Le Vent de la Chine Numéro 31

du 22 au 28 septembre 2002

Editorial : editorial_31_2002

Les 16-20/9 à Pékin, 1200 agronomes et traders tenaient le Congrès International du Riz, "bol" de 2,5MM de gens, dont 92% en Asie.

42 ans de soutien de l’IRRI ont vu gonfler de 170% la récolte mondiale et baisser son prix de 40%. Sur 20% de la rizière du monde (152M d’ha), la Chine assure 1/3 de sa récolte (180Mt/an): productivité de pointe,obtenue grâce à ses labos entre Pékin, Shanghai, Wuhan et Hangzhou, en recherche d’hybrides conventionnels ou clonés.

Malgré ces progrès du riz, pour l’Asie, le défi reste entier : il lui faudra nourrir de riz, d’ici 2025, quasi le double soit 4,6MMhts. Dès aujourd’hui, 790M de "malnutris" ne reçoivent pas leur minimum vital. La Chine, par exemple, doit alimenter 13M d’habitants en plus, avec 300.000 ha de terre en moins (cette année dans le Shandong, sinistré de sécheresse, 466000 ha de récoltes sont perdues,4 M ha très menacés -8/10 de son terroir!). Sous l’effet combiné de l’érosion et de la démographie, le lopin par habitant a baissé de 53% en 40 ans, atteignant 0,085ha. On voit l’immense pression au rendement qui s’exerce sur le pays, forcé de compenser cet-te dégradation : par la recherche, et en investissant, en aides et en semences améliorées, dans ses 26% de rizières à bas rendement.

Au Congrès, un programme d’action mondiale fut adopté, prévoyant  MM$ d’aides aux pays pauvres pour intégrer au plus vite les progrès rizicoles. Les exportateurs (Thaïlande, Inde, Pakistan, Vietnam = la moitié de l’export mondial)entamèrent des négociations pour la création d’un office commercial mondial du riz, destiné à stabiliser les cours.

L’espoir vient d’espèces biogénétiques, en test final dans le Zhejiang, destinées à la culture d’ici 2005. Ces hybrides tel le Xieyou 9308 promettent un rendement de 13t/ha, plus du double des riz conventionnels. De plus, une variante (le «golden super rice») résistera aux parasites, sera parfumée, et grâce à un gène emprunté à la jonquille, sécrétera la vitamine A nécessaire à la croissance. Gurdev Khush, un des pères de ce programme dans le monde, voit ces semences conquérir sous 5 ans 20% de la rizière mondiale: enfin, la Chine, qui a réalisé le décryptage d’un chromosome du riz, a ouvert sa base de données à l’IRRI (et réciproquement) : ouvrant ainsi sa recherche au (Tiers-) monde.!


Editorial : A Pékin, le monde prend le pouls du riz

Les 16-20/9 à Pékin, 1200 agronomes et traders tenaient le Congrès International du Riz, "bol" de 2,5MM de gens, dont 92% en Asie.

42 ans de soutien de l’IRRI ont vu gonfler de 170% la récolte mondiale et baisser son prix de 40%. Sur 20% de la rizière du monde (152M d’ha), la Chine assure 1/3 de sa récolte (180Mt/an): productivité de pointe,obtenue grâce à ses labos entre Pékin, Shanghai, Wuhan et Hangzhou, en recherche d’hybrides conventionnels ou clonés.

Malgré ces progrès du riz, pour l’Asie, le défi reste entier : il lui faudra nourrir de riz, d’ici 2025, quasi le double soit 4,6MMhts. Dès aujourd’hui, 790M de "malnutris" ne reçoivent pas leur minimum vital. La Chine, par exemple, doit alimenter 13M d’habitants en plus, avec 300.000 ha de terre en moins (cette année dans le Shandong, sinistré de sécheresse, 466000 ha de récoltes sont perdues,4 M ha très menacés -8/10 de son terroir!). Sous l’effet combiné de l’érosion et de la démographie, le lopin par habitant a baissé de 53% en 40 ans, atteignant 0,085ha. On voit l’immense pression au rendement qui s’exerce sur le pays, forcé de compenser cet-te dégradation : par la recherche, et en investissant, en aides et en semences améliorées, dans ses 26% de rizières à bas rendement.

Au Congrès, un programme d’action mondiale fut adopté, prévoyant  MM$ d’aides aux pays pauvres pour intégrer au plus vite les progrès rizicoles. Les exportateurs (Thaïlande, Inde, Pakistan, Vietnam = la moitié de l’export mondial)entamèrent des négociations pour la création d’un office commercial mondial du riz, destiné à stabiliser les cours.

L’espoir vient d’espèces biogénétiques, en test final dans le Zhejiang, destinées à la culture d’ici 2005. Ces hybrides tel le Xieyou 9308 promettent un rendement de 13t/ha, plus du double des riz conventionnels. De plus, une variante (le «golden super rice») résistera aux parasites, sera parfumée, et grâce à un gène emprunté à la jonquille, sécrétera la vitamine A nécessaire à la croissance. Gurdev Khush, un des pères de ce programme dans le monde, voit ces semences conquérir sous 5 ans 20% de la rizière mondiale: enfin, la Chine, qui a réalisé le décryptage d’un chromosome du riz, a ouvert sa base de données à l’IRRI (et réciproquement) : ouvrant ainsi sa recherche au (Tiers-) monde.!


A la loupe : Un crime de vengeance à Nankin

La Fête de Zhongqiu (mi-Automne, 21/9) fut endeuillée par un sabotage à Tangshan près de Nankin (Jiangsu). A l’aube du 14/9, peu après leur petit déjeuner de «chichis» et de nouilles au restaurant de masse Heshenyuan, les maçons d’un chantier et cadets d’une école militaire vomirent de la bave et saignèrent du nez et des oreilles. 400 victimes, dans 10 hôpitaux, furent diagnostiquées empoisonnées à la mort aux rats – poison sans antidote.

Après 48h de panique et de secret, 38 morts furent dénombrés, un coupable fut produit – Chen Zhengping, le cousin de la propriétaire du restaurant, lui aussi tenancier, jaloux du succès de son parent…

Dans ce drame se retrouvent bien des éléments trop connus en Chine: le pesticide, souvent utilisé dans les campagnes, dans les suicides ou meurtres.

Les intoxications dues à l’absence d’hygiène ou à l’impéritie du cuisinier. Ce cri-me reflète aussi la tension sociale – source de violence aveugle contre les masses : en mars 2001, un ouvrier chassé d’une usine cotonnière à Shijiazhuang (Hebei) avait causé à la dynamite, la mort de 108 ex-collègues et leurs familles, enfouis sous leur HLM.

L’empoisonnement de masse ne faisait pas, jusqu’alors, partie des risques connus d’attaques à la paix publique. Confronté à cette agression, le pouvoir réagit par un surcroît de fermeté :

le 17/9, 72 heures plus tard, 10 condamnations à mort tombaient, pour d’autres méfaits (viols et hold-ups).


Pol : Pékin, Bishkek – 1ères manoeuvres

· Chine et Kyrghyzistan se lancent dans une 1ère, avec ces manoeuvres mixtes à leur frontière au 1er oct. Exercices sans illusions, entre gens ne se connaissant pas, aux armements, langues et richesse hétérogènes. Mais la mission a un inté- rêt fort pour les deux pays. Il s’agit de maintenir le bon voisinage, et de mieux contrôler la "passoire" que sont ces monts Tianshan frontaliers, royaume de contrebandiers et braconniers, passeurs de drogue, bandits et avant tout, intégristes de l’ETIM, groupuscule ouighoure aux 1000 moudjahidin présumés. Ceci  est la 1ère  action concrète du front anti-terroriste adopté à l’OCS, club réunissant cinq républiques d’Asie centrale (sauf Turkménistan), Chine et Russie.

· 9 mois durant (jusqu’au 5/9), la police du Guangdong a frappé fort contre la loterie Mark Six, dont elle a démantelé 4054 points de vente, arrêtant 3760 bookies membres de 949 gangs. Ce commerce interlope, toléré à HK, illégal sur le continent, est aux mains des triades taiwanaises et aurait rapporté dans la période quelques 1,8M$. L’Etat avait un intérêt de plus à l’écraser: ses propres loteries du sport ou de la charité, en pâtissaient directement. Mais face à ce débroussaillage, l’enthousiasme n’est pas de mise : parlant de Canton et de lutte contre la mauvaise vie, il n’est pas de victoire qui dure plus qu’une nuit.

· depuis qu’elle est nation olympique, la Chine ne badine plus avec la déontologie sportive : la Commission Nat’le du sport a vertement tancé l’équipe féminine de volley – une des meilleures- pour attitude mesquine aux championnats du monde en RFA. Les 6 filles en rouge avaient exprès perdu dans leur poule face à la Grèce et à la Corée du Sud, afin de rencontrer des équipes moins coriaces à l’étape suivante, tout en faisant éliminer une bonne équipe, celle des Pays-Bas : "ce n’est pas sportif", déclara aux gagnantes Li Furen, vice-ministre, "et vous seriez critiquées, même si vous aviez remporté le trophée"!

· Prsdt de l’ANP, Li Peng achève en Australie sa dernière visite officielle, ultime étape d’une tournée à travers Thailande, Indonésie et Philippine). Le 15/9 à Canberra, il célébra le 30e anniversaire des liens diplomatiques avec des australiens extatiques, suite aux 13MM$ sur 25 ans du contrat accordé (6/8) par la Chine à North West Shelf, pour la fourniture au Guangdong de 3,2Mt de GPL/an.

Au New South Wales, Li Peng dévoila une nouveauté en matière de liens diplomatiques, en signifiant que cet Etat australien désormais jumelé avec le Guangdong, pouvait tisser avec lui des relations d’Etat à province, tout en confirmant que toute autre sous partie d’Etat dans le monde était bienvenu à faire de même : jusqu’alors, la Chine décourageait toute expression de régionalisme étranger (cf Flandre, Québec), par crainte de mauvais exemple pour ses provinces.

· ….dernière minute : 15 membres du Falungong, secte accusée de vouloir renverser le PCC et interdite depuis ’99, poursuivis pour piratage du signal satellite de chaînes de TV publique, ont été condamnés (20/9) à Changchun (Jilin) entre 4 et 20 ans de prison.


Argent : la chasse aux centrales va ouvrir

· La grande réforme de l’électricité est annoncée par Lehman Broth pour "l’après-Congrès". Son outil principal: la vente des centrales de State Power Corp., qui désormais se cantonnera à la transmission et la distribution d’une énergie achetée aux électriciens (en jouant la concurrence). Sera donc levé le ban imposé depuis 2000 sur les fusions-acquisitions. Huaneng, Datang (Beijing) et Shandong International (toutes trois sous contrôle de State Power), ainsi que d’autres acteurs à créer d’ici là, se répartiront les 180GW de capacité installée de State Power (la moitié du parc national), gonflant ainsi leurs parcs de 200 à 400% d’ici 2007. Huaneng peut espérer acquérir 12.500 MW en 5 ans, Datang 1600MW et Shandong 700MW. Coûts estimés respectivement à 10MM$, 800M$ et 350M$. Chacune de ces maisons constitue depuis ’01 son "trésor de guerre" en augmentant ses prix, empruntant en banque(1,44MM$ pour Huaneng), et en redorant leur portefeuille coté en Bourse.

 

· Petrochina annonce deux gazoducs sur fonds propres – distincts de projets d’Etat tel le gazoduc Urumqi-Shanghai, en construction.

[1] le premier, de 760km entre Zhongxian (Sichuan) et Wuhan, attend le feu vert du Conseil d’Etat pour lancer ses 18 mois de travaux, et acheminer à terme 3MM m³/an de gaz naturel de l’Ouest pour un investissement de 607M$.

[2] On en sait un peu plus sur le second, encore en étude de faisabilité: il transportera le gaz du bassin de l’Ordos (400 MMm³) de Yulin (Shaanxi) au Shandong, via Pékin. Un client sera le Shanxi, à qui il apporte l’espoir d’un air moins pollué. Une lettre d’intention du 17/9, garantit à la province, 1,83MMm³ d’ici 2007, puis 21MM en 2012.

NB: un autre gazoduc entre Ordos et Pékin existe déjà, depuis 1997, propriété de CNPC, maison mère de Petrochina : il a livré 1,6MMm3 en 2001, volume qui passera à 2MM en 2002.

 

· Après 2 ans de débat, le sort des aéroports de Shanghai, Hongqiao l’ancien et Pudong le nouveau, vient d’être scellé. En rénovation depuis avril, Hongqiao aura la plupart des vols intérieurs et Pudong, dès le 28/10, tous les vols internationaux (HK et Macao inclus). Depuis son ouverture en 1999, Pudong souffrait d’une désaffection due aux 30km le séparant de la "downtown".

De ce fait, il n’avait accueilli que 5,5M de passagers en 2000, malgré 20M de capacité, 1,57MM$ d’investissement et son design signé ADP. Mais vient le Maglev, navette électromagnétique à 400km/h, qui mettra l’aérogare dès 2004 à 8 minutes du "Bund". Débute aussi la construction d’une autre piste+ aérogare, pour 1,2MM$. Assez, espère l’autorité, pour faire de Pudong un des"hubs" les plus fréquentés d’Asie avant 2010.

 


Politique : politique_31_2002

· Chine et Kyrghyzistan se lancent dans une 1ère, avec ces manoeuvres mixtes à leur frontière au 1er oct. Exercices sans illusions, entre gens ne se connaissant pas, aux armements, langues et richesse hétérogènes. Mais la mission a un inté- rêt fort pour les deux pays. Il s’agit de maintenir le bon voisinage, et de mieux contrôler la "passoire" que sont ces monts Tianshan frontaliers, royaume de contrebandiers et braconniers, passeurs de drogue, bandits et avant tout, intégristes de l’ETIM, groupuscule ouighoure aux 1000 moudjahidin présumés. Ceci  est la 1ère  action concrète du front anti-terroriste adopté à l’OCS, club réunissant cinq républiques d’Asie centrale (sauf Turkménistan), Chine et Russie.

· 9 mois durant (jusqu’au 5/9), la police du Guangdong a frappé fort contre la loterie Mark Six, dont elle a démantelé 4054 points de vente, arrêtant 3760 bookies membres de 949 gangs. Ce commerce interlope, toléré à HK, illégal sur le continent, est aux mains des triades taiwanaises et aurait rapporté dans la période quelques 1,8M$. L’Etat avait un intérêt de plus à l’écraser: ses propres loteries du sport ou de la charité, en pâtissaient directement. Mais face à ce débroussaillage, l’enthousiasme n’est pas de mise : parlant de Canton et de lutte contre la mauvaise vie, il n’est pas de victoire qui dure plus qu’une nuit.

· depuis qu’elle est nation olympique, la Chine ne badine plus avec la déontologie sportive : la Commission Nat’le du sport a vertement tancé l’équipe féminine de volley – une des meilleures- pour attitude mesquine aux championnats du monde en RFA. Les 6 filles en rouge avaient exprès perdu dans leur poule face à la Grèce et à la Corée du Sud, afin de rencontrer des équipes moins coriaces à l’étape suivante, tout en faisant éliminer une bonne équipe, celle des Pays-Bas : "ce n’est pas sportif", déclara aux gagnantes Li Furen, vice-ministre, "et vous seriez critiquées, même si vous aviez remporté le trophée"!

· Prsdt de l’ANP, Li Peng achève en Australie sa dernière visite officielle, ultime étape d’une tournée à travers Thailande, Indonésie et Philippine). Le 15/9 à Canberra, il célébra le 30e anniversaire des liens diplomatiques avec des australiens extatiques, suite aux 13MM$ sur 25 ans du contrat accordé (6/8) par la Chine à North West Shelf, pour la fourniture au Guangdong de 3,2Mt de GPL/an.

Au New South Wales, Li Peng dévoila une nouveauté en matière de liens diplomatiques, en signifiant que cet Etat australien désormais jumelé avec le Guangdong, pouvait tisser avec lui des relations d’Etat à province, tout en confirmant que toute autre sous partie d’Etat dans le monde était bienvenu à faire de même : jusqu’alors, la Chine décourageait toute expression de régionalisme étranger (cf Flandre, Québec), par crainte de mauvais exemple pour ses provinces.

· ….dernière minute : 15 membres du Falungong, secte accusée de vouloir renverser le PCC et interdite depuis ’99, poursuivis pour piratage du signal satellite de chaînes de TV publique, ont été condamnés (20/9) à Changchun (Jilin) entre 4 et 20 ans de prison.


A la loupe : La Chine, nouvelle frontière de Nissan

Quatorze mois de palabres entre Nissan (n°3 nippon de l’auto) et Dongfeng (n°2 chinois) ont abouti (19 /9) au paraphe d’une JV entre Carlos Ghosn et Miao Wei, leurs PDG. Pour 1,03MM$ en capital, le nippon prend 50% de tous les actifs du chinois, sauf les foyers ou hôpitaux – puits à dettes.

Nissan franchit une frontière historique, par l’ampleur du partenariat : avec 165 à 247M$ d’autres investissements d’ici 2006 dans les usines, la JV produira alors 550.000 véhicules (60% camions/bus, 40% voitures dont six Nissan), et 900.000 en 2010. Nissan n’obtient pas la majorité de 51%, mais bien le management du 2d outil auto chinois, et la capacité intégrée de produire pour tous les marchés.

Ainsi, Nissan fait le pari de rattraper tout le monde, à commencer par Toyota et Honda, sur les starting blocks avec usines d’assemblage, de pièces et réseaux de vente, sur un marché petit mais en plein envol. Nissan vendait 34000 voitures en 2001, face aux 600.000 écoulées en Chine de janvier à juillet (+44%). D’ici 2005, Nissan – Dongfeng espère 12MM$ de ventes et 20% du marché.

Est-ce un hasard si en même temps (18/9), la BM prête250M$ à la province du Hubei,fief de Dongfeng, pour relier sur 244 km d’autoroute, Xiaogan et Xiangfan, pôles des usines Dongfeng et de sa constellation de partenaires?

NB : cette JV renforcera Renault, partenaire à 44,4% de Nissan, déjà présent en Chine, dans ses projets de production auto. D’autre part, elle rend Nissan "partenaire" de PSA -associé à Dongfeng, par sa JV de DCAC (Wuhan, Hubei).

Enfin sous ce coup de gong, une nouvelle passe inaperçue: Ford annonce pour juillet 2003, 1MM$/an d’achats de pièces en Chine et 10MM$ d’ici 2005 -11% de tous ses achats. Ford veut baisser ses coûts de 700$ /voiture, pour

affûter sa compétitivité avec GM. Ford ouvre en 2003 une usine à Chongqing: c’est la grande délocalisation qui commence. On ne voit guère le géant de Detroit octroyer telle manne à la Chine, sans demander des compensations !


Joint-venture : campagne pékinoise ‘assureur sympa’

· Les assureurs étrangers en Chine sont en une passe difficile : en 19 mois, 22 firmes (11 cette année) ont jeté l’éponge, tels Lincoln National, Japan 1st Life et Swiss Life. Ces échecs ont plusieurs facteurs: le marché encore petit (24,3MM$ en 2001, 2% du marché US), les discriminations aux étrangers, le coût de maintien des cadres expatriés et l’effet 11/9 qui a alourdi les dépenses en sinistres tout en multipliant les résiliations de contrats. Dans ce concert de plaintes, une voix insolite se dégage, celle de Cigna (n°3 de l’assurance vie US), qui vient d’empocher sa licence de la CIRC, en JV à Shenzhen – ouverture espérée en 2003!

NB: pour relancer ce marché, le 17/9, la CIRC(Pékin) a lancé les agences locales dans une campagne d’un mois, dite "bon service". Parmi les 13 firmes répondant à l’appel, China Pacific veut renforcer son bureau des plaintes et maintiendra une permanence le dimanche, la PICC va repenser son service "auto", et Huatai (non-vie) ouvre une chambre de réception de sinistres par internet, tout en indemnisant, dans certains cas, jusqu’à 243$ sur le champ.


Temps fort : La banque en quête d’un autre salut

Calme plat sur le front de la réforme des banques publiques ABC, ICBC, CCB et BoC. Estimées à 500MM$  (moitié de leur capital), leurs mauvaises dettes reculent faiblement -la liquidation des actifs faillis se heurte à des obstacles. Or, ces 4 soeurs à la convalescence difficile, détiennent 79% de la finance, et selon un sondage de l’Ecole du Parti, près des deux tiers de 104 dirigeants attendent un crash "avant 2010».

C’est pour éviter une implosion, dans laquelle s’engouffrerait la banque étrangère (autrement solide et aguerrie) que la tutelle BPdC tente, par deux mesures, de renforcer le secteur par un biais inattendu -celui des PME bancaires:

[1] Le 17/9, toute Cie ou personne privée peut ouvrir sa banque, à deux conditions : justifier de (pouvoir investir) 12M$, et que la ville d’implantation ne comporte pas encore sa banque municipale – dont la Chine compte déjà une centaine, contrôlant en juin 21% des fonds (429MM$), des prêts (237MM$) et des dépôts (342MM$).

[2] privés et étrangers "peuvent investir" dans les PMEB – sans précisions, pour l’instant.

[3] D’autre part, dans ce jeu à fleuret moucheté dont l’enjeu est la banque chinoise de demain, un groupe US fait mieux que se défendre:Western Union, N°1 mondial des transferts de fonds (2MM$/an de revenu) s’étend comme l’éclair au sein des réseaux d’ABC et de la Poste. Par l’intermédiaire de ses 130.000 agences dans 190 pays, toute famille peut expédier son mandat mensuel au fils étudiant à l’étranger ou recevoir son chèque du travailleur émigré. Le même service est assuré entre les 145 villes chinoises déjà couvertes par Western Union.

L’Etat ne peut que soutenir telle synergie: WU apporte un appui logistique vital à des institutions faibles, aux réseaux distendus et aux services déficients. Mais cette aubaine comporte un risque : l’arrivée d’autres services bancaires parcellaires, prêts, change ou carte de crédit, ne laissant aux banques qu’une coquille vide !


Petit Peuple : histoire de lièvre et de mâtin

· Sous la terre chinoise, c’est le  Kong gu zu yin, le "bruit de pas en une vallée déserte» : les ossements préhistoriques jonchent le sous-sol chinois, témoignant l’immense et tumultueux passé. A Zigong (Sichuan), le musée des  konglong (dinosaures) renferme, en parfait état, 18 espèces locales, tel le Omeisaurus transfuensis (20m x 10!), ou le Yangchuanosaurus hepingensis, plus grand carnivore d’Asie.

Yixian (Liaoning), est un autre vivier d’espèces bizarres. Dans ses couches du crétacé inférieur, les paléontologues ont découvert un sujet à dents de rongeur, mi-lézard, mi-lapin, et l’ont daté à l’ âge respectable de 128M années. Cette exhumation force à réviser toutes notions sur la classe des théropodes. En effet, l’incisivosaurus gauthieri, comme ils l’ont appelé en l’honneur d’un savant franco-US, était herbivore, alors que l’on croyait ces bipèdes carnassiers, tel l’épouvantable tyranosaurus rex. Voici donc que les Chinois ont découvert l’alliance du lièvre et du mâtin –  à quand celle de la carpe et du lapin?