Le Vent de la Chine Numéro 10

du 27 mars au 2 avril 2005

Editorial : Signe de fortune – le YACHTISME

Exit le golf, comme «must» ludique des grands de ce monde. Nouvel « arbitre des élégances », la plaisance déferle sur la Chine, à travers trois actions très différentes, mais toutes destinées à faire rêver les Chinois – riches ou non!

[1] Les 8-11/4 ouvre à Shanghai le X. China International Boat Show, 250 exposants et 50 yachts d’arsenaux tels Ferretti (Italie) ou Lurssen, 20.000 visiteurs attendus. Années croisées obligent, la France vient en force, avec 30 noms tels  Poralu ou Beneteau, sur 1000m² (1/10ème du salon).

Enjeu : peupler les marinas qui poussent comme champignons, en MM$ le long des 14.500km de côtes entre Xiamen, Qingdao (site des JO de 2008), Rizhao (Shandong), Shanghai (10 sites, dont le der- nier à 235M$, irait au développeur australien Mackay), ou le prétentieux Orient International de Tianjin, prétexte à chantier immobilier, avec 660M$ pour 2Mm² de béton et 800 «anneaux» d’appontements… 

NB : en marinas comme en yachts, les pros australiens et néo zélandais ont anticipé la demande, mais pas les Français!

[2] La 2de action est Défi-Chine, JV entre l’ex-Défi France qui défendit 2 fois les couleurs françaises dans l’America Cup, et le Chinois CEIG.

Défi Chine est “skippé” par son fondateur X. de Lesquen et N. Ajaques, ex-Président de la CCIFC, (la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine), et côté chinois par Wang Shaoyong et Li Yifei, couple d’affaires millionnaire. Il s’agit de transférer à Qingdao le savoir-faire français en design et compétition nautique. Défi France offre ses 2 bateaux existants, qui serviront à former. En 2006, un yacht-challenger sera construit, aux normes de la course. En équipement comme en recrutement, priorité ira à la compétence (recrutée sur le marché international), mais Défi-Chine espère 7 Chinois à bord  pour 2007,  date de l’épreuve à Valence (Espagne).

Pour boucler le budget – 32M² minimum- les sponsors recherchés seront européens et mondiaux, attirés par la surface publicitaire hors pair de cette course, (les annonces sur la coque et le spinaker), dont 40% des téléspectateurs sont en Chine !

[3] Enfin, la Chine va recevoir été 2006 sa 1ère régate internationale.

Elle sera l’oeuvre d’Adrenalink (Suisse). Réservée aux très gros voiliers (20m), elle reliera Shanghai à Hong Kong. Participeront surtout les groupes industriels globaux (BMW, L’Oréal, Toyota…). En attendant les Chinois, à quand des yachts “TCL” ou “SAIC” (Shanghai Automobile Industry Co.) ?

 

 


A la loupe : Transports maritimes : le vent en poupe!

Exit Rotterdam, vive Shanghai ! Avec 380Mt de fret l’an dernier (+20%), le 1er port de Chine a détrôné le rival batave et ses 354Mt, confirmant la Chine comme nouvelle plaque tournante maritime.

Au total, 4MMt transitent par le pays, dopées par les 30%/an de hausse de l’import-export (1.150 MM$ en 2004).

D’ici 2008, un tiers du trafic mondial de conteneurs (le plus rémunérateur) passera par la Chine. Face à la demande fulgurante, Pékin ordonne le doublement d’ici 2010 des darses, grues et entrepôts saturés 15 ans seulement après leur construction. 4e port mondial (13,6 M de «boîtes» de 20 pieds en 2004), Shenzhen va investir 1,4 MM$ dans des terminaux qui lui permettront de traiter 18M de boîtes dès 2010. En 20 ans, Shanghai injectera 12MM$ dans son port en eaux profondes sur l’île de Yangshan, à 27,5km de la terre ferme.

Même frénésie dans les 600 chantiers navals, où la Chine renforce une 3ème place, boostée par des prix inférieurs à 10%  (salaires de -15%), et un gain en technicité. Encore dans les limbes en 1999, le chantier shanghaien de Waigaoqiao (4500 jobs, n°1 chinois) soude 7 jours sur 7 sur 15 navires à la fois, pour USA, Turquie, Grèce et le Japon. En 2004, la part chinoise des commandes globales (2077 navires, pour 77MM$), atteignait 17%, 11% de mieux qu’en 1999. Ces parts étaient prises à la Corée, qui passe de 49% à 34% dans la période, le Japon sauvant ses billes à 35%.

A ce rythme, la Chine pourrait coiffer la concurrence dès 2015, par exemple après le baptême de sa China State Shipbuilding à Shanghai, d’une capacité de 8MTJB/an, (investissement de 3,6MM$), 14% de plus que le leader coréen actuel, Hyundai Heavy.

Restent des problèmes d’approvisionnement en acier étranger, de délégation de sous-ensembles à l’étranger et de respect des délais, mais en général, le progrès est clair et net!  

 


Joint-venture : Shanghai, Ernst & Young et les triades

— Le Canada s’approprie deux contrats la semaine passée. Le premier revient à Alcan, multinationale de l’emballage aluminé qui achète une usine clé en main à Mudu près de Suzhou, pour tubes et bombes cosmétiques.

Sur ce site de 100.000m², la production débutera à l’automne, visant ce marché porté par des 100aines de M de femmes prêtes à investir pour être belles.

Le second contrat va à Avalon qui se lance dans un secteur d’avenir : en coopération avec Erenhot (Mongolie Intérieure), il va monter le plus grand parc d’éoliennes d’Asie, de 200km², d’une capacité de 1M Kw/an -presque le double de la production chinoise en 2003. Il coûtera 1,2MM$. L’outil doit fonctionner en 2008, afin de fournir, comme promis, les Jeux Olympiques en électricité “verte”.

 — “Nous avons perdu le contrôle”, a déclaré Ernst & Young à la bourse de Hong Kong (21/3), parlant de l’hôtel Longbai à Shanghai.

Depuis 2003, le cabinet d’affaires était le curateur de cette filiale de Shanghai Land, groupe coté à Hong Kong, en faillite suite aux emprunts douteux par Zhou Zhengyi, son propriétaire à présent sous les verrous. L’avertissement fut nécessaire, suite à une série d’intimidations par une triade locale, incluant kidnapping et signature forcée du représentant d’Ernst & Young, alors que le curateur préparait la vente aux enchères, pour dédommager  le prêteur, la Caisse des coopératives de crédit rural municipal.

Interrogée, la police déclara “ne rien savoir”, et“qu’il s’agissait d’une affaire intérieure à E&Y”. Le procédé n’est pas rare : il consiste à entraver le contrôle judiciaire et partant, le transfert de propriété. La fragilité du système judiciaire, même dans une ville-lumière telle Shanghai n’arrange rien -pas plus que la flambée spéculative de l’immobilier sur son marché, à 720$ le m², prix moyen. Avis aux racheteurs d’actifs faillis!

— PDG de PSA, JM. Folz est à Pékin pour redonner du coeur aux troupes!

Comme chez les autres constructeurs européens, l’an 2004 en Chine sera à marquer d’une pierre noire sur un marché automobile en hausse de 15% , vraie chute libre après les 73% de 2003, les guerres des prix et, chez Citroën, le problème de remplacer la ZX en fin de course.

Tous chiffres confondus, les ventes de PSA avaient atteint 90.000 unités face aux 104.000 de 2003, passant de presque 10% en 2001, à 4% l’an passé. Le PDG promet une remontée grâce à  la sortie, programmée de longue date, de deux modèles/an, à commencer, fin 2005/début 2006, par la 206 et la C4 (sur châssis 307)!

 

 

 


A la loupe : Carrefour – le portage des PME

En octobre 2004, dans le cadre de l’année de la France en Chine, le Président Chirac voulait attirer 1000 nouvelles PME en Chine en 2005.

La 1ère salve est tirée les 21-23/3 par Carrefour, qui  invite 172 petites et moyennes entreprises (PME) de ses fournisseurs à sa semaine française, incluant la présentation de 1100 de produits hexagonaux dans deux magasins: c’est le concept du portage, soutien de PME par une multinationale, que venait soutenir François Loos, Ministre délégué au commerce extérieur.

NB : le succès de Carrefour en Chine, 1er étranger et n°2 national, (60 hypermarchés, 6 supermarchés Champion, 200 superettes de hard discount Dia) reste loin de l’objectif de 40 surfaces/an. L’écart étant dû au frein imposé par l’Etat.

Dans cette migration de PME françaises en Chine, les autres étapes viendront en juillet, avec le Salon spécial France, des maisons à vivre organisé par l’agence nationale Ubifrance : 100 firmes spécialisées dans l’aménagement intérieur, marché du home sweet home où l’acheteur chinois rallonge son budget de 80²/m².

En septembre 2005, à Canton, 100 firmes menées par leur ministre de tutelle Christian Jacob seront au coeur d’une foire PME sous l’égide de la NDRC (la Commission nationale de réforme et de développement), et 300 autres en novembre à Shanghai, Hong Kong amenées par Futurallia.

D’autres PME viendront, menées par des CCI (Chambres de commerce), régions ou fédérations comme la FIN (la fédération des industries nautiques) cf édito. Au total 1600 firmes françaises que François Loos voit débarquer en Chine, et auxquelles il prédit des contrats « pour 30 à 70% d’entre elles » (sic).

En marge de cette action, apparaissent des nuages, sur les exportations chinoises de textiles.

Vers la France depuis janvier, débridé par l’OMC, cet export a augmenté de 29% en moyenne. Bo Xilai, le ministre chinois du commerce, déclare avoir pris des mesures de restriction d’investissement et de taxation des exports, qui «devraient porter leur fruit ». Mais pour toute l’Europe (et l’Amérique idem), c’est trop peu, et trop tard : la Commission de Bruxelles s’apprêterait à prendre des mesures de protection sous quelques semaines.

De manière très parlante, ce ministre du plus sinophile des cabinets qu’ait connu la France, est en faveur de l’application de la clause de sauvegarde prévue par l’OMC : trop, c’est trop! Mais la visite de JP. Raffarin, si elle a lieu (?) viendra à point pour calmer les choses!

 

 


Argent : A Pékin, un Phoenix marchand de la soie

— La Chine prépare un curieux record du monde, celui du plus long oléoduc  sous un fleuve à Jiujiang (Jiangxi), dont la pose débute sur 2,3km de long, à 60m sous le cours du Yangtzé.

Il s’agit d’une section d’un pipeline entre Yizheng et Changling, qui desservira les raffineries fluviales riveraines, entre Anqing, Wuhan et Jingmen. Jusqu’à présent, le trafic était (péniblement) assuré par barges. Le coût du projet n’est pas mentionné.

— Chic et cher: le marché de la Soie,  Phénix rené de ses cendres à Pékin. En deux mois, la ruelle jouxtant l’ambassade américaine, où s’agglutinaient touristes et expatriés a laissé place à une halle de verre et d’acier aux lignes futuristes, de 28.000m² avec accès direct au métro.

Lors de la fermeture, l’obstruction avait été massive chez les échoppiers qui perdaient leur outil de travail créé en 20 ans, sauf payer une fortune le droit de revenir – jusqu’à 4800$ /mois au promoteur…

Rien n’y a fait, mais il faut dire que le nouvel outil (1500 stalles) reçoit 50.000 visiteurs le 1er jour, pas découragés par les prix. Les plus enthousiastes attendent 4 à 5M de chalands de plus/an. Reste à vérifier si l’authenticité des marques, prétexte à la fermeture du vieil outil, sera au rendez-vous!

 

 


Pol : Deux rares réhabilitations, 10 ans après

— Exécuté pour viol et meurtre à Pékin en 1995, Nie Shubin connaît 10 ans après une gloire posthume éphémère, étant innocenté—le vrai coupable s’est dénoncé.

D’où un malaise national, une vibrante et rapide eulogie par la mairie et la question lancinante sur la validité de la peine capitale, 15 jours après que le 1er Ministre ait validé son maintien. A noter le choix, par le pouvoir, d’exposer l’affaire après 10 ans de silence: exprimant un désir de renforcement de légalité et transparence

Autre “réhabilitation” fortuite après 10 ans: celle de l’économiste américain Lester Brown, à qui la propagande locale avait décerné le titre d’“ennemi public n°1” pour avoir prédit dans une étude sensationnaliste (“Qui nourrira la Chine?”) l’incapacité du pays à produire son grain et le risque qu’il siphonne le marché mondial.

Le 22/3, invité à Pékin, Brown qui recevait une chaire honoris causa à la CASS, (

Abréviations: M:million, MM: milliard, CEIG: China Equity Investment Group; CCIFC: Chambre de Commerce et d’Industrie française en Chine; FIN :Féd.des Industries Nautiques; NDRC; Nat’l Development and Reform Com.; OMC: Organisation Mondiale du Commerce; PME: Petites et Moyennes Entreprises; SAIC: Shanghai Automobile Industry Co.;SARFT: State Adm.of Radio, Film and Television; SEPA: State Environmental Protection Adm.; UE: Union Européenne;

  l’académie chinoise des sciences sociales) persiste et signe : “rien n’a changé  – à part 1998 et 2004, la production chinoise de grain décline!”

— Etonnant, ce règlement de la SARFT (la State Adm.of Radio, Film and Television), la tutelle de la presse (22/3)!

Jusqu’alors, le régime ne réprimait que l’indiscipline chez ses 150.000 journalistes (42 en prison, record mondial). Cette fois, elle s’en prend à leur corruption et à la fabrication d’informations. Tout reporter convaincu de ces pratiques, peut perdre sa licence pour cinq ans—voire à vie. Pourquoi cette tension?

Le journaliste est peu payé, et la pratique de l’enveloppe rouge (3 à 500¥ par conférence de presse) est universelle. Toute usine visitée doit payer, pour éviter un article malveillant. Mais de moins en moins, avec sa croissance, la Chine peut se passer d’une couverture véridique des problèmes (pollution, accident, carambouille). Et pourtant,  à ce jour, le cadre fautif peut étouffer l’affaire —en payant. En d’autres termes, le gouvernement ne veut plus porter la responsabilité pour des fautes commises en son nom!

— Dès 2002, le 1er Ministre Zhu Rongji avait dénoncé, et tenté de prévenir le problème—en vain: le canal Sud-Nord est en retard pour cause de pollution.

Ce plus grand projet technologique de l’histoire humaine, devant relier Yangtzé et Fleuve Jaune pour acheminer d’ici 2050 45MMm3 d’eau douce moyennant 60MM$ pour le seul Etat central, ne sera pas opérationnel pour l’ouverture des tracés Est et Centre, fin 2005. La faute en revient aux provinces riveraines, qui n’ont pas lancé (financé!) les 2000 stations d’épuration prévues, dont 400 n’ont même pas démarré les travaux.

Directeur à la SEPA (l’Agence chinoise de protection de l’environnement), Liu Hongzhi a dévoilé la crise le 22/4, jour mondial de l’eau, et promet de dénoncer les provinces fautives.

En attendant le grand canal, toute la Chine souffre de sécheresse.

Canton compte 16M d’habitants (sur 87M) assoiffés depuis l’automne, du fait de la salinisation des sols et de ses 16MMm3 d’effluents non retraités par an. 360M de Chinois n’ont pas l’eau potable. 70% des cours, 95% des puits sont pollués—résultat de 50 ans d’un principe socialiste de gratuité illimitée.

Tandis que les prix urbains, aujourd’hui, rejoignent ceux du monde, Zhai Hao-hui, vice ministre des ressources, promet l’eau potable pour tous avant 2020, moyennant des investissements massifs! Depuis 2001, déjà 57M de gens l’ont obtenue, suite à 2,1MM$ d’investissements d’infrastructures.

 

 


Temps fort : Etats-Unis, Europe et Chine – des rapports mis à l’épreuve

Les 20-21/3, reçue avec honneur par le Président Hu Jintao, le 1er Ministre Wen Jiabao et son collègue Li Zhaoxing, Condoleezza Rice faisait sa 1ère visite en Chine coiffée de sa casquette neuve de Ministre des Affaires étrangères.

Il s’agissait d’abord de tenter de relancer le dossier Corée du Nord : en duplex, Rice et G.W. Bush faisaient montre d’une impatience grandissante, suggérant puis démentant l’existence d’un ultimatum de trois mois. A peine Rice repartie, Pak Pong-ju, 1er ministre du pays du Matin Calme apparaissait à son tour à Pékin : désireux d’obliger Washington, Hu l’admonestait sur son obligation de rouvrir le dialogue. Mièvre, ce dernier niait tout blocage de principe, tout en se gardant d’offrir une date…

Pour les deux gouvernements, il s’agissait surtout de trouver un terrain d’entente, après le vote pékinois de la loi anti-sécession de Taiwan, qui a défavorablement retenti à travers l’Ouest. Mais le dialogue fut sec, voire au mégaphone: depuis Pékin-même, Rice réitérait sa demande aux 25 de l’Union Européenne (avant leur Sommet de Bruxelles, les 23-24) de maintenir l’embargo aux ventes d’armes à la Chine, et Hu la priait de ne pas se mêler des affaires domestiques. Pourtant la visite a atteint un objectif, par une action de charme : ancienne patineuse artistique, Rice alla saluer les « skaters » chinois sur leur anneau, visite très suivie dans la presse locale, qui en dit long sur un impératif partagé par les deux géants : éviter la crise, se parler plus que jamais, alors que la Chine s’apprête à réduire ses imports, et faire déferler ses exports vers les Etats-Unis!

Deux jours après à Bruxelles, les 25 eurent une réaction parallèle, montrant leur inquiétude, minimisant les dégâts, passant un message. Sur l’embargo, ils reportent d’un an, une décision qui était acquise, mais l’objectif «reste inchangé» : l’embargo « est immoral », conclut le diplomatique médiateur, J. Solana!

 

 


Petit Peuple : A Chengdu – un divorce crasse

Quand il rencontra Melle Xiao à Chengdu en 1993, Zhang était tiré à 4 épingles, propre et serviable- il n’hésitait pas à tomber le veston pour faire briller les carreaux des futurs beaux parents qui ne tarissaient pas d’éloges sur la perle rare. Tout au plus la belle-mère fine mouche, eut-elle un doute sur ses manières timides et son obsession de propreté.

Mais 12 ans après, le 17/3, le pressentiment s’est confirmé: au tribunal, une Xiao furieuse,aux «sept orifices faciaux fumants de rage» (七窍生烟,qi qiao sheng yan) exige le divorce, pour cause d’ ivrognerie et de puanteur -Zhang ne s’est pas lavé depuis 3 mois. Entre l’homme si net à 24 ans, et le clochard à 36, que s’est-il passé? Dérive d’autant plus étrange qu’à peine en couple, la jeune épouse a pris en main le ménage, offrant à son aimé une vie de coq en pâte.

Au début, Zhang réagit en bon mari, mais découvrit vite les charmes des libations nocturnes avec les collègues. La boisson le libéra de sa maladive timidité : les vapeurs éthyliques lui dirent que son vernis BCBG n’était que la chape de plomb d’une enfance en enfer. Dès lors, il se mit à cogiter, à passivement critiquer sa vie, et le cocon de son couple devint le terreau de sa ruine, faute de graine à y faire germer. C’est ainsi que pour Zhang, l’accès à l’âge adulte ressemble à un retour raté dans l’atmosphère, avec deux seules issues possibles (selon l’angle d’attaque de sa capsule spatiale), toutes deux tragiques : la désintégration par le feu du refus de son passé, ou le rebond vers le vide abyssal de sa nouvelle identité!

 

 


Rendez-vous : Pékin, Shanghai, Canton : 3 Salons pour la Femme

26-29 mars, Canton :  International Beauty & Cosmetic Expo

29-31 mars, Shanghai : Dessous China (lingerie)

30 mars-1 avril, Pékin : Salon Intertextile