Le Vent de la Chine Numéro 27

du 30 août au 5 septembre 2009

Editorial : Une rentrée verte et sur les chapeaux de roues

Adoptée le 27/08 par l’Assemblée nationale populaire, la résolution sur le réchauffement climatique est un coup diplomatique. A 100 jours des grandes palabres du COP15 à Copenhague afin de convenir entre 192 pays un plan de réduction des émissions de gaz à effets de serre à travers les cinq continents, la Chine (comme l’Inde) continue à rejeter tout engagement contraignant de baisse de ses émissions de CO2 (quoiqu’elle en soit le 1er émetteur mondial). Une telle attitude, à Copenhague, passerait mal, à moins de l’agrémenter de ce texte par lequel l’Etat promet au monde d’accélérer sa mutation vers une société à bas carbone. Il affirme que le COP15 aboutira à un accord en décembre et qu’il l’appliquera sans retard. La résolution annonce un éventail de lois à créer ou réviser, telle celle des énergies nouvelles qui imposera aux distributeurs l’achat de volumes à prix garanti, afin d’encourager des industriels tel Suntech ou Renesola à implanter dans le pays des fermes solaires de dimensions mondiales. Telles lois aideront aussi à prévenir le sabotage de l’action centrale environnementale par les caciques locaux, et accélérera l’imposition d’efforts impopulaires.

De même, cette résolution remet en vogue des concepts malmenés en Chine depuis 18 mois tels « économie verte », « invest vert » et « croissance verte ». Introduit durant un an, le plan de PIB vert avait été étouffé par les provinces, fragilisant Pan Yue, vice ministre de la SEPA.

On lit aussi dans ce texte l’inquiétude du régime de voir USA ou Europe lui imposer des rétorsions commerciales, s’il s’enferrait dans cette ligne de refus de tout objectif contraignant: toute sanction économique, avertit Pékin, sera considérée un acte protectionniste déguisé.

Sur le fond, à 100 jours du COP15, le mandat de négociation chinois reste un secret. L’équipe du Vent de la Chine a rédigé une étude détaillée sur le sujet, « China on the way to the COP15 », qu’elle tient à votre disposition, cf notre site internet www.leventdelachine.com.

Autre initiative : le pouvoir vient d’imposer dès octobre à tout projet ou chantier une évaluation environnementale. Là encore, c’est une remise à l’honneur d’une disposition déjà adoptée des années en arrière, mais restée lettre morte sous les attaques des lobbies et provinces.

Par ailleurs, Xie Zhenhua, ministre de l’environnement recevait la semaine passée son homologue indien Jairam Ramesh, pour tenter de dégager des points de convergence et faire bloc à Copenhague. La Chine recherche aussi une plate-forme commune avec les Etats-Unis de B. Obama, d’ici sa visite de novembre (cf p2).

Enfin, apparaît mi-août cet intrigant rapport conjoint du Conseil d’Etat et de la NDRC (National Development and Reform Commission)ses deux plus puissants organismes: estimant que la croissance des émissions chinoises de CO² culminerait en 2030 pour redescendre 20 ans plus tard au niveau de l’an 2005, cette lourde étude (900 pages) adjure l’Etat de se doter d’ «objectifs quantifiés» : c’était la première fois que ce mot tabou était proféré par une instance publique. Indice à tout le moins, que le glacis de l’union pour l’égoïsme national commence à s’effriter, face aux coups de boutoir de l’étranger et du coût social qu’impose déjà le réchauffement global à la société chinoise. A dix semaines du COP 15 de Copenhague, la nouvelle ne pouvait tomber mieux.

 

 

 


A la loupe : ‘Guo jin min tui’: l’Etat avance, le privé recule

Avec une croissance de 7,9% atteinte au second trimestre, l’économie chinoise semble en train de sortir de la crise -même si des incertitudes demeurent: dans les surcapacités générées par ces investissements trop rapides, et l’absence de profit (baisse de profit des grandes entreprises d’Etat de 22,8% de janvier à juillet). Le 1er ministre Wen Jiabao lance une nouvelle action nationale de frein à la production d’acier et ciment, voire de charbon, verre et électricité.

Un phénomène anachronique, qu’on aurait juré impossible il y a un an, a eu lieu : un mouvement vif de reprise en main de l’économie par l’Etat. Il est improbable que cette inversion de 25 ans de croissance, ait été planifiée sur des considérations idéologiques de « recollectivisation opportuniste ». Plus sûrement, les 400MM² déversés sur la Chine en très peu de temps, ont été distribués par les villes et les provinces à leurs ouailles publiques, ignorant au passage le secteur privé. Même si, comme on a vu, cette croissance artificielle ne génère ni profits, ni même le nombre planifié d’emplois, l’Etat annonce qu’il n’atteindra que la moitié de son plan cette année et 12 millions de jobs.

En tout cas, les promesses multipliées depuis janvier, de plus de crédits aux PME et au privé, tardent à se réaliser, mettant ce secteur, seule vraie pompe à emplois du pays, face à une concurrence insupportable du secteur public—inefficace, mais financé.

Il se passe bien des choses dans le secteur de l’acier, en forte instabilité suite à l’échec du plan de l’Etat pour le restructurer, avec pour résultat, une production anarchique, 600Mt attendues cette année (45% du monde), dont au moins 150Mt d’excédent, provoquant fin août une chute du prix courant de 12%.

Endettées et mal équipées, les mauvaises aciéries d’Etat, sont cédées au privé, pas toujours avec succès. Fin juillet, les 30.000 métallos de Tonghua (Jilin) ont lynché le manager envoyé par Jianlong, son repreneur pékinois. Puis le 18 août, les 3000 fondeurs de Linzhou (Henan) séquestrent quatre jours le négociateur public, refusant leur cession à la sidérurgie privée Fengbao. Dans les deux cas, l’Etat a vite cassé la vente.

La pression de l’Etat sur le privé est la plus évidente, dans la reprise de l’aciérie privée Rizhao, bénéficiaire, par la publique Shandong Steel, déficitaire. La province semble avoir forcé Rizhao à la vente, peut-être alléguant d’une licence pas en ordre, depuis sa fondation en 2005. Evaluée à 3MM², Rizhao est empoché à 0,8MM². En désespoir de cause, son fondateur Du Shuanghua a cédé à bas prix 30% des par sets à Kai Yuan, groupe Hongkongais proche de Hu Jintao. Mais en dépit de cette manoeuvre dilatoire, la vente à Shandong devrait être effective dès cette semaine. NB : Rizhao était pourtant une des firmes privées les plus à même de résister à cette OPA hostile, car Du Shuanghua, son PDG, était la seconde fortune du pays. Mais en de telles affaires, ne joue pas que l’argent…

 

 

 


A la loupe : USA et Chine – l’avant et après crise

Dans les relations sino-américaine, il y aura eu un avant et un après la crise, qui a guéri la Chine de tout complexe, tout en dégraissant la monnaie et les salaires yankee. Résultat: les rapports bilatéraux, dans tous milieux, prennent des formes inédites.

Farouk Systems, le roi du sèche-cheveux américain, liquide son partenariat à Shenzhen pour ouvrir son usine à Houston -1200 jobs dès décembre. De ce retour au foyer, il attend une meilleure image, une meilleure qualité et un meilleur contrôle des contrefaçons. Le magnat américain a ses raisons: désormais, à 2,5$ près, les coûts de production en Amérique et en Chine, sont comparables, et Farouk est las de dépenser chaque mois un demi millions de US$ en lutte contre le piratage, surtout de Chine.

Yahoo-China qui détenait, en 2005, 21% du marché chinois de la recherche en ligne, n’en a aujourd’hui plus que 4%, depuis sa cession par Yahoo au groupe Alibaba. Carol Barz, présidente de Yahoo-US, trahit sa mauvaise humeur, suggérant que Yahoo China a été délibérément délaissé. Yahoo aurait pourtant tort de se plaindre: en valeur, sa part dans Alibaba a triplé depuis 2005, à 3MM$…

Les relations d’Etat elles aussi, se font plus spontanées. Washington annonce publiquement le lancement d’ici décembre de son propre logiciel gratuit, dit FOE, destiné à aider les internautes chinois à s’affranchir de leur censure. C’est comme une réponse à Green Dam, ce logiciel-censeur que Pékin avait tenté en juin d’imposer dans tout ordinateur (suite à un tollé mondial, il avait du discrètement abandonner le projet, cet été).

Entre militaires aussi, le ton monte parfois: un vieux litige oppose les deux armées, sur la question des écoutes navales et aéronavales US depuis les eaux internationales. Les militaires chinois exigent que les Américains se retirent—lesquels refusent…

Risque de conflit commercial : au 17/09, B. Obama devra décider s’il taxe jusqu’à 55% les pneus chinois, mettant à risque un marché de 2,2MM$ et 100.000 emplois. La Chine proteste, mais n’y croit pas vraiment: Obama ne semble pas disposé à torpiller sa relation avec la Chine, pour les beaux yeux des producteurs low cost de son pays.

Seule la justice chinoise donne un message conciliant en frappant à Suzhou (22/08), après des décennies de laisser-faire, 4 pirates de Microsoft : 1,6M$ d’amende, 2 à 3,5 ans de prison. C’est dans l’histoire chinoise, le plus lourd verdict à des contrefacteurs.

NB : De tous ces sujets, Obama aura loisir d’échanger à Pékin en novembre, lors de sa visite. Mais la priorité de ses entretiens devrait toutefois revenir aux échanges climatiques, dont l’issue pourrait bouleverser le COP15 à Copenhague, 30 jours plus tard.

 

 


Argent : Grandes manoeuvres de santé

Grandes manoeuvres de santé

Face aux risques permanents de santé liés à la pollution ou aux mauvaises pratiques industrielles (cf photo), le ministère accélère sa refonte du système de soins. De l’aspirine aux antibiotiques, il a choisi 300 médicaments que tout hôpital doit fournir à prix garanti, permettant de traiter 60 à 80% des maladies courantes. Il espère ainsi éliminer la pratique de surfacturation et prescription abusive.

Alerte générale permanente en Chine contre la grippe H1N1, dont la pandémie annoncée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est attendue avant décembre 2009. Les passagers des avions suspects sont inspectés à bord avant de pouvoir débarquer. Les écoles désinfectent les classes et prennent les températures chaque jour. 5 millions de doses de vaccins sont prêtes à s’envoler vers les foyers endémiques (priorité aux élèves, aux vieillards). La Chine est montrée en exemple par l’OMS, qui la sollicite pour fournir ses vaccins aux pays en voie de développement : la Chine entre au club mondial de la santé !

 

 


Pol : Taiwan – la tension déjouée

Taiwan – la tension déjouée

A Taiwan, le typhon Morakot, par ses ravages catastrophiques a plongé le Président Ma Ying-jeou dans sa première sérieuse crise, et permis à l’opposition DPP (Parti Démocratique du Progrès) et à Pékin un intéressant duel -un bel échange à fleurets mouchetés. Ce Parti du progrès a en effet invité le Dalai Lama à venir prier pour les 700 morts et leurs familles. Très critiqué pour la lenteur des secours, Ma Ying-jeou n’a pas pu refuser. En face, Pékin ne pouvait que dénoncer vertement cette entorse à sa règle d’interdiction au monde entier de rencontre avec le prélat. Au risque de compromettre toute la lame fond de normalisation engagée depuis 16 mois, et de voir son frêle capital de confiance dans Taiwan, remis en cause. Pékin a vu le piège, et a su l’éviter. Il a condamné fermement, mais discrètement… non pas le Président Ma, mais le DPP, prouvant ainsi sa capacité d’apprendre à manier la subtilité, plutôt que la force lourde.

Les temps ne sont plus, où l’Armée populaire de libération jouait à inquiéter l’île, en l’encerclant par des exercices aéronavals menaçants au large de ses côtes !

 

 


Temps fort : Déjà dans le tunnel, la guerre de succession de Hu Jintao

Pour le 82ème anniversaire de l’armée populaire de libération APL (1/08), 33 généraux ont été réaffectés, tel Hou Shusen, 51 ans, patron de la région de Shenyang qui devient n°2 de l’Etat major général. L’idée est de rajeunir le haut commandement (moyenne d’âge à la Commission militaire chinoise CMC, 66 ans) tout en ralliant au Président Hu Jintao des jeunes officiers doués et sans soutien politique.

Après 26 ans d’existence, la Police Armée Populaire bouge, après le vote (27/08) d’une loi à son sujet. Elle se voit préciser son mandat – la répression des émeutes, des crimes violents et massifs, et des attaques terroristes. Mais l’impact le plus fort de la loi, est de retirer aux apparatchiks locaux le pouvoir d’engager la Police armée populaire, la police armée populaire. Il s’agit d’enrayer l’abus de cette force par des roitelets provinciaux à des fins personnelles—le retour des « seigneurs de la guerre »!

Raid sur la mafia : à Chongqing, 1500 gangsters, ou cadres à leur solde, ont été arrêtés cet été. Parmi eux se trouvaient Wen Jiang, patron de la justice, trois milliardaires, six commissaires et 30 à 40 policiers. Mais He Bing, criminologue doute que la rafle ait vidé l’abcès. La source du mal vient du dogme de l’Etat contre la liberté d’association. Vu le besoin incompressible des citoyens en structures d’entraide, faute d’avoir droit à des sociétés légales, ils les créent dans l’ombre !

A Canton aussi (comme sans doute, un peu partout en Chine), se poursuit la traque des grands corrompus. Sont tombés en juillet Chen Shaoji chef de la justice (dit oncle Ji), et Wang Huayuan, son adjoint anti-corruption. L’affaire est liée au cas de Huang Guangyu, ex-PDG de Gome le groupe d’électroménager, arrêté en 2008 sur un chef d’accusation obscur. Le grand nettoyage cantonais aurait été permis par Hu Jintao en personne, pour aider Wang Yang, le secrétaire du Parti et son allié local, à reprendre pied. Car le véritable homme fort de Canton n’était pas lui, mais «Oncle Ji», le mafieux.

Enfin, on connaît l’objectif du 4ème Plenum du XVIII. Comité central de début octobre. Il cherchera à «renforcer la construction du Parti dans les circonstances nouvelles». .

Le Comité central pourrait aussi promouvoir Xi Jinping, le futur n°1 en 2012, comme vice-secrétaire national. Xi se trouve être à la tête du groupe des «petits princes» (fils des leaders historiques). Cette faction fait face à celle des «jeunesses communistes», favorable à Hu Jintao. La promotion de Xi traduirait une tentative par Hu Jintao de consolider le Parti après son départ, en bétonnant le glacis instable entre ces deux cliques.

Ces manoeuvres de très haut vol semblent toutefois en porte à faux avec la demande toujours plus forte de la base, d’une « démocratie interne ». Et notamment, le droit d’élire certains des plus hauts cadres au suffrage direct, dès le XVIII. Congrès de 2012. La base réclame «l’accélération de la transition d’un parti révolutionnaire vers un Parti au pouvoir» : ce qui veut dire une séparation nette du Parti et de l’Etat. La différence d’attentes saute aux yeux : démocratie et promotion de l’Etat pour les militants, mais au sommet, la guerre de succession est déjà là!


Petit Peuple : Luoyang – Wu Zhongshan, entre cul et tête

En Chine comme ailleurs, les inventions sont souvent filles de la nécessité. Prenez Wu Zhongyuan, de Sishang (près de Luoyang, Henan). Malgré ses évidents dons pour les études, il avait dû les quitter à 14 ans, faute de pouvoir payer l’entrée au lycée. Les années suivantes n’avaient guère été plus tendres : exilé en ville, il avait survécu d’expédients sans trouver de gagne-pain durable, avant de rentrer sans le sou au bercail en 2008 – il avait 18 ans.

Rongeant son frein, Wu cherchait à faire ses preuves. Du temps à l’école, un souvenir le hantait, celui des huit km qu’il arpentait matin et soir, qu’il pleuve ou qu’il vente. Durant ces navettes, il avait souvent rêvassé à une merveilleuse paire de botte de sept lieues qui d’une pichenette, lui ferait sauter les monts et vallées. Il voulait matérialiser cette merveille, concevoir le plan, usiner les pièces. Il faut dire que Wu était très doué en physique.

Aussi dès juin dernier, n’ayant rien à perdre, Wu brûla ses vaisseaux. Il squatta un cabanon, emprunta 20.000 ¥ à un voisin et à ses parents (qui vendirent deux cochons et un buffle), acheta une moto, des planches et autres matériaux. Aux voisins, il expliqua qu’il se mettait à la construction d’un hélicoptère. Ces derniers, d’abord, se firent des gorges chaudes de sa prétention de «réinventer le ventilateur ». Quant à sa mère, avec son franc parler, elle l’avertit de troquer ses chimères pour un projet plus utile et rentable : « c’est le c.. qui dirige la tête » (站稳立场, 屁股决定脑袋 zhan wen li chang, pigu jueding naodai) : le village avait besoin immédiat d’un motoculteur utilisable sur des prairies en pentes à 20°…

Sans se laisser impressionner cependant, Wu travailla dur, de l’aube à la nuit, de la râpe au fer à souder, ne lâchant les outils que pour le compas et la calculette, le Bic graisseux sur un bout de papier. Il avança si vite qu’en deux mois, il invitait la cantonade à admirer son chef d’oeuvre pour le vol inaugural. Au 1er août, devant des centaines de curieux, il dévoila son engin, qui avait fière allure avec son élytre de tubulures et ses pales de bois sculpté, ses rotors de sustentation et direction, son siège et ses commandes -5 vitesses, un palonnier, un manche à balai. A en croire Zhongyuan, la machine de 100 kg, 3m de long et 2.5m de haut (7m d’envergure) pouvait porter à 700m 300kg de charge. Déjà le concept faisait des adeptes sur internet, inspirait les commentaires mi jaloux, mi railleurs sur le toupet du candidat inventeur : c’était « trop shanzhai (nul) » !

Hélas, les officiels ont gâté la fête. Soucieux de prévenir un accident qui ruinerait sa carrière, le maire a interdit le décollage, soutenu en cela par un expert de la capitale et une volée de bons arguments: la machine n’avait déjà volé que 5 secondes, et seulement à 10cm. Le rotor de sustentation ne tenait que par une poignée d’écrous. Quant aux pales fragiles (de bois), elles n’avaient pas de flaps pour le décollage ni l’atterrissage. En un mot, c’était un cercueil volant. Frappé d’interdiction de vol, l’apprenti Icare, sous un chêne, n’eut plus qu’à annoncer au public déçu l’annulation de l’événement.

Peu lui importait, au demeurant : il avait déjà sa revanche. Obéissant à sa mère, parallèlement à son projet fou, il s’était aussi plongé dans le raisonnable, celui du petit tracteur. En cet autre défi, il avait fait mieux que se défendre, mettant sur pied une machine au tiers du prix (à 1000¥), capable de labourer les pentes les plus âpres. Aussi parmi la foule se pressaient des visiteurs peu soucieux de partir, agents de groupes de mécanique agricole qui l’assiégeaient pour racheter son brevet.

Avec cette notoriété inespérée, le jeune Wu planait sur un nuage : elles étaient finies, les années de misère, et il avait assez de gloire pour clouer le bec aux les rieurs à jamais !