Le Vent de la Chine Numéro 26

du 14 au 20 juillet 2002

Editorial : editorial_26_2002

Du jamais vu dans l’histoire de l’armée chinoise: le 10/7, la presse étrangère était conviée à visiter deux casernes militaires proches de Pékin. 120 journalistes (dont 17 TV) se présentèrent à ce RV unique. L’ouverture subite de womende xinchangcheng («notre nouvelle Grande Muraille») étant sans doute un signe donné à l’Ouest, avant l’ouverture du conclave balnéaire des leaders à Beidaihe cette semaine.

Près de Tianjin, la Brigade n°196 d’infanterie motorisée étale son passé maoïste, comptant ses ennemis tués et canons confisqués durant la guerre de Corée. Idéologie mise à part (à laquelle ses hommes ne semblent pas croire plus que d’ autres), c’est une caserne comme partout ailleurs au monde, avec dix bataillons dont trois d’infanterie et trois d’artillerie, un d’artificiers et un de génie civil. La brigade a beaucoup perdu en hommes, lorsqu’il lui fallut rendre (en 1998, comme toute l’APL) ses usines à l’Etat. Elle comptait 12000 hommes d’active en 1995 : elle en aligne 3500 aujourd’hui, y compris une ferme géante fournissant ses propres besoins en soja, porc, boeuf, chèvre, poulet (oeufs), huile, 150 t de blé, 500t légumes…Mise à part la présentation d’une salle d’informatique remplie de soldats figés sur leur écran, et une démonstration très «cowboy» de tir (canon, PM, fusil, bazooka, allongés, en jeeps ou side-cars…), la 196 semble pratiquer les «pompes» et le close combat,plus que la guerre moderne -faute d’argent, ses manoeuvres n’ont lieu que tous les deux ans !

20 km plus loin dans la plaine du Hebei, se trouve la Division aérienne n°24, chargée de la défense de 50M d’âmes. Pour accomplir ce mandat, elle compte 70 appareils hors d’âge (20 ans), F7 et F8 copies de Mig ruineux en entretien. Les 100 pilotes ne peuvent voler que 2 h/semaine : « le matériel et le budget ne nous permettent pas plus », avoue Wang Wei le commandant. Les meilleurs avions sont ailleurs, face à Taiwan et aux frontières. Mais cette armée de l’air, loin d’être va-t’en-guerre, apparaît paisible, comme le dit le commandant: «nous pensons pouvoir reprendre Taiwan, si on nous en donne l’ordre, mais eux comme nous souhaitons un règlement pacifique », et «j’estime que l’Armée populaire de libération(APL) devrait assumer à l’avenir un plus grand rôle ailleurs que chez nous, dans les missions pacifiques en coopération mondiale » !»

En fin de compte, le rôle n°1 de la base 24 et sa fierté, sont d’héberger la patrouille de Chine, «clou» chaque année du Salon Aéronautique de Zhuhai. C’est à dire un rôle de vitrine, et d’attente, plus que d’active !

 


Editorial : Visite dans l’antre du Dragon vert!

Du jamais vu dans l’histoire de l’armée chinoise: le 10/7, la presse étrangère était conviée à visiter deux casernes militaires proches de Pékin. 120 journalistes (dont 17 TV) se présentèrent à ce RV unique. L’ouverture subite de womende xinchangcheng («notre nouvelle Grande Muraille») étant sans doute un signe donné à l’Ouest, avant l’ouverture du conclave balnéaire des leaders à Beidaihe cette semaine.

Près de Tianjin, la Brigade n°196 d’infanterie motorisée étale son passé maoïste, comptant ses ennemis tués et canons confisqués durant la guerre de Corée. Idéologie mise à part (à laquelle ses hommes ne semblent pas croire plus que d’ autres), c’est une caserne comme partout ailleurs au monde, avec dix bataillons dont trois d’infanterie et trois d’artillerie, un d’artificiers et un de génie civil. La brigade a beaucoup perdu en hommes, lorsqu’il lui fallut rendre (en 1998, comme toute l’APL) ses usines à l’Etat. Elle comptait 12000 hommes d’active en 1995 : elle en aligne 3500 aujourd’hui, y compris une ferme géante fournissant ses propres besoins en soja, porc, boeuf, chèvre, poulet (oeufs), huile, 150 t de blé, 500t légumes…Mise à part la présentation d’une salle d’informatique remplie de soldats figés sur leur écran, et une démonstration très «cowboy» de tir (canon, PM, fusil, bazooka, allongés, en jeeps ou side-cars…), la 196 semble pratiquer les «pompes» et le close combat,plus que la guerre moderne -faute d’argent, ses manoeuvres n’ont lieu que tous les deux ans !

20 km plus loin dans la plaine du Hebei, se trouve la Division aérienne n°24, chargée de la défense de 50M d’âmes. Pour accomplir ce mandat, elle compte 70 appareils hors d’âge (20 ans), F7 et F8 copies de Mig ruineux en entretien. Les 100 pilotes ne peuvent voler que 2 h/semaine : « le matériel et le budget ne nous permettent pas plus », avoue Wang Wei le commandant. Les meilleurs avions sont ailleurs, face à Taiwan et aux frontières. Mais cette armée de l’air, loin d’être va-t’en-guerre, apparaît paisible, comme le dit le commandant: «nous pensons pouvoir reprendre Taiwan, si on nous en donne l’ordre, mais eux comme nous souhaitons un règlement pacifique », et «j’estime que l’Armée populaire de libération(APL) devrait assumer à l’avenir un plus grand rôle ailleurs que chez nous, dans les missions pacifiques en coopération mondiale » !»

En fin de compte, le rôle n°1 de la base 24 et sa fierté, sont d’héberger la patrouille de Chine, «clou» chaque année du Salon Aéronautique de Zhuhai. C’est à dire un rôle de vitrine, et d’attente, plus que d’active !

 


A la loupe : Réformer justice et PME, en même temps!

La Chine surprend toujours, avec ses 110.000 avocats (contre 200 en ’80), face à 210.000 juges et magistrats (dont la plupart semi incultes). Consciente de cette paralysie (faiblesse, une fois dans l’OMC), la Chine veut mettre un terme à cette anarchie et former son corps judiciaire.

Lors d’une conférence ad hoc (5-7/7, Pékin), Xiao Yang, juge suprême, a précisé les prochains pas de sa réforme :

[1] dès 2002, tout nouveau juge devra s’astreindre à l’examen d’Etat, au test de la cour provinciale et à un stage. Tout juge en poste, sans diplôme de droit, devra rattraper – sous peine de chômage. Et le greffier cessera de devenir ipso facto juge en fin de carrière !

[2] pour l’affranchir de tout «protectionnisme local/provincial», le nouveau juge sera inviolable sauf suivant procédures strictes.

La pression des couches locales du PCC est donc désormais perçue comme l’obstacle à la naissance du grand marché chinois: progrès capital dans les consciences, et bond en avant dans la démocratie, sous prétexte de commerce.

Une des raisons de ce ravalement, est la volonté de promouvoir les 29M de PME, aux 174M d’actifs assurant 60% des exports, et plus de 500MM$de PIB (fin 2001). La loi votée semaine passée prévoit un meilleur climat d’investissement, et la même protection légale qu’aux grandes entreprises d’Etat (GEE).

Pour que les meilleures PME s’imposent sur le marché national, il faut briser les barrières intérieures -ce qui ne se conçoit qu’avec un corps de juges intègres, neutres et indépendants!


Pol : Jiang aide le Népal, contre les Maoïstes

· Le 11/7, le Conseil Supérieur de notariat français inaugurait à Shanghai avec ses partenaires, un centre sino-français de formation et d’échanges notariaux et juridiques (bien logé dans le décor historique de l’ex-Concession française), lequel anime déjà une revue bilingue, 6 séminaires /an, de 20 étudiants chaque, et des missions de formation moitié en France, moitié en Chine. Cette initiative étant soutenue par la Caisse des Dépôts et Consignations, l’argentier des notaires. L’enjeu, pour m. JP. Decorps, Président du Centre, est philosophique: accompagner l’émergence d’une propriété privée par une «justice préventive» évitant une avalanche de procès ingérables, comme c’ est le cas aux USA. En 2002, les notaires sont encore peu en Chine : 18000, en 8000 cabinets la plupart agents de l’Etat, enregistrant mariages, testaments, contrats et bien sûr, achats immobiliers. Avec une loi en gestation, son statut évolue vite, de celui d’employé vers celui, comme ailleurs au monde, de «délégataire privé d’une parcelle de la puissance publique».

· A la tête d’un Népal embourbé dans 6 ans de guerre civile ayant causé 4000 morts, le roi Gyanendra était le 10/7 à Pékin pour demander à Jiang Zemin de l’aider dans sa lutte contre les rebelles maoïstes – caprice de l’histoire! Jiang lui a accordé un soutien complet : au plan économique, un accord a été signé (10/7) pour renforcer les échanges et le tourisme entre Katmandou et Lhassa, et 10M$ ont été octroyés pour bâtir une route, un institut polytechnique et un hôpital. Au plan religieux, Jiang encourage les pèlerinages entre Népal et Tibet. Au plan politique, Jiang s’est fermement démarqué des maoïstes népalais (qualifiés de "terroristes" et de "dévoyés"). Sans préciser s’il apporterait un soutien (logistique, de formation) à l’armée royale.

NB: le soutien de la Chine à ses voisins s’est raffermi depuis le 11 sept: 40M$ à Hanoi, sous for-me de prêts ou de dons: 100M$ à Rangoon, 5M$ à Oulan Bator, 400M$ à Jakarta… Ceci passe pour une réaction à l’implantation des US dans la région, sous prétexte de combattre le terrorisme. Face à quoi Pékin veut resserrer les liens asiatiques – seule manière d’espérer contraindre, à moyen terme, les US à repartir!


Argent : BYD, la pile gonflée à bloc

· N°1 de la pile rechargeable en Chine, BYD entre lui aussi fin juillet en bourse de HK, pour 200M$. Ce groupe de Shenzhen caracole furieusement, ayant depuis 1995 conquis 6% du marché mondial pour devenir n°5 derrière Sanyo, Matsushita et Sony. Un personnel lourd (15.000) ne l’empêche pas d’être 20 à 30% moins cher que les leaders, et d’exporter ½ de sa production vers HK, l’Union Européenne et les US. Pour 2002, BYD compte presque doubler son chiffre d’affaires (à 305M$), gonfler de 168% son profit (59,5M$), et sa production de 70% par l’ouverture d’une 3ème usine. Son client principal : Motorola (15% de ses ventes). Ses 1ers actionnaires seront son management (35%), suivi du Président fondateur, Wang Chuanfu (29%).

· «Harry Potter et le léopard terrassent le dragon», le Vème tome de la série emblématique de romans pour jeunes vient de sortir en Chine. Le problème est que l’ouvrage proprement illustré et présenté à l’identique, est plus faux que faux. Quoique signées de l’auteur J.K Rowling, les 198p., sont apocryphes! La People’s Literature, qui publie la collection,a porté plainte -craignant un préjudice à la sortie du vrai tome V en 2003. Un doute subsiste sur la base juridique, puisque seul le concept et non le texte a été piraté.

PS : inutile de dire que tous les autres produits légitimes du garconnet-sorcier, livres et disques DVD font l’objet d’un piratage effréné.

· La restructuration se peaufine à grande vitesse chez les Cies aériennes chinoises, en train de passer (selon le plan de tutelle) de 29 firmes à 3 pôles régionaux autour d’Air China (Pékin), China Eastern (Shanghai) et Southern (Canton). Concentration accélérée par la prohibition des tarifs réduits, et par une chute violente des profits suite à l’effet "11 sept." et aux désastres aériens d’avril et mai qui ont fait 240 morts. Shandong Air, China Southern et Shanghai Air. ont signé le 20/7 un accord de JV pour reprendre Sichuan Air à concurrence de 8% pour Shandong et 39% pour Southern (n°1 national). Intéressé au départ, China Eastern s’est désengagé, sans doute en raison de la présence de Shanghai Air son concurrent direct. L’achat de Sichuan Air offrira au groupe en gestation, à l’Ouest, le hub de Chengdu. Southern détient déjà le "Far Ouest" par rachat de Xinjiang Air. En face, Eastern aussi s’étend à l’Ouest, en reprenant Yunnan Air.

NB1: la reprise de Sichuan semble marquer la mort de China Sky, alliance entre 6 petits pour résister à l’absorption par les 3 géants.

NB2: dans ce pôle régional en cours d’émergence, deux groupes apportent une dot enviable – leur cotation en bourse, et capacité à pomper de l’argent frais.


Politique : politique_26_2002

· Le 11/7, le Conseil Supérieur de notariat français inaugurait à Shanghai avec ses partenaires, un centre sino-français de formation et d’échanges notariaux et juridiques (bien logé dans le décor historique de l’ex-Concession française), lequel anime déjà une revue bilingue, 6 séminaires /an, de 20 étudiants chaque, et des missions de formation moitié en France, moitié en Chine. Cette initiative étant soutenue par la Caisse des Dépôts et Consignations, l’argentier des notaires. L’enjeu, pour m. JP. Decorps, Président du Centre, est philosophique: accompagner l’émergence d’une propriété privée par une «justice préventive» évitant une avalanche de procès ingérables, comme c’ est le cas aux USA. En 2002, les notaires sont encore peu en Chine : 18000, en 8000 cabinets la plupart agents de l’Etat, enregistrant mariages, testaments, contrats et bien sûr, achats immobiliers. Avec une loi en gestation, son statut évolue vite, de celui d’employé vers celui, comme ailleurs au monde, de «délégataire privé d’une parcelle de la puissance publique».

· A la tête d’un Népal embourbé dans 6 ans de guerre civile ayant causé 4000 morts, le roi Gyanendra était le 10/7 à Pékin pour demander à Jiang Zemin de l’aider dans sa lutte contre les rebelles maoïstes – caprice de l’histoire! Jiang lui a accordé un soutien complet : au plan économique, un accord a été signé (10/7) pour renforcer les échanges et le tourisme entre Katmandou et Lhassa, et 10M$ ont été octroyés pour bâtir une route, un institut polytechnique et un hôpital. Au plan religieux, Jiang encourage les pèlerinages entre Népal et Tibet. Au plan politique, Jiang s’est fermement démarqué des maoïstes népalais (qualifiés de "terroristes" et de "dévoyés"). Sans préciser s’il apporterait un soutien (logistique, de formation) à l’armée royale.

NB: le soutien de la Chine à ses voisins s’est raffermi depuis le 11 sept: 40M$ à Hanoi, sous for-me de prêts ou de dons: 100M$ à Rangoon, 5M$ à Oulan Bator, 400M$ à Jakarta… Ceci passe pour une réaction à l’implantation des US dans la région, sous prétexte de combattre le terrorisme. Face à quoi Pékin veut resserrer les liens asiatiques – seule manière d’espérer contraindre, à moyen terme, les US à repartir!


A la loupe : Accidents du travail – les mines blafardes

Le 1er semestre a vu 447.234 accidents de travail et 53.302 morts – dont 3400 gueules noires. Encore ce bilan ne reflète-t-il que les cas impossibles à cacher. Deux campagnes nationales de sécurité (mars, juin) ont échoué.

Une série de coups de grisou à frappé les houillères à Chengzihe (Heilongjiang, 15/6, 115 décès), à Fuqiang (Jilin, 4/7, 39morts) -le patron en fuite s’est rendu 4 jours après-, à Hegang (8/7, Heilongjiang, 44 ) -cette mine devait fermer le lendemain… Coïncidence? D’autres mines tuent au même moment par submersion lors des crues, comme à Hancheng (Shaanxi, 15/7 15 noyés). Depuis longtemps «interdite», Hancheng avait connu en mars ’01 un accident au grisou – le propriétaire avait été arrêté!

Confrontée à cette désobéissance de patrons protégés par leur ville (qui touche les taxes), la SAWS (tutelle) convoqua (7/7), une téléconférence nationale des leaders provinciaux, où Shan Chunchang, vice-Président de l’instance, exigea le « démantèlement des structures diaboliques » soutenant la survie des mines fautives.

Au Heilongjiang, épicentre de la vague de chaos, les mines ont été fermées, en ordre ou non – dans l’attente d’inspecteurs souverains pour leur rendre le droit d’existence -en sursis jusqu’au prochain accident. Aveu de désarroi, le Quotidien du Peuple propose de reprendre un contrôle central, « militarisé » des mines !

Le problème de fond demeure «la mauvaise infrastructure des EE, et l’inconscience des patrons privés dans leur course au profit». Mais surtout, Pékin blâme le «protectionnisme local» – ces ententes entre mines et cadres de base, pour faire sourde oreille à ses ordres. L’approche musclée des dernières campagnes n’a permis que d’

inciter les gérants, en cas d’accident, à cacher les morts. En définitive, la seule solution viable, semble passer par la réforme de la justice. 


Joint-venture : la fièvre du petit noir

· La nouvelle réglementation de la SETC sur les franchises sera effective avant déc. Un cadre légal bien nécessaire pour renforcer cette synergie entre capital privé et marques locales ou étrangères, souvent freinées par la crainte du piratage et l’absence de recours en cas de litige. En 8 sections et 45 articles, le texte précise la protection du franchiseur sous l’angle de la propriété intellectuelle, des secrets commerciaux, de la qualité du service dans l’établissement en franchise. Il protège aussi le franchisé en cas de faillite de la marque, et face aux campagnes de pub, quant aux effets à subir par le détaillant. En déc. 2001, la franchise en Chine compte 1000 marques dans 50 secteurs, et 5400 supermarchés franchisés. En tête, galopent les nouilles Malan (Chine!), avec 361 restaus. Le chiffre d’affaire de la franchise atteint 6MM$, soit 2% du commerce chinois, contre une moyenne mondiale de 40% – mais le chiffre croît de 40% /an, en chiffre comme en nombre de marques !

· Vogue qui dépasse les prévisions les plus folles, le café conquiert par sa délicieuse amertume les palais branchés du Céleste Empire. Hier inconditionnelle du thé, la Chine s’est faite à l’instantané grâce à Nestlé et Maxwell, puis les bars à café ont repris une fonction perdue, celle des rencontres entre jeunes, qu’assumaient les structures d’encadrement des masses. Le plus ancien (depuis 1997),le taiwanais Manabe (filiale du nippon Kohikan) détient 31 cafés en Chine dont 22 à Shanghai, et prétend en avoir 50 d’ici décembre, et 2000 sous 5 ans. Sur le marché depuis 1999, Starbucks (US) eut tôt fait de dépasser l’impertinent insulaire, ouvrant 50 débits entre Pékin, Shanghai et Hangzhou – il veut porter son effort, à l’avenir, sur Canton. A l’odeur alléchés, une horde de groupes taiwanais, hongkongais et US (Mc Donald’s, sous le nom de Mc Cafe) s’apprêtent à rejoindre la mêlée. Il y a de la marge : la consommation chinoise de fèves atteint 300.000sacs/an, 1/50ème du Brésil, qui rêve de venir mettre tout le monde d’accord, avec ses chaînes de "cafè do Brasil"!

·la RFA bat sur le fil la Suisse (longtemps en tê-te), en devenant (1/7) la 1ère "destination autorisée" aux agences chinoises de voyage vers l’Union Européenne. Pour la Chine, c’est une décision de bon sens, de préparer son ouverture touristique avec un pays à moindre débit,avant de passer aux grandes destinations – France, Espagne, Italie. Mais il y a un "hic" : en dépit d’une "quasi-assurance" de rapatrier les illégaux, le "memorandum" est inacceptable pour l’Union Européenne, gestionnaire des frontières de "l’espace Schengen", avec son visa unique pour pays multiple… L’avenir se dessine néanmoins : avec des M de touristes chinois par an venant se mêler à ceux du monde, sur les plages, cimes et esplanades du Vieux Continent!


Temps fort : Bourse – la BOC sur les starting blocks

Retardée par 18 mois de marasme et de fraudes relevées en Chine et à NY, l’entrée de la Banque de Chine (BoC) en bourse de HK est pour le 25/7. Estimé quelque part entre 0,89 et 1,21$ (et 5% de rabais aux petits porteurs), le prix est bas, pour compenser le bilan gris de 2001, les 11% de mauvaises dettes, (x3 la moyenne de HK), le profit net chuté de 47%, à 355M$. Mais le volume de la vente (3,16MM$ attendus, 2,66MM parts offertes, environ 30% du capital), fait de l’opération la plus grosse à HK depuis 2 ans.

Malgré les ombres, ce placement se présente bien. Neuf grosses Cies d’invest vont acheter pour un total de 700M$ (20% des parts en vente) de ce vaisseau amiral de la banque chinoise, parmi lesquels Cheung Kong et Hutchinson (groupes du sinophile homme d’affaires Li Ka-shing), Citic Pacific (du milliardaire pékinois Rong Yiren), et Standard Chartered (50M$).

Préparée depuis 2000 (notamment par une fusion de la BoC – HK avec 11 filiales), l’entrée en bourse a été soutenue par Pékin auprès de ses amis tycoons Hongkongais, afin de générer un effet boule de neige à HK puis, en sept. si tout va bien, en bourse de New York. Pour la Chine, voici un enjeu stratégique, conditionnant l’entrée en jeu de bien d’autres banques chinoises dans les 2 ans à suivre.

La simultanéité de ce placement et du sommet de Beidaihe n’est pas coïncidence,pas plus que celle de la mise en accusation de Wang Xuebing, l’ex-président de la BoC, pour plusieurs pour transactions fautives entre 1993 et 2000:

– à la lumière de Beidaihe, l’arrivée en bourse de HK de la BoC transmet à l’étranger le «conseil» de Pékin, sur le moyen le plus pratique de faire de la banque en Chine (entrer dans ses banques, qui détiendront encore, d’ici 10 ans, 90% du marché).

– tandis que l’action judiciaire veut réaffirmer la prétention des pouvoirs publics, de remettre leur banque sur les rails des pratiques saines !


Petit Peuple : haro sur le beau dos

· A Pékin quand vient la canicule,tandis que femmes et jeunes filles circulent en shorts et mini jupes, les hommes des hutong chaloupent le nombril en avant, le T-shirt en boudin remonté aux aisselles et le pantalon enroulé aux genoux. Pratique immémoriale et bon enfant, mais qui fait depuis 15 jours l’objet d’une sèche campagne de Beijing Youth Daily, d’ordinaire plus détendu mais à présent à cheval sur la défense de la bienséance, dans une ville qui doit apprendre à se comporter selon son rang olympique et dans l’OMC. Pour sa chasse aux flancs nus, le journal encourage les lecteurs à lui signaler les fautifs par e-mail, avec photo scannée ou bien par téléphone – l’objet du délit est ensuite publié, faisant perdre la face à l’épinglé. La délation est récompensée d’un T-shirt et d’une prime (12$). Il paraît que cela marche- pour se mettre à l’aise, des pékinois attendent la nuit et ses chats gris. Tout en pestant contre cette campagne en forme de xialu dong-shan , « poêle en été, éventail en hiver », périphrase pour désigner une action intempestive, mal taillée aux besoins du moment.