Le Vent de la Chine Numéro 22

du 18 au 24 juin 2006

Editorial : Taiwan, conjoncture, écologie – patchwork estival !

Se préparant déjà à la trêve estivale, la Chine nous offre un patchwork de thèmes d’attentions ou de soucis fugaces :

1. Surprise avec Taiwan : les liaisons aériennes sont rétablies pour les passagers lors des quatre fêtes traditionnelles, et pour le fret, à fréquence « régulière ».

 Le fait remarquable est que les gouvernements parviennent à s’entendre sur quelque chose : effet tangible du retrait fin mai d’un Président  Chen Shui-bian en fin de course. Chen incarne le front du refus à Pékin, et celui qui s’était fait élire en 2000 comme la force d’alternance au KMT, aux mains propres. Mais six ans après, son épouse est accusée de trafic d’influence, et son gendre en prison, pour délit d’initié. KMT et People 1st Party (PFP), au Parlement, réclament des comptes : une session spéciale est ouverte, avec 15 jours de campagne, avant une motion de censure. Leurs chances sont minces, mais cet exercice d’ «empeachment» à la mode américaine, permet à cette démocratie adolescente de poursuivre sa croissance !

2. Pas d’arrêt de la fièvre économique! De janvier à mai, l’export à fusé à +26%, annonçant un regain de tension avec l’UE et les USA.

C’est d’abord l’oeuvre des 509.000 firmes étrangères, assurant 57% de l’export (87% de l’électronique) et 60% de l’import. La bonne santé se voit aussi en commerce de détail qui réalise 60,6MM² en mai, +14%,  2% de plus que l’objectif public pour 2006. Dans ces conditions, l’index des prix à la consommation  augmente de 1,4% en mai contre 1,2% en avril. Surtout le prix de l’immobilier : +4,5% en mai à travers le pays. A Shanghai, du 2 au 8/06, le chiffre des ven-tes monte de 38% et leurs prix de 18% (21% au home sweet home)… Mais de tout cela, l’Etat va tirer les conséquences -il sait qu’il peut serrer d’un tour de plus le robinet du crédit, après celui opéré fin mai (VdlC n°18), et harmoniser la TVA entre compagnies étrangères et locales, autour de 27%, sans doute en août.

De toute manière, un autre coup de gel arrive : la rechute du cours mondial des mat. 1ères, désormais en fin de cycle. Le pétrole fatigue : la demande de la Chine passe selon l’AIE (Agence internationale de l’énergie), de +8,6% (1er trimestre) à +5,9% (2nd trimestre). D’ici décembre, le baril pourrait être passé sous la barre des 40$ le baril !

3. La Chine ose 3 mesures vertes :

 une journée nationale des cadres, à vocation éducatrice, sans voiture, ascenseur ni  climatisation (succès mitigé) ;

un fonds de projets d’énergies renouvelables, financé par le Ministère des finances ; et

pour fin 2006, un objectif d’utilisation d’éthanol – le «pétrole vert» – dont la Chine est déjà 1er producteur, à partir de maïs, cassave et de patate douce !

 

 


A la loupe : La Chine au chevet de sa propre santé

On avait déjà constaté le renforcement de la confiance entre autorités médicales chinoises et mondiales (VdlC n°21). Depuis lors, les signes d’embellie se poursuivent, avec l’annonce par l’OMS, (l’Organisation mondiale de la santé) le12/06, de la création proche de son centre épidémiologique à Canton, où il concentrera ses activités d’alerte, de recherche et de formation sur le Sida, le Sras et la grippe aviaire (19ème cas annoncé). L’info circulera plus vite et le soupçon que la Chine, foyer endémique de plusieurs fléaux, cherche à  découvrir seule les vaccins et modes de prévention, s’éteindra. On va donc dans le bon sens !

La Chine publie des résultats préliminaires de son vaccin anti-Sida, en test depuis 15 mois. 49 volontaires entre 18 et 51 ans ont été vaccinés en octobre : le vaccin serait «sûr» (non nocif). Reste à savoir s’il protège du Sida. Ce sera le but de la 2de phase des travaux du centre épidémiologique du Guangxi, avec des volontaires à haut risque (prostituées, camionneurs).

On voit d’autre part une autre confiance poindre à l’horizon : celle des centres de R&D étrangers, attirés par la modicité des coûts de développement de molécules nouvelles.

En moyenne, un médicament nouveau coûte 900M$ d’investissement et 16 ans de recherche, alors que 9/10ème de ces médicaments sont abandonnés en route. Or en Chine, de tels coûts sont érodés de 30% au moins, et le laboratoire Quintiles (US) a déjà reçu cette année, deux certifications internationales à partir de son centre de R&D ouvert en 2003. Cette année, il programme déjà 30 à 50 tests !

Soyons clair : la qualité de ce système de santé chinois reste très basse, altérée par la corruption, comme celle des comités «élus» en avril pour répartir la manne du Fonds global de lutte anti-sida (de l’OMS en 100 aines M$ ). Suite à un tollé général (l’élection de caciques plutôt que de médecins, ONG et malades), la Chine accepte que l’Unaids inspecte l’honnêteté de ce scrutin !

Tandis que dans les hôpitaux, les médecins et infirmières seront incités à refuser « les pots de vin contre bons soins ». L’objectif étant, entre autres, de couper la relation entre les médecins et les laboratoires et contraindre ceux-ci à utiliser les « 1.113 » drogues récemment approuvées, génériques et donc bien moins chères !

 

 


Joint-venture : Jackpot pour Husky en mer de Chine

— La production d’oléagineux est le talon d’Achille de l’agriculture chinoise, climat oblige.

Le pays en est réduit à des importations, qui montent en flèche à mesure que le Chinois veut manger plus de  fritures, gâteaux et employer plus de savons et détergents. C’est pourquoi la Chine se tourne de plus en plus vers l’huile de palme, dont elle produit 0,2Mt (à Hainan) et en importe 4Mt (contre 2,6Mt en 2003), +20% au premier trimestre.

Pékin parle d’investir 10MM$ en infrastructures et dans l’agriculture en Indonésie, surtout dans les palmeraies.

Mais un autre roi du marché apparaît : la Malaisie, avec 68% des importations l’an dernier. La Felda, plus gros producteur mondial, s’apprête à augmenter sa production de 3 à 5Mt, pour faire face à la demande chinoise et surtout indienne. Mais une forte progression est impossible, sans un partage du marché. La Felda souhaite investir dans certains des moulins qui se montent à travers le Céleste empire, et à vendre son bio diesel, dont elle est (là aussi) n°1 mondiall

  

Husky, le prospecteur pétrolier canadien de pétrole à 35% propriété du Tycoon Li Ka-shing trouve à 250km un des plus gros champs gaziers off-shore en mer de Chine au Sud de Hong Kong.

Par défaut, les experts évaluent la valeur commerciale à jusqu’à 1,6MM$, pour une capacité estimée à 170MMm3 de méthane. Husky avait racheté les droits du bloc 29/26, contenant cette nappe, ainsi que sur 2 autres blocs, que le monopole Cnooc ne pouvait pas prospecter, faute de maîtriser cette technique.

A présent, Cnooc a le droit d’exploitation conjointe, avec 51% de propriété sur tout gaz extrait : la découverte alourdit son patrimoine  de 5,4%, sans coup férir ! Mais vu les lourds travaux d’exploration et de développement restant à accomplir, on n’attend pas d’extraction avant 2010. Husky, le grand gagnant, ajoute aussi 7% aux réserves actuelles chinoises en gaz : le delta des Perles vire au delta des bulles!         

 

 


A la loupe : Une Chine en arsenal

Le thème de l’armement est de ceux que la Chine n’aime pas trop aborder.

Or, le 11/06, Amnesty International jette un pavé dans la mare, accusant la Chine d’exporter pour jusqu’à 1MM$ par an d’équipements de guerre, entre les copies d’AK47, les grenades, half-tracks, et autre outils anti-guérilla, produits de groupes comme Xinxing, Norinco ou Poli.

Certes la Chine selon Amnesty International, ne serait que «parmi les dix 1ers vendeurs», loin derrière la Russie (30% du marché planétaire), USA, France, Allemagne, Royaume Uni. Mais l’identité des acheteurs pose aussi problème : Soudan, Birmanie, Népal, sont tous des régimes militaires sanglants, réprimant libertés ou minorités.

Depuis février 2003, la majorité des 180.000 à 300.000 décès de la guerre du Darfour (Soudan) auraient été causés par des armes chinoises. Idem, au Népal, la Chine aurait fourni 25.000 fusils et 18.000 grenades à la garde prétorienne du Roi Birendra pour affronter -un comble! -les forces maoïstes, mais celles-ci aussi  avaient été équipées « chinois », payé par la drogue. Parfois, les livraisons prennent la forme de troc, surtout contre du pétrole !

Pékin démentit, par la voix de Teng Jianqun, de l’Association nationale de contrôle des armes et du désarmement, qui évalue les ventes d’armes chinoises à 1,44MM$, en 5 ans.

En marge du sommet  du Shanghai Cooperation Organisation (SCO)  à Shanghai (15/06), la Chine se déclare, «prudente  et responsable, comme les 5 pays signataires de l’OSC»: appel à faire front uni !

Ce serait le dialogue de sourds, si le Ministère de la Sécurité publique n’admettait le 12/06, son mal à maîtriser la production et le commerce d’armes et d’explosifs. En 2005, les arrestations de trafiquants (mafia, proches de police, de l’APL) ont augmenté de 10%. L’Etat admet que le marché explose, trop rémunérateur, et bloqué par une «certification trop rigide».

Des firmes «légales» livreraient aux clandestines de «vraies-fausses» pièces, permettant aux bandits de copier des armes toujours plus sophistiquées… C’est une donnée très ancienne à laquelle Pékin doit faire face : l’armée, les provinces sont très autonomes : 山高皇帝远, shan gao huangdi yuan, les montagnes sont hautes, et l’empereur est loin !

 


Argent : Xugong—un nouveau repreneur qui vient du froid

3ème et plus jeune aéroport du Toit du monde, Nyingchi illustre une politique chinoise d’investissements massifs au Tibet pour le désenclaver, y compris sous l’angle des affaires.

Politique également illustrée par l’ouverture du chemin de fer à 7MM$, Golmud-Lhassa, le plus haut du monde (5000m), dont l’intérêt touristique semble vif. Situé à 400 km de Lhassa, à la frontière avec la Birmanie et l’Inde, l’aéroport ouvre en juillet. Il aura fallu 21 mois pour mener à bien  ces tra-vaux. Les 78M² nécessaires ont eu pour investisseur principal la CAAC, tutelle de l’aviation civile. Cet ouvrage a une vocation touristique, du fait de son altitude plus clémente, 2.949m, contre 3.650m à Lhassa et Qamdo.

Et aussi, en  raison du canyon de Yarlung Zampo, un des plus beaux, profonds et longs du monde, dont l’exploitation commerciale va commencer.

NB : Le Tibet est très en vogue. En 2004, ils étaient 1,22M à faire le voyage, dont 3.200 étrangers. Pékin en attend 120.000 passagers (soit 10% de plus) – à terme !  

 

— « Comme membre de cette industrie (celle les machines lourdes), nous ne souhaitons pas voir abîmée notre souveraineté naionale».

C’est Xiang,  patron de Sany, qui jaillit comme diable en boîte pour reprendre Xugong, le n°1 national (hors étranger) en mauvaise passe, cédé par la mairie de Xuzhou (Jiangsu).

Carlysle, le repreneur champion  des reprises hypothécaires, offre 375M$ pour 85% des parts. Depuis oct. 2005, il attend l’accord d’une NDRC (Commission de développement et de recherche) probablement divisée et hésitante à l’idée d’une reprise pour revente 5 ans plus tard.

De là à penser que l’offre concurrente serait téléguidée, il n’y a qu’un pas. En tout cas, Xugong elle-même s’interroge sur la capacité de Sany, trois fois plus petit qu’elle, à offrir, selon Xiang, « 30% de plus que Carlysle». De toute manière, il n’y a pas que l’argent : Carlyle investit, comme part d’un plan de sauvetage, qui inclut aussi une  injection forcée de savoir-faire importé. Sany n’aurait pas cette chance. Voila pourquoi (15/06) Wang Yansong, vice PDG de Xugong freine des 4 fers. Coincée entre l’Etat et le business, sa caisse et sa tutelle, la mairie n’intervient pas et compte les points.  

 

 


Pol : Un vice maire olympique démis pour corruption

— Tous les gouvernements chinois échouent à l’obstacle de la corruption qui, selon Hu Angang, économiste, compterait pour 15% du PNB.

Le 11/06, Liu Zhihua, vice maire de Pékin est limogé. Il régnait sur l’immobilier et les Jeux Olympiques de 2008, dotés de 40MM$. On lui reproche détournement et débauche – l’argent aurait servi à maintenir un informel harem, et un palais sur les hauteurs de Huairou. Liu sera jugé en secret, hors justice par la jilüjiancha, 纪律检查, commission de discipline interne.

A 57 ans, ce cadre longtemps humble et honnête peut avoir succombé au «syndrome des 59 ans»: à 60 ans, l’apparatchik supposément, perd tout ce qu’il n’a pu mettre de côté ! Parmi les autres mises en examen de la semaine, figure celle du contre-amiral Wang Shouye, détournant des M$ de bakchich en contrats d’équipement, ou les 20M² détournés à la BoCom, et une part encore mal évaluée de 12M² en prêts hypothécaires, à l’agence Lujiazui de la Pudong Development Bank.

La presse n’hésite plus à réclamer des comptes. Quant aux autorités, par la voix de He Yong n°2 de la Jilüjiancha, est annoncée la nième campagne de « tolérance zéro », tout en priant justice et police, enfin, de coopérer sur les affaires d’argent sale. 

NB : la Chine n’a pas avancé depuis Jiang Zemin, qui refusait que les cadres fautifs passent en justice normale, et comptait sur leur « morale d’élite » pour résister aux tentations. Hong Kong, pourtant, a trouvé une solution : fort corrompue jusqu’aux années ’80, elle a créé un corps d’élite, l’ICAC, qui enquête sur dénonciations (rémunérées) et confie ensuite le dossier à sa justice -indépendante du pouvoir !

 

— Le 8/06, Fu Xiancai qui dénonçait auprès de la TV allemande une affaire d’expropriation frauduleuse de riverains du barrage des Trois Gorges, fut battu et laissé pour paralysé par un malfrat.

Cet incident a frappé le gouvernement de Mme Angela Merkel, fille de pasteur et ex-citoyenne de la RDA (ex Allemagne de l’Est), peu conciliante sur les droits de l’homme, forçant Pékin à «étudier le cas». Berlin a aussi envoyé un médecin et fait savoir qu’il prenait en charge les frais de l’opération sur place—forçant probablement Pékin à expédier un de ses meilleurs chirurgiens pour assurer le moins mauvais résultat.

NB1 : C’est le signe le plus fort en 17ans, d’un réveil en Europe de la sensibilité droit de l’hom-me, même contre ses intérêts commerciaux

NB2 : l’attentat contre Fu exprime l’exaspération d’un pouvoir local qui avait réussi durant 10 ans à cacher ses fraudes, pour les voir explosées sur le tard. Il explicite aussi une technique nouvelle de répression, en croissance rapide : la privatisation des frappes auprès de truands liés au pouvoir local. Blesser pour avertir ou briser une grève ou un sit in, est confié à la mafia. Mais cette technique n’a pour l’instant jamais été imputée au pouvoir central, elle exprime la trop grande autonomie de cadres « hors la loi », et coûte trop au pays en terme d’image, pour être d’avenir !

 

—  Yahoo en Chine arrive à faire plus chinois que les Chinois !

Il vient d’être sacré 1er censeur par Reporters sans frontières, loin devant le chinois Baidu et les autres étrangers (Google, MSN), avec 98% de filtrage de toute info non désirée par Pékin, et une heure de «punition» de l’internaute par refus du service, sur la moitié des demandes. La perte d’image commence à peser lourd. Pour cette raison sans doute, Google envisage d’abandonner la collaboration en censure avec le régime, et de reprendre sa liberté…


Temps fort : Alstom met les gaz dans l’énergie thermique

Montée en vapeur pour Alstom qui lance le 9/06 à Pékin  sa dernière usine ABP de turbines-génératrices.

Alstom se fait logiquement épauler de BZD, poids lourd pékinois du secteur, qui assume 40% de la JV de 100M$. L’usine sur 35.000m² vise une production de 6 à 8 ensembles turbines-génératrices d’une capacité de 600MW, ce qui correspondrait à 15% du marché chinois, si toute la production était écoulée sur place.

Mais Alstom, à ce stade de son implantation en Chine, peut se permettre de viser l’export de turbines coproduites par son réseau mondial, entre Belfort et la Pologne, et de spécialiser ses usines, lui assurant des marchés inaccessibles depuis la France, en faisant valoir son avance technique et ses prix globalisés.

En tout cas, cette usine pékinoise à Shijingshan comble un vide pour le groupe qui tient : 24% du marché chinois en hydroélectricité (notamment grâce au barrage des Trois Gorges), 50% dans le nucléaire (équipement conventionnel), mais ne disposait que de 10% du marché thermique -le plus important en volume, dans lequel la Chine revendiquait en 2004, 70% des commandes mondiales. Avec ABP, voilà Alstom assuré de doubler son marché chinois !

D’autres projets sont en l’air, comme la réhabilitation (dans un sens environnemental) de10ainesde centrales de taille intermédiaire, responsables majeures de la dégradation de l’air.

En charbon propre, Alstom a un autre fer au chaud : la centrale à lit fluidisé circulant, qui  accède à sa capacité maximale de 600MW, et est compétitive pour le charbon à forte teneur en soufre, commun en Chine. Une technique qui fera sa place  avant 2020, alors que la Chine, consommant 3MMt de houille, rêvera au ciel bleu !

 

 


Petit Peuple : Wuhan : Huang Tao pas à la noce, car trop !

Depuis le 29/1 à Wuhan, Huang Tao, 27 ans, ne sait plus où donner de la tête : pas une semaine sans un mariage!

 Cette frénésie nuptiale mérite explication. 2005, l’année du Coq était vomie des astrologues, qui n’en attendaient que stérilité ou pire, veuvage. On ne se pressait donc pas à la mairie cette année-là. Donc, en compensation, 2006 l’année du chien est celle de toutes les noces : de tous les dangers pour ce célibataire, dont la plupart des amis déjà casés arborent à cette occasion leur moitié, et leur bébé en sa poussette arrogante.

Au 1er mariage,  ils le taquinèrent ou le plaignirent de sa solitude, offrirent leur entremise. Au 2d , Huang Tao jura qu’on ne l’y prendrait plus et se présenta avec Ju sa collègue, laissant entendre qu’elle était sa future. Le truc passa au 3ème puis au 4ème. Mais au suivant, Ju en eut assez, ayant perdu espoir qu’il la regarde. Aussi dut-il trouver une autre fiancée. Pour ses 16 derniers mariages, Huang changea 6 fois de fille. En tout bien tout honneur-mais personne n’y crut: sa réputation sombra dans le maelstrom des ragots: «il n’était pas si volage à la fac – la pauvre fille, si elle savait!». Durant le banquet, chacun y allait de son quolibet jaloux, lui prêtant la liberté sexuelle dont tous rêvaient!

Mais confrontée aux défis, le Chinois trouve toujours la solution: dans une agence de sécurité, Huang a recruté une escorte féminine pour une mission spéciale et cher payée, protéger non sa vie mais son honneur. Il aurait cru ainsi flouer ses amis, en apparaissant dans ses mariages avec cette compagne régulière. Mais la vigile, ayant ouï la réputation de son client et le sachant doté d’un brillant avenir, aurait décidé de le séduire, au mieux de l’épouser. Pris à son propre piège, Huang chancellerait -l’Amazone étant aussi belle que talentueuse et sachant y faire : le moment viendrait où Huang, éternel distrait, cessera de she jin qiu yuan 舍近求远), « renoncer au près pour rêver au loin» : sauter le pas, et rentrer dans le rang !