Le Vent de la Chine Numéro 28

du 1 au 7 septembre 2002

Editorial : editorial_28_2002

La date du 16e Congrès du PCC a été fixée (25/8) au 8 novembre, 2 mois plus tard que les 1ères annonces: signe que le con-clave secret de Beidaihe (30/7-13/8) n’a pas trouvé d’entente sur la succession de Jiang Zemin, Président de la RPC, Secrétaire Général du PCC et Président de la CMC, la Commission Militaire. L’accord fut impossible, suite au refus de Jiang de se porter candidat à un 3ème mandat de Secrétaire Général, poste dévolu dès 1989 au “jeune” (62 ans) Hu Jintao par Deng Xiaoping  en personne – selon le scénario établi de longue date, Hu devait reprendre tous les mandats de Jiang Zemin.

Refus tactique: depuis avril, l’artillerie lourde, tonne (médias, APL, dauphins tel Zeng Qinghong, ministres), priant Jiang de rester au nom de l’inexpérience de Hu. Quoique grand perdant à un maintien de Jiang, Hu hurle avec les jeunes loups, afin d’éviter une disgrâce de dernière minute. Un recueil de morceaux choisis de Jiang (1989-2002) vient d’être publié (28 /8). Jiang atteindra son zénith historique, qq jours avant le Congrès : au sommet de l’APEC (15/10), au ranch texan de Georges Bush (25/10) Le 1er personnage de Chine a hésité à solliciter ce mandat en violation d’ une règle tacite de la retraite à 70 ans: craignant de manquer de voix par-mi la 60aine de dignitaires présents à Beidaihe, voire parmi les 7 membres du Comité Permanent, organe suprême. C’est que hors du conclave, sous-tendues par le fossé grandissant des richesses, deux oppositions à Jiang, et à sa théorie des 3 Représentativités clivent chaque jour plus profond, un PCC désabusé et sourd aux lancinants appels à l’unité :

è hier irréconciliables, les ailes libérale et gauchiste font la même dénonciation de l’inégalité des chances devant la production avancée et la xin dongli , nouvelle dynamique (concepts centraux du prochain rapport de Jiang au 16e Congrès). Des hommes tel Zhao Ziyang rompent 12 ans de silence pour attaquer le «style dictatorial», et son ex-aide Bao Tong dénonce le Parti «des riches (patrons), des nobles (cadres) et des puissants (leaders)». Proche de Song Ping, vieux conservateur, une lettre ouverte fait écho, parlant du «Parti des 0,3%». Fin juin, une manif fut éventée, de vétérans prétendant brûler leur carte du PC place Tian An Men le 1er juillet (anniv. du PCC), pour barrer l’entrée imminente des capitalistes au CC. Cette opposition en soi, ne pèse pas lourd, les 2 ailes étant marginalisées, affaiblies par 12 ans de pression.

è Plus grave est l’opposition de la majorité silencieuse,dans le Parti et en dehors, en longue attente d’un ballon d’oxygène politique et social – celui, octroyé par Deng en 1978, du droit à s’enrichir, est épuisé.

Pour ces professionnels modérés,un maintien de Jiang compromettrait la réforme promise de l’appareil, la cure de jouvence du sommet (seuls, 3 membres neufs entreraient au Comité Permanent qui en compte 7), et le concept de leadership de 4ème génération avec Hu Jintao en son centre. Serait remise en cause «la 1ère transition planifiée d’ un Etat marxiste vers l’âge moderne, combinant légalité et ouverture au monde ».

La division est donc aux portes, même si certains croient lire dans l’annonce d’une date au Congrès, la preuve qu’un accord existe sur la composition de l’équipe future. Ce risque est accentué par la longue attente qui débute : les 2 mois entre les congés de l’été et le RV du 8/11 peuvent servir de forum populaire pour toutes les tendances, commentant à chaud tout incident. Pour prévenir le dérapage, le régime renforce la censure, avec 32 questions interdites à la presse («à 70 ans, peut-on encore gouverner? ; l’entrée des riches au PCC ; la privatisation ; les nouvelles classes définies par le PCC). Les arrestations préventives se multiplient -activistes du SIDA, dissidents conventionnels-, et la police de l’internet ne chôme pas.

En contrepoint de ce déploiement d’autorité,des progrès forts mais encore mal perçus sont présentés: élections de quartier promises dans Pékin, scrutin en cours des Secrétaire du Parti au village (20.000 depuis 1999), 1er règlement transparent pour le recrutement des cadres

Mais finalement, la rumeur la plus folle sort du point le plus inattendu de l’échiquier: Jiang ne voudrait pas vraiment se boulonner à son siège, mais simplement entrer au Panthéon socialiste en faisant graver en lettres d’or «ses» Trois Représentativités dans la charte du Parti : tout le reste ne serait que jetons de négociation… Si tel était le cas, Jiang prouverait sa supériorité sur ses prédécesseurs, en au moins un domaine -celui de brouiller les cartes, jusqu’au bout !


Editorial : Jiang Zemin, l’énigmatique

La date du 16e Congrès du PCC a été fixée (25/8) au 8 novembre 2000, 2 mois plus tard que les 1ères annonces: signe que le conclave secret de Beidaihe (30/7-13/8) n’a pas trouvé d’entente sur la succession de Jiang Zemin, Président de la RPC, Secrétaire Général du PCC et Président de la Commission Militaire (CMC).

L’accord fut impossible, suite au refus de Jiang de se porter candidat à un 3ème mandat de Secrétaire Général, poste dévolu dès 1989 au “jeune” (62 ans) Hu Jintao par Deng Xiaoping  en personne – selon le scénario établi de longue date, Hu devait reprendre tous les mandats de Jiang Zemin.

Refus tactique: depuis avril, l’artillerie lourde, tonne (médias, APL, dauphins tel Zeng Qinghong, ministres), priant Jiang de rester au nom de l’inexpérience de Hu. Quoique grand perdant à un maintien de Jiang, Hu hurle avec les jeunes loups, afin d’éviter une disgrâce de dernière minute. Un recueil de morceaux choisis de Jiang (1989-2002) vient d’être publié (28 /8). Jiang atteindra son zénith historique, qq jours avant le Congrès : au sommet de l’APEC (15/10), au ranch texan de Georges Bush (25/10) le 1er personnage de Chine a hésité à solliciter ce mandat en violation d’ une règle tacite de la retraite à 70 ans: craignant de manquer de voix parmi la 60aine de dignitaires présents à Beidaihe, voire parmi les 7 membres du Comité Permanent, organe suprême.

C’est que hors du conclave, sous-tendues par le fossé grandissant des richesses, deux oppositions à Jiang, et à sa théorie des 3 Représentativités clivent chaque jour plus profond, un PCC désabusé et sourd aux lancinants appels à l’unité :

1. hier irréconciliables, les ailes libérale et gauchiste font la même dénonciation de l’inégalité des chances devant la production avancée et la xin dongli , nouvelle dynamique (concepts centraux du prochain rapport de Jiang au 16e Congrès). Des hommes tel Zhao Ziyang rompent 12 ans de silence pour attaquer le «style dictatorial», et son ex-aide Bao Tong dénonce le Parti «des riches (patrons), des nobles (cadres) et des puissants (leaders)». Proche de Song Ping, vieux conservateur, une lettre ouverte fait écho, parlant du «Parti des 0,3%». Fin juin, une manif fut éventée, de vétérans prétendant brûler leur carte du PC place Tian An Men le 1er juillet (anniv. du PCC), pour barrer l’entrée imminente des capitalistes au CC. Cette opposition en soi, ne pèse pas lourd, les 2 ailes étant marginalisées, affaiblies par 12 ans de pression.

2. Plus grave est l’opposition de la majorité silencieuse,dans le Parti et en dehors, en longue attente d’un ballon d’oxygène politique et social – celui, octroyé par Deng en 1978, du droit à s’enrichir, est épuisé.

Pour ces professionnels modérés,un maintien de Jiang compromettrait la réforme promise de l’appareil, la cure de jouvence du sommet (seuls, 3 membres neufs entreraient au Comité Permanent qui en compte 7), et le concept de leadership de 4ème génération avec Hu Jintao en son centre. Serait remise en cause «la 1ère transition planifiée d’ un Etat marxiste vers l’âge moderne, combinant légalité et ouverture au monde ».

La division est donc aux portes, même si certains croient lire dans l’annonce d’une date au Congrès, la preuve qu’un accord existe sur la composition de l’équipe future. Ce risque est accentué par la longue attente qui débute : les 2 mois entre les congés de l’été et le RV du 8/11 peuvent servir de forum populaire pour toutes les tendances, commentant à chaud tout incident. Pour prévenir le dérapage, le régime renforce la censure, avec 32 questions interdites à la presse («à 70 ans, peut-on encore gouverner? ; l’entrée des riches au PCC ; la privatisation ; les nouvelles classes définies par le PCC). Les arrestations préventives se multiplient -activistes du SIDA, dissidents conventionnels-, et la police de l’internet ne chôme pas.

En contrepoint de ce déploiement d’autorité, des progrès forts mais encore mal perçus sont présentés: élections de quartier promises dans Pékin, scrutin en cours des Secrétaire du Parti au village (20.000 depuis 1999), 1er règlement transparent pour le recrutement des cadres

Mais finalement, la rumeur la plus folle sort du point le plus inattendu de l’échiquier: Jiang ne voudrait pas vraiment se boulonner à son siège, mais simplement entrer au Panthéon socialiste en faisant graver en lettres d’or «ses» Trois Représentativités dans la charte du Parti : tout le reste ne serait que jetons de négociation… Si tel était le cas, Jiang prouverait sa supériorité sur ses prédécesseurs, en au moins un domaine -celui de brouiller les cartes, jusqu’au bout !


Joint-venture : Avec FAW, Toyota passe la surmultipliée!

· N°3 mondial, Toyota poursuit en force la course automobile japonaise à la délocalisation chinoise – précédé par Honda, et suivi par Nissan. Son accord de coopé (29/8) avec le n°1 chinois FAW, ambitionne la production de 400.000 berlines d’ici 2010 soit 10% du marché d’ici là. L’accord s’accompagne d’une intégration, exigée par Toyota, entre FAW (Changchun), et ses nouvelles filiales Xiali (Tianjin ; rachat de 51% en juin), et Sichuan Wagon. (56% acquis en août).

L’aspect le plus remarquable de ce formidable contrat : Toyota a obtenu le nettoyage des énormes dettes du partenaire, et surtout un plan social. Rien que pour Xiali, 30.000 employés doivent être mis à pied, soit les 2/3 du personnel!

· En 1994, Pepsi débarquait à Chengdu (Sichuan), en JV (2,5M$) avec… Sichuan Radio-TV.

Malgré la raison sociale insolite du partenaire, l’avenir était radieux. Aujourd’hui rien ne va plus: le géant de Purchase (NY) accuse le chinois d’inconduite – achat de Mercedes, placements en bourse non autorisés et par dessus tout, menaces aux auditeurs venus éplucher les comptes. Pepsi tente de rompre l’accord, et traîne Sichuan Radio devant une cour d’arbitrage… à Stockholm, loin de la Chine!

· Inconnu jusqu’en 2000 au bataillon des Cies de téléphone mobile, TCL a franchi en juillet la barre des 500.000 appareils produits, 3. rang national derrière Motorola et Nokia -dépassant Siemens et Samsung– et prétend passer au 5. rang mondial d’ici 2005. TCL est bon en tout : le portable « luxe » (nacre et pierres précieuses) à 370², et le produit blanc, à façon pour groupes de téléphonie.

Ce tour de force est possible grâce à 3 atouts:

[1] la présence sur le marché de toutes les technologies (microradios Wavecom , logiciels Microsoft), qui restaient trois ans plus tôt l’apanage des «grands»;

[2] le bas salaire (120$/mois), et

[3] la vitesse de réaction au marché – l’Asie est imbattable.

Autre jeune géant aux dents longues, Bird, de Ningbo (Zhejiang) veut se marier avant déc. à Sagem (Fr), n°6 mondial du mobile, en JV de 25M$ pour tripler sa production à 10-15M/an. Bird a vendu 1,28M de janvier à avril, et tient 6% du marché chinois. Bird travaille aussi avec Holley (filière CDMA) et vise un partenariat pour produire les cellules-mères (aujourd’hui livrées par Philips).En face, en contrepoint, Nokia dont la Chine est le 2d marché (3,4MM$ en 2001) a grand mal à obtenir le feu vert à son standard de 3e génération à haut débit (3G), le WCDMA. Voyant les déboires commerciaux de la filière au Japon et en UE, la Chine préfère attendre. On la comprend : au Japon, le système CDMA 2000, presque aussi performant, coûte moitié prix. C’est ainsi que dans l’industrie du portable en Chine, après trois ans indécis, le vent semble tourner en faveur des groupes locaux émergents.


Pol : Bush et Jiang -les bons comptes…

· Echange de bons procédés avant le sommet Bush Jiang au ranch texan, Washington et Pékin se sont faits des concessions spectaculaires, sinon substantielles.

[1] La Chine a accédé à une vieille requête US, en astreignant (22/8) ses exports de missiles à un système contraignant de licence. Geste qui reste pour l’heure abstrait fau-te de mesures convenues pour les régimes réputés (par les US) terroristes.

[2] La Maison Blanche n’en a pas moins retourné l’ascenseur (26 /8) en inscrivant à sa liste d’organisations «internationales terroristes» l’Etim (East Turkestan Islamic Movement), groupuscule dit proche de Ben Laden. La mesure a permis à Washington de geler les comptes de l’Etim sur leur sol, comme le souhaitait Pékin.

NB : cet arrangement ne va pas plus loin : pas de blanc-seing chinois pour une aventure militaire US en Irak.

 

·Des signes apparaissent,de relaxation de la politique de l’enfant unique,imposée depuis 1978 avec une gamme de châtiments sévères (amende, stérilisation…).

L’Anhui est la 1ère province à changer de pratique: au 1er septembre, 13 types de couples pourront enfanter une autre fois, parmi lesquels certains divorcés, couples d’enfants uniques, et les travailleurs de mine. Manoeuvre inéluctable, pour trois raisons :

– la politique de l’enfant unique commence à susciter des résistances dans les campagnes,

– en panne de réforme, la Chine veut lâcher du lest, surtout avant le Congrès,

– et des villes comme Shanghai commencent à connaître un solde démographique négatif.

 

· 2 jours (27-29/8) au Maroc, le 1er Ministre Zhu Rongji a rendu la visite du roi Mohammed VI au printemps dernier.

Les 2 pays ayant échangé en 2001 pour 384M$ de produits (balance à 75% favorable à la Chine), ont encore signé 5 accords de coopé – cela en fait 50 en 5 ans. Ce travail d’approche de longue date, se fait sur trame politique: comme d’autres pays maghrébins, le Maroc sera relié à l’Union Européenne par un accord préférentiel de libre-échange en 2010. Ce dont la Chine, avec ses hautes ambitions exportatrices,  ne peut se désintéresser.


Argent : un Minsheng peut en cacher un autre!

· Alors que les grandes maisons publiques de courtage se restructurent frénétiquement (JVs en négociation entre Xiangcai et Crédit Lyonnais SA, BNP-Paribas et Changjiang), et que la CRSC impose (pour fraude) la 1ère fermeture du secteur (Anshan Securities, 12/8), Minsheng Sec. a le cran d’ouvrir ses portes (18/8): 1ère société de courtage privée, au capital de 154,5M$. La loi chinoise cloisonne sévèrement banques, courtage et assurances: les mêmes actionnaires (dont le groupe Fanhai) sont donc à la base de trois groupes distincts, Minsheng-banque (1996), M-assurance (avril 2002) et le petit dernier, M-courtage. Les trois groupes ont une autre similarité: leur clientèle cible, celle des PME oubliées par le secteur public. Minsheng Securities démarre avec l’avantage de la jeunesse : pas de mauvaise réputation, ni de culture d’entreprise sclérosée. M-Banque épaulera son expansion à l’avenir : avec 126 agences et 15 MM$ de dépôt, elle annonce un profit de 4,5M$, double de l’an dernier et triple (en taux de croissance) du prochain meilleur concurrent listé (China Merchants).

· Modeste première: le 18 août, pour 4 ans, le min. des ressources minières a vendu à l’encan au privé (au lieu de le donner à des groupes d’ Etat) la mine d’or de Yingjia Ciwu (Jiangxi), aux réserves de 500kg (sur les 3000t de réserves exploitables du pays). Nanfang Mechanical Engineering a gagné l’enchère, pour 242.000$. Cette démarche commerciale est inspirée par l’OMC mais surtout, par une contrainte spécifique du secteur: les 1200 mines d’or, petites et privées sont vite épuisées par des processus dangereux, polluants et non soutenables. La Chine sait qu’ elle ne pourra tenir son 4. rang mondial (118t en 2001), sans investissements nouveaux. Or, à l’enchère du 18/8, l’étranger n’était pas invité. Un assouplissement des règlements de prospection, du raffinage et du travail de l’or est -depuis longtemps- annoncé: c’est la longue marche aurifère.

· Le plus long pont marin du monde, Ningbo- Jiaxing (Zhejiang) via la baie de Hangzhou se bâtit : 36 km de tablier (6 voies) +48km d’autoroute, et 2 passes pour les navires de 35000t et de 3000t. Plusieurs ans d’études océanographiques ont alourdi de 40% le coût du projet, qui frise les 2MM$. Mais pour ce delta du Yangtzé, région la plus riche du pays, l’investissement en vaut la peine: il raccourcira de 125km la route, complétant le triangle Shanghai, Hangzhou et Ningbo, à 2h de trajet chacun. Ouverture pour 2007.


Politique : politique_28_2002

· Echange de bons procédés avant le sommet Bush Jiang au ranch texan, Pékin et Washington se sont faits des concessions spectaculaires, sinon substantielles.

Œ La Chine a accédé à une vieille requête US, en astreignant (22/8) ses exports de missiles à un système contraignant de licence. Geste qui reste pour l’heure abstrait fau-te de mesures convenues pour les régimes répu-tés (par les US) terroristes.

? La Maison Blanche n’en a pas moins retourné l’ascenseur (26 /8) en inscrivant à sa liste d’organisations «internationales terroristes» l’Etim (East Turkestan Islamic Movement), groupuscule dit proche de Ben Laden. La mesure a permis à Washington de geler les comptes de l’Etim sur leur sol, comme le souhaitait Pékin.

NB : cet arrangement ne va pas plus loin :  pas de blanc-seing chinois pour une aventure militaire US en Irak.

·Des signes apparaissent,de relaxation de la politique de l’enfant unique,imposée depuis 1978 avec une gamme de châtiments sévères (amende, stérilisation…). L’Anhui est la 1ère province à changer de pratique: au 1er sept., 13 types de couples pourront enfanter une autre fois, parmi lesquels certains divorcés, couples d’enfants uniques, et les travailleurs de mine. Manoeuvre inéluctable, pour trois raisons :

üla politique de l’enfant unique commence à susciter des résistances dans les campagnes,

üen panne de réforme, la Chine veut lâcher du lest, surtout avant le Congrès,

üet des villes comme Shanghai commencent à connaître un solde démographique négatif.

· 2 jours (27-29/8) au Maroc , le 1er Min. Zhu Rongji a rendu la visite du roi Mohammed VI au printemps dernier. Les 2 pays ayant échangé en 2001 pour 384M$ de produits (balance à 75% favorable à la Chine), ont encore signé 5 accords de coopé – cela en fait 50 en 5 ans. Ce travail d’approche de longue date, se fait sur trame politique: comme d’autres pays maghrébins, le Maroc sera relié à l’Union Européenne par un accord préférentiel de libre-échange en 2010. Ce dont la Chine, avec ses hautes ambitions exportatrices,  ne peut se désintéresser.


A la loupe : Président d’Everbright -vae victis!

Le passage (20/8) devant la Cour N°1 de Pékin de Zhu Xiaohua, ex-Président d’Everbright, a un air de déjà vu. En mi-juillet (VDLC n°26), Wang Xuebing, ex-boss de la BoC, la Banque de Chine, avait comparu au même motif – fraude. Comme Wang, Zhu était jeune (52 ans) et brillant : il avait été Président de la SAFE-contrôleur de toutes les opérations en devises depuis la Chine! Incarcéré dès 1999, il avait fallu 3 ans pour que son procès débute – protections obligent. Déchu du PCC, il risque la mort, étant accusé (dit la presse) de 71M$ de détournement et 55 M de taxes impayées. On lui reproche aussi des investissements hasardeux tels le rachat en 1999 -peut-être imposé- de la BCI affligée de 45% de mauvaises dettes. A crise d’Everbright (fondée en 1992) dynamita le mythe des banques d’Etat jeunes jusqu’alors supposées saines, parce qu’elles « n’avaient pas eu le temps de s’endetter » !

En soi, le cas d’Everbright, selon le ministre des Finances, ne serait pas critique: 15.7% de mauvais prêts (en juin) mais 36MM$ de capital (6. rang national, 334 agences, 7500 emplois), et 73% de l’arriéré fiscal recouvré. Mais son entrée en bourse et celle d’autres banques publiques s’en trouvent retardées. Et surtout, parmi les accusations contre lui figure l’évasion fiscale : 12MM$/an -la moitié de la recette théorique- seraient volés à l’Etat par les 5% de riches chinois imposables. Le malheur pour Zhu et Wang, est qu’à 9 semaines du Congrès, l’équipe sortante veuille faire un exemple : hommes d’élite, confiants dans la protection du sérail, qui sont soudain écrasés pour n’avoir vu le vent tourner.■


Temps fort : Taiwan – Tempête dans un verre d’eau

La trêve estivale n’a pas fonctionné entre la R.P. Chine et Taiwan. Le 21/7 vit les îles Nauru fermer leur ambassade taiwanaise (il n’en reste que 27 dans le monde), puis la RPC confirma la visite, forcément angoissante pour l’île nationaliste, du Président Jiang à G.W. Bush, son protecteur et plus proche allié.

Ces points marqués par la Chine rendent en partie compte de la sortie du Président taiwanais Chen Shui-bian qui réitéra (3/8) le principe haï par Pékin, de «deux nations de part et d’autre du détroit», et réveilla l’éventualité,en veilleuse depuis des lustres, d’un référendum inacceptable pour la Chine. Cette audace s’expliquant aussi par la tenue d’un scrutin présidentiel le 4/12, auquel Chen sera candidat…

Annette Lu la vice-présidente honnie en Chine, enfonça le clou en effectuant 4 jours de visite privée (14-18/8) à  Jakarta, fief diplomatique pékinois, tentant de capitaliser sur le dépit de l’Indonésie qui venait de perdre (6/8) un contrat de vente de GPL (11,8MM$ sur 10 ans), au profit de l’Australie. Jusqu’au dernier jour, les voix informées croyaient pouvoir parier sur un partage du contrat entre les deux concurrents. Le succès de Mme Lu ne fut cependant pas si  «triomphal» qu’elle l’annonça: elle fut reçue, mais pas par la prudente présidente Megawati, et une escale aux Philippines lui fut refusée (19/8) – suite aux feutrés appels de la chancellerie chinoise.

Pékin a réagi en multipliant les signes d’impatience, avertissant Taiwan qu’elle «courait au désastre». Chen avait choisi le temps de sa déclaration (un samedi), dont le caractère privé lui permit de se rétracter le lendemain. Le 26/8, il appelait à la réouverture des négociations (déjà fort avancées) pour le rétablissement de liaisons directes entre les deux rives. Il confirma ainsi une habileté à manier le chaud et le froid, à prendre des risques limités pour faire passer un message à ses interlocuteurs invisibles – ne pas aller trop loin. En définitive, ces péripéties estivales sont là pour confirmer que les relations sino-taiwanaises demeurent bloquées -plus que jamais, en cette période de passation du pouvoir chinois!


Petit Peuple : un langage crypté – le tatou

· Signe de ralliement des  shetou («têtes de serpents», trafiquants) et autres  sanhehui (triades), le tatou fait en Chine un retour net au-près des jeunes en quête de repères. Pour Yang Peng, qui vit de ce petit métier depuis 1995, traînant ses aiguilles et flacons dans les bars branchés de Chaoyang (Pékin), le tatou est moins histoire de mode servile,  yiyang-huahulu  («dessiner la gourde suivant un modèle»),qu’un cri d’affirmation du soi,de ses amours et phobies, comme ce «junky qui vint se faire tatouer une rose clouée d’une dague, pour mieux tenir la drogue à distance ». Avec l’internet, le rock et les bars nocturnes, le tatou marque l’émergence d’une subculture ado ignorée par la génération post-quadragénaire – expression de défi, souvenir des esclaves dont Qin Shihuang, 1er empereur (-259-210) faisait tatouer les visages pour s’être enfuis de leur chantier imposé, la Grande Muraille !


Rendez-vous : Xiamen – 6ième Foire Int’le

· 3-6 sept., Shanghai:      Salon machines-outils

· 5-7 sept., Dalian (Liaoning): Foire Internationale pour la protection de l’environnement

· 7-11 sept. : 6ème Foire Internationale de Xiamen