Le Vent de la Chine Numéro 21

du 9 au 15 juin 2002

Editorial : editorial_21_2002

Dujiangyan et Zigong, villes «moyennes» du Sichuan (0,6M et 3,5Mhabitants), méritent qu’on gratte à leur surface pour découvrir, derrière l’indolence méridionale, le berceau de deux techniques industrielles mon-diales, l’une et l’autre inventées vers 250 avant JC par Li Bing, hydraulicien de génie et gouverneur de Shu, le Sichuan antique.

Ü A Dujiangyan, Li imagina de canaliser le fleuve Min, plus impétueux que le Rhône. Il créa un mécanisme complexe de division des eaux, assurant irrigation et protection des crues – et 2200 ans de prospérité locale. Classé par l’Unesco, son système fonctionne toujours, et nous laisse avec deux éblouissantes énigmes:

Œ comment Li Bing, sans dynamite, creusa 80m de canal dans le quartz (selon la tradition, il aurait chauffé à blanc la roche, avant de l’inonder brutalement; d’autres pensent à des coins de bois mouillés pour les gonfler). Mais surtout,

? comment parvint-il, sans ordinateur, à modéliser le relief de l’île, prolongée d’une digue immergée, de manière à créer un tourbillon, brisant le courant pour faire déposer les sédiments : les eaux de surface, claires, vont au canal, vers les rizières. Celles chargées de sable et de galets, vont mourir dans l’ancien lit (devenu la gravière de la ville).

Ü Près de Zigong, voyant des mares saumâtres, Li devina que la saumure remontait des profondeurs, et ordonna de forer le 1er puits à saumure connu, pour la collecte de cette matière 1ère , jetant les bases d’ une industrie nouvelle sur terre. Un siècle après, dans ces mêmes puits, le gaz naturel était découvert, suivi par les techniques du derrick, du forage à percussion jusqu’à des centaines de m de fond (1000m en 1835), des aqueducs à saumure et des milliers d’ateliers obtenant (par chauffage au gaz) le sel de roche. Les forages se faisaient à la force des jambes, avec des trépans de bambou : ils donnèrent à la Chine 20 siècles d’avance technologique sur le monde. Zigong dispose aujourd’hui d’un Institut national du sel, et produit 35Mt de sel/an – 1/3 du marché.

Hélas, ses usines «modernes», à 70% d’Etat comme Jiuda, ne sont plus que des tas de rouille, traqués par la NEPA pour leur pollution, dont le seul capital enviable semble être la Lexus du directeur: le secteur, com-me le Sichuan entier, est à réinventer.

Dujiangyan et Zigong partagent un autre trait commun : la présence industrielle française.

Ü Dujiangyan s’enorgueillit d’une cimenterie Lafarge, la plus moderne d’Asie (inaugurée le 5/6), produisant 1,4Mt/an de klinker haut de gamme, dans le respect des normes du groupe, pour le marché de Chengdu (10M habitants).

Investissement : 150M$ (dont 65 payés par Lafarge, partenaire à 75% dans la JV). Rentabilité espérée sous 3 ans. Seul handicap: un partenaire chinois autocratique, hypothéquant le travail d’équipe exigé par cet outil sophistiqué. Mais des signes d’assouplissement se dessinent au sein du pouvoir local – le Sichuan perçoit l’enjeu !

Il le fait d’autant plus que Lafarge vient d’acheter 70% d’une cimenterie de Chongqing (30M$), et veut d’ici 2006 se doter de 5 unités (dont une dans le Yunnan). D’ici 2030, 30% du marché mondial du ciment sera en Chine. A présent, Lafarge ne tient que 4Mt de capacité, sur un marché haut de gamme de 150Mt. Des milliers d’unités non rentables doivent fermer : il s’agit d’être là avant la concurrence !

Ü A Zigong, la 2de usine étrangère est la Safam (filiale Sediver), spécialiste en capots en fonte pour isolateurs. Elle offre une vision et odeur luciférienne, avec ses vapeurs de soufre et de charbon,chaînes de moules incandescents et coulées de fonte et bains de zinc en fusion. Mais le succès commercial est incontestable, exportant vers 6 pays, et ses 350 ouvriers des 2 sexes (contrôlés médicalement chaque année) ne se plaignent pas, avec leurs salaires (150² /mois) très supérieurs à la région.

Dujiangyan et Zigong sont le reflet du Sichuan, devant rattraper la croissance de la côte, mais aussi se créer une mentalité à la fois ouverte au monde, et en harmonie avec leur glorieux passé. Dans cette quête, le Sichuan commence à recevoir l’aide de l’étranger, dont ces investisseurs français qui y voient leur 4ème destination en Chine, avec 30 firmes sur les 500 françaises au Céleste Empire !


Editorial : Le Sichuan industriel, entre sa gloire passée et sa quête d’avenir

Dujiangyan et Zigong, villes «moyennes» du Sichuan (0,6M et 3,5Mhabitants), méritent qu’on gratte à leur surface pour découvrir, derrière l’indolence méridionale, le berceau de deux techniques industrielles mondiales, l’une et l’autre inventées vers 250 avant JC par Li Bing, hydraulicien de génie et gouverneur de Shu, le Sichuan antique.

A Dujiangyan, Li imagina de canaliser le fleuve Min, plus impétueux que le Rhône. Il créa un mécanisme complexe de division des eaux, assurant irrigation et protection des crues – et 2200 ans de prospérité locale. Classé par l’Unesco, son système fonctionne toujours, et nous laisse avec deux éblouissantes énigmes:

[1] comment Li Bing, sans dynamite, creusa 80m de canal dans le quartz (selon la tradition, il aurait chauffé à blanc la roche, avant de l’inonder brutalement; d’autres pensent à des coins de bois mouillés pour les gonfler). Mais surtout,

[2] comment parvint-il, sans ordinateur, à modéliser le relief de l’île, prolongée d’une digue immergée, de manière à créer un tourbillon, brisant le courant pour faire déposer les sédiments : les eaux de surface, claires, vont au canal, vers les rizières. Celles chargées de sable et de galets, vont mourir dans l’ancien lit (devenu la gravière de la ville).

Près de Zigong, voyant des mares saumâtres, Li devina que la saumure remontait des profondeurs, et ordonna de forer le 1er puits à saumure connu, pour la collecte de cette matière 1ère , jetant les bases d’ une industrie nouvelle sur terre. Un siècle après, dans ces mêmes puits, le gaz naturel était découvert, suivi par les techniques du derrick, du forage à percussion jusqu’à des centaines de m de fond (1000m en 1835), des aqueducs à saumure et des milliers d’ateliers obtenant (par chauffage au gaz) le sel de roche. Les forages se faisaient à la force des jambes, avec des trépans de bambou : ils donnèrent à la Chine 20 siècles d’avance technologique sur le monde. Zigong dispose aujourd’hui d’un Institut national du sel, et produit 35Mt de sel/an – 1/3 du marché.

Hélas, ses usines «modernes», à 70% d’Etat comme Jiuda, ne sont plus que des tas de rouille, traqués par la NEPA pour leur pollution, dont le seul capital enviable semble être la Lexus du directeur: le secteur, com-me le Sichuan entier, est à réinventer.

Dujiangyan et Zigong partagent un autre trait commun : la présence industrielle française.

 

Dujiangyan s’enorgueillit d’une cimenterie Lafarge, la plus moderne d’Asie (inaugurée le 5/6), produisant 1,4Mt/an de klinker haut de gamme, dans le respect des normes du groupe, pour le marché de Chengdu (10M habitants).

Investissement : 150M$ (dont 65 payés par Lafarge, partenaire à 75% dans la JV). Rentabilité espérée sous 3 ans. Seul handicap: un partenaire chinois autocratique, hypothéquant le travail d’équipe exigé par cet outil sophistiqué. Mais des signes d’assouplissement se dessinent au sein du pouvoir local – le Sichuan perçoit l’enjeu !

Il le fait d’autant plus que Lafarge vient d’acheter 70% d’une cimenterie de Chongqing (30M$), et veut d’ici 2006 se doter de 5 unités (dont une dans le Yunnan). D’ici 2030, 30% du marché mondial du ciment sera en Chine. A présent, Lafarge ne tient que 4Mt de capacité, sur un marché haut de gamme de 150Mt. Des milliers d’unités non rentables doivent fermer : il s’agit d’être là avant la concurrence !

A Zigong, la 2de usine étrangère est la Safam (filiale Sediver), spécialiste en capots en fonte pour isolateurs. Elle offre une vision et odeur luciférienne, avec ses vapeurs de soufre et de charbon,chaînes de moules incandescents et coulées de fonte et bains de zinc en fusion. Mais le succès commercial est incontestable, exportant vers 6 pays, et ses 350 ouvriers des 2 sexes (contrôlés médicalement chaque année) ne se plaignent pas, avec leurs salaires (150² /mois) très supérieurs à la région.

Dujiangyan et Zigong sont le reflet du Sichuan, devant rattraper la croissance de la côte, mais aussi se créer une mentalité à la fois ouverte au monde, et en harmonie avec leur glorieux passé. Dans cette quête, le Sichuan commence à recevoir l’aide de l’étranger, dont ces investisseurs français qui y voient leur 4ème destination en Chine, avec 30 firmes sur les 500 françaises au Céleste Empire !


Joint-venture : Alcatel, en route vers la 1ère place?

· En matière de métro, Shenzhen vient de faire une bonne affaire, en attirant sur son territoire le centre de R&D de 2 à 3M$ de Rockwell (Milwaukee), n°1 mondial de l’automation. Centre qui ouvrira à l’automne, visant la clientèle de toute l’Asie Pacifique, à commencer par les 15 ou 16 villes chinoises candidates au métro. La voisine de HK vient aussi passer un contrat de 1,3MM$ avec une JV Hollysys (Pékin) et Rockwell, pour la fourniture des salles et du réseau de contrôle du trafic et de l’environnement pour la ligne 1, de 22 kms, à construire d’ici ’04. Rockwell est déjà ancré dans l’économie chinoise, assurant l’automation d’aéroports comme HK, Shanghai ou Pékin, d’aciéries (Baosteel), ou de centrales d’épuration des eaux.

· Après Dassault, et Bombardier (VdlC n°11), le brésilien Embraer, (4ème mondial de l’aéronautique) annonce le 1er juin une JV avec le chinois AVIC, dont il détiendra 51%. Selon son Prsdt Mauricio Botelho, l’usine produira d’emblée certaines pièces, et assemblera en SKD des jets d’affaire et court courrier destinés à repartir pour le Brésil. Fort de ses 2,8MM$ d’exports en 2001, Embraer, comme ses concurrents, veut s’implanter dans ce secteur : Pékin pense acheter 400 appareils d’ici 2010, et surtout, son marché intérieur pourrait susciter la naissance d’une nouvelle base mondiale de production.

· Alcatel bientôt n°1 de la téléphonie en Chine? En lançant (28/5) sa JV ASB (Alcatel Shanghai Bell), le groupe a achevé l’intégration de ses actifs dans le pays, en une holding possédée par Alcatel à 50% + une part, formule lui donnant la majorité au Conseil d’administration ASB "pèse" 6500 employés, prévoit cette année un chiffre d’affaires global de 3MM$, et veut embaucher d’ici 2005 quelques 3500 ingénieurs. Par cette stratégie originale, de s’implanter sur toute la Chine avec un partenaire unique, Alcatel veut fragiliser la concurrence traditionnelle – Nortel, Lucent, Ericsson, Nokia, mais aussi les étoiles montantes, fortes de leur rapport à l’armée, Zhongxing et Huawei. Pour cela,il dispose de sa base de R&D parmi les plus lourdes du groupe au monde, de son accès instantané à son réservoir de brevets, du soutien de l’Etat chinois copropriétaire, et du 1er réseau de vente du pays (héritage Shanghai-Bell). Avec de tels atouts, ASB déjà détenteur d’un tiers du marché des lignes fixes (avec 1M de lignes posées par mois), croit pouvoir prendre la meilleure part dans l’extension du réseau digital de Pékin, en vue des JO de 2008 : "d’ici là", prédit son PDG Dominique de Boisseson, "Pékin aura le meilleur réseau du monde".

· avec 550 modèles présentés et plus de 400.000 visiteurs attendus, le 7ème Salon auto de Pékin se veut exprimer la confiance à l’OMC. La baisse des taxes à l’import (de 100% l’an passé, à +- 50% en 2002 et 25% en 2006) doit tripler le marché prévu d’ici 2010 (à 5,8M unités). En voiture privée, cent fleurs motorisées rivalisent pour s’octroyer une part du nouveau marché OMC. Ford annonce pour 2003 sa Fiesta (50.000 voitures prévues). Dans l’attente de sa licence, Peugeot veut importer 5000 véhicules de sa gamme, et produire dès 2004 sa 307, sur les chaînes de DCAC (Citroën) à Wuhan (Hubei). Laquelle suit la même stratégie d’élargissement de sa gamme, avec la Picasso et l’Elysée.

En minivan (30% des ventes auto en 2001), le 5/6, General Motors a obtenu sa licence dans le Guangxi avec SAIC.

En voitures de luxe, se profilent des alliances entre BMW / Brilliance, Toyota / FAW.

Enfin, du lobbying de GM et VW, apparaît un goulet d’étranglement du marché actuel : faute de feu vert public, les 4 banques publiques gardent le monopole du crédit auto, et seuls 20% des véhicules en 2001, ont été achetés sous cette formule, contre 85% à l’Ouest: les géants de la voiture en Chine, réclament leur part du gâteau!


Pol : Succès divers de la santé chinoise

· Pour la fête mondiale de l’enfance (1er juin), le ministère de la santé s’est associé au GAVI (fonds de l’OMS, de l’UNICEF et de la Banque Mondiale) et au Fonds de Vaccination (fondation de Bill Gates) pour lancer un nouveau plan quinquennal de vaccination contre l’Hépatite B, doté de 75M$, destiné à immuniser 35 millions de  nouveau-nés dans les régions pauvres, où la protection ne touche au mieux que 40%. 2/3 des cas d’hépatite B dans le monde se trouvent en Chine, causant 250.000 décès/an, y-compris par maladies induites, comme le cancer du foie. L’action comportera la livraison en Chine de 500M de seringues non réutilisables – la mauvaise stérilisation des seringues étant une des causes de la diffusion du fléau.

Au même moment (6/6), l’UNAIDS, l’agence de l’ONU contre le SIDA perd patience. Dans un rapport au ton vif, elle dénonce la faible volonté politique des campagnes publiques en Chine, et leurs lacunes. "faute d’une action immédiate", dit le rapport, "la Chine risque de connaître un désastre inimaginable… et devenir le premier pays au monde, en nombre de séropositifs"!

· Avant le 16ème Congrès, Jiang Zemin continue de placer ses pions. Le 2/6, en promouvant 7 généraux, il s’assure le soutien de l’APL pour conserver la tête de la CMC en mars 2003. En 13 années, le Président Jiang a décerné 64 fois cette promotion -plus que Mao et Deng réunis. Parmi ces officiers, tous sont membres du CC, sauf Qiao Qingchen  qui le deviendra en septembre – octobre. Le soutien de l’armée lui semble d’ailleurs acquis : dans l’Etat-major, les gradés de notre nouvelle Grande Muraille ont mission d’étudier ses oeuvres!


Argent : GEE – la ruée vers la bourse

·Parmi les restructurations industrielles tous azimuts en Chine, figure celle du tabac, secteur assurant 30% de la production mondiale, pour un marché de 310M de fumeurs, 25% du monde – le chinois fume plus que les autres. C’est donc un secteur clé pour l’emploi, avec 500000 ouvriers, 6M de cultivateurs, 3M de revendeurs, pour 2000 marques locales. Ne parlons pas – ce serait cynique- de l’immense marché médical : 1M/an de chinois meurent de maladies du tabac. Mais l’herbe de Nicot fait aussi des profits de 3,6MM$, alimentant 10% des impôts – ce qui explique la tiédeur de l’action gouvernementale anti-tabac. Dernière donnée en jeu : avec l’OMC, les taxes à l’import chuteront en 2004, de 65 à 25% (de 40 à10% sur le tabac-feuille)- et la Régie a sauvé son monopole du commerce. Néanmoins l’avenir rougeoie pour l’étranger, puissamment introduit par sa pub "dérivée". Le plan prévoit la fusion des 130 usines actuelles en 4 groupes régionaux, entre Shanghai, Changsha, Pékin et au Yunnan : Condition indispensable pour accéder à une compétitivité mondiale, mais aussi pour faire sauter les verrous protectionnistes régionaux!

· Anticipant la reprise mondiale pour le 2d semestre, et la demande en valeurs nouvelles par les fonds de pension US et nippons, les GEE saisissent leur chance, longtemps différée, d’aller en bourse de HK et New York.

9 GEE espèrent placer un nouveau titre. Parmi elles, la BoC se présente en juillet, pour 2 à 2,5MM$, suivie de l’assureur Ping An, pour 1,2MM$. Après septembre, viendront Ch. Telecom et Unicom, chacun pour 5MM$. Une rupture est attendue entre les 529M$ de titres achetés de jan à mai à 46 entrants, et les 13 et 15,7MM$ de recettes espérées dans l’année, et les 200 à 250 firmes espérées d’ici fin 2003.


Politique : politique_21_2002

· Pour la fête mondiale de l’enfance (1er juin), le ministère de la santé s’est associé au GAVI (fonds de l’OMS, de l’UNICEF et de la Banque Mondiale) et au Fonds de Vaccination (fondation de Bill Gates) pour lancer un nouveau plan quinquennal de vaccination contre l’Hépatite B, doté de 75M$, destiné à immuniser 35 millions de  nouveau-nés dans les régions pauvres, où la protection ne touche au mieux que 40%. 2/3 des cas d’hépatite B dans le monde se trouvent en Chine, causant 250.000 décès/an, y-compris par maladies induites, comme le cancer du foie. L’action comportera la livraison en Chine de 500M de seringues non réutilisables – la mauvaise stérilisation des seringues étant une des causes de la diffusion du fléau.

Au même moment (6/6), l’UNAIDS, l’agence de l’ONU contre le SIDA perd patience. Dans un rapport au ton vif, elle dénonce la faible volonté politique des campagnes publiques en Chine, et leurs lacunes. "faute d’une action immédiate", dit le rapport, "la Chine risque de connaître un désastre inimaginable… et devenir le premier pays au monde, en nombre de séropositifs"!

· Avant le 16ème Congrès, Jiang Zemin continue de placer ses pions. Le 2/6, en promouvant 7 généraux, il s’assure le soutien de l’APL pour conserver la tête de la CMC en mars 2003. En 13 années, le Président Jiang a décerné 64 fois cette promotion -plus que Mao et Deng réunis. Parmi ces officiers, tous sont membres du CC, sauf Qiao Qingchen  qui le deviendra en septembre – octobre. Le soutien de l’armée lui semble d’ailleurs acquis : dans l’Etat-major, les gradés de notre nouvelle Grande Muraille ont mission d’étudier ses oeuvres!


A la loupe : Pollution – un combat de tous les instants

La publication (31/05) du rapport de la SEPA, agence nationale de protection de l’environnement présente un bilan tout sauf rassurant.

A 29Mt en 2001, les rejets d’effluents solides dans les fleuves accusent une baisse de 9,2%. Pourtant la pollution fluviale reste grave: 70% des eaux des 7 cours principaux ont une pureté moindre que le degré IV sur les 5 du système. L’air des 341 villes est toujours sale -67% sont au niveau III, le plus bas. 30% du sol est frappé par les pluies acides (rançon du charbon, dont une ville comme Pékin a brûlé 27Mt de jan. à mai), et le désert poursuit son avancée au rythme de 3000 km²/an – on en est à 2,4M km².

Parmi les bonnes nouvelles figure la nomination, par l’UNEP, de Shenzhen parmi ses 500 villes « vertes » dans le monde. Depuis 1992, la ZES s’est dotée de 38 lois contraignantes. D’ici 2007, elle va dépenser en écologie 2,4MM$. En 2001, elle a rejeté 1000 projets d’investissements hostiles à son cadre naturel. Sa nomination a quand même surpris, car la moitié de ses côtes est polluée – 400t d’ordures ont été recueillies dans l’estuaire de la Shenzhen, juste avant le passage de Klaus Toepfer, directeur de l’UNEP…

NB: la Chine se met au syst. «crédit-pollution» pour les émissions de CO², offrant aux firmes de revendre leur reliquat de quota aux firmes retardataires. Sorte d’impôt privé déjà pratiqué à l’Ouest (les quotas se négocient en bourse de Londres). Avec Japon, Corée qui multiplient leurs plaintes à la Chine, et un programme de reboisement en cours, passer aux règles internationales -les seules qui marchent- devient urgent!


Temps fort : Aviation civile – la réforme par la fusion

En dépit des 2 crash d’Air China (15/4) et de Northern Airlines (7/5), la CAAC poursuit à étapes forcées sa réforme de l’aviation civile (cf VDLC No18). A Shanghai (3-5/6), la 58ème Conférence de l’IATA, (Fédé des transporteurs,280 Cies membres dont 13 chinoises, 98% du trafic planétaire), a étudié le plan de restructuration.

Applicable dès son approbation (à une date non précisée) par le Conseil d’Etat, ce dernier prépare la fusion des 9 EE en 3 pôles régionaux de +- 6MM$ d’actifs.

A Pékin, Air China englobera Southwest (Chengdu) et la CNAC, qui détient des parts de Dragonair (HK) et d’Air Macao.

A Shanghai, Eastern intégrera Northwest et Yunnan.

A Canton, Southern fusionnera avec Northern et Xinjiang.

Le Président de Southern, Wang Changshun ne cache pas l’objectif: chasser du marché les multiples acteurs endettés et mal gérés. Il s’agit d’atteindre des économies d’échelles, corollaire de mesures ambitieuses destinées à accompagner la croissance de cette aviation civile chinoise, 4 à 5 fois plus rapide que la moyenne mondiale (selon P. Jeanniot, DG démissionnaire de l’IATA).

Ainsi, Eastern a commandé en avril 27 Airbus et 11 Boeing 737-700, financés par les banques d’Etat ICBC et BoC. D’autre part, la CAAC va remonter le plafond de la participation étrangère à des transporteurs chinois, de 35 à 49%

– Southern, n°1 nat’l a atteint les 35%, Eastern est à 33%. Dans ces conditions, des actions tel-les les code sharing, et l’invitation par Star Alliance à Air China dans son réseau, semblent des manoeuvres préliminaires.

NB : Bao Peide, vice-président de la CAAC, prévoit dès 2005 un marché chinois de 100 M passagers et de 2,8Mt de fret, avec une vanne d’expansion possible (réclamée!) : les destinations touristiques autorisées hors de Chine, aujourd’hui limitée à 20.

 


Petit Peuple : l’immortalité, dernier cri

Depuis la nuit des temps, les Chinois comme les autres, cherchent par tous les moyens à prolonger leur vie.

Mao et d’autres leaders socialistes le faisaient par la proximité de filles nubiles. D’autres misent sur les bains thermaux, les massages, la gymnastique matinale, la médecine chinoise, l’aliment médicinal ou l’élevage d’oiseaux en cage. Depuis cette étude qui vient d’être effectuée chez les Zhuang du Guangxi,l’immortalité comporte une nouvelle corde à son arc : le chant. Avec ses 74 centenaires pour 220 000 hts, le district de Bama semble être le 5ème plus vieux du monde. Or, tous ces grisons s’adonnent chaque jour à leurs trilles. Huang Pusan,112 ans, avoue «préférer exprimer son âme par la chanson, plutôt que faire les  travaux ménagers». Les soeurs Huang, 103 et 105 ans, n’ont jamais oublié les ritournelles de leur enfance: «J’aime les airs d’ autrefois», chantonne l’aînée. A Bama, toute occasion est bonne pour la rengaine: mariages, enterrements, fêtes traditionnelles : voilà pourquoi parmi les 135 sociétaires du club de chant de cette mélodieuse minorité, près du tiers compte plus de 71 automnes, et ont atteint ce résultat, dit l’étude, en se nettoyant l’âme, jour après jour, par la chansonnette, entendant chaque année leur clan leur souhaiter  (une longévité grande comme les monts du sud, et un bonheur profond comme la mer de l’Est)!

 


Rendez-vous : Qingdao: Foire de l’électroménager

· 18-22 juin, Qingdao:  Expo de l’électronique et de l’électroménager (Hisense et Haier)

· 16-22 juin, Yinchuan (Ningxia): Festival du tourisme