Le Vent de la Chine Numéro 7

du 19 février au 4 mars 2007

Editorial : Au cochon, bonheur et désastre mélangés

L’année 2007 est pleine du meilleur et du pire – qui heureusement, se neutralisent. D’abord, elle est privée de «lichun» ou «saut de printemps», interférence astrale qui assure la fécondité (dit le mage). C’est donc une «année de la veuve», et pour ne rien arranger, l’année du cochon attire les catastrophes naturelles.

Et pourtant,  2007 est l’année de rêves de mariages et de faire des enfants. Rien qu’à Pékin,100.000 cochonnets/porcelettes y sont attendus – gynécologues et obstétriciens ont eu fort à faire pour contrarier la nature, retarder les 1ères naissances jusqu’au 18/02, la bonne date. Et tant pis si ces enfants seront toute leur vie en surnombre, à l’école, en université, au travail, problèmes que ne connaîtront nullement leurs amis nés l’an d’avant ou d’après, aux effectifs plus étriqués.

Partout, hôtels et restaurants à étoiles (banquets de noces en 100ainesd’euros par tête) affichent complets six mois à l’avance. Les somptueux cadeaux de nouvel an se financent à tire larigot : voiture, PC, lingot d’or, petit verrat vivant. Des fortunes se craquent en pétards compliqués. La nuit fatale, le trafic de texto passera à plus de 10 milliards. Sur les 460M de portables, des messages propiciatoires aux amis, avec images, sons et films se téléchargent du site pig.com, à 2¥/pièce. En un mois, pour rentrer au bercail, les Chinois feront 2MM de voyages dont 30M à l’étranger (100% de croissance), 159M par le train, le reste en bus.

On l’aura compris, il s’agit d’une année rarissime, la 2704ème année du système lunaire : celle du cochon d’or, dernière du cycle classique dodécannal mais première des 60 ans de l’élément de l’eau, une conjonction qui ne se reproduit que tous les six siècles. Le cochon est le plus chinois, le plus bénin de tous les signes, personnifié par Zhu Bajie, le compagnon du roi des singes, patient, modeste, bon enfant, mais qui sait à l’occasion donner du bâton—pour se défendre.

L’or de ce cochon mène tout droit à deux autres: un an d’enrichissement éclair de cette Chine usine du monde, puis les médailles des Jeux Olympiques de Pékin 2008. Avec tant de trésors sous le berceau, il aurait pu être plébiscité par le régime. Pourtant, Pékin décide (sans précédent!) de bannir toute publicité sous l’égide porcine. Sous l’explication sèche: « la Chine est un pays multi-ethnique » – il ne faut pas chagriner le Xinjiang. D’autres esprits moins simples, spéculent que Pékin espère ouvrir davantage le robinet du pétrole saoudien.

Géomancien à Hong Kong, Peter So croit lire dans les astres qu’en 2007, «tous les porcs offensent le Dieu-Président». Bigre! Le porc est l’astre du bien-être mais aussi le cousin germain de la corruption. Selon la Commission centrale pour linspection de la discipline en 2005, en banquets, voitures tapageu-ses, amantes et villas, les cadres de Shanghai détournaient 10MM². En 2006, ils étaient passés à  13MM². Cette année, le Président Hu Jintao veut «étriper», «faire la peau» à ces pratiques cochonesques non durables. Mais, nous dit MrSo à sa manière, entre ses projets et ceux des cadres, il y a inversion de phase !

 

 

 


Temps fort : Corée du Nord : un accord à l’usure

Après tant de sommets infructueux, Pyongyang et les cinq puissances tutélaires (Russie, US, Séoul,  Tokyo, Pékin) signent le 12/02 un accord qui fera date, sous l’égide de la Chine, qui réussit ainsi un fameux come back ! Car 14 mois plus tôt, il avait obtenu un accord identique, aide en énergie contre gel de la course coréenne à la bombe : mais un mois plus tard, Washington punissait une filière nord-coréenne d’argent sale à Macao, et par rétorsion, Pyongyang se li-vrait à des tests balistiques et nucléaire. Pékin perdait alors sa crédibilité, ayant protégé « pour rien » un petit régime stalinien qui n’en faisait qu’à sa tête !

Pour remonter la pente, Pékin n’a rien laissé au hasard. De longue date, Christopher Hill, l’émissaire américain bien tranquille, rencontrait secrètement des cadres coréens. Entamé le 7/02, le sommet a écouté les exigences de Pyongyang,  soit 1Mt de pétrole (500M²). Le 11/02, Wu Dawei, le négociateur chinois pressait le mouvement, soumettait un texte final, obtenait les signatures de tous (Japon excepté, bloqué par un vieux litige). Pyongyang obtenait la moitié de ses demandes. En échange, il démantèlera son centre atomique de Yongbyon et retournera au tapis vert dès mars 2007, en quête d’un traité de paix.

Ainsi, pour peu que le cher leader Kim Jong-il tienne sa parole (ce dont beaucoup doutent, même en Chine!), le pays du matin calme n’a jamais eu autant de chances de sortir de 60 ans d’ostracisme, au ban des nations!

La Chine joue et gagne : elle quitte ses oripeaux de défenseur d’une dictatu-re despotique pour revêtir l’image inverse, celle d’un faiseur de paix. Sous réserve d’inventaire, cet essai va induire une détente supplémentaire entre Chine et Amérique. Le surlendemain, D. Lavrov, Li Zhaoxing et P. Mukherjee, les ministres des affaires étrangères de Russie, Chine et Inde se rencontraient à Delhi pour faire le point. Ce qui logiquement inquiète l’Europe qui annonce pour mars une conférence « Corée du Nord », et une visite par la « troïka » de ses leaders du moment : afin de ne pas rester à la porte !

 

 


Pol : Luxe étranger -rare campagne de qualité

Shanghai : capitale des âmes-soeurs diplômées

La Chine, on le sait, va manquer de 30M de filles pour marier ses garçons.

Mais à Shanghai, c’est l’inverse qui prévaut : trop de demoiselles, selon le bureau local des statistiques. 21,4% de la population adulte n’a pas convolé. Au centre ville, la proportion frise les 25%. Par rapport à 2005, ce célibat est en hausse de 1,6% et celui des femmes, de 0,9% de plus que sexe fort. Le record est atteint par les filles diplômées et dotées d’une situation. Les Eve célibataires de niveau BAC+3, par exemple, ont vu leur cohorte augmenter de 7,6% en un an, contre 5,8% aux garçons de même statut. Ce déséquilibre croissant s’explique ainsi, selon Xu Anqi, de l’Académie des Sciences Sociales de Shanghai :

[1] les filles font passer études, diplôme et carrière avant toute chose, perdant ainsi quelques années.

[2] Pour découvrir ensuite que leurs partenaires «laissés sur place» les rejettent au nom de leurs préjugés : le mari doit dépasser son épouse par l’instruction, le métier, le salaire, voire l’âge et la taille. Même ceux ayant réussi préfèreront investir dans une fille plus jeune et sexy.

[3] La prétention des employeurs n’arrange rien, prétendant empêcher les grossesses des employées : pour se faire recruter, les Chinoises doivent souvent s’engager à différer toute union de plusieurs années.

 

Informatique : le « panda » de tous les dangers

   Quatre années après avoir réceptionné de Chine un couple de pandas géants, l’Amérique recevait fin 2006 un clone virtuel moins sympathique : le virus « le plus nocif des 4 derniers mois » selon un centre technique chinois, qui sema la tempête à travers plus d’1M de PC outre-Pacifique et autant en Chine, effaçant les fichiers exécutables et remplaçant leurs icônes par l’image fallacieuse d’un panda débonnaire serrant en ses griffes trois tiges d’encens.

«Panda» savait aussi usurper noms et comptes d’usagers de jeux en ligne et messageries : les hackers retiraient les numéros de compte du populaire logiciel QQ, et les revendaient aux enchères sur e-Bay (la galerie virtuelle) ! Un mois d’enquête à travers 10 provinces a permis à la police de remonter jusqu’à six jeunes, dont Li Jun, 25 ans, de Wuhan (Hubei). Pour un profit de 10.000², il aurait vendu son Panda à 120 clients, leur permettant (par ex.) de paralyser quelques semaines un concurrent. Les six sont sous les verrous — c’est une première policière, qui éclaire le milieu et la manière de penser de ces hackers, contre qui l’Etat commence à réagir !

Les « cerveaux » prennent le large

Selon la CASS (Académie chinoise des Sciences Sociales), plus de 300.000 Chinois surdiplômés travaillent à l’étranger dans des industries de pointe. Ce bilan fait écho aux 50% de lycéens shanghaïens rêvant de devenir américains ou nippons: sur cette société en crise identitaire, l’étranger (USA, Europe, Australie) exerce une fascination irrésistible!

Sur le million émigré en 25 ans, plus de 400.000 sont partis après 2004, soit 150.000  par an. Un tiers ne revient pas, quoique les professionnels formés aux standards occidentaux soient très recherchés en Chine et malgré les incitations de l’Etat. Cependant, remarque Yang Kaizhong, économiste à l’Université de Pékin, la Chine ne perd pas sur tous les tableaux. Ces Chinois d’outre-mer conquièrent pour leur pays de nouveaux marchés : là où 1% de la population est de souche chinoise, les échanges bilatéraux augmentent de 32 à 60 %, langue et contacts de part et d’autre permettant de truster des marchés qui reviendraient sinon à d’autres pays émergents. Les émigrés renvoient aussi au pays un flux d’argent (évalué par l’ONU en juin 2006) à 20MM$/ an.

 

Mal de croissance politique taïwanais

     Avocat de formation, probe, charismatique et jeune (56 ans), Ma Ying-jeou, passait pour le Mr Clean de l’échiquier politique insulaire.

Pour le scrutin de 2008, rien ne semblait devoir arrêter la course de cet ex-ministre de la justice, face à l’usure précoce du DPP (DPP: Parti Démocratique du Progrès) au pouvoir depuis 2000. Mais le 13/02, coup de théâtre : Ma est inculpé, accusé du détournement de 330.000$ sous son mandat de maire de Taipei (1998-2006). Du coup, dans un style bien à lui, Ma démissionne de tous ses mandats y compris celui de Président du KMT (Parti du Kuo Min Tang). Il admet une erreur de manipulation des fonds, mais rejette la faute sur Yu Wen, son adjoint de l’époque. Il annonce aussi sa candidature à la présidentielle, en indépendant.

Pour le KMT, c’est un coup dur, qu’il tente de parer en modifiant ses statuts pour garder quand même son candidat-vedette. Mais le DPP n’a pas, pour autant, de quoi se réjouir : le lendemain, 4 de ses leaders sont en examen, dont son propre président, la vice présidente de la République, le 1er ministre et le maire de Kaohsiung, seconde ville de l’île. C’est une mutation, les deux grandes formations étant aussi malades l’une que l’autre. L’unité du KMT n’ est plus garantie. Et à l’avenir, les électeurs pourraient être tentés de faire confiance aux personnalités plus qu’aux Partis!

 

Les catholiques patriotiques dans la tourmente

     Jia Qinglin, du Comité Permanent, fait le 14/02 ce rappel rare aux associations religieuses : entendre «les demandes» des fidèles.

Chez les catholiques, la demande n°1 est celle de communier avec Benoît XVI. Un geste peut-être inspiré par la révélation (cf VdlC n°6) que 31% des Chinois sont croyants, trois fois l’estimation d’hier. Tout cela agite le catholicisme chinois: le régime serait-il en train de reconsidérer l’utilité de l’Association patriotique Catholique, sa structure de contrôle de cette communauté? Depuis Hong Kong, le cardinal Joseph Zen fait contre l’APC une sortie d’une force inusitée, dénonçant chez elle une « guerre cherchant à détruire l’Eglise »-la récente série de nominations d’évêques sans l’accord papal. Il est déjà clair que la quasi-totalité du clergé chinois s’est rallié au Pape, tout comme les deux tiers des fidèles…

L’APC tente comme elle peut d’enrayer sa perte de terrain, se parant des lauriers de la renaissance de la foi, et promettant de soigner, lors des Jeux Olympiques, les bienheureux athlètes dans sa chapelle au Village olympique… Le père Zhang, « patriote », nie le 16/02 la pratique d’arrestations de catholiques, et évoque de simples « malentendus » avec le Vatican… Dans ce climat tendu, la lettre pastorale promise par Benoit XVI pour Pâques, initiative rarissime, paraît soucier spécialement le haut-clergé d’Etat !

Luxe étranger -rare campagne de qualité

 Dior, Chanel, Armani, Max Mara, Burberry, Polo, Ralph Lauren, marques célèbres, symboles de qualité et de savoir-faire. Hengfang et Siloran, humbles cosmétiques de Shantou (Guangdong). Entre ces deux listes, rien  de commun— sauf que leurs noms se retrouvent à la même affiche en quelques semaines, in-terpellés par l’administration,  en contravention aux normes de qualité.

Mi-janvier, le Bureau de l’Industrie et du Commerce de Shanghai révélait qu’une 40aine d’articles textiles et de chaussures des grandes marques venaient d’échouer à ses tests de qualité, pour cause de teintures acides et nocives, voire d’affichage trompeur : ils seraient retirés, et les griffes, taxées. Le 6/02, les sociétés cantonaises étaient fermées, leurs six lignes de rouges à lèvres interdites : le bureau local de la qualité y avait détecté la présence du colorant Sudan IV, cancérigène.

Un jour plus tard, une autre rafle, pour la même raison, frappait un producteur de piment en poudre à Chongqing (au Sichuan, dont le piment est célèbre). Sur la motivation de cette ardeur soudaine à défendre le consommateur, on en est réduit aux conjectures. Frapper d’abord (légèrement) l’étranger, pour pouvoir ensuite punir le Chinois? Simple brimade ?

En septembre 2006, les produits cosmétiques de luxe SK-II, du groupe P&G  (cf VdlC 31) avaient été victimes d’une campagne similaire, retirés deux mois durant du marché sous un invraisemblable prétexte de mauvaise qualité, puis réintroduits sans un mot d’explication.

 

 


Argent : Construction navale à toute vapeur

Construction navale à toute vapeur

  Pour la 12e année consécutive, en 2006, la Chine renforce sa place de 3e constructeur naval, en triplant  son tonnage en 4 ans (!), avec 14,5MTPL, et 20% du total mondial (contre 6% en 2000).

L’export, dans l’année, a augmenté de 74% à 6,2MM², tandis que les profits ont doublé à 960M². Objectif visé : 25% des commandes sous trois ans, pour passer n°1 global du vraquier et n°2 du pétrolier. Les deux meilleurs chantiers, Dalian et Waigaoqiao (Shanghai) font leur entrée dans le club, jusqu’alors exclusif aux nippo-coréens, des dix 1ers mondiaux.

L’avancée résulte d’investissements constants en modernisation et intégration technologique : la Chine faisait 10 ans plus tôt dans le bas de gamme, elle fait désormais dans les superpétroliers, méthaniers et porte-conteneurs à grande vitesse. Par leur avance en R&D, Japon et Corée conservent 70% du marché, mais la Chine joue de deux atouts précieux, sa main d’oeuvre abondante et à bas prix, et son littoral étendu. L’avenir reste très ouvert : la surcapacité menace, et la concurrence coréenne telle Samsung Heavy ou Daewoo Shipbuilding, installe en Chine des méga-usines permettant de bâtir vite et pas cher des éléments de navires en kit, et se réservant chez elle l’assemblage et la finition – le meilleur profit !

En Chine, l’essor de l’auto, neuve ou d’occase

Selon l’Association des constructeurs chinois, 414.500 autos se sont vendues en janvier : 2% de moins qu’en décembre, mais sur 12 mois, la hausse fait 39%, rien de moins!

De cette manne, les locaux obtiennent 30,57%, avec 126.700 voitures : bilan remarquable, obtenu en moins de 10 ans face aux plus grandes marques. La Chine reste d’ailleurs n°1 chez elle, grâce à ses prix à l’export (trois fois moins chers que ceux des modèles importés) et à sa profusion de modèles nouveaux (36, sur les 100 sortis l’an passé). En n°2 s’imposent les japonaises (25,9%, et 107.000 ventes), les allemandes (17%, 70.000 voitures) et les américaines (13%, 55.000).

Vu sur l’ensemble de l’année, avec 7,2M de ventes et + 25%, le marché chinois prend le 2d rang mondial. Pour 2007, les experts s’attendent encore à 15 à 20% de hausse -la contrepartie étant la guerre des prix qui entaillera de 3 à 5% les étiquettes. La dernière tendance est l’émergence du marché d’occasion. Beijing Evening News constate qu’après s’être fait la main durant 3 à 5 ans sur une « ça-me-suffit », 36% des propriétaires veulent en changer cette année. Histoire de suivre la mode, pour cause d’enrichissement, d’envie de bénéficier des progrès techniques tout en allégeant la note d’essence, et pour éviter des réparations onéreuses… En 2006, Pékin vit la vente de 322.000 voitures de seconde main, qui seront 500.000 en 2008 : le marché mûrit, pour rejoindre les taux occidentaux, d’une vente neuve pour deux à trois «d’occase»!

Acier -la Chine boulimique…

Avec sa passion pour les industries “lourdes” et “stratégiques”, et la concurrence entre provinces, la Chine ne pouvait que devenir le 1er sidérurgiste du globe : c’est chose faite en 2006, avec 418Mt (volume doublé en 4 ans).

Elle devient aussi le 1er producteur d’acier inox (5,3Mt et un bond en avant annuel des 2/3). Elle est aussi 1ère exportatrice, depuis l’an passé, grâce à ses subventions, ce qui lui vaut les plaintes à l’OMC des Etats-Unis (cf VdlC n°6) puis du Japon, malgré ses mesures tardives annoncées pour désamorcer la bombe des rétorsions. Mais la croissance chinoise est loin d’être achevée: de grandes aciéries préparent leurs nouveaux sites (tel Caofeidian pour Shougang), quêtent des participations dans des mines en Australie… Dès 2008, le haut fourneau mondial accusera une surcapacité (chinoise, indienne, brésilienne) de 200Mt au bas mot, faisant chuter les cours: une grande dépression sectorielle se prépare !

 

 


A la loupe : Pékin, médaille d’or des bonnes manières

Au jour « J » moins 540, la Chine se lance dans une autre phase de préparatifs des Jeux Olympiques de Pékin 2008, peut-être la plus ardue : celle des bonnes manières.

Elle ambi-tionne rien moins que de gommer en 18 mois les pratiques frustes qui entacheraient la bonne image de la nation, face aux millions de touristes et aux 30.000 journalistes attendus. Ne pas jurer, ni jeter ses mégots ou bouteilles vides à la rue : multipliés à l’approche du Chunjie, les mots d’ordre se déclinent à coups d’affiches et de spots télévisés.

Au 1er plan, la lutte contre le resquillage. Les Chinois sont invités à respecter la queue dans les gares, arrêts de bus et sites touristiques. Une « brigade » bonne maniériste interpelle les fautifs : « Faire la queue est civilisé, être poli est glorieux—pour toi, pour le pays ! ». Chaque 11 du mois, sera jour pédagogique, où le Bureau de développement éthique multipliera les devoirs surveillés de la file indien-ne. Autre front, celui du crachat, que les volontaires découragent à coup de mégaphone, ou taxent 50¥. Shanghai (qui se prépare très à l’avance à son Expo universelle de 2010) fait de même, allant jusqu’à équiper chacun des 45.000 taxis d’un sachet de nécessité, pour ôter toute excuse au passager tenté de se soulager par le fenestron. Insultes et gros mots y sont également pourchassés, accusés d’être fréquentes sources de rixes…

A l’instar du petit peuple, les cadres sont enjoints à bannir lors des JO (et même avant, cf édito!), corruption, beuveries, et amours ancillaires. Une autre police est créée, pour une autre traque: celle des inscriptions en anglais piteux. 6300 panneaux ont déjà été changés…

Enfin, par souci de sécurité, indésirables et «extrémistes» (travailleurs migrants, militants tibétains ou ouïghours) seront tenus à l’écart. Au risque de transformer Pékin en une irréeelle vitrine du régime, ennuyeuse et aseptisée. Mais qu’on ne s’inquiète pas trop : en Chine pas plus qu’ailleurs, la nature humaine, ne se change, ni à coup d’argent ni par décret…

 


A la loupe : Loi du travail : lente mais soutenue

Annoncée dès 2005, la loi du contrat de travail se fait attendre.

Elle répond à un besoin urgent : les menaces à la stabilité se multipliant à rythme exponentiel (74.000 émeutes en 2005), explosions des petits, dont 35% sans contrat. La réglementation est lacunaire, variant selon les provinces, tandis que la loi du  travail de 1994 laisse l’employé sans sécurité sociale ni salaire minimum, ni indemnités en cas d’accident. Pour y remédier, une ébauche de loi, en mars 2006, fut soumise à avis: elle reçut 191.000 opinions de salariés, employeurs, syndicalistes, mais aussi de firmes et chambres de commerce étrangères, qui avertirent d’un excès de pouvoir syndical, et de protection des employés.

Déterminé à avancer vite, et passant outre son idéologie « ouvriériste », le législateur a poli son texte en décembre, en un sens plus consensuel, et se livrant à un arbitrage plus fin entre protection de l’employé et intérêts du marché. Ainsi une période d’essai maximale raisonnable est fixée avant contrat obligatoire, et l’employeur ne peut imposer plus d’un CDD—ensuite, le CDI s’applique. Le syndicat (unique en Chine, non-élu) perd le droit essentiel de bloquer le licenciement, ou les règles d’entreprises, dont seul le bureau du travail peut imposer la révision, si elles sont illégales, et une compensation aux employés lésés. Le salarié reçoit le droit à un contrat écrit (et double salaire au bout d’un mois, si ce n’est pas le cas), et d’attaquer directement l’employeur récalcitrant.

Des zones d’ombre persistent, comme sur l’indemni-sation du licencié en cas d’imposition d’une clause de non-concurrence, et sur les droits des salariés à mi-temps (les grands oubliés). D’autres innovations importantes favori-sent l’introduction du contrat collectif, régional ou sectoriel.

Cette nouvelle loi semble un coup de chapeau au droit français, dont elle s’inspire. Son retard peut être dû aux firmes locales, les 1ères pénalisées par ce texte qui mettra fin à deux pratiques indignes et déstabilisantes : le refus de contrat et le vol des salaires. L’Etat, en arbitrant cette révision au détriment de son propre syndicat unique, montre sa détermination à faire voter cette loi dans l’année : la paix sociale vaut plus que les profits des patrons en mal de fortune !

 

 


Joint-venture : Macao : Las Vegas contre Dr Ho

Macao—Las Vegas contre Dr Ho…

Dès 2002, Macao sous pavillon chinois abolit le monopole du jeu du «Dr» Stanley Ho, et se prépara à devenir le premier casino sous le soleil, en vendant à prix d’or des licences à la concurrence.

En 2006, l’effort paie: l’ex-enclave portugaise dépasse de 180M$ Las Vegas, avec 6,84 MM$ ratissés par ses 24 casinos (+23%). Spécificité de Macao : son luxe, avec des hôtels jamais moins de 4 étoiles, et des joueurs qui dépensent 65% de leur sous au baccarat, contre une majorité grillée à Vegas dans les bandits manchots (machines à sous). En 2006, sept nouveaux temples de Mammon ont permis à Macao de doubler son nombre de tables (2762), et son parc de machines (5165).

On assiste à un bras de fer sans concession entre les géants de Vegas et Ho le vieux patricien, qui se défend. Ho détient toujours 80% des chambres haut-de-gamme, et  a ouvert le Grand Lisboa (5MM$). Il lancera cette année le MGM Grand Macau (1,1MM$) pour sa fille Pansy et le Ponte 16 Casino. Un autre projet (600M$) avec le singapourien Star-Cruises est sur la touche, sur objection du gouvernement de Singapour. En face, Sh. Adelson (Groupe Sands) et St. Wynns phagocytent 50 ha de l’île chinoise de Hengqin, pour construire en 10 ans pour 12MM$ d’hôtels et casinos, tel le Venitian (3000 suites, 280 tables). Apparemment, c’est très rentable, et le citoyen macanais, en 2004, gagnait déjà 22.557$, niveau européen — grâce aux 40% de taxes locales !

Bombardier : un contrat de 480M$

Bombardier poursuit sa progression en Chine, partageant avec Dalian Locomotives, un contrat (12/02) de 500 locomotives destinées au transport de pondéreux — typiquement le charbon, le client étant le ministère chinois des Transports. Sur les 1,1MM² de la commande globale, 370M reviendront au groupe canadien. Dérivées du modèle Kiruna de Bombardier, ces motrices, les plus puissantes au monde (développant une puissance de 9600 kw), tiennent une vitesse opérationnelle de 120 km/h. Premières livraisons en 2009, puis jusqu’en 2011.

Adidas: opération marketing sur le golf chinois

Partenaire incontournable des JO de 2008, Adidas s’apprête à fournir tenues et équipements d’une part appréciable des person-nels, bénévoles, techniciens, et équipes chinoises.

Une cible manquait à sa panoplie : la China Golf Association, qu’il rattrape à présent en signant avec elle, via sa branche TaylorMade-Adidas (13/02) un partenariat de 3 ans, pour fournir tenues, tees et clubs. Pour l’équipementier d’Outre-Rhin, c’est un pari de conquête d’un marché natif, avec seulement 300,000 golfeurs réguliers (une fois par semaine) : à peine 0,0002% de la population. Même à deux visites par an, ils ne sont que 5M d’adeptes, face aux 37M des Etats-Unis (12%). Et la Chine ne compte encore que 312 parcours de golf. Le sport souffre d’une image élitiste et la construction de nouveau cours heurte la sensibilité des écologistes et activistes sociaux -le golf est dévoreur d’eau, dont la Chine est ultradéficitai-re…

Pour promouvoir ce sport, Adidas espère voir percer (et recruter) d’ici 5 à 10 ans un Yao Ming golfeur, voire une Yao Ming, car le golf pourrait rallier les femmes ayant réussi. Comme homme-emblème, Adidas a déjà soufflé à Nike le géant basketteur. D’ici 2010, il rêve de redoubler Nike, par le chiffre d’affaire cette fois, en vendant pour 1MM² -en 2005, Nike le dépassait, avec 600M²!

 

 


Autres : Service public : projets et bonnes intentions

Libertés – tempêtes en vase clos

Moment d’un bilan moral, le chunjie exacerbe au sein du Parti et en dehors, un débat entre tenants des libertés et ceux de la société harmonieuse :

l Ex-patron du Southern Metropolis, journal trop courageux du Guangdong, Li Yiming (61 ans) est libéré de prison après 3 ans et 3 ans d’avance. Yu Huafeng son collègue y restera encore un an. Ce qui n’empêche pas Zhou Ruijin, ancien du Quotidien du Peuple, d’oser plaider, dans le Southern Metropolis, l’accélération de la réforme politique.

l 20 écrivains, dont Liu Xiaobo sont in-terdits d’aller au Sommet littéraire du Pen Club à HongKong – 15 autres,moins dérangeants, ont obtenu leur visa.

l L’Etat prépare un permis à points pour journaux : habit neuf de la vieille censure, avec amendes, suspensions et révocations…En même temps, 8 livres sont interdits de publication, et le 1er blog à identification obligatoire voit le jour.

l Gao Yaojie, médecin, 80 ans, est assignée à résidence pour l’empêcher de se rendre à New York, recevoir un prix pour son oeuvre contre le SIDA. Sa province du Henan refuse que des ONG ou personnes privées se substituent à elle en cette tâche. Puis, fausse note, Chen Quanguo, n°2 provincial du Parti lui rend visite avec équipe TV, lui offre ostentatoirement un colis de chunjie.

l Les leaders de Fumin (Yunnan) se donnent bien du mal pour peindre en vert une montagne dévastée par des décennies d’exploitation. Pour les 50.000² de l’invest, révèle Xinhua, eût permis de reboiser une surface triple.

NB : les deux derniers incidents, par leur bizarrerie, exposent la conscience nétrotique par des cadres, d’une inadéquation croissante de leur gestion, et la volonté d’en occulter le plus choquant par une action de type trompe-l’oeil. Cela dit, il s’agit d’une action locale, et le central ne suit pas toujours : à quelques heures du Nouvel An lunaire, tombe de Washington la nouvelle que la route du visa de Gao Yaojie est li-bérée – évidemment sur pression de Pékin, contre un leadership du Henan désavoué !

 

La corruption : lutte N° 1 de l’année

Le 12/02, Bense, sa pieuvre financière (15 Cies, 100 boutiques, 380M d’euros) causa la perte de Wu Ying, masseuse inculte de 26 ans devenue milliardaire en yuans, accusée de blanchiment de drogue, et de banque clandestine. Le 15/2, Wang Zhendong, Président du groupe Yingkou-Donghua (Pékin), fut condamné à mort pour avoir épongé 293M d’euros d’épargne de 10.000 gogos, en leur vendant des kits d’élevage de fourmis. 15 complices ont pris 5 à 10 ans. Par ces frappes de filous, l’Etat veut rétablir son image et briser la collusion entre Parti et milieux d’affaires.

En 2006, dit Gan Yisheng, n°2 de la Commission Nationale de Discipline (la police interne de l’appareil), 97.260 membres ont été sanctionnés pour des délits allant du pot-de-vin (cas de He Minxu, l’ex-vice gouverneur de l’Anhui, incarcéré pour avoir empoché 800.000²) à la gabegie, la fornication et les jeux d’argent. Même 273 procureurs furent épinglés.

Mais d’autres chiffres montrent que les dérives, en fait, ne font qu’exploser et non  régresser. En ’06 selon la Commission, 200MM² publics furent  détournés, soit 50,5% des impôts ou 11,5% du PIB, brûlés en congés, tourisme, cadeaux divers, ou simplement placés en banque. Presque plus grave : aucune province ne fournit de rapport financier précis.

Aussi le Président Hu Jintao veut faire de cette lutte le fer de lance de cette année, avec des outils nouveaux.

Parmi ceux-ci, Gan annonce la naissance d’une nouvelle agence anti-corruption, sous contrôle direct du Conseil d’Etat. Si elle était calquée sur le modèle de l’ICAC (Independent Commission against corruption) de Hong Kong, ce serait un outil efficace – le prix à payer, étant la séparation de la justice et du Parti, et l’imposition de la loi aux cadres.

Autres outils moins convaincants : un rapport obligatoire des hauts-cadres sur l’évolution de leurs moyens, statut marital, fortune privée, ainsi que des cours de morale assénés à ces «bonnets de gaze noire» : vaste programme… 

 

Service public : projets et bonnes intentions

A l’orée du chunjie, l’Etat multiplie les déclarations de bonnes intentions, pour améliorer la vie de tous.

Aux 200M de travailleurs migrants, le 1er ministre Wen Jiabao a promis le 7/02 «une hausse progressive» des salaires (100²/mois, moyenne). Pour apaiser la colère des dizaines de millions de travailleurs impayés (0,8M à Pékin,1M au Guangdong), le vice-ministre du Travail Hu Xiaoyi prépare un fonds de garantie et promet avant décembre, le contrat de travail obligatoire, suite à l’adoption d’une loi. Un réseau national d’avocats gratuits a été mis en place le 6/02, doté de 352.000 euros cofinancés par le PNUD. En outre, le hukou (carte de résidence) sera réformé pour faire gagner à 300M de migrants la citoyenneté urbaine, avec ses privilèges, supprimant ainsi la « citoyenneté à deux vitesses ».

Concernant l’immobilier, une discrète mais efficace campagne est en cours pour couper aux spéculateurs leur source de financement et les empêcher de faire bouillir les prix. Dernière nouvelle (17/02) : les réserves des banques sont rehaussées (5ème fois en 8 mois) à 10%. Ici, une lutte de vitesse est engagée : partie du Hunan, une pétition à travers le pays récolte des millions de signatures de candidats-acheteurs frustrés, espérant faire un coup de tonnerre, en mars, lors de la session annuelle de l’ANP (le Parlement chinois) ...

Le monde rural demeure l’Alfa et l’Omega du cabinet Wen Jiabao, avec son document n°1 qui donne toute  priorité à son éducation, à sa santé, à son accès au crédit. L’Etat central augmentera ses allocations directes (mais ne dit pas encore de combien). Il s’agit aussi d’augmenter le revenu agraire, en promouvant qualité et transformation des produits. En élevage, subventionner la reproduction de qualité, et la prévention vétérinaire. Tout en enrayant la disparition des terres agricoles. Par ces encouragements, l’Etat espère faire décoller le revenu agricole (3590² en 2006), et lui faire franchir la barre du tiers du revenu citadin !

 

La grande vadrouille audio visuelle de Jerry Jiang

A 25 ans, «Jerry» Jiang Wubin incarne le meilleur de la Chine, par son succès acquis à force de travail acharné et de rage d’entreprendre. Né d’un pauvre village du Sichuan, parti à 10 ans à Lanzhou (Gansu), il sut intégrer à 18 ans l’université locale – comme les 10% de la jeunesse chinoise d’élite.

Deux ans après, en 2002, études quittées, il est à Pékin : un ami le place chez BTV, la chaîne locale, comme monteur d’une émission d’anglais. Il prend aussi un job chez New Oriental, n°1 national de télé-enseignement pour filmer les cours. Dès lors, il est lancé. 15 h/jour, 30j /mois, il visionne et monte, avant de fonder Video Sailing, sa PME d’audiovisuel tout azimuts.

Au sommet sino-africain de novembre 2006, il tient la régie des écrans internes. Au meeting des partenaires de Microsoft, il filme et crée le CD souvenir. Il fait aussi les pubs du circuit de formule 1 de Shanghai, du microprocesseur AMD, des manuels de l’université d’Oxford… Son plus gros contrat est pour CG, le n°1 coréen de production : chaque semaine, pour Shanghai TV, assisté d’une rédactrice, d’une présentatrice et d’un traducteur, il crée une émission de 30 minutes, reprenant les éléments d’un programme quotidien coréen — adaptation quasi-simultanée, le décalage n’est que de 10 jours, dont trois pour recevoir les bandes par messagerie.

Il vit à un rythme fou, et change tout le temps de tâche, ne refusant aucun contrat. Il gagne ainsi 2 à 3000²/mois, assez pour rembourser l’emprunt pour le bureau et le matériel, payer son per-sonnel — trois permanents et trois free-lance. En 2008, Video Sailing aura gonflé les voiles à 10, voire 20 emplois.

Dans le développement de sa PME de télévision, Jerry rencontre deux atouts très favorables. [1]Les 48 chaînes nationales et les 2000 réseaux câblés sont dévoreurs insatiables de pro-grammes, publicités et divertissements, où la censure est absente. [2] Et la taxation très favorable, à 7,5%, TTC, bat tous les records de légèreté.

Aussi, contrairement à d’autres Chi-nois qui rêvent de Californie, l’Amérique de Jerry, c’est ici : « je reste, pour le jour bientôt proche où la TV s’ouvrira au privé » – ce jour-là, il sera riche !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Petit Peuple : Liquan, la policière est au chômage

Su Meinü (pseudonyme) n’est pas femme comme les autres. Mariée depuis 6 ans à Liquan (Shanxi), déçue de son couple mais aimant son mari, cette policière de 29 ans s’était risquée, avec lui et des amis, à cette pratique inouïe en Chine: l’échange de conjoints. Le résultat les avait comblés: leur ménage en sortait vivifié.

Su Meinü d’autre part, en son commissariat, voyait défiler les femmes battues, les couples naufragés : ils accusaient souvent, comme racine de leur mal, les années de traversée de déserts sans plaisir.

C’est alors qu’elle imagina d’offrir à sa ville sa découverte,comme moyen de prévention de la violence conjugale. Le succès fut immense! En quelques mois, son club internet fuqi8.com compta 68.000couples abonnés, à 60¥/an. L’échange des sens était permis mais non obligatoire. Su visait surtout la création d’amitiés, la restauration de la confiance en soi et en  autrui, par le fait de se faire du bien. 

Fière de son action qu’elle croyait civique, Su passa en octobre 2006 sur Phoenix-TV, la chaîne câblée hongkongaise. Li Yinhe, sociologue de renom, était venue pour la soutenir : l’émission fit date, en rongeant bien des poncifs ! Rétrograde, la loi du mariage devait changer. Dans cette pratique où l’argent n’entrait pas, mari et femme restaient libres et égaux. Et cet échangisme ne touchant qu’une poignée de gens, ne pouvait être accusé de déstabiliser l’ordre public, ni poursuivi !

Su Meinü ne s’en rendait pas compte, mais elle allait trop loin. Tant que l’affaire restait dans l’ombre, nul n’était obligé de savoir. Tandis qu’en réclamant droit de cité pour son activité décadente, la policière remuait trop de choses, la morale, la responsabilité de la police, de la mairie… A peine l’émission terminée, les plaintes fusèrent. « A tester 10.000 lampes à huile» disaient les esprits chagrins, « on tombe sur celle qui fuit » (千选万选, 选个漏灯盏 – qianxuan wan xuan, xuange loudengzhan). En un mois, par étapes, Su fut licenciée. Puis les braves gens de Liquan retournèrent à leur polaire ennui.

Mais au coeur du scandale, la belle policière et son époux ne perdaient pas tout: il leur restait leurs deux appartements neufs, leur Hyundai de grosse cylindrée et, surtout, les 4M¥ de cotisations du club et du site, lesquels, par quel mystère administratif, n’ont pas été fermés.

Le VdlC se plaît à voir en cet oubli, la faveur discrète des policiers : Su était gentille et avenante, et tant qu’ on peut l’éviter, on ne plonge pas dans le malheur une ancienne de la maison !