Le Vent de la Chine Numéro 29

du 13 au 19 septembre 2009

Editorial : Les progrès sous la crise

Sous l’angle de l’emploi, la Chine face à la crise offre deux regards contradictoires, l’un triomphant, l’autre inquiétant. Le 9/09, la Fondation nationale de recherche au développement (filiale du Ministère du travail) recalcule le nombre des pertes d’emplois dues à la crise, jusqu’àlors évaluées à 16,5 millions. Il le fait en comparant la chute des exports et les emplois liés: il trouve 41 millions de postes disparus, 40% des pertes mondiales. Ce chiffre est révélateur : [1] du prix à payer par la Chine-usine du monde, quand vient la récession, et [2] de la solidité du pays qui jusqu’à présent, a réussi à absorber un tel choc, jetant dans la précarité plus de 100 millions de nouveaux pauvres. Ce qui au passage, permet de mieux comprendre le sourd déploiement des forces de l’ordre et de la censure, sous prétexte de préparatifs de la Fête nationale du 1er Octobre.

Mais d’autre part, le pendule s’inverse. Le ministre Yin Weilin l’annonce, depuis juin, les firmes réembauchent et même si les emplois de migrants restent 5% sous le niveau d’août 2008, les deltas du Yangtzé et des Perles ne parviennent pas à combler leurs besoins en employés, la situation reste «grave», mais s’améliore. Les 20 millions de migrants qui s’étaient réfugiés dans leurs villages, s’en retournent timidement vers les villes. La raison de ce «miracle» est connue: les 820MM² de crédit du 1er semestre, les 410MM² de stimulus de l’Etat, fouettant la demande en logis (+37% de janvier à juillet), en voitures (702.818 en août, contre 472.687 en février). La relance de l’Etat permet à des constructeurs auto locaux comme Geely ou Beijing Auto de lorgner le rachat de Volvo (2MM$) ou Saab, histoire de gagner des dizaines d’années dans la construction et la respectabilité d’une marque mondiale.

Mais cette thérapie financière relativement simple ne convainc pas tout le monde et commence à s’essouffler. La CIRC (China Insurance Regulatory Commission), par son président Li Kemu) avertit le Conseil d’Etat contre la tentation de lancer un autre train de stimulus. L’économiste Fan Gang lui conseille d’«ajuster» le crédit tant qu’il est temps. D’autres voix remarquent que ces invests-«bulle» vont éclater dès que l’Etat tentera de ralentir. Compilé sous la direction du prof. Cai Fang, le Livre Vert 2009 de la CASS (Académie chinoise des Sciences Sociales) reproche au stimulus d’avoir visé la hausse brute du PIB, au détriment de l’emploi : investis surtout dans le secteur public, ces 385MM² de cadeau d’Etat visaient 45 millions d’emplois. Mais un autre modèle économique misant sur les PME et le privé, aurait abouti à 72M d’emplois, 41% de mieux…

L’Etat lui, ne veut pas resserrer le crédit trop vite: au World Economic Forum à Dalian, (sommet de Davos), le 1er ministre Wen Jiabao promet d’en rester au plan du stimulus et de s’en tenir (sic) à une «politique de crédit modérément fluide».

Sur le long terme, la Chine (comme la Russie) tente de faire sa place dans l’aéronautique de demain, présentant son futur 200 places C919 (disponible en 2016), qu’il promet « moins cher », surtout en kérosène (-15%).

Pékin accélère aussi le redéploiement du textile, de la côte (80% de la production) vers le centre et l’ouest, et rappelle son plan de 42 lignes TGV d’ici 2012, sur 13.000km, à 350 ou même 500km/h… Autant de « recettes » pour sortir, sur le long terme, de la fuite en avant des investissements douteux, et éviter l’éclatement d’une bulle, en se réorientant vers une économie durable.

 

 


A la loupe : Le livre chinois nage à travers la crise

Du 4 au 8/09, la XVI. Foire du livre de Pékin a permis de vérifier la santé d’une édition chinoise cinglant à pleine voile à travers la crise, et l’engouement réciproque de la Chine et du monde, en matière de presse. Etaient présents à cette 4ème foire 1500 stands, avec à l’honneur l’Espagne, en souvenir du dominicain Juan Cobo qui avait publié en 1590 « Carta de la China », 1ère traduction occidentale du mandarin.

Le thème de l’année était le livre pour enfants, où la Chine voulait combler à vitesse accélérée un certain retard. Toutes les grandes maisons éditoriales s’étaient présentées pour vendre leurs droits, et à l’inverse, découvrir la perle rare parmi les auteurs chinois.

Sous l’angle commercial administratif, on note un phénomène inédit. La GAPP (General Administration of Press and Publication), tutelle tentaculaire, garde nominalement tous pouvoirs sur ses 579 maisons et veille jalousement au respect de leur statut public (puisque légalement, l’édition privée est interdite). Mais sous l’effet de la crise et d’un encouragement étatique, ces éditions suivent le même processus de concentration que la presse, et aboutissent souvent dans les mêmes maisons, immenses conglomérats de dizaines de journaux, radios, portails internet, éditions… un ou deux empires par provinces qui cultivent toujours moins l’idéologie, toujours plus les ventes, et l’indépendance face à la censure. Pas de timidité non plus vis-à-vis de la technologie : plus de 500.000 titres ont été mis en ligne sur internet en 2008 en version virtuelle, soit 25% de plus qu’en 2007, dont 30 millions vendus pour 44M$ (50%).

Sur le marché intérieur, les aides de l’Etat ont aidé à résister, notamment par ces 640.000 bibliothèques de villages en cours de constitution, avec un budget de 88M$. Au fond, des centaines de milliers de Chinois de la ville comme du village ont une soif de se cultiver. Bien conscients de travailler dans un environnement concurrentiel, ils doivent se cultiver et lire.

Quoique éludant la grande question du piratage des titres occidentaux, le Salon a été l’occasion d’un examen de conscience des éditeurs locaux : pourquoi leurs grands auteurs (Mo Yan, Yu Hua, Jiang Rong…) ne font pas à l’étranger le tabac d’un Haruki Murakami qui vend des millions de copies hors de son Japon natal. Le conseil des éditeurs étrangers aux auteurs chinois, est de s’adapter, de poursuivre l’ouverture des esprits et la quête d’une place mondiale conciliant leur identité et un style accessible. Justement, la Chine est l’invitée d’honneur du Salon de Francfort (14-18/10), occasion d’y montrer ses auteurs. Mais le rendez-vous est précédé d’une fausse note: Pékin a désinvité deux hôtes de ce 1er Salon mondial : l’écrivaine Dai Qing (écologiste) et le philosophe Xu Youyu, ce qui a hérissé l’Allemagne, à cheval sur les questions de démocratie. Comme quoi la vieille administration vit parfois difficilement ce vent qui l’emporte.

 

 


A la loupe : La grippe « A » arrive

Il peut être dans l’ordre des choses que la grippe « porcine » H1N1, après sa naissance au printemps au Mexique, explose en Chine, pays aux plus fortes concentrations humaine et porcine. Chen Zhu, brillant et jeune ministre de la santé, présentait (09/09) un rapport sur les progrès de la pandémie. Au 9/09, le virus avait contaminé 5592 personnes, chiffre susceptible de bondir encore lors des fêtes du 1eroctobre. Contrairement à avant l’été où les cas étaient «importés», aujourd’hui 95% sont endogènes. Les foyers se multiplient (écoles, collectivités) : 128 déjà décomptés. Enfin la proportion de virus H1N1 dans la masse des grippes, est en augmentation constante.

Depuis l’apparition de la nouvelle souche, le ministère multipliait les préparatifs : dès le 31/08, le groupe émergent Sinovac Biotech annonçait un vaccin, validé, sans perdre une semaine, par le ministère. Le vaccin est déclaré efficace, deux semaines après son injection. Chen proclamait l’objectif d’immuniser 5% de la population soit 65 millions avant le 31/12. Les vaccinations débutaient immédiatement, avec pour priorité, avant le 01/10, 200.000 policiers, militaires, volontaires et invités de la fête nationale. Suivraient les adolescents de 15 à 19 ans des écoles et quartiers les plus à risque de Pékin, Shanghai et Canton, puis d’autres groupes vulnérables comme les femmes enceintes, les vieillards etc.

Problème : l’Organisation mondiale de la santé n’est pas entièrement convaincue par le résultat chinois, quoiqu’elle ait distribué les souches originales à 24 groupes pharmaceutiques à travers les cinq continents (comme Sanofi Pasteur, AstraZeneca et GlaxoSmithKline), et fourni les normes de préparation du futur vaccin. L’OMS décline toute responsabilité sur l’homologation et met en garde sur les risques d’un vaccin aussi neuf, associés à sa diffusion à très grande échelle. D’ailleurs, le ministre Chen Zhu lui-même refuse de se prononcer sur la capacité de son pays à fournir d’autres pays en ce vaccin, soit du fait des limites de production face à la demande, soit du fait de l’incertitude sur l’efficacité et l’innocuité du produit de Sinovac.

Dernière nouvelle : la recherche chinoise, qui avait déjà découvert dans sa plante artémisine le principe actif d’un remède contre la malaria, annonce (9/09) qu’une autre espèce locale ferula assa foetida, dite « crotte du diable », émet des substances actives contre le H1N1 : découverte à suivre, susceptible de renforcer le rôle futur de la médecine traditionnelle chinoise dans les systèmes de santé mondiaux d’avenir !

NB : Rappelons que le virus H1N1 est relativement inoffensif, et pas plus mortel que les autres formes de grippe : terreur, angoisse ne sont pas de mise.

 

 


Argent : Les mauvais paris des avionneurs

Les mauvais paris des avionneurs

L’an dernier, Air China, China Eastern et autre China Southern avaient misé lourd à Singapour sur une baisse du pétrole pour leur kérosène. Le baril ayant au contraire monté, elles avaient perdu des sommes colossales (1,1MM$ pour Air China). L’Etat a réagi en tentant d’interdire aux banques de servir d’intermédiaires aux grandes entreprises d’Etat dans ce type d’affaires. A présent, la SASAC, (State-Owned Assets Supervision and Administration Commission, tutelle des Grandes entreprises d’Etat) va un pas plus loin en annonçant qu’elle épluche les contrats de l’an passé, pour voir si elle pourrait aider ces compagnies aériennes, et maritimes) à « minimiser leurs pertes». Tollé général dans le monde bancaire, pour qui un contrat est un contrat. Ce que Pékin aurait en tête serait de renégocier ces affaires, plutôt que de les casser simplement.

NB : cette affaire ressemble à la faillite de la GITIC (Guangdong Int’l Trust and Investment Corporation), en 1998, laissant 3MM$ de dettes envers la finance internationale. Pékin avait fait le nettoyage, ne permettant aux étrangers que le recouvrement d’un tiers des créances. Signal de l’Etat à tous ces partenaires, qu’en cas de naufrage, même parlant de firmes d’Etat, il ne fallait pas compter sur lui pour renflouer.

 

 


Pol : Taiwan : Descente aux enfers de l’ex Président Chen Shui-bian

Descente en enfer de Chen Shui-bian

Pour qui se souvient de l’élection triomphale de Chen Shui-bian en 2000 à la tête de l’État, le verdict du 11/09/2009, à Taipei, est choquant : la prison à vie.

Certes, un an de procès a permis de prouver l’accusation de corruption pour 18M$, tout comme son népotisme et ses mensonges, le révélant comme personnage pas à la hauteur de son rôle.

Mais la cause ultime de sa chute est l’échec de sa croisade séparatiste, qu’avait partagé des années la majorité insulaire. Un Taiwan indépendant n’était viable, ni acceptable par Pékin. Le Kuo Min Tang est retourné aux affaires en 2008 pour tirer les conclusions de cet état de fait. Le DPP (Parti de Chen Shui-bian), grand perdant, reproche à Ma Ying-jeou le nouveau Président, son acharnement sur son prédécesseur : pour fournir des gages à la Chine.

Ce verdict ne fera rien pour réconcilier les Taiwanais. Seul point positif : la classe politique locale connaîtra dorénavant le prix de la corruption au sommet, et les mains propres seront un «must ». Quant à Chen, bien sûr, il va en appel.

 

 


Temps fort : Crise d’Urumqi—le dessous des cartes

La panique à Urumqi face aux attaques de seringues s’est poursuivie. La liste des 500 « victimes » de la semaine précédente, s’est rallongée de 70 cas lundi 07/09, malgré les menaces de peine de mort des autorités.

Mais on voit bien l’incertitude de ces dernières. Examinant les plaignants, les médecins n’ont trouvé que 106 cas de blessures suspectes, dont certaines imputées à des piqûres d’insectes. Message très parlant, la police locale menace de sanctions graves les saboteurs, mais aussi les affabulateurs. Certes, Pékin maintient (9/09) sa thèse d’une «attaque violente et terroriste» et fait publier l’image d’un jeune «piqueur» pris sur le fait. Mais sur les 21 suspects, seuls six ont été incarcérés et quatre inculpés. D’autres étaient des «junkies» en manque -comme en ont déjà vu Shanghai et Shenzhen les années précédentes. Dans l’affaire d’Urumqi, des observateurs croient voir, déclanchée par les agissements d’une poignée de toxicomanes, une hystérie collective.

D’autres circonstances «favorables» ont pu jouer, telle l’extrême censure pesant depuis des mois sur toute communication—internet, GSM (textos) et même téléphone interurbain, privant les populations locales de soupape pour éventer leurs frustrations, même après la sanglante émeute du 5 juillet, où 197 citadins surtout Hans avaient trouvé la mort. A pu jouer aussi l’impopularité, partagée par Hans et Ouighours, du secrétaire provincial Wang Lequan, critiqué pour sa sévérité et une sincérité rare. Un motif de ces manifestations de masse, était moins la peur des seringues que la demande de limogeage du leader. Selon le politologue Leigh Moses, seuls deux circonstances en Chine permettent le départ anticipé d’un haut cadre: corruption, et décès. Wang, au demeurant, était à l’école du Parti, de la même promotion que Hu Jintao, ce qui crée des liens… Comme par compromis, Pékin sacrifiait quand même deux têtes, celles de Li Zhi, secrétaire municipal, et du n°2 de la police.

Suite à ces événements déstabilisants, l’Etat vient de prendre une série de mesures :

-remplaçant les Comités de Quartiers (envers lesquels il semble désormais porter une confiance limitée), il mande 7000 «harmonisateurs» pour faire du porte à porte en ville, «expliquer et résoudre les conflits». 1500 de ces conciliateurs avaient déjà été dépêchés à Urumqi après le 5/07.

– soudainement constatés vétustes, le souk Akida (500 échoppes), le théâtre Tuanjie, et la résidence familiale de Rebyia Kaader (trois propriétés de cette millionnaire dissidente en exil) vont être incessamment démolis. Mme Kaader étant accusée par Pékin d’être l’âme de la tuerie du 5/07.

– dans le but de prévenir la fabrication de bombes, la vente de produits chimiques « dangereux » est soumise à enregistrement administratif.

NB : dernièrement, d’autres villes sont touchées: Hotan, Altai, Kashgar. Là aussi, on constate un petit nombre d’arrestations et des blessures imaginaires. Comme si la psychose se répandait, faute d’une réponse appropriée. Et/ou comme si des extrémistes intégristes commençaient à prendre la seringue pour leur cheval de bataille

 

 


Petit Peuple : Qianshe—la jambe dans le formol

Evoquant les malheurs d’un alcoolique, notre aventure de la semaine semble justifier le commandement bouddhiste enjoignant le fidèle de résister aux plaisirs, parce que ces derniers s’avèrent toujours, en fin de compte, source de souffrance, évitables moyennant un brin de sagesse…

C’était un jour d’été 1989 (le 7 août, précisément), à midi, pic de la chaleur. Pour combattre la canicule, Song Weiguo, de Qianshe (Jiangsu) avait bien arrosé son déjeuner. Quelques heures à l’hôpital, les médecins évalueraient à 250 grammes le volume d’alcool dans son sang, à vue de nez quelques litres de bières assaisonnés de verres de Baijiu (gnole de sorgho). Notre paysan repu, avait enfourché sa moto pour pétarader, insouciant, vers Guogao, vaquer à ses affaires. Or voilà qu’à l’entrée de ce chef-lieu de canton, son destin capota contre un tracteur qui venait de décider de faire demi-tour sans prévenir -cela arrive, en Chine. Les réflexes amoindris, l’ivrogne fut incapable d’éviter l’accident. Des dizaines d’heures après, il se réveilla grièvement blessé, surtout à la jambe aux os broyés en pulpe, fracture ouverte et une vilaine surface de derme manquante, râpée par l’asphalte. A l’hôpital Subei de Yangzhou où il avait été admis pour sa 2de intervention, on lui donna « 5 h. à vivre », à moins qu’il n’accepte l’amputation.

Et c’est ainsi qu’un mois plus tard, il sortait cul de jatte, avec fauteuil roulant, béquilles et portée par sa mère en pleurs, dans un sac isotherme… la jambe congelée. Suite à ses suppliques, fermant les yeux sur leur règlement hospitalier qui était formel, les carabins avaient accepté de lui restituer ses restes au lieu de les passer à l’incinérateur. Weiguo avait invoqué sa résolution, faite sur la table d’opération, de vivre le reste de sa vie à réparer sa faute et à avertir les autres saoulards des risques qu’ils prenaient en s’adonnant à leur passion néfaste…

Song Weiguo tint parole, d’une manière si extrême qu’il a aujourd’hui, pour le 20ème anniversaire de l’accident, les honneurs de la presse nationale. Ce 7 août comme tous les autres depuis, le paysan a convoqué dans sa cour ses amis, voisins, et l’équivalent de la Croix bleue locale. Il les a régalé d’un petit banquet (raviolis, poulet aux piments et arachides, salade de tomate au sucre), arrosé de Coca tiède, sodas et thé. Au moment fatal, il a levé le voile cachant le long bocal, et leur a tenu son homélie, toujours la même,sur les méfaits des boissons intoxicantes sans lesquelles il eût aisément contourné ce maudit tracteur: «chers amis buveurs », fait-il avec trémolos dans la voix, « c’est l’heure de jeter aux orties cette habitude mortelle, et de prendre au sérieux le code de la route, évitez mon erreur à moi »…

L’effet est tonique. Quand les invités tentent de penser à autre chose, leur regard est capté par l’affreuse bouteille et son contenu d’esquilles et de lambeaux de chairs décolorées et nécrosées, nageant entre eau et formol… Pour échapper à la scène d’enfer, tous promettent n’importe quoi – et s’y tiennent.

Par cette nouvelle mission salvatrice, Song au moins, a retrouvé un sens à sa vie, et ce qu’il a perdu en membre, il l’a regagné, et au-delà, en dignité. Ce faisant, il a fait une pichenette à la camarde, moyennant un brin d’imagination créatrice : « 苦海无涯,回头是岸  hǎi wú yá, huí tóu shì àn » : au coeur de la mer déchaînée, la sûreté du rivage quoique invisible, n’est jamais loin – juste là, en tournant la tête…

NB1: Song peut avoir une autre raison secrète pour conserver sa jambe : dans sa culture, pour poursuivre son existence dans l’autre monde, il faut se faire enterrer avec son corps aussi complet que le jour de sa naissance.

NB2: quant à la censure, qui inspire évidemment ce genre de papier édifiant, elle milite au changement des esprits : en 2005, la Chine avait 200.000 morts sur ses routes, selon l’OMS -elle n’en avouait que la moitié, et toujours moins depuis. Mais avec un parc automobile en progression de 20%/an, et des chauffeurs à 70% novices, ses chiffres sont invraisemblables. Le pouvoir, qui sait ce qu’il cache, vit un véritable drame. Il est urgent de changer les mentalités !

 

 


Rendez-vous : A Pékin, le Salon de l’optique

14-15 sept. : Wuhan ICC-China, Salon sur les composants électroniques et systèmes embarqués

15-17 sept. : Shanghai, Salon du test automobile

16-18 sept. : Pékin, CIOF, Salon int’l de l’optique

17-19 sept. : Shanghai, PSC, Salon sur les fluides et systèmes de gestion de l’air et des gaz