Le Vent de la Chine Numéro 33

du 22 au 28 octobre 2006

Editorial : Corée du Nord – Pékin veut ‘faire le percepteur du prince’

« La bombe n’est pas tout ! »: un cadre chinois résume ainsi la ligne officielle, après l’ explosion nucléaire nord-coréenne du 9 octobre 2006.

Alors que la Chine est en échec, avec ce test qu’elle n’a pu empêcher, mais dont elle doit supporter la critique internationale, elle n’a pas de stratégie de rechange : il est donc urgent d’attendre!

Il faut dire que le dégât est lourd : face au conflit larvé Corée-US, ayant raté ses 3 objectifs « ni bombe, ni dégradation, mais du dialogue », la Chine est critiquée, et craint de voir des millions d’affamés franchir sa frontière.

Elle se défend en rappelant que le 19 septembre 2005, au dernier sommet, suite à son initiative diplomatique, les six pays avaient trouvé un accord- que les US dynamitaient peu après, par de nouvelles sanctions contre Pyongyang, pour fausse monnaie…

Aussi le lest qu’elle lâche en s’associant aux sanctions, est fait plus pour frapper l’opinion que la Corée, et suit le mot d’ordre du Président Hu Jintao: « sanctions oui, escalade non!».A cette frontière où rien n’avait changé en 50 ans, un mur de 4m vient d’apparaître, mais sur quelques km, et en simple grillage.

 A Dandong, camions, trains et navires sont « inspectés », mais  non fouillés, tandis que les transferts en devises sont gelés mais non annulés. Pékin craint sur tous les fronts : d’apparaître otage de l’action des US «gendarmes du monde», dans un blocus de son voisin, et de causer la chute du régime, voire un 2d test nucléaire nord coréen, provocation désespérée qui exacerberait un risque de conflit. Aussi, «plus qu’une punition, dit un expert, nous faisons connaître notre sentiment aux voisins du nord ». Qu’on ne s’y trompe pas : sa colère est réelle, sa patience à bout !

Entretemps, les visites vont bon train. Condoleeza Rice, envoyée spéciale du Président Bush  à Pékin  le 20/10, tentait de convaincre la Chine d’augmenter la pression sur le régime de Kim Jong-il, tablant sur l’hiver rude et ses greniers vides. Annulé puis démenti, un Sommet des cinq pays concernés se prépare probablement. Enfin Tang Jiaxuan, l’envoyé spécial du Président Hu était (18/10) à Pyongyang, apportant le conseil très ferme d’arrêter tout autre test en préparation.     ‘         

Ainsi la Chine s’accroche-t-elle à l’action qui lui coûte le moins : faire le dos rond aux va-t-en-guerre, manier les arguments lénifiants pour restaurer la confiance entre Chine et USA,  et les ramener au tapis vert ! Cette stratégie, le pouvoir l’appelle d’un dicton antique : « faire le précepteur du prince » (pei taizi dushu, 陪太子读书 )- en douceur, forcer l’enfant gâté à réfléchir !

 

 


A la loupe : Frappes à gauche et à droite

Une double frappe se poursuit «à gauche et à droite»: contre la corruption afin de calmer l’opinion, et contre la dissidence pour décourager les partisans de changements rapides.

Signe d’une force et d’une confiance du tandem Hu Jintao – Wen Jiabao.

La campagne anti-média traque surtout les cyberdissidents, trahissant une nervosité face à leur monde anonyme aux libertés exponentielles. Accusé de critiques politiques sur la toile depuis 2002, Guo Qizhen en prend pour 4 ans dans le Hebei. A Chongqing, poster en ligne des satires vidéo devient passible de 500² d’amende.

Dans la presse, Li Er-liang, rédacteur en chef du Quotidien de la jeunesse est limogé pour avoir toléré un article louangeur du colonialisme au XIX siècle. A Pékin, Gao Zhisheng, l’avocat des causes haïes par le régime, en prison depuis août, est inculpé pour subversion.

En contrepoint, la campagne anti-corruption monte en puissance à travers tout le pays. A Shanghai, au moins 10 hauts cadres ont suivi le Secrétaire du Parti Chen Liangyu dans sa chute, dont 4 de Shanghai Electric (Xu Wei, dernier en date), Han Fanghe, du fonds de placement Hua An, ou Yu Zhifei, directeur du circuit de F1. Canton boucle le procès de deux ex-boss de China Southern, Chen Liming et Peng Anfa. A Shenzhen, 5 juges plongent pour corruption et débauche, dont le vice Président du tribunal Pei Hongquan, tandis que Pékin contribue à ce palmarès par la mise en accusation de Liang Shan, le manager véreux du fonds d’accession au logement, tandis que Qiu Xiaohua, patron du Bureau National des statistiques, tombe pour son implication dans le scandale du fonds de pension shanghaïen .

NB : Jia Qinglin rencontrait (19/10) à Hainan 200 politiciens et hommes d’affaires taiwanais à l’occasion d’un « forum agricole », tandis que Huang Ju, vice 1er, évoquait (19/10) à Pékin la suppression imminente des cloisons entre assurance et banque. En réapparaissant publiquement  et en s’exprimant sur les affaires de la nation, ces hommes placés par Jiang au Comité Permanent, qu’on disait inquiétés par la campagne anti-corruption, prouvent qu’au niveau  suprême, la campagne est terminée !

 

 

 


Joint-venture : Wal-Mart mange Trust Mart ?

— Initiative de Gibcom, PME française de services, Shanghai connut du 12 au 18/10 sa 5ème  «semaine française», dans l’ex-concession du même nom. Deux mini foires accueillirent une quarantaine de firmes expatriées, exposèrent leurs produits, et offrirent des animations.

Ricard offrit le pastis en marge de sa compétition de pétanque. Royal Canin, l’expert en aliments pour chiens et chats, fit un concours de tonte, et Decathlon offrit des balades à dos d’âne. L’IFA, école de mode (JV) de 540 étudiant(e)s, donna des défilés de mode. Esprit bon enfant garanti.

L’initative rencontra une sympathie de tous bords. Le public local et étranger put se rencontrer sur ce terrain neutre. Les firmes témoignèrent d’une occasion privilégiée d’approcher leurs clients, et de renforcer leur image : l’événement déplaça 300.000 visiteurs, sans compter les 10aines de reportages à la TV et la presse locale et sites internet des deux pays. Autres ardents supporters, la mairie de Shanghai, et l’Ambassade de France derrière l’événement dès sa naissance en 2002.

— Après un an de joute avec d’autres repreneurs pour Trust Mart, Wal-Mart sort victorieux (sous réserve d’approbation), avec une offre d’1MM$ pour les 108 magasins dans 21 provinces -dont 31 à remettre de suite, les autres sous 3 ans. La chaîne taiwanai se ferait plus que doubler la présence en Chine de Wal-Mart,qui n’y atteint après 10 ans, que 620M² au 1er semestre, avec 66 magasins : un peu plus que Trust, beaucoup moins que Carrefour avec 1,2MM². Le deal permettrait au géant de Bentonville (Arkansas) d’accéder au 1er rang étranger en Chine!

NB1: de l’avis même de Wal-Mart, ses magasins réussissent mal, avec 4$ d’achat par client, contre 20$ aux US. Ajouter Trust Mart à son réseau, lui permettra de brûler les étapes vers l’Ouest, lui donner une avance sur Carrefour dans quelques villes clé. Il rapprochera Wal-Mart des clients, et améliorera chez Trust une gamme de produits pas assez frais et trop chers.

NB2 : cette reprise éclaire après coup l’entrée du syndicat unique dans les murs de WM: il l’a accepté, pour que l’Etat bénisse son redémarrage!

— Géant irlandais du ciment, CRH entre en Chine par la grande porte, celle du Dongbei où il acquiert coup sur coup 2 outils en une semaine. Revirement apparent, 7 mois après avoir déclaré son désintérêt pour s’installer en Chine ou en Inde. CRH acquiert 26% de Yatai-Cement, filiale de Yatai (Jilin), un des 10 plus grands cimentiers du pays. Entre Jilin et Heilongjiang, Yatai fait tourner 4 fours, une broyeuse, et produit 9Mt/an. Peu avant, CRH rachetait Sanling de Harbin. Les 2 emplettes oscillent entre 80 et 90M².

La raison de son revirement stratégique pourrait tenir au programme actuel de fermetures forcées de milliers de mini-cimenteries à travers le pays : 208 annoncées la semaine passée dans le Henan. D’un lourd coût social (50.000 cas, au Henan), cette action vise la maîtrise des capacités, la lutte contre le gâchis d’énergie, la production propre—et la constitution de grands groupes!

 

 


A la loupe : Yangshan, le port-baleine

A une centaine de km de Shanghai, l’archipel des Qiqu cache un des rêves les plus ambitieux au monde: une région, intégrée de vie et de travail, en mer !

Voyez d’abord les 32,5km d’arches de ce pont autoroutier pour camions de 50t, capable de résister aux typhons. Au bout, la zone portuaire de Yangshan déroule ses 100 grues géantes de 65 à 40t, capables de décharger bientôt 50 conteneurs à l’heure et d’apponter sur ses 1600m de quais aux 16m de fond, des navires géants de 9.000 à 13.000«boîtes».

Débuté en 2003, ouvert en janvier 2006, ce port a déjà coûté 2,2MM², et aura traité cette année 3M TEU. Sous 4 ans, une 2de phase portera la capacité à 5M, suite à quoi suivront 12 tranches au total, ouvrant l’autre île artificielle encore plus grande, Dayangshan

D’ici 2020, Yangshan traitera 25M boîtes, et aura coûté, avec son port de logistique et autres extensions, 20MM² : prix à payer pour maintenir la croissance du port de Shanghai, après la saturation des 5 terminaux de Waigaoqiao (8,5M boîtes). Yangshan a déjà 35 routes vers l’Europe et les Amériques -leur nombre ne fera que croître. Mais le port n’est qu’un des trois aspects du projet de Yangshan !

Sur le rivage continental se trouvera Lingang («Port dans la Forêt » de 100km²), ville nouvelle de rêve, 800.000 nouveaux riches autour d’un lac de 6km², oeuvre de l’architecte hambourgeois von Gerkan. Ses musées, sa marina, son golf, ses parcs, cohabiteront avec un parc high tech de 200km², une puissante industrie d’équipement, un centre de recherche, deux universités maritimes…

Par son innovation, ses puissants moyens, le projet fascine- mais pose aussi des questions :

[1] les coûts sont élevés (VW a renoncé à s’y installer, faute de moyens),

[2] peut-on faire cohabiter une industrie lourde, et un habitat « vert et bleu » de luxe? 

[3] le pont fonctionnera-t-il par mauvais temps?

Tel quel, ce complexe de Yangshan résume la puissance de Shanghai, qui vient de tenir 15 ans les rê-nes du pouvoir, grâce à Jiang Zemin et à son « club de Shanghai ». Il symbolise la capacité d’une région parmi les plus dynamiques au monde, à prendre des risques sans compter, pour assurer son avenir !  

 

 

 

 


Argent : Règlement – la banque, hors d’oeuvre de l’assurance

— Les assureurs chinois doivent pouvoir investir dans des banques bien gérées et profitables : oeuvre de la tutelle CIRC, (China Insurance Regulatory Commission), le cadre réglementaire qui vient de sortir (16/10), ouvre la voie. Ce service encore peu endetté et au taux de croissance vertigineux (175MM² de capital en août 2006, et qui doit atteindre le triple en 2010) est invité à participer au dépannage des banques et y prendre des parts qui autrement iraient à l’étranger.

Des maisons ont joué les éclaireuses, telle Ping An qui a racheté 89% de la Shenzhen Development Bank pour 490M², ou China Life qui vient d’acheter  600M² de parts d’ICBC (Industrial & Commercial Bank of China) en bourse de Hong Kong. Le cadre définit donc les garde-fous pour éviter la casse, dans ces rachats: pas plus de 3% des actifs de l’assurance (ce qui pour le secteur, libérerait 5MM² à investir) et pas plus de deux «gros» investissements, supérieurs à 5% des actifs de la banque, à condition qu’elle n’ait pas plus de 5% de mauvaises dettes. Si l’investissement dépasse les 10%, l’assureur doit avoir 15MM² d’actifs, et la banque 5MM², et moins de 10% de prêts en faillite.

 

— Avec le soutien de la NDRC, (National Development and Reform Commission) sous la pression du pétrole cher, le marché chinois des énergies renouvelables poursuit sa chevauchée fantastique.

Voyez BP Solar : à travers sa JV de Xi’an avec Sunoasis (Xinjiang), il veut quadrupler sa production de panneaux photovoltaïques à 100 MW/an d’ici 2010, pour un investissement en M$. Le champion du secteur, Suntech (Wuxi) décuplera pour atteindre 1000 MW de capacité, destinée au marché local et à l’export. De son côté, fort de la subvention de 137²/t par la NDRC dans le cadre du programme énergies propres, COFCO, consortium des huiles et céréales, se bâtit à étapes forcées un empire de production d’éthanol, le “pétrole vert”. Moyennant 1MM² d’investissement d’ici 2010, il vise 3Mt/an. L’usine du Guangxi (400.000t) tournera au manioc, adoucira la vie de 1,1M de paysans. Son usine de 440.000t, en JV dans l’Anhui, utilisera maïs et patate douce, comme celle qui se prépare au Hebei. D’autres usines suivront au Liaoning, Shandong, Jiangsu et Hubei.

 

 


Pol : Barrages de la Nu—l’Unesco fait plier le Yunnan

— Projetés dès 2003, par la  province du Yunnan et  Huaneng l’électricien pékinois, les 13 barrages sur la rivière Nu (Salween) aurait impliqué des investissements en dizaines de MM$, et permis d’exploiter de fabuleuses mines nouvelles, 74MM$ de richesses à extraire du sous-sol.

Mais s’agissant du dernier écosystème vierge d’Asie du Sud-Est, la SEPA (State Environmental Protection Administration)

s’était interposée et le 1er ministre Wen Jiabao avait gelé le projet en février 2004, «le temps d’une révision». Seuls certains barrages seraient bâtis, sur les sites les moins dévastateurs.

Le Yunnan avait donc son feu vert, à un détail près: Nu, Yangtzé et Mékong suivaient des cours parallèles, sur un site classé par l’UNESCO patrimoine de l’humanité. Or, même après révision pékinoise, la zone protégée perdait 20% de son espace. Après visite en avril, puis cet été, l’UNESCO a donné au  Yunnan jusqu’à février 2007 pour renoncer, ou bien voir la zone reclassée «en danger». Craignant l’anti-publicité, la mort dans l’âme, Kunming se dit prêt à céder, et tout abandonner—quitte à se rattraper sur le nombre de ses barrages sur le Mékong—autre pomme de discorde avec l’étranger !

— Après 30 ans de planning familial, une simple annonce dans la presse (16/10) chuchote ce qui semble devoir se révéler comme un grand tournant dans la politique démographique.

Dès janvier 2007, Pékin offrira aux couples sexagénaires, n’ayant engendré pas plus d’1 garçon ou 2 filles, une prime de 60²/an, soit 20% du revenu fermier moyen. Il s’agit donc d’une retraite conditionnelle, qui doit compenser le paysan pour le soutien dont il se prive pour ses vieux jours.

L’Etat en espère deux autres virages sociétaux : enrayer l’exode rural, et combattre l’avortement sélectif qui en 2006 prive 60M de Chinois d’épouse. La prime coûtera tout d’abord  100 à 300M²/an, beaucoup plus ensuite. Mais comment empêcher les cadres locaux de détourner les fonds? Et assurer le maintien  de cette prime à long terme? Inconnues dont dépend la confiance des paysans, dans cette incitation à ne pas concevoir !

— Dernière visite présidentielle en Chine pour Jacques Chirac du 25 au 28 octobre.

Au programme : Pékin, Wuhan (fief de PSA), Xi’an en visite « semi-privée ». Le chef de l’Etat devrait à nouveau endosser sa casquette de commis voyageur de la République, pour des contrats à la clé (Alstom? Areva ?TGV, centrales nucléaires?). Un investissement spécial, cher au Président français verra le jour : en joint venture locale, une antenne du Centre Pompidou à Shanghai.

 

 


Temps fort : SIDA en Chine : back to reality !

En décembre 2005, le Ministère de la santé étonnait le monde en rognant son estimation des malades du SIDA, de 840.000 à 650.000 cas.

Le 17/10 pourtant, Hao Yang, du même ministère, retourne à la réalité, brossant un tableau noir des progrès du fléau. Avec 190  infections/jour en 2005 et jusqu’à 1% des femmes enceintes séropo, la Chine, en «épidémie généralisée», a rejoint le «stade de développement de l’ Afrique». Avec 48% de cas contractés lors de rapports hétérosexuels, est révolu le temps du haro sur les groupes à risques -homo-sexualité ou héroïnomanie. L’Etat n’a plus d’autre choix que d’adopter les armes efficaces ailleurs, et dépasser ses peurs !

En prévention, depuis peu, l’Etat impose les préservatifs dans les centres de sexe vénal, et crée 309 cliniques de désintoxication à la méthadone, pour sevrer les drogués et supprimer l’usage de la seringue.

Les plus grands problèmes sont en éducation. A Harbin, trois conférences pour 180 prostituées et leurs souteneurs viennent (11/10) de causer le scandale de nombreux résidents et de la police, réclamant l’arrestation des travailleuses du sexe. Wen Yingchun, auteur de la campagne et directeur du centre épidémiologique provincial, leur oppose les faits : seules 15% des prostituées utilisent régulièrement des préservatifs, et la plupart ne savent pas ce qu’est le SIDA. Mais les mentalités avancent : à Pékin, ces campagnes passent mieux, et sur le site Sina.com, 77% des internautes interrogées y sont favorables.

Restent de lourds problèmes :

[1] le besoin grandissant pour les sidéens, en thérapies de seconde génération, encore indisponibles en Chine, afin d’éliminer les terribles effets secondaires causés par la 1ère génération.

[2] Les vieux démons du pouvoir : à  Urumqi, Xuelianhua, ONG de lutte anti SIDA, vient d’être fermée, pour « illégalité » – elle dérangeait !

 

 


Petit Peuple : La cavale asiatique de Paul et Virginie!

Depuis Zhuzhou (Hunan), c’est un remake sulfureux de Paul et Virginie que jouent Huang Shishan et Wang Xiangni.

Fils de paysans, Huang  a toujours été bûcheur. Après son Master en 1985 (summa cum laude), il sut par son dynamisme s’imposer en 10 ans n°2 de l’agence locale de l’ABC, la Banque de l’agriculture.

C’est alors qu’il fut frappé de plein fouet par le météorite de cette fille de 19 ans, comptable, et surtout ex-mannequin, éblouissant canon. S’étant rencontrés en boîte, elle lui ouvrit ses bras, son lit la nuit-même. Le lendemain, Huang consentait à son groupe chimique agonisant, les 3M¥ salvateurs. Puis elle démissionna et se fit assistante de Huang, directrice des prêts. Elle fut aussi son amante fidèle -3 fois enceinte de lui, 3 fois avortée, sans rien demander. Vite, dans cette grasse prébende de l’épargne provinciale, leurs affaires fleurirent, sur plusieurs provinces -crédit usuraire, immobilier, tourisme. Pour s’arranger avec sa conscience, il avait créé une clinique pour pauvres, à 20M¥, avec elle comme PDG! La chute de l’Eden vint après 9 ans : en juillet 2004, leur agence faisait faillite. Sans attendre les manifestations furieuses des fermiers grugés, ils filaient aux Philippines avec en poche, 8M¥ mal acquis. Et là, 2ème tuile : il fut kidnappé, ils durent payer 1M¥ de rançon. Un peu plus tard, planqués, elle découvrit -sans le lui dire-que Pékin était sur leur piste. Elle s’enfuit alors seule en Malaisie, portant leur enfant à venir et dans son sac, le reste du magot. Au bout du rouleau, après avoir tenté de remonter la pente comme docker et s’être brisé un poignet sous 1 sac de 60kg, Huang se rendit, fut extradé, en prit pour 12 ans.

Depuis sa geôle, il vient de publier « Baiser les lèvres rouges », son bestseller-où il balance Xiangni et expose ses coups et trucs, dans l’espoir immodeste d’en faire le bréviaire d’Interpol. Huang commet sa trahison, moins par revanche que comme monnaie d’échange, pour s’assurer le pardon du groupe : pour s’arracher à la mortelle impasse, au 走投无路 zou tou wu lu !

 

 


Rendez-vous : Pékin : Sommet Sino-africain

31 oct – 3 nov, Pékin : EP China, Production et distribution d’énergie

1-3 novembre, Pékin : Forum CEO China Daily

3-5 novembre, Pékin : Sommet Sino-africain