert Murdoch, lequel réclame transparence et liberté d’opérer en Chine. Le Président Hu y a promis de « protéger leurs droits ».

A travers ces exigences contradictoires, on est au coeur du débat sur l’avenir de Caijing. Aux côtés de la presse publique, officiellement la seule autorisée, s’en profile une autre, privée ou étrangère, celle de l’Etat ne suffit plus pour couvrir les besoins d’une opinion en pleine expansion, d’une population plus éduquée et complexe. Mais les lobbies en place défendent leurs privilèges.

Cependant, les moyens du conservatisme s’amenuisent, comme le démontre le cas de Caijing : le futur Caijing qui se profile, aurait un actionnaire principal privé, Fang Fenglei, partenaire de Goldman Sachs et de Temasek, groupes étrangers. Mais n’allons pas trop vite : durant la crise, Hu, Wu et la SEEC négocient toujours, cherchant le compromis – l’Etat ayant bien sûr les moyens de tuer le nouvel enfant dans l’oeuf.

 

 


Petit Peuple : Leshan— la vocation est morte avec le clan

Vers 1540, Lei Hansong, mandarin impérial en fin de carrière à Leshan (Sichuan) décida d’ouvrir son école privée. En l’absence de retraite, c’était une manière élégante d’assurer sa pitance et de s’occuper. Ces fonctionnaires choisissaient fréquemment sur leurs vieux jours, de léguer leur culture aux enfants des familles les plus aisées d’un monde rural encore pauvre et illettré.

Ce dont le vieillard ne pouvait se douter, est qu’il venait de fonder sa propre dynastie, celle du savoir. En 2009, seize générations plus tard, sa lignée à donné à la nation pas moins de 76 professeurs, répétiteurs, instituteurs et maîtres des deux sexes, dont bon nombre ont officié dans la glorieuse école de l’ancêtre, à Leshan, entre les dynasties des Ming, des Qing, et les deux républiques (la nationaliste et la populaire),

Le clan des Lei vivait sous une discipline si impérieuse que jusqu’à nos jours, ses rejetons, au moment de se marier, choisissaient leurs compagnons et compagnes dans le corps enseignant, sans exception, même exilés à l’extrémité du pays. Plus frappant encore, tous hommes prenaient tous la littérature et la langue comme matière principale, et les filles, les mathématiques et les sciences.

Aux Lei et à trois autres clans de son territoire, Leshan a dédié un proverbe, synonyme des métiers où ils brillaient : « le blé des Jiang, les arbres des Shi, l’argent des Wang, les livres des Lei» – ces derniers comptent encore une bibliothèque privée de 60.000 volumes. Parmi les maîtres Lei passés dans l’histoire, figure Lei Shaogen, qui dans les années ’30 apprit à lire et à écrire à Guo Moruo, futur poète maoïste et directeur général de la Cité Interdite. Dans les années ’70, Boyuan son fils connut un destin tragique, torturé par les Gardes Rouges, publiquement conspué et poussé au suicide sans avoir jamais daigné abjurer sa foi dans la culture, dénigrée à l’époque comme «bourgeoise» ou «impérialiste».

Mais depuis 20 ans, le ressort qui maintenait les Lei dans leur tour magique commence à se gripper. En s’ouvrant sur le monde, la Chine vacille dans ses valeurs. Un ordre éternel se délite doucement. Dès les années ’50, sous les coups de boutoir de la révolution, le palais Lei aux centaines de pièces et aux 2000m² de courées s’est vu abandonné, partagé entre la popula-ce, ruiné pour retourner lentement à la poussière.

Après avoir couvé tant d’années, un cataclysme pointe. A bout de souffle, la 17ème génération n’a plus envie de reproduire à l’infini la chaîne ADN culturelle du père fondateur. Madame Lei Yingzhou par exemple, trouve que pour ce qu’elle gagne et la renommée qu’elle en retire, faire l’instit’ n’est plus une carrière pour sa fille, sur ses conseils, elle s’est inscrite en fac dans les technologies de l’information. Elle a fait comme Lei Xiaxia, fils de Lei Shenglie, tandis que la fille de Lei Mingcun, elle aussi traître au métier, a choisi la carrière d’ingénieur automobile -elle est en seconde année de son institut spécialisé.

Lei Shenglie cependant se désole: son clan n’a pas pu franchir la barre des cinq siècles au service du tableau noir. Comme frappée d’une antique malédiction, la vocation du clan s’éteint à 494 ans. Sans pouvoir rien y faire, Shenglie craint que le père fondateur ne se retourne dans la tombe, voyant ses descendants prendre la voie à contre-courant (背道而驰 bèi dào ér chí).

Mais qu’est-ce qui lui dit que l’ancêtre ne se réjouit pas, au contraire, de voir ses jeunes se tourner vers un défi nouveau, tout aussi nécessaire : celui de la technologie !

 

 


Rendez-vous : Tianjin : Salon et congrès de l’industrie minière

19-22 octobre : Shanghai, MICONEX, Salon de l’automation

19-22 octobre : Foshan, Salon de l’électroménager

20-22 octobre, Tianjin, China Mining, Salon et Congrès mondial de l’industrie minière

20-23 octobre : Shanghai, Salon INTERTEXTILE

21-23 octobre : Pékin, ILOPE, Salon de l’optoélectronique