Le Vent de la Chine Numéro 17

du 9 au 15 mai 2004

Editorial : Les oubliés de la réforme agraire

La trêve de la semaine du 1er mai permet à la presse chinoise de méditer sur un défi méconnu de la réforme agraire.

Cette année, le régime s’est imposé de rehausser de 5%  le revenu du paysan.

Mais selon Min Tang, économiste à la Banque asiatique de développement (ADB), «si l’on est sérieux dans cette démarche, l’on ne peut faire l’impasse sur le problème des coopératives de crédit agricole (CCA), héritage maoïste aujourd’hui dépassé, incapable de faire face à sa mission.

Une ferme sur deux déclare avoir besoin de crédit, mais les 2/3 ne tentent même pas de s’adresser à une CCA.

Quoique génératrice de 15 % du PIB, l’agriculture ne reçoit que 5% du crédit national, dont 20% au plus, issu des CCA. Le reste vient de financements parallèles, tontine, usuriers ou banques privées illégales, telle l’éphémère tentative du financier Sun Dawu (Hebei, cf VdlC n°39),  qui sombra lors de son incarcération.

Un des problèmes des CCA, est leur atomisation en 35.000 coopés pour 223MM² de dépôts (12% de l’épargne),  incapables de faire du chiffre et de réduire leurs charges. Un autre, est le vampirisme des cadres de base, qui les prennent pour leur cassette discrétionnaire. De ce cadre maoïste, el-les héritent de modes de fonctionnement byzantins et peu commerciaux, tandis que les malheureux ayant placé chez elles leurs fonds, s’en voient

spoliés. Violence policière et corruption sont monnaie courante pour maintenir à flot ces CCA officiellement endettées à 26%, en réalité au moins à 50%. Jusqu’à 30MM² seraient ainsi drainés des campagnes par les CCA, aggravant la crise de crédit qu’elles étaient censés alléger.

En août 2003, le tandem Hu Jintao-Wen Jiabao entame le nettoyage des écuries d’Augias.

La CBRC fait redescendre vers les branches locales de la BPdC le contrôle des CCA, dans les 8 provinces ou villes volontaires : Chongqing, Guizhou, Jiangsu, Jiangxi, Jilin, Shaanxi, Shandong et Zhejiang.

En trois ans, les CCA doivent y être fusionnées à dix pour une, permettant de réduire la pression des hobereaux rouges et d’élargir leur territoire – disposant ainsi de meilleurs projets d’investissement. Une mesure est à l’étude, imposant aux CCA de conserver une partie des fonds, au lieu de s’en défausser vers la banque centrale. Les nouvelles structures ont déjà toute liberté et responsabilité pour s’organiser dans la forme de leur choix -actionnariat, coopération, et viser toute clientèle (rurale, ou urbaine).

En échange, Pékin épongera 50% des dettes  – 3,8MM² iront aux 8 provinces, et 16MM pour le pays entier. Par rapport aux 210MM² insufflés depuis 1999 dans les banques d’Etat, cela reste très insuffisant. A tâtons, un important programme de libération des taux  (aujourd’hui bloqués à 8%) est en cours, permettant de prêter à taux plus élevés que les banques (10,6 %, pour les prêts «verts»).

L’essentiel, dans l’immédiat, étant d’enrayer les pertes, afin de rassurer l’épargnant : c’est le même impératif que pour les banques, mais dix fois plus difficile, dans ce monde vert déshérité !

 


A la loupe : A l’assaut d’un Everest d’ordures, la Chine!

Chaque année en Chine, sont jetés 4M de vieux frigos, 5M de TV, 6M de machines à laver, 5 M de PC, 10M de téléphones portables. Ce n’est qu’un début: sous 10 ans, le nombre de biens d’électroménager à recycler dépasse le MM, dont 370M de TV. Comme si cela ne suffisait pas, la Chine réceptionne aussi 75% de l’électronique mondiale de rebut.

L’alerte fut sonnée en septembre 2002, quand  450t de vieux PC en provenance des US  furent saisis au port de  Wenzhou (Zhejiang), causant un peu probant renforcement des contrôles douaniers. On réalisa alors que cette année-là, le 3ème export des US vers la Chine, était des ordures, payées 1,2MM$ !

Ce recyclage n’est sans risque.

Pour extraire or, platine et cuivre du vieux harware, il faut affronter acide, plomb, mercure et arsenic. Marteler, cisailler,  arracher à la main, sans gants. Brûler circuits et plastique sur un lit de charbon, cause des fumées toxiques, qui se mélangent à l’air des villes. Taizhou  (Zhejiang) est un de ces centres, mais    toutes les métropoles ont les leurs.

Face à la marée noire d’ordures, Pékin se mobilise.

Il subventionne des ateliers de récupération de déchets électroniques au Zhejiang, et à Qingdao(Shandong) – QG des groupes Haier et Hisense. L’expérience de l’Union Européenne est suivie de près (cf VdlC n°10-11) par la SEPA, qui annonce «incessamment» une taxe de recyclage de l’électroménager, et le ban, d’ici 2006, d’une longue liste de substances dangereuses dans les composants. Au moins 10 ans séparent la Chine, d’un  rôle d’éboueur du monde performant.

N NB: la même démarche suit dans les produits radioactifs. Ayant constaté le vol de 8 lots depuis janvier, et  que 20% des 65000 lots  à travers le pays s’évanouissaient dans la nature, Pékin veut rendre le retraçage obligatoire. 

Dès 2005, une licence sera requise pour tout usage ou production de tels matériaux!  

 


Joint-venture : Alcatel – nouvelle alliance pour TCL

Thomson (VdlC n°36/VIII) s’appuyait l’hiver passé sur TCL pour relancer sa branche TV : au tour d’Alcatel (26/4) de mettre en commun avec TCL ses téléphones portable.

Même mal (fonte de profits, 80M² de déficit sur 600M² de ventes en 2003), même espoir d’un team gagnant, associant high tech et riches marchés européens aux bas coûts et au marché de masse chinois.

Signée en 4 mois, la JV aura 100M² de capital, dont 55% à TCL. Alcatel transfère actifs et centres R&D de Paris et Shanghai (Nb: sa production de tel était à 100% sous-traitée).

Selon le même modèle qu’avec Thomson, dès 2008, Alcatel pourra échanger ses parts de la JV contre d’autres dans TCL qui, d’autre part, vendra sous sa propre marque en UE, via le réseau Alcatel. Grâce aux licences Alcatel, il réduira aussi le coût de ses royalties en filière GSM. Ensemble, dès 2004, les 2 groupes vendront 20M d’appareils, 7ème chiffre mondial : belle performance pour TCL, qui était encore absent en 1999 du marché du portable, et franchissait dès 2003 la barre des 10M d’unités!

NB: au même moment, Siemens annonce une alliance similaire, mais moins avancée, avec Bird, n°1 national: en échange de fourniture de plates-formes (cartes-mères), le géant de Ningbo ouvrira ses 30.000 points de vente à l’allemand, qui l’aidera à s’exporter. Ce n’est qu’un début !

— En avril, à Jinan (Shandong), Carrefour célébrait sa 45. implantation en Chine, où il comptait dès lors 25.000 emplois dont 85 expatriés. Sans compter les 87 boutiques Dia entre Pékin et Shanghai, offrant 15% de discount.

Le 29/4, Champion, sa filiale “vivres” (3000 magasins au monde) ouvre à Pékin-Jingsong sa 1ère surface.

Shoulian est l’incontournable partenaire, pour 35%.

Objectif : 50 magasins d’ici les JO de 2008. Fait rare, c’est la mairie qui a réclamé Champion à Carrefour, pour relayer les marchés libres (85% du marché local), en apportant ses  normes d’hygiène. Preuve que Carrefour s’est désormais imposé en partenaire, et revanche sur le temps où son magasin pékinois devait vivre “en fantôme”, sans nom ni logo, pour cause de litige administratif!

— Dans les coulisses des JO, Arup le bureau d’études anglais fait mieux que se défendre.

En Chine depuis 1984, il se fit les dents sur des projets résidentiels, au risque d’un envol du promoteur avec la caisse. Ainsi, Arup se fit reconnaître du “vrai” marché, l’Etat.

Au podium des designers des équipements des JO, Arup réalise le Stade national (500M$, 80.000 places), le Centre de natation (17.000 places), l’éblouissante tour de la CCTV, la maison du livre (Books Building) et une tranche du terminal III de l’aéroport (1,6MM²). Un succès en entraînant un autre, la firme s’octroie la 2de tranche de la ligne n°4 du métro de Shenzhen, 14 stations sur 21km jusqu’à HK : 1er projet ferroviaire en Chine en BOT (build, operate, transfer), dont le contractant sera MTR, le métro de HK —à tout seigneur, tout honneur!

 

 


A la loupe : A Berlin ! – vers l’Europe !

Alors que l’Union Européenne vient de s’élargir à 25 memebres (1/5/2004), la Chine renforce le rapprochement. Après le voyage de Hu Jintao à Paris en janvier, celui du Président de l’UE, Romano Prodi en avril, c’est à Wen Jiabao le 1er Ministre, de passer 11 jours entre Allemagne (2-5 mai), Belgique, Italie, Royaume-Uni et Irlande, pays fondateurs ou membres de l’UE.

Berlin d’abord: la RFA assure seule 40% du trafic Chine-UE, 42MM$ en 2003 (+51%).

Wen et le chancelier G. Schroeder prédisent, plus qu’un doublement, d’ici 2010, à 90MM$.

A Berlin, Wen visita, nostalgie oblige, le Cecilienhof, où fut signé en 1945 le traité de Potsdam, qui cédait Taiwan à la Chine. Il vit aussi le QG de Audi  à Ingolstadt (Bavière) : c’était pour entendre VW (maison mère) annoncer 5,3MM² d’investissements en Chine sur 5 ans, pour porter sa capacité à 1,6M d’autos dont 125.000 en sa future usine shanghaïenne.

DaimlerChrysler reçoit un feu vert partiel pour son plan d’1MM$ (VdlC n°33/VIII) : à Pékin, 25.000 Mercedes E et C par an seront produites en JV avec BAIH – d’abord à partir de pièces importées (système SKD). Le reste du plan (moteurs, pièces, poids lourds en JV avec Beiqi Foton, filiale Baih), reste en suspens. Ce feu vert arrive à point pour gommer l’échec des alliances depuis longtemps méditées avec Mitsubishi, voire le coréen Hyundai.

D’autres vieux projets sont signés, tels le 1MM$ d’investissement d’Infineon pour une usine de puces à Shanghai et les 100M$ pour une usine Bayer de produits de revêtement à Caojing.

Wen et Schroeder ont enfin évoqué la levée de l’embargo de l’UE sur les ventes d’armes.

Souhaitée par les deux, et par la France, elle débloquerait, à en croire Wen, 100MM$ d’achats militaires, dont les bénéficiaires seraient d’abord Paris et Berlin.

Cerise sur le gâteau, Wen réitère son soutien à la candidature allemande à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais sur l’embargo, il faudra attendre : l’Europe est loin d’être unanime, et le durcissement récent de Pékin face à Hong Kong, se paie! (voir p.2)

 

 


Argent : Chine – comment payer sa note de brut!

Conjoncture dangereuse! La guerre d’Irak et le vote de l’OPEP (1/4) coupant ses quotas de 4%, propulsent l’or noir à 40$/baril (pic depuis 1991), au moment où la Chine voit une demande record (+13% cette année selon AIE), dont un tiers importé.

Pékin paie son erreur de 1999, s’étant privée d’une réserve stratégique à 10$/baril. Dix ans plus tôt, par peur de la spéculation, elle s’était interdit les contrats à terme: la voilà reléguée aux marchés-spot, les plus chers!

Signes de sa vulnérabilité : pour éviter le black-out, des centrales côtières tournent au diesel (hérésie!) ; la Chine double ses commandes en Afrique (Angola, Gabon) et le Heilongjiang, pour la 1ère fois, importe de l’électricité de Sibérie (15,4Gw à livrer sous 10 ans)!Comment gérer la pénurie?

En attendant les mesures“résolues” évoquées par Wen  (6/5) contre la surchauffe, la SDRC alourdit (3/5) de 1,4 fen/Kw/h la note d’électricité : hausse en faveur de la State Grid Corp qui investit cette année 8MM² dans l’extension du réseau. Les tarifs sont modulés pour punir les secteurs trop gourmands -acier, ciment, aluminium… Pékin demande aux provinces de retarder  les hausses, pour tenir l’inflation dans les objectifs!

NB : Globalement, les signes de crise impressionnent davantage que les mesures prises!

 

 

 


Pol : 1er mai – profusion de lois neuves

— Face aux velléités électorales Hongkongaises, Pékin renforce sa rupture (cf VdlC n°14). “A l’unanimité”, (26/4), le bureau de l’ANP ferme la porte à toute possibilité de suffrage universel lors du scrutin législatif de 2008, et pour la désignation du gouverneur en 2007.

Pour l’octroi de ce système agréé avec Londres lors de la dévolution et réclamé par l’île, aucun agenda n’a été proposé par l’assemblée. Pour que les choses soient claires, Pékin fit aussi (1-5/5) mouiller en baie de Hong Kong, 8 bâtiments de l’APL, fêtant entre eux les 55 ans de leur marine. Silence glacé de la majorité démocrate à HK, déception en Europe, surtout à Londres, qui rejoint le camp des membres souhaitant attendre, pour la levée de l’embargo européen aux ventes d’armes à Pékin.

NB : une lecture possible du durcissement est qu’au sommet, notamment côté défense et affaires internationales, Hu Jintao ne contrôle pas tout.

— Jusqu’à nouvel ordre, la dernière flambée de SRAS est sous contrôle. Les 9 cas décelés depuis avril (VdlC n°16), dont 7 cas pékinois, deux dans l’Anhui (un décès) viennent d’une source unique, l’Institut national de virologie, par accident, le 3ème en Asie dans un labo de recherche sur le Sras. Sur place, l’OMS coopère…

Ainsi, les 2 spectres épidémiologiques de l’année (Sras, fièvre aviaire) s’éloignent : 262 gens en quarantaine sont déclarés indemnes (7/5) et libérés.

Pour autant, le ciel de la santé chinoise n’est pas sans rides. La schistosomiase, 2d mal parasitaire sur terre, est de retour, dit l’OMS. Avec un escargot pour vecteur, la fièvre frappe 810.000 patients : c’est loin des 12M de 1949, mais assez pour convoquer une conférence nationale dans le Hunan (210.000 cas) en juin. Ailleurs, au Sichuan (Sud-Ouest), les oreillons sont de retour. Ils frappent 300 fois depuis janvier. Accusé : un printemps trop doux et des écoles trop bondées.

— Signe extérieur de la volonté de démocratisation du régime (dans le sens des droits individuels) : l’accélération du travail législatif : ce 1er mai, 22 lois entrent en service, rien moins!

[1] La loi de sécurité routière ôte la priorité sur les routes à une masse de pistonnés (armées, hauts cadres) et impose celle du piéton dans les clous, l’assurance au tiers, un fonds chirurgical pour victimes de chauffards…

[2] En cas d’accidents dus à un défaut de leur part, gares, hôtels, cinés, écoles (et autres lieux publics) devront dédommager;

[3] les taulards obtiennent le droit au lavage et renouvellement régulier de leurs nippes et draps, et pourront moduler la longueur et le style de leur coiffure—c’est une révolution.

Un règlement émerge pour imposer, partout, une détection de toute variation suspecte au prix public du sol, notamment en cas de réquisition, et impose aux mairies d’informer l’exproprié d’une instance de recours.

D’autres doivent fixer les sanctions aux avocats indignes, ou encore un cadre au cachet annuel des patrons privés.

C’est ainsi que la Chine évolue lentement vers son objectif, l’état de droit -la prochaine étape, à suivre de près, étant celle de l’application de toutes ces bonnes intentions !

 


Temps fort : Gamberge entre yaks, jiaodao et glaciers

Au Sichuan, grand comme la France, plus des deux tiers des 100M habitants se concentrent à l’Est, sur un tiers du territoire : ce sont des Han, le reste de la province étant  le monde montagnard 外藏 waizang («tibétain du dehors»).

Devançant la marée touristique du 1er mai, nous avons roulé 1000km à l’Ouest de Chengdu la capitale, à travers ces paysages splendides, non agressés par pollution et rage immobilière.

Prologue: Ya’an et les gorges de Bifengxia: el-les abritent un zoo en liberté, une vallée de fa-laises, torrents et forêt primaire d’une biodiversité imbattable, et une réserve de pandas.

Tournant le dos à la civilisation, on monte en altitude. En bordure d’un torrent furieux, Moxi est la porte de Hailuoguo, ravin aux conques, et du Mont Gongga (7556m, n°11 mondial). Le paysage se mue en alpages, avec de surprenants chalets suisses aux longs balcons et toits de bardeau. A 2700m, sous le glacier nous attendent les plus belles sources chaudes du pays, à ciel ouvert, température variable selon altitude !

Plus au Nord, apparaissent des villages de minorités d’une splendeur à couper le souffle.

Danba expose ses joyaux des jiaodao, tours de guet familiales de 1700 ans et 20m de haut. Jiaju compense ses hauteurs plus modestes par une architecture de bois et pierre polychrome.

La route culmine à l’aube, à 4640m au col de Qinxi. Les routiers y refroidissent leurs freins à l’eau des torrents, les camelots vendent herbes médicinales et miel sauvage, brochettes de yak ou de moineaux. Puis c’est la descente vers Chengdu, via Dujiangyan, sa base arrière.

Quoique vierge d’usines, cet Ouest sichuanais mute, et s’enrichit. L’élevage autarcique recule en faveur du tourisme, avec une série de parcs-réserves autour de monts tels Siguniang les 4 filles»), Jiuzhaigou, Wolong (pandas!) voire Emei (une des 5 montagnes sacrées chinoises).

Tout ceci est fruit de volonté politique, surtout de l’étonnant réseau routier, toujours meilleur à mesure que l’on s’éloigne de la capitale !

 


Petit Peuple : Un jugement de Salomon, raté !

Ce 31/1 au tribunal de Shanghai-Jiading, dans l’affaire Chen contre Chen, le juge s’était pourtant cru équitable. Zhenxin l’aîné attaquait Zhengang le benjamin et Zhenshan le cadet.

Motif : avoir enterré leur père en cachette, au cours de 4 ans de saga aux rebondissements scandaleux et éprouvants. Lors du décès en décembre 2000, Zhenxin et sa moitié pensaient offrir à l’ancêtre dans la ceinture forestière autour de Shanghai un repos éternel vert, moderne et écolo : quelque chose de jeune et sympa, donc. Mais vieux jeu et buté, le clan avait coulé le projet, suite à quoi le couple irascible s’était retiré sous sa tente, tonnant qu’ en ce qui le concernait, les autres pouvaient f… l’urne où bon leur sembleraient.

S’ils croyaient qu’on viendrait les rechercher avec contrition, lourde erreur: 18 mois après, sans tambours ni trompettes, les cadets inhumaient le pater familias, taisant sur la stèle les noms de la banche Zhenxin, au mépris de 2500 ans de code confucéen de piété filiale! Le juge les astreignit donc à payer avec Zhenxin une autre pierre rétablissant l’arbre familial. Gang et Shan subiraient seuls les 210² de la 1ère dalle, mais non les 500² de préjudice moral réclamé par Xin, que le magistrat débouta. Mais l’effet de ce jugement de Salomon ruina les espoirs du juge : tous les frères firent appel, les uns exigeant à grands cris des excuses écrites, l’autre réclamant en prime, son pretium doloris. Quant au père, au spectacle des enfants déchirés sur la bonne manière de l’enterrer, 死不瞑目 si bu ming mu, il s’en retourne dans sa tombe. En chinois, cela se dit : “mort, il ne peut pas fermer les yeux”.

 

 

 


Rendez-vous : Pékin, Salon de la chimie / biotechnologie

11-15, Pékin: Achemasia: Salon de la chimie, biotechnologie et ingénierie

13-14, Pékin: Sommet des relations gouvernementales

13-16/5, Shanghai: Foire de la joaillerie