Le Vent de la Chine Numéro 22

du 21 au 27 juin 2009

Editorial : Slalom géant diplomatique

Deux sommets entre pays émergents viennent de se tenir en parallèle (15/06) à Yekaterinburg en Russie, sans présence occidentale. Rendez-vous de type « non-aligné » que Mao Zedong n’eût pas désavoué !

Le premier réunit la SCO, (Shanghai Cooperation Organization) dite club de Shanghai, création sino-russe de 2001, destinée à encadrer les petits voisins d’Asie Centrale: Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, et Tadjikistan. Cette 9ème édition fut sans faste, révélant une baisse d’attractivité, dès lors que les USA se désengagent de la zone, et que la menace islamique s’avère toujours moins vive, dans cette Asie russifiée, aux traditions de tolérance. La seule chose qui éclate en Asie Centrale, est la rivalité sino-russe, à propos du pétrole local que Moscou ne peut plus empêcher de couler vers l’Europe ou l’Asie, accélérant l’émancipation de ses ex-vassaux… Cette rivalité s’exprime dans les 10MM$ d’aide octroyée par Hu Jintao aux quatre républiques cette semaine.

Plus en vogue, fut le sommet des Présidents des BRIC, acronyme forgé dès 2001 par Goldman Sachs : du Brésil (Lula), de la Russie (Medvedev), d’Inde (Singh) et de la Chine (Hu), quadrille de pays à croissance accélérée, pesant en 2007 15% du produit brut du monde, et 42% de ses devises (2800MM$). Les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) aiment parler d’une voix, suggérant alliance et communauté de destin. Mais ce qu’ils montrèrent le plus à Yekaterinburg, fut leurs divergences. Moscou espérait réduire le rôle du dollar et faire progresser l’idée d’une devise neutre, multinationale : le sommet n’accoucha de rien sur le sujet, faute du soutien d’une Chine inquiète de voir s’effriter ses 763,5MM$ en bons du Trésor… Les BRIC se contentèrent de confirmer leur renforcement de la trésorerie du FMI : 50MM$ pour la Chine, 20MM pour Russie et Brésil…

Si Moscou avait des soucis avec Pékin, Pékin en avait avec Delhi, dont les militaires tiennent des propos aigres sur l’allié chinois. Regrettant le quadruplement en 2008 (de 60 à 270), des «intrusions» de l’APL dans les zones frontalières contestées, l’Inde re-déploie sur les 3500km de sa façade nord deux divisions (jusqu’à 50.000 hommes) et un arsenal aérien moderne, 3 Awacs, 28 chasseurs bombardiers Su-30MKI. En même temps, son état major n’hésite pas à envisager des conflits futurs avec la Chine. Tardivement, Delhi l’a «réprimandé », tandis que Hu exprimait son inquiétude à Singh, en tête à tête.

A des milliers de km plus au sud, Hanoi (et d’ailleurs aussi Taiwan) s’inquiète du quadruplement des missions de garde-côtes chinois au coeur de la mer de Chine, affichant leur souveraineté bien au-delà de leur ZEE (Zone Economique exclusive (maritime) de 200 milles marins. De ce fait, des centaines de chalutiers vietnamiens n’osent plus sortir. Raisonnable sous l’angle de la conservation des stocks, la campagne de la Chine passe malgré tout mal auprès des voisins, car elle la déploie dans des zones litigieuses, en attente de partage.

De ces tensions, quelle conclusion tirer? Peut-être l’image d’une puissance qui teste son influence dans toutes les directions et cherche sa synthèse, en pleine mutation. Elle doit composer entre ses instincts patriotes et ses responsabilités internationales, ses intérêts financiers et ses réflexes autoritaires. Pour apprendre, la Chine a peu de temps : elle « fait avec ce qu’elle a », et sonde les limites de ses pouvoirs tous neufs : c’est l’histoire en marche, cette fois, en sa faveur, faisant grincer des dents.

 

 


A la loupe : La mutation de la rue…virtuelle

Deux affaires de la semaine nous offrent un regard sur la mutation des rapports entre pouvoir et rue. 20 ans d’enrichissement culturel et matériel ont vu naître 300M d’internautes, qui se rassemblent pour la défense de leurs intérêts, leurs vues, et leurs droits.

 

[1] Sous prétexte de mettre sa jeunesse à l’abri des tentations des trop nombreux sites pornographiques, le MIIT, (Ministère des Industries et des technologies de l’Information) tutelle de l’internet a commandé aux firmes Jinhui et Dazheng le logiciel Lüba, « barrage vert ». Payé 6MUS$, Lüba est supposé permettre à l’Etat de maintenir dans chaque famille connectée, un index des sites indésirables : Toute machine neuve doit le contenir installé par défaut, au 01/07/2009.

Mais les problèmes arrivent. Solid Oak (US) affirme que les codes-programmes sont les siens, et enjoint tous constructeurs de s’abstenir d’installer sa propriété piratée. Apparaissent aussi des fautes sécuritaires, face aux hackers : du coup, les industriels voient leur adhésion tiédir. Or, les auteurs ne parviennent pas à sortir un « patch » sans défaut. Puis la presse, la toile se mêlent au débat. 1SSW365.org, le site anti-Lüba reçoit des dizaines de milliers d’avis de groupes sociaux qui se sentent visés (homosexuels, chercheurs, intellectuels). Des profs de fac tels Chen Lidan (Renda) objectent à une protection des jeunes qui pénalise deux fois plus d’adultes que d’ados. Xie Xinzhou (Beida) affirme le droit des gens à échanger leurs idées sans interférence. Shen Kui (Beida) s’inquiète de la rationalité d’un monopole accordé à une ou deux firmes pistonnées, au lieu d’offrir à la société une palette de logiciels «recommandés» et en concurrence. Du coup, ce système qui se voulait un service, fait l’unanimité contre lui dès le 1er jour, et sur cette décision contestée, le bras de fer se poursuit.

 

[2] Serveuse d’une maison de bain à Badong (Hubei), Deng Yuchao, était depuis mai en semi-détention pour avoir poignardé un cadre qui exigeait d’elle des «services spéciaux». 4M de voix se sont trouvées sur internet pour la soutenir : le tribunal l’a libérée (17/6), quoique pour la forme déclarée coupable d’«autodéfense excessive», faute atténuée par une «instabilité mentale». Même ainsi, le tournant est essentiel. Suite à une mobilisation, la sanction -normalement systématique- pour avoir tué un cadre, n’a pas eu lieu. La mobilisation s’est faite sur deux causes très sensibles : la lutte contre l’abus de pouvoir, et la défense de la virginité des jeunes filles.

Sur ce terrain instable, l’Etat (plutôt que le juge local) a préféré faire marche arrière. Plusieurs questions demeurent : faut-il y voir un « ajustement technique au nom de la survie du Parti et de la société harmonieuse »? Ou bien un changement fondamental de perception ? Ce genre de changement est-il réversible? En tout état de cause, dans les deux cas évoqués, la pression de la rue eût été impensable 10 ans en arrière: elle a émergé, en devenant virtuelle!

 

 


Joint-venture : IBM, phoenix chinois

En 2003 IBM vendait au chinois Lenovo sa branche ordinateurs: le monde n’y voyait alors qu’une manoeuvre désespérée pour échapper à la faillite. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’apparaît l’aspect visionnaire de ce choix, d’avoir quitté un métier à forte concurrence et faible profit pour… le contraire. Depuis, IBM fait dans le service virtuel, les solutions pour firmes et collectivités.

 Aux universités chinoises, elle offre des plans de formation, pour adapter ses diplômes à la demande en emplois porteurs. ‚ Pour la SEPA (State Environmental Protection Administration), elle relève l’empreinte carbone de firmes volontaires, les émissions de CO² dans chaque produit, ce qui servira à l’avenir à orienter le public vers les produits les plus respectueux de l’atmosphère, et/ou bien comme base à l’introduction de quotas d’émission par compagnies. ƒ A Pékin, IBM ouvre (11 /06) un centre global d’innovation du rail, qui espère «révolutionner mondialement  le secteur au cours du siècle». Connecté avec la maison-mère et ses partenaires mondiaux tels Tsinghua et le MIIT (Ministère des Industries et des technologies de l’Information), il cherchera à faire évoluer des techniques, comme la billetterie électronique, la sécurité et la densité des flux ferroviaires, selon les besoins exprimés en « life » par le réseau.

 

 


A la loupe : Changement climatique : les stratégies se mettent en place

Durant 4 jours (6-9/06), Todd Stern, le négociateur américain du réchauffement climatique s’est entretenu avec un aréopage de très hauts cadres dont Li Keqiang le vice 1er, et Xie Zhenhua le ministre de la SEPA (State Environmental Protection Administration). Il s’agissait d’un 1er échange, destiné à se coordonner pour la conférence COP-15 de l’ONU à Copenhague en décembre. De retour chez lui, Stern annonce avoir renoncé, pour son pays, à réclamer une réduction brute de ses émissions de gaz à effet de serre de la Chine, qui en est le 1er émetteur, et de viser désormais une « très considérable » baisse de la croissance de ses émissions. Du coup, après le départ de Stern, la Chine annonce son refus définitif de toute réduction contraignante de ses gaz à effet de serre au COP-15, au nom de son droit à la croissance. On assiste ainsi à la naissance d’une alliance entre Chine et USA, basée sur la tolérance mutuelle, pour affronter ensemble la pression mondiale et limiter leur effort de lutte. Les deux pays comptent pour 40% des émissions globales de gaz à effet de serre. A ce jour, les termes de cette alliance n’apparaissent pas, et on ne voit pas non plus si ils seront acceptables pour l’Union Européenne, leader depuis 15 ans de cet effort sur ses propres industries, et qui lie, dans la perspective du COP-15, ses engagements futurs à ceux de Pékin et de Washington. Vu sous cet angle, le rapprochement sino-US n’est pas rassurant.

Entre-temps cependant en Chine, une profusion de projets accélère la mutation de son paysage énergétique.

[1] Les travaux débutent en septembre, pour le gazoduc et oléoduc Kunming-Kyaukryu (Birmanie). 1100km de jungle, qui permettront à 20Mt de pétrole et 12MMm3 de gaz d’éviter le détroit de Malacca (ses risques d’arraisonnement par des pirates ou la 6.flotte américaine).

[2] Bluenext, 1ère place européenne d’échange de crédits carbone (filiale de la bourse de NY et la Caisse des dépôts) prépare une JV avec la bourse pékinoise d’échanges environnementaux pour vendre sur le marché intérieur des crédits carbone, chose encore interdite par Pékin mais vouée à se débloquer.

[3] Un bras de fer redémarre entre la SEPA et les lobbies d’électriciens et des provinces de l’Ouest, pour un immense programme de barrages. Mené par Bo Xilai, le « patron » de Chongqing (1ère ville de Chine, 33M d’âmes), le projet de Xiaonanhai est soumis à la SEPA, en attente de son feu vert. Ce barrage sur le Yangtzé coûtera 3,5MM$, produira 1750Mw/an, et détruira 500km de réserve biologique (60 espèces de poissons). La même SEPA vient d’interdire pour défaut de licence deux ouvrages en construction depuis janvier sur la Jinsha, par les poids lourds électriciens Huadian et Huaneng. L’enjeu est lourd : les 12 barrages sur la Jinsha dont font partie les deux incriminés, coûteront 30MM$, pour une capacité estimée égale à celle du barrage des Trois-Gorges.

 

 


Pol : La campagne anti corruption s’étend

Shenzhen et Tianjin, les grands ports du nord et du sud, partagent bien plus que leur statut de métropoles de plus de 10M d’âmes et de poumons industriels et financiers d’avant-garde -Shenzhen grâce à Hong Kong, Tianjin grâce à Binhai, sa zone expérimentale à privilèges financiers. Toutes 2 ont le redoutable honneur d’être courbées sous la tempête d’une campagne nationale anticorruption.

La semaine passée, Xu Zongheng, maire de Shenzhen était arrêté en procédure interne (shuanggui). Ce 17/06, c’est à Pi Qiansheng, l’ex-chef de Binhai, de sortir de shuanggui où il était inquiété depuis décembre : pour abus de pouvoir et détournements de biens publics, il se retrouve exclu du Parti communiste chinois, et confié à la justice ordinaire. Depuis 2007, les cas se succèdent à Tianjin, dont deux suicides (Zhang Wanjun, Song Pingshun), une perpétuité (Huo Jinyi). Ces frappes dans les deux villes, après celle sur Shanghai en 2006, expriment la détermination de Hu: «pour le PCC, éradiquer la corruption est une question  de vie ou de mort ».

 

 


Temps fort : L’étrange tournant : « achetons chinois »

Depuis Deng Xiaoping, la politique commerciale de la Chine est celle de l’ouverture. En 20 ans, ses échanges ont centuplé avec pour seule limite, sa capacité concurrentielle. A ce jeu, le pays s’est retrouvé largement gagnant, matériellement, et en influence.

Vu de la sorte, le tournant opéré le 26/05 est difficile à comprendre. Avec 9 ministères, la NDRC (National Development and Reform Commission ) décrète abruptement que les contrats financés d’ici fin 2010 par les 400MM² du stimulus, seront réservés aux locaux. Même les firmes étrangères, produisant sur place avec employés locaux et intégrant plus de 70% de pièces locales, sont exclues de la manne publique.

La tendance se devinait dès avril, lors de l’appel d’offres de 7MM$ pour 25 centrales à éoliennes. Les leaders mondiaux GE (US), Vestas (DK) et Suzlon (Inde) avaient été rayés d’emblée, au nom du critère «prix», préféré à ceux de l’«entretien» et de la «durabilité», ce qui avait provoqué la protestation des chambres de commerce américaine et européenne (son Président Joerg Wuttke).

La Chine se justifie: ses firmes souffrent de discrimination de la part de l’Inde qui décrète le ban sur les jouets ou les GSM chinois (entre autres), au nom de la défense de ses PME contre une politique «prédatrice». De la part du New-South Wales (Australie) aussi, qui boycotte tout produit et services chinois (même excuse). Voire, de la part de Rio Tinto qui vient de casser un accord avec le chinois Chinalco, au profit de son compatriote BHP-Billiton.

A ce tournant commercial, on peut offrir deux tentatives d’explication.

La 1ère exprime l’inquiétude réelle du régime, sur sa capacité à sortir de la crise. Même si son économie donne des signes encourageants de convalescence -la Banque Mondiale vient de réviser son taux de croissance pour 2009, des 6,5% initiaux à 7,2%. La Chine a un besoin criant de créer 22M d’emplois en 2 ans, en échange de ses 400MM² d’investissements. Il y a des moments où tous les moyens sont bons…

La 2de, est plus politique. Les étrangers ne sont pas les seuls visés, mais aussi le secteur privé, lui aussi sevré du stimulus, comme ces centaines de PME de meubles et 10.000 employés qui se révoltent à Nankang (Jiangxi, 15/06) suite à une maladroite nouvelle taxe provinciale, et brûlent 15 voitures de police. En réservant le stimulus aux Entreprises d’Etat, le régime semble tenté par un choix de renationalisation relative, ou de frein à la privatisation.

Economiste à Pékin, M. Pettis n’hésite pas à voir en ce choix une lourde erreur: « pour un pays à surplus commercial comme la Chine, « achetez chinois » va alimenter la vague protectionniste, où elle a plus à perdre que les autres». Déjà Bruxelles demande des explications, et étudie sa riposte possible arsenal de contre-mesures. Pékin a à perdre dans ses exportations, mais aussi par rapport à ses espoirs d’alliance privilégiée avec les USA, et d’obtenir de l’UE la «clause de la nation la plus favorisée ». Elle risque aussi sur le rachat de Volvo par Geely à Ford : un accord à 3MM$ est sur la table, que Bruxelles va devoir autoriser. Ainsi par cette fuite en avant, la Chine montre sa faiblesse, et semble sacrifier l’avenir au court terme.

 

 


Petit Peuple : Beijing-Leqing : Le peintre sculpté

Fils de l’exode rural, Hong Wangke a longtemps vécu en va-et-vient entre Leqing (Zhejiang), et Pékin, où sa famille débarqua en 1993 – il avait sept ans.

Deux villes, deux univers contradictoires : depuis sa tendre enfance, Wangke s’est vu ballotté d’école en école, retiré de l’une, réinscrit à l’autre au gré des emplois bouche-trou et des expulsions à la veille des fête, tous les migrants sans 户口 (hukou, permis de résidence) se voyant raccompagnés manu militari au train de leur lieu de naissance. Sa vie fut forcément précaire, son statut lui fermait les portes des bonnes écoles, réservées aux fils de bonne famille locale! Tout cela donna une scolarité en dents de scie, des problèmes psychologiques (dus à l’absence de copains-copines, et de maîtres fixes) et des résultats scolaires à l’avenant !

Une fois en 1ère (gao-er) en 2004, de nouveau exilé à Leqing, ses résultats furent si pitoyables qu’il fut évident que l’an d’après, Wangke n’avait aucune chance au bac. Démotivé, il ne souhaitait même plus réussir. Il savait quel genre de vie il voulait désormais éviter, mais qui lui pendait au nez comme à tous les autres, celle de la pression, du conformisme et de la discipline. Sa chance fut sa mère, Wangli, qui le força à continuer, en le motivant en permanence. De retour à Pékin en -2005, un beau soir de décembre, dans la minable banlieue où ils avaient encore échoué, elle le mit sur les rails en lui conseillant pour son bac une filière dont personne ne voulait parmi les jeunes – filière des ratés – l’option Art. Elle n’avait jamais oublié comment à 7 ans, il lui avait dessiné des « gros saumons » éclatants de couleurs et de mouvements. Pour Wangke, ce fut l’illumination : mais bon sang, mais bien sûr, c’était peindre qu’il voulait, et rien d’autre !

Après des années sans toucher aux pinceaux, le re-démarrage fut difficile. Mais cette fois, il savait pourquoi il travaillait. De 8h à minuit, il croquait jusqu’à 20 esquisses avec pour seul chauffage, un brasero notoirement inefficace, dans la grange qui lui servait d’atelier, durant ce chunjie qui gelait à pierre fendre…

Enfin en juin 2007 arriva le grand jour du gaokao, puis l’annonce des résultats : avec 327 points, score médiocre (il n’en espérait pas plus), il ne pouvait rêver à l’université mais, et c’était ce qui comptait, il lui restait les écoles professionnelles. Quoique les voisins sourient dans son dos face à ce choix nul, Wangke s’inscrivit à l’école de design de l’Académie nationale des Beaux Arts (Pékin) : avec jubilation.

Il y avait de quoi. Après ses années de travail et de chien, son talent avait maturé en art original et fort. A l’école, ses problèmes d’argent s’étaient évanouis. Chaque semestre, avec régularité de métronome, il remportait la bourse réservée aux meilleurs éléments. En mars 2009, sa dernière année, son prof principal admira tant un de ses devoirs – composition de bambous -, qu’il la lui acheta, au prix qu’il demandait (600¥). Depuis, ce maître, pas fou, l’a recruté à son agence privée de design -il commence ce mois-ci.

Les succès s’accumulent. Sa dernière série de bijoux à base de perles est nominée au concours mondial de joaillerie de Dubai, où il est attendu en janvier à la remise des prix. Et avec son professeur, il travaille à une série de pin’s souvenirs de l’Expo universelle de Shanghai de 2010.

Mais sa grande fierté, c’est sa mère qui la lui procure, en répétant à qui veut l’entendre, à son propos: «sans le ciseau et le burin, le jade ne vaut rien. J’ai fait le travail : voilà ma statue !» (玉不琢, 不 成器, yù bù zhuó, bù chéng qì). Autre manière de dire que si l’artiste fait l’oeuvre, c’est la mère qui fait l’artiste !

 

 


Rendez-vous : A Shanghai, le Salon de l’industrie ferroviaire

20-21 juin, Shanghai : Salon international du Film 

22-25 juin, Shanghai : Salon international de l’industrie ferroviaire

23-25 juin, Shanghai : CPHI, HI, Salons sur les ingrédients pharmaceutiques et alimentaires de santé.

23-26 juin, Canton : Salon international de l’industrie des métaux

23-25 juin, Pékin : Beijing International Tourisme Expo