Le Vent de la Chine Numéro 24

du 30 au 6 juillet 2002

Editorial : editorial_24_2002

Depuis 18 mois, la bourse rendait une image blafarde, chutant de 33% en 2001 – et de 54% en 2002 (seulement 4MM$ de parts vendues): le 20/6, Shenzhen se voyait contrainte de renflouer, pour 240M$ Southern Securities, sa maison de courtage en faillite.

Le printemps revint le 24/6, d’un trait de plume de la CSRC signant la mort du plan de vente de 241MM$ de parts nouvelles sur les Entreprises d’Etat (EE) listées, ce qui aurait augmenté de 50% la capitalisation (aujourd’hui 500MM$) -et fait chuter les cours. L’effet fut foudroyant, à Shanghai comme à Shenzhen. De 3MM$ le 21, les échanges triplèrent le 24, atteignant 10,4 MM$ (record historique), frisant le plafond légal de 10%, en parts «A»(pour chinois), comme en parts «B» (pour étrangers). Pour le petit porteur exubérant, c’était la fin d’années de vaches maigres et pour l’Etat, une corne d’abondance de taxes!

L’envers de la médaille est moins flatteur. L’objectif du plan de juin 2000, consistait à privatiser 25% de son patrimoine industriel coté en bourse -dont il contrôle encore légalement 70%. Après un «gel» du plan en oct2000, la CSRC cède, se justifiant par l’argument qu’au fond, la SS est désormais suffisamment financée par le ministre des finances et les taxes sur les EE cotées à l’étranger : «le plan n’est plus nécessaire»!

Tel n’est pas l’avis général. D’ici 2030, le déficit annuel de la SS atteindra 150MM$/an, sans parler des caisses rurales en cours d’implantation (cf VDLC n°22), aux besoins au moins équivalents. Pour les experts, renoncer à cette action courageuse et lucide, c’est se priver de multiples bénéfices:

Œ assainir la bourse en la libérant de sa fonction de vache à lait pour EE,

? faire mûrir (vite) banques et courtages pour résister à la concurrence de l’OMC,

Ž en payant les pensions, permettre aux EE de débaucher par M,

? insuffler aux EE initiative et responsabilité face aux actionnaires, et à l’Etat, sa vocation moderne d’arbitre non acteur…

La raison au refus d’obstacle serait politique : à 6 semaines du conclave de Beidaihe qui fixera le prochain pouvoir, mieux vaut une bourse au zénith à court terme, quitte à laisser les décisions difficiles au futur gouvernement. Par contre, la CSRC s’est gardé d’annoncer l’abandon comme définitif. Et pour préparer une reprise en main, la CSRC impose une règle à l’émission de parts nouvelles, qui ferme cette porte à 60 à 70% des EE listées: réservant cette récompenses aux seules firmes profitables !


Editorial : Ventes d’entreprises publiques – la Chine boursière renâcle

Depuis 18 mois, la bourse rendait une image blafarde, chutant de 33% en 2001 – et de 54% en 2002 (seulement 4MM$ de parts vendues):

Le 20/6, Shenzhen se voyait contrainte de renflouer, pour 240M$ Southern Securities, sa maison de courtage en faillite.

Le printemps revint le 24/6, d’un trait de plume de la CSRC signant la mort du plan de vente de 241MM$ de parts nouvelles sur les Entreprises d’Etat (EE) listées, ce qui aurait augmenté de 50% la capitalisation (aujourd’hui 500MM$) -et fait chuter les cours. L’effet fut foudroyant, à Shanghai comme à Shenzhen. De 3MM$ le 21, les échanges triplèrent le 24, atteignant 10,4 MM$ (record historique), frisant le plafond légal de 10%, en parts «A»(pour chinois), comme en parts «B» (pour étrangers). Pour le petit porteur exubérant, c’était la fin d’années de vaches maigres et pour l’Etat, une corne d’abondance de taxes!

L’envers de la médaille est moins flatteur. L’objectif du plan de juin 2000, consistait à privatiser 25% de son patrimoine industriel coté en bourse -dont il contrôle encore légalement 70%. Après un «gel» du plan en oct2000, la CSRC cède, se justifiant par l’argument qu’au fond, la SS est désormais suffisamment financée par le ministre des finances et les taxes sur les EE cotées à l’étranger : «le plan n’est plus nécessaire»!

Tel n’est pas l’avis général. D’ici 2030, le déficit annuel de la SS atteindra 150MM$/an, sans parler des caisses rurales en cours d’implantation (cf VDLC n°22), aux besoins au moins équivalents. Pour les experts, renoncer à cette action courageuse et lucide, c’est se priver de multiples bénéfices:

[1] assainir la bourse en la libérant de sa fonction de vache à lait pour EE,

[2] faire mûrir (vite) banques et courtages pour résister à la concurrence de l’OMC,

[3] en payant les pensions, permettre aux EE de débaucher par M,

[4] insuffler aux EE initiative et responsabilité face aux actionnaires, et à l’Etat, sa vocation moderne d’arbitre non acteur…

La raison au refus d’obstacle serait politique : à 6 semaines du conclave de Beidaihe qui fixera le prochain pouvoir, mieux vaut une bourse au zénith à court terme, quitte à laisser les décisions difficiles au futur gouvernement. Par contre, la CSRC s’est gardé d’annoncer l’abandon comme définitif. Et pour préparer une reprise en main, la CSRC impose une règle à l’émission de parts nouvelles, qui ferme cette porte à 60 à 70% des EE listées: réservant cette récompenses aux seules firmes profitables !


A la loupe : Hong Hong – un cabinet neuf et seul

Le 5. Anniversaire du retour de HK à la Chine (30/6) coïncide avec la naissance d’un pouvoir new look : Tung Chee-hwa, chef de l’exécutif (patricien ayant depuis 30 ans la confiance de Pékin) a reçu pour son 2d mandat, un pouvoir remanié, avec des adjoints jeunes (52 ans en moyenne), loyaux et proches de Pékin. Hier issus de l’administration, les 14 Secrétaires du Exco (cabinet) deviennent 20 «Ministres» nommés par Tung. Parmi ceux-ci, les Présidents des deux partis d’affaires, le DAB et le PL, assurant au leader le contrôle du Legco (parlement). Tung a tous pouvoirs – même sur la presse.

Pékin et Tung espèrent remonter la pente du chômage (7,4%) et des jobs perdus à la Chine (650.000 depuis 1990), grâce à deux atouts en vigueur en Chine –stabilité et investissements publics. Parmi ces derniers comptent le Science Park à 1,4MM$, où Philips vient d’entrer son centre de R&D ou le Cyberport, «hub high tech» de l’avenir, pour une suprématie en Asie.

Un enjeu du nouveau cabinet, est le débat prévu en 2004 par les accords de dévolution, pour octroyer à HK le suffrage universel dès 2007, au nom du principe de Deng,   yi guo liang zhi,  «un pays, deux systèmes». Qian Qichen, vice 1er, a préparé l’opinion hongkongaise, à devoir s’attendre à des délais. Une question se décante : HK, qui a bâti sa place en Asie, sur un dynamisme international, peut-elle continuer à rivaliser avec Singapour ou Taibei, tout en  muant, à étapes forcées, en ville chinoise alignée sur, voire gérée par Pékin? Son leadership semble parier sur l’affirmative.


Pol : L’APL achète 8 sous-marins russes

· Taiwan matérialise un vieux projet, et offre à Tokyo, Washington et Singapour d’ouvrir leurs territoires par un accord de libre échange, contrepoids à l’attraction économique irrésistible –dangereuse, de son point de vue– de la Chine. La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre: le 21/6, Shi Guangsheng, Ministre du MOFTEC dit que telle décision de tout pays, laisserait des traces dans ses rapports avec la Chine. En revanche, Pékin veut aller de l’avant dans les négociations avec Taibei, bloquées depuis des lustres, pour rouvrir les liens directs (poste, mer, air). Le 24, Li Bingcai, officiel chinois, autorise les intérêts économiques (ports, Cies aériennes etc.) à négocier le rétablissement des lignes après 52 ans de hiatus – le feu vert était donné depuis mai par le Président taiwanais Chen Shui-bian.

· Quatre arsenaux russes rivalisent pour fournir à l’Armée populaire de libération (APL) huit sous-marins diesels de classe Kilo, équipés de systèmes anti missiles, pour un contrat évalué à 1,6MM$. Les US s’en inquiètent- Peter Rodman, Vice Secrétaire d’Etat à la Défense, le dit sans doute lors de son passage à Pékin (26-28/6), et ce contrat une fois signé, risque d’entraîner plus de ventes d’armes US à Taiwan. Curieusement, en marge de cette affaire, plusieurs officiers russes ont été mis aux arrêts en Russie, après la découverte dans un train vers la Chine, de matériels et documents stratégiques de défense aérienne – entre alliés, la confiance règne!

· En janvier et mars, des adeptes du Falungong étaient parvenus à émettre leur propagande sur divers réseaux Tv câblés, surtout à Changchun (cf VDLC N°9). De très lourdes peines de prison avaient suivi. Le 21/6, la secte squatte le satellite de CCTV -message reçu (flou) sur 20 chaînes du réseau national, de quelques secondes à 15 minutes, selon la promptitude des services à réagir. Actes qui démontrent une forte audace (pas de peur des conséquences), une maîtrise technique, et fatalement, une base minimale d’appuis complices.

· Sous l’effet probable du sommet des 15 à Séville (21-23/6) et de la coupe du monde de foot, la Chine veut changer d’image, en matière de contrôle de l’émigration clandestine.

China Daily révèle une campagne depuis le 1er avril, ayant stoppé 30 convois, 350 migrants clandestins et 200 passeurs. Depuis jan, 578 migrants et 163  shetou "têtes de serpents" (trafiquants) ont été arrêtés. La police s’est partagé en zone Sud, spécialiste en boat people, et Nord, tête de pont du faux tourisme vers Japon, Corée, UE et US. A Yantai (Shandong), 12 fans du foot en route vers Séoul furent débusqués (12/6) – ils ignoraient les équipes des matchs qu’ils allaient voir, mais avaient payé chacun 4 à 7000$, frais de voyage exclus, pour partir sans espoir de retour : ils risquent 2 à 7 ans à l’ombre, et pour les shetou, bien plus!

 

· Le VDLC n°19 évoquait la demande d’un autre professeur Lu Feng, de remodeler la loi chinoise de l’agriculture selon la loi US. Ce débat est en cours, lors de la 28. session du 9ème Bureau de l’ ANP (24/6),pour amender le texte de 1993, suivant des techniques légales de financement compatibles avec l’OMC.

Enjeu:

1.  protéger le paysan des imports massifs des années à venir, et

2. maintenir un degré maximum d’autonomie céréalière.

Les amendements concernent la protection des terres arables; la conversion des greniers à blé et riz traditionnels en bases de production compétitives,par des soutiens politiques, financiers et technologiques ; le rétablissement ou maintien de prix élevés aux espèces de qualité;et la création d’un fonds national de risque céréalier.

NB : peu impressionné par les changements, des élus comme Zhou Zhengqing les déclarent «sans portée réelle», en l’absence de l’essentiel – la volonté publique de payer plus.


Argent : Banques – gare aux mauvais payeurs

· Yingkou, ville portuaire du Liaoning, tient les feux de la rampe, par son projet de centrale nucléaire simple, bon marché et autonome. Ancien de l’université Tsinghua, patron du groupe «Beida Jade Bird»,le professeur Tian Jiafu a inventé dans les années 1980 le concept de ce mini-réacteur non pressurisé d’une puissance de 200Mw, fonctionnant au fuel résiduel des autres centrales en Chine. A pleine capacité, il chauffera 5Mm² de bâtiments en hiver, et désalinisera 80.000t d’eau de mer: trois besoins légendaires du Liaoning seront couverts, avec ses sécheresses, ses longs hivers, et son impécuniosité. Investissement de départ: 42,3M$. L’économie de 130.000t de houille/an, permettra de démanteler 1000 cheminées de brique ou de tôle rouillée – si Beijing Jade Bird dit juste !

· Parmi les indélicats du compte en banque, le couperet fait ses 1ères victimes. Créé en 2000 avec le soutien de la BPdC, Shanghai Credit Info Services (SCIS), monopole de l’info financière des particuliers à Shanghai, gère 2,73M de comptes-foyers. Elle vient d’en mettre 700 sur sa liste noire, pour des ardoises d’eau et de gaz de + de 6 mois (10 pour le téléphone). A moins de rembourser, ils n’auront plus de crédit auprès des 15 banques clientes de SCIS durant «au moins 7 ans» (sic)! La mauvaise nouvelle est que les 700 épinglés sont une goutte d’eau dans la mer des viveurs à crédit – résultat d’une ignorance des lois, dit la SCIS, et des risques que l’on encourt à ne pas payer ses notes à temps en Chine.

 


Politique : politique_24_2002

· Taiwan matérialise un vieux projet, et offre à Tokyo, Washington et Singapour d’ouvrir leurs territoires par un accord de libre échange, contrepoids à l’attraction économique irrésistible –dangereuse, de son point de vue– de la Chine. La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre: le 21/6, Shi Guangsheng, Ministre du MOFTEC dit que telle décision de tout pays, laisserait des traces dans ses rapports avec la Chine. En revanche, Pékin veut aller de l’avant dans les négociations avec Taibei, bloquées depuis des lustres, pour rouvrir les liens directs (poste, mer, air). Le 24, Li Bingcai, officiel chinois, autorise les intérêts économiques (ports, Cies aériennes etc.) à négocier le rétablissement des lignes après 52 ans de hiatus – le feu vert était donné depuis mai par le Président taiwanais Chen Shui-bian.

· Quatre arsenaux russes rivalisent pour fournir à l’Armée populaire de libération (APL) huit sous-marins diesels de classe Kilo, équipés de systèmes anti missiles, pour un contrat évalué à 1,6MM$. Les US s’en inquiètent- Peter Rodman, Vice Secrétaire d’Etat à la Défense, le dit sans doute lors de son passage à Pékin (26-28/6), et ce contrat une fois signé, risque d’entraîner plus de ventes d’armes US à Taiwan. Curieusement, en marge de cette affaire, plusieurs officiers russes ont été mis aux arrêts en Russie, après la découverte dans un train vers la Chine, de matériels et documents stratégiques de défense aérienne – entre alliés, la confiance règne!

· en janvier et mars, des adeptes du Falungong étaient parvenus à émettre leur propagande sur divers réseaux Tv câblés, surtout à Changchun (cf VDLC N°9). De très lourdes peines de prison avaient suivi. Le 21/6, la secte squatte le satellite de CCTV -message reçu (flou) sur 20 chaînes du réseau national, de quelques secondes à 15 minutes, selon la promptitude des services à réagir. Actes qui démontrent une forte audace (pas de peur des conséquences), une maîtrise technique, et fatalement, une base minimale d’appuis complices.

· Sous l’effet probable du sommet des 15 à Séville (21-23/6) et de la coupe du monde de foot, la Chine veut changer d’image, en matière de contrôle de l’émigration clandestine. China Daily révèle une campagne depuis le 1er avril, ayant stoppé 30 convois, 350 migrants clandestins et 200 passeurs. Depuis jan, 578 migrants et 163  shetou "têtes de serpents" (trafiquants) ont été arrêtés. La police s’est partagé en zone Sud, spécialiste en boat people, et Nord, tête de pont du faux tourisme vers Japon, Corée, UE et US. A Yantai (Shandong), 12 fans du foot en route vers Séoul furent débusqués (12/6) – ils ignoraient les équipes des matchs qu’ils allaient voir, mais avaient payé chacun 4 à 7000$, frais de voyage exclus, pour partir sans espoir de retour : ils risquent 2 à 7 ans à l’ombre, et pour les shetou, bien plus!

· Le VDLC n°19 évoquait la demande d’un autre professeur Lu Feng, de remodeler la loi chinoise de l’agriculture selon la loi US. Ce débat est en cours, lors de la 28. session du 9ème Bureau de l’ ANP (24/6),pour amender le texte de 1993, suivant des techniques légales de financement compatibles avec l’OMC.

Enjeu:

Œ protéger le paysan des imports massifs des années à venir, et

? maintenir un degré maximum d’autonomie céréalière. Les amendements concernent la protection des terres arables; la conversion des greniers à blé et riz traditionnels en bases de production compétitives,par des soutiens politiques, financiers et technologiques ; le rétablissement ou maintien de prix élevés aux espèces de qualité;et la création d’un fonds national de risque céréalier.

NB : peu impressionné par les changements, des élus comme Zhou Zhengqing les déclarent «sans portée réelle», en l’absence de l’essentiel – la volonté publique de payer plus.


A la loupe : SIDA/Pékin fonce vers l’iceberg, dit l’ONU

Présenté le 27 à Pékin,le 1er rapport de l’Unaids sur le SIDA en Chine est dévastateur , annonçant une "catastrophe inconcevable aux portes de la Chine", parce que la vulnérabilité au fléau a cru en courbe hyperbolique. Le pic de l’iceberg n’a pas l’air «si» grave, avec 850.000 cas évalués en 2001.Mais les taux de progression explosent: depuis 1990 où la Chine avait 10000 séropositifs, la hausse a été de 45%/an! Alors, seul le Yunnan, à la frontière du Triangle d’Or, était atteint. Mais 11 ans après, la province voit 6 cantons (sur 15) dont Kunming, dépasser une contamination de 40% de la population, et 15 autres provinces (sur 31) y-compris Pékin, connaissent des épidémies permanentes!

D’autre part le Sida, à présent bien implanté, peut changer de tactique. Jusqu’à présent, 70% du fléau est dû au partage de seringues et 15% à la collecte de sang. Mais en 2001, le vecteur du sexe rattrape, propagé par une armée de 25M de prostituées, voire l’homosexualité. L’Unaids s’angoisse d’ignorer, faute de suivi de terrain suffisant, le lieu du prochain crash: le Shanxi? Les prisons? Le scénario-horreur serait une explosion par voie sexuelle, hors des groupes à risques -celle de "monsieur tout le monde" contaminé "du 1er coup" par une prostitution, dont le virus s’activerait soudain…

Les causes du fléau en Chine sont anciennes : elles ont nom pauvreté et ignorance, migration interne (100M d’incontrôlables), et manque de volonté politique – se basant sur son expérience mondiale, l’Unaids demande au pouvoir de déclarer la guerre au SIDA, au sommet, comme préalable à une mobilisation générale permettant de remonter la pente. Mais comme ailleurs dans le monde, la Chine est victime de ses propres peurs Plutôt que de combattre le SIDA, elle bannit les sidéens, créant ainsi le meilleur allié du fléau – la loi du silence!

NB:le min.de la santé a rejeté (21/6) le rapport de l’Unaids comme"mal informé, partial, et partiellement inexact".


Joint-venture : La pétrochimie saoudite arrive

· Sabic (Saudi Basic Industries) se dit en pourparlers avec les pétroliers chinois pour produire éthylène, polyéthylène et polypropylène. Sabic arrive après la bataille, avec tous les ténors mondiaux à pied d’oeuvre en Chine. Mais Fahad Al Swailem, vice-Président de la branche chimie compte sur la taille du groupe (n°3 mondial, 31Mt  exportées de plastiques, production intermédiaires et engrais), ses marchés asiatiques (40% de son chiffre), et chinois (17% de ses ventes), et sa réputation de producteur peu cher.

Sabic est poussé vers la Chine par la nécessité: en 2001, ses profits ont baissé de 51% à 475M$ – le Moyen-Orient n’est plus la base de croissance qu’il était.

· Jusqu’alors outsider sur le marché des téléphones portables, Siemens monte en puissance en transférant son QG  «Asie-Pacifique», de HK à Shanghai, avec une kyrielle d’investissements à la clé:

1. 60M$ pour l’usine en place, pour gonfler la production de 10 à 14M d’unités dès 2002 (et une courbe à l’avenant par la suite) ;

2. 250M$ au centre de R&D, pour dessiner des portables «spéciaux Chine», à capot rabattable, type inédit sur ce marché jeune et sensible aux effets de mode;

3. vedette pop à Taiwan (groupe « F4 »), Combo sera l’ambassadeur du groupe ;

4. réseau de vente et de service après-vente seront étendus de 100 à 250 villes ;

 NB: cette campagne part sur de bonnes bases: 3,8 M d’appareils produits de janvier à avril 2002 traduisent une hausse /an de 49%, et les ventes de 3,9M, + 57%.

· Samsung fusionne (19/6) ses JV «téléviseurs» et «moniteurs» à Tianjin, pour devenir n°1 chinois de l’écran visuel et produire à meilleur coût.

D’un coût de 100M$, l’usine de TV sort 1,1M d’appareils /mois, celle de moniteurs 5M/mois -elle occupe 30% du marché national, loin devant l’autre coréen Lucky Goldstar (LG, 17%).

Les économies d’échelle proviendront de la mise en commun des chaînes (déjà effective), de la distribution, du sourçage et des appels d’offre civils et militaires. Samsung compte percer en Chine, là où les locaux ne savent pas -encore- faire, à part Changhong: les écrans plats, à cristaux liquides, et les TV à hte définition: sur ce créneau du haut de gamme, le géant coréen veut sortir 21 modèles et 2M d’unités en 2002.

 

2M d’unités en 2002.

 


Temps fort : Une nouvelle route de l’or noir!

Retardée par 10 mois de dures palabres,la JV PetroChina/Shell du gazoduc Ouest-Est, Urumqi – Shanghai sera signée ce jeudi (4/7). La 1ère pelletée de bulldozer suivra immédiatement. Pour diluer le risque, Royal Dutch a partagé ses 45% de parts de la JV avec Exxon-Mobil, HK & Chinagaz, CLP (HK), les russes Gazprom (1er producteur mondial) et Stroytransgaz – mais pas BP ni Petronas (Malaisie), pressentis auparavant.

D’une distance de 3900 km et d’une capacité de 12MMm³/an, c’est le 2d chantier du pays. Il coûtera 5,6MM$, sans compter les plus de 20MM$ nécessaires aux réseaux de distribution et centra-les à bâtir en chemin. Deux phases sont prévues: Jinbian (Ordos)-Shanghai d’ici fin2003, Urumqi-Jinbian pour fin 2004. Il s’agit d’un projet stratégique majeur, témoin des efforts d’un Etat qui fait de son approvisionnement en énergie, sa priorité économique n°1 – source de sa croissance. Pékin veut acheminer ses ressources en hydrocarbures du Xinjiang vers son marché naturel, la côte, désenclavant tout l’intérieur au passage.

Des doutes ont longtemps accompagné la viabilité du projet, concernant l’importance des réserves du Tarim. Pour cette raison, Pékin a accepté d’ouvrir l’exploration du Xinjiang (et les droits d’exploitation qui suivront) aux étrangers associés. D’autres mesures se préparent pour garantir la profitabilité,coopérations avec la Russie voisine, co-héritière (avec la Chine et l’Asie Centrale) de richesses pétrolières enclavées. Un gazoduc reliera (à long terme), les gisements sibériens et Urumqi. Un oléoduc AngarskDaqing (Liaoning) est annoncé (24/6) pour ’03, d’une capacité de 30Mt,pour relayer le champs de Daqing, bientôt épuisé. C’est impératif pour le Nord-Est, qui paiera 2/3 des 2MM$ d’investissement, quoique les 2/3 du parcours se situent en Russie : pour son énergie, le Liaoning dépendra de la Sibérie!

De tels projets sont les bourgeons du «Pont pan asiatique», cette route de l’or noir rêvée depuis les années 1990, reliant l’Asie Centrale aux trois clients d’Extrême-Orient : Chine – Japon – Corée !


Petit Peuple : A Shanghai, le Viag-Rat

· En 4000 ans, le chinois a bâti un rapport ambigu avec le rat (son meilleur ami après le cheval), qu’il veut exterminer, mais aussi honorer,et qui occupe une place prisée dans son zodiaque. En 1996, Shenzhen payait 5Y par queue de rat: la campagne de dératisation tourna court, quand le maire apprit que les chasseurs, déloyaux, relâchaient les bêtes amputées au lieu de les tuer. En 1999, un village de banlieue cantonaise connut la gloire gastronomique en servant dans ses guinguettes, des rats gorgés des fruits de ses vergers : plus besoin d’ajouter des tranches d’ananas au  gu lao shu (rat aigre doux) – elles y étaient déjà. Ce mois-ci, Shanghai innove à son tour, en offrant à la gente rat un dîner régulateur de sa fécondité. A la farine de poisson, le chef à ajouté de damnables épices,une drogue à effet de dépendance, le tout saupoudré de contraceptifs. En cours de test en 100 égouts de la ville, les experts attendent merveille de cet outil plus efficace, et moins dangereux en cas d’ingestion accidentelle par l’homme. C’est ainsi que la technique humaine se met au service des amours des rats, et les transforme – la concrétisation du proverbe n’est plus éloignée,  mao shu tong mian – le rat et le chat, compagnons de lit !