Le Vent de la Chine Numéro 25

du 8 au 14 juillet 2001

Editorial : editorial_25_2001

14 adeptes du Falungong furent trouvées mortes pendues (20/6) dans un  laogai (camp) près de Harbin (Nord-Est).

"Suicide", dit la justice, qui précise que 11 femmes ont été sauvées. "Torture", dit la secte -ses morts atteindraient le chiffre de 236. Invérifiable, mais la 1ère version semble plausible, comme lors de l’immolation collective du 23/01.

Les autorités s’attendaient à ce geste : les rondes se succédaient toutes les 5′, laps très court. Dix jours avant, la justice avait reçu l’ordre d’inculper de meurtre tout sectaire incitant au suicide. En annonçant le drame (15 j. plus tard),le porte-parole judiciaire suggérait que l’action était commandée depuis l’étranger – par Li Hongzhi, le fondateur du FLG…

Ainsi, depuis janvier, le conflit a changé de terrain. Le flot d’arrestations place TAM (33.000 en 1999) s’est tari, remplacé par des suicides collectifs ponctuels, incohérents puisque non revendiqués. Partout, les structures de formation, recrutement, pratique ont été éradiquées, y- compris la  "société de recherche" rassemblant, dit-on, des adeptes hauts placés. Autre évolution : le torchon brûle au sein du groupe. "On" reproche à Li de prôner le martyr, depuis la quiétude des rives yankee. D’autres lui nient le titre de "Maître". Sa fuite aux US en 1998 aurait eu pour cause, moins le souci d’éviter sa prise de corps, qu’un schisme: face à ses propres contestataires, Li aurait fait le pari délibéré de "priver le pays de sa présence, afin de faire plébisciter son retour par sa base"!

Quoiqu’il en soit, alors que ses messages se font plus comminatoires et abscons que jamais, son apologie de "l’épreuve pour valider le FLG et sauver le monde», vieillit mal. Le suicide de Harbin (si c’en est un), ne serait-il pas un acte de désespoir, suite à une perte de foi?

Bilan: le FLG est frappé, mais pas à mort. Galvanisés dans la souffrance, ses adeptes se terrent, disséminent leurs matériels pour prévenir les grosses"prises" par la police. Formé à la clandestinité du PCC, le FLG apparaît solide. Pour sa part, en s’aventurant dans l’univers théologique (en traçant la frontière normative entre hérésie et bonne foi), le PCC entre en un terrain mouvant, qui lui fait toucher à l’existence de besoins privés spirituels. Et pour citer Benoît Vermander, (Jésuite, Directeur de l’Institut Ricci, Taibei), l’aventure du FLG «témoigne d’une progressive affirmation par les citoyens… de la liberté de conscience et religieuse».

 


Editorial : Le Falungong au creux de la vague!

14 adeptes du Falungong furent trouvées mortes pendues (20/6) dans un  laogai (camp) près de Harbin (Nord-Est).

« Suicide« , dit la justice, qui précise que 11 femmes ont été sauvées. « Torture« , dit la secte -ses morts atteindraient le chiffre de 236. Invérifiable, mais la 1ère version semble plausible, comme lors de l’immolation collective du 23/01.

Les autorités s’attendaient à ce geste : les rondes se succédaient toutes les 5′, laps très court. Dix jours avant, la justice avait reçu l’ordre d’inculper de meurtre tout sectaire incitant au suicide. En annonçant le drame (15 j. plus tard),le porte-parole judiciaire suggérait que l’action était commandée depuis l’étranger – par Li Hongzhi, le fondateur du FLG…

Ainsi, depuis janvier, le conflit a changé de terrain. Le flot d’arrestations place TAM (33.000 en 1999) s’est tari, remplacé par des suicides collectifs ponctuels, incohérents puisque non revendiqués. Partout, les structures de formation, recrutement, pratique ont été éradiquées, y- compris la  « société de recherche » rassemblant, dit-on, des adeptes hauts placés. Autre évolution : le torchon brûle au sein du groupe. « On » reproche à Li de prôner le martyr, depuis la quiétude des rives yankee. D’autres lui nient le titre de « Maître ». Sa fuite aux US en 1998 aurait eu pour cause, moins le souci d’éviter sa prise de corps, qu’un schisme: face à ses propres contestataires, Li aurait fait le pari délibéré de « priver le pays de sa présence, afin de faire plébisciter son retour par sa base« !

Quoiqu’il en soit, alors que ses messages se font plus comminatoires et abscons que jamais, son apologie de « l’épreuve pour valider le FLG et sauver le monde», vieillit mal. Le suicide de Harbin (si c’en est un), ne serait-il pas un acte de désespoir, suite à une perte de foi?

Bilan: le FLG est frappé, mais pas à mort. Galvanisés dans la souffrance, ses adeptes se terrent, disséminent leurs matériels pour prévenir les grosses »prises » par la police. Formé à la clandestinité du PCC, le FLG apparaît solide. Pour sa part, en s’aventurant dans l’univers théologique (en traçant la frontière normative entre hérésie et bonne foi), le PCC entre en un terrain mouvant, qui lui fait toucher à l’existence de besoins privés spirituels. Et pour citer Benoît Vermander, (Jésuite, Directeur de l’Institut Ricci, Taibei), l’aventure du FLG «témoigne d’une progressive affirmation par les citoyens… de la liberté de conscience et religieuse».

 


A la loupe : La Sécurité sociale. parie sur la bourse

Pour la première fois depuis sa création en septembre, le Fonds National de Sécurité Sociale a reçu de la CSRC l’autorisation d’investir en bourse. C’est une surprise, car les règlements du fonds (quels groupes gestionnaires, chinois ou étranger, quelles normes etc.) n’étaient pas attendues avant oct.

CICC, seule banque d’investissement en Chine (JV depuis 1995 entre CCB, Morgan Stanley, Singapore Invest Corp et Mingly), et chef de file de ce titre, annonce le 3/07 que le FNSS prendra "une part stratégique" (sic) dans l’émission de titres A de Sinopec, le 16/07, dont ce dernier attend jusqu’à 1,45MM$, ce qui battrait le record établi par Baosteel en nov. 2000 ($930M).

Ceci est une première, prélude à d’autres achats de titres, même si le Fonds doté de 7MM$ préfère se concentrer sur des placements de père de famille: bonds du Trésor, obligations.

Le principe du panachage des investissements répond aux objectifs contradictoires de rendement, et de prudence pour cette future SS, afin de ne pas aggraver son énorme déficit attendu en 2025 (tous les chiffres circulent, de 217MM$ à 850MM$).

Détail insolite: la CSRC (12/6), a exempté Sinopec de la nouvelle taxe au profit du FNSS, de 10% sur toute émission de titres de firme d’Etat. Sinopec en est dispensé parce que son OPV a été approuvée avant l’adoption de la règle des 10%. Il n’empêche que CSRC comme Sinopec (un des 2 groupes les plus riches de Chine), connaissaient ces dispositions lors de l’enregistrement, qui se solde par une 1ère lourde perte pour le FNSS : ce n’est pas un très bon signe, pour l’expression future de la solidarité nationale.


Pol : La lumière sort du charbon

· Les mines donnent un bon éclairage (au bec Bunsen!) sur les problèmes que rencontre Pékin à imposer ses réformes. Depuis 1998, pour promouvoir 6 à 8 conglomérats houillers (50Mt de capacité mini d’ici 2005), Pékin a fermé 430000 petites mines de moins de 10.000t. Mais en même temps, un rapport officiel révèle qu’au Hunan, les mines-croupion sont passées de 2000 à 4000 en jan-avril, et les accidents à 12.000 (+50%).

Rien qu’à Loudi par ex, 1400 puits illégaux opèrent sous l’oeil patelin de l’administration locale. Il n’y a pas d’alternative : clôturer les mines causerait un chômage massif et pire pour les cadres: la perte de recettes de taxe, pour 30% de leur budget. Au canton de Yongxing, pour garder sa mine, il suffit de payer 20Y/t de houille extraite. Comme de nombreux puits "empruntent" électricité, ventilation et système de drainage aux EE (parfois à l’aide des gros bras des Triades), leur houille est la moins chère (80Y/T contre 200Y/t dans les mines légales), sapant les efforts de réforme.

· Le Tibet, semaine passée, est au coeur de trois nouvelles.

1. Tsuglag Mawe Dayang, 8 ans, réincarnation du Pawo Rimpoche, lama célèbre, a été tiré de son monastère, conduit -chaque matin- par deux gendarmes à une école civile de Lhassa -finie, la robe safran et l’étude des soutras. C’est que le jeune Pawo s’est vu reconnaître dans sa dignité par le Karmapa Lama, enfui en Inde en 2000 : Pékin veut s’assurer un clergé fidèle, et vu la fuite du Karmapa, estime les conditions non réunies.

2. Pékin dévoile un budget quinquennal sans précédent (3,8 MM$) en faveur de la Région Autonome, en soutien de son programme d’infrastructures. Il en avait reçu 6MM$ en 50 ans.

3. Zhu Rongji vient de donner le premier coup de pioche (30/6) à la future voie ferrée Qinghai-Lhasa (1118km), qui reliera le toit du monde au réseau ferré national.


Argent : un barrage à vau-l’eau

· Pas de chance pour Xiaolangdi, le haut barrage sur le Fleuve Jaune (Henan). Ouvert depuis peu d’années moyennant un investissement lourd de 4MM$, comme l’an passé, il a dû cesser la production complète -fin juin, il avait déjà dû fermer deux turbines. C’est que le niveau du barrage vient de baisser à 205m, et atteindra en juillet son minimum, 200m -sauf (improbables) pluies abondantes. Face à telle crise, l’agriculture a la priorité : pour Xiaolangdi, le manque à produire sera de 500MKw/h, et à gagner, de 108.000$/j.

Les mésaventures de Xiaolangdi et d’Ertan (Sichuan -cf VDLC no11/VI) n’ont pas altéré la foi dans les ouvrages hydroélectriques. La construction de Longtan, sur la Hongshui a démarré le 1/7, 80ème anniv. du PCC. Au coût (théorique) de 3,2MM$, ce 2ème barrage d’Asie (derrière celui des"Trois Gorges"), ouvrira en 2009.

Les bénéfices à court terme (emploi, investissement) pour la province pauvre du Guangxi, sont évidents.

A long terme, les planificateurs voient déjà 50% de sa production (de 12,6MMkW/an) acquis par le Guangdong, gros consommateur, et dont les centrales actuelles causent des dégâts écologiques chiffrés à 483M$/an. Mais ce programme pourrait être contrarié par l’investissement énergétique du Guangdong, notamment en nucléaire (après approbation de Pékin), et la mise en place du réseau national de distribution, assorti d’une dérégulation obligatoire chez les producteurs : Canton se fournira chez elle et/ou au moins cher – pas forcément chez son voisin, Longtan!

· Le MII a aboli (1/7) la taxe de raccordement des téléphones, lignes fixes et portable. Mauvaise affaire pour China Railcom, seul rival potentiel réel de China Telecom, pour le fixe, qui s’apprêtait à offrir l’installation à 680Y, soit la moitié du prix de China Telecom. Railcom y perd son argument de vente n°1. L’Etat y perd un revenu de 2,4MM$ /an, qu’il justifiait jusqu’alors comme nécessaire pour financer le développement du secteur. Depuis ses débuts dans les années 1980, la taxe n’a fait que baisser, pour atteindre 12$ pour un portable: prix cependant encore trop haut pour bien des bourses, surtout rurales. En 99, une baisse significative de la taxe avait suscité 10,5 M d’abonnements (fixe, et GSM) en 4 mois. Le jour de l’abolition, c’était le "coup de feu" chez des gpes tel China Mobile, qui affichait des ventes triples de la normale. La Chine possède le 2ème réseau au monde (270M de fixes contre 2M en 1979) et cette mesure de relance, peut-être élément d’un plan de relance plus général cet été, va accélérer sa marche vers la 1ère place (détenue par les US).

 


Politique : politique_25_2001

· Les mines donnent un bon éclairage (au bec Bunsen!) sur les problèmes que rencontre Pékin à imposer ses réformes. Depuis 1998, pour promouvoir 6 à 8 conglomérats houillers (50Mt de capacité mini d’ici 2005), Pékin a fermé 430000 petites mines de moins de 10.000t. Mais en même temps, un rapport officiel révèle qu’au Hunan, les mines-croupion sont passées de 2000 à 4000 en jan-avril, et les accidents à 12.000 (+50%). Rien qu’à Loudi par ex, 1400 puits illégaux opèrent sous l’oeil patelin de l’administration locale. Il n’y a pas d’alternative : clôturer les mines causerait un chômage massif et pire pour les cadres: la perte de recettes de taxe, pour 30% de leur budget. Au canton de Yongxing, pour garder sa mine, il suffit de payer 20Y/t de houille extraite. Comme de nombreux puits "empruntent" électricité, ventilation et système de drainage aux EE (parfois à l’aide des gros bras des Triades), leur houille est la moins chère (80Y/T contre 200Y/t dans les mines légales), sapant les efforts de réforme.

· Le Tibet, semaine passée, est au coeur de trois nouvelles.

? Tsuglag Mawe Dayang, 8 ans, réincarnation du Pawo Rimpoche, lama célèbre, a été tiré de son monastère, conduit -chaque matin- par deux gendarmes à une école civile de Lhassa -finie, la robe safran et l’étude des soutras. C’est que le jeune Pawo s’est vu reconnaître dans sa dignité par le Karmapa Lama, enfui en Inde en 2000 : Pékin veut s’assurer un clergé fidèle, et vu la fuite du Karmapa, estime les conditions non réunies.

‚ Pékin dévoile un budget quinquennal sans précédent (3,8 MM$) en faveur de la Région Autonome, en soutien de son programme d’infrastructures. Il en avait reçu 6MM$ en 50 ans.

ƒ Zhu Rongji vient de donner le premier coup de pioche (30/6) à la future voie ferrée Qinghai-Lhasa (1118km), qui reliera le toit du monde au réseau ferré national.


A la loupe : Métropoles – le métro fait son trou

Pour soutenir la croissance et accompagner en transports l’effort d’urbanisation, la Chine s’apprête à dépenser, en métros, pour 16,8 MM$ d’ ici 2005, sur 450km entre Pékin (5 lignes), Shanghai, Canton (2l.), avec des réseaux en gestation à Chongqing, Shenzhen, Nankin, Wuhan, Qingdao, Shenyang et Suzhou. Le min. de la Construction vient d’annoncer qu’il "encourageait" ce type d’investissement dans les métropoles de plus d’ 1M d’habitants, soit 40, dont la moitié serait mûre pour l’"envisager". Le problème est bien sûr financier: "construire un métro", dit Li Xiaojiang, vice-directeur de l’Académie Nationale d’urbanisme, "coûte fort, et exige un délai prolongé avant retour d’investissement" – le contraire de l’actuelle philosophie locale d’investissement … Même au prix "localisé" de 52M$ au kilomètre, contre 84,3M$/km (coût international), le métro reste inaccessible pour la plupart!

Canton croit avoir trouvé une source de financement moins onéreuse que celle des emprunts et crédits d’Etat anticipés : il ira, à l’instar du MTR hongkongais- en bourse de HK, où il est déjà assuré d’une dispense la règle des 3 ans de profitabilité, en tant qu’ "investissement d’infrastructure". Frappé dès sa première année de vie (1999) par une affaire de concussion – le directeur avait empoché 60.000$, pour la fourniture d’équipement pour la ligne N°1, le groupe perdit 3M$ en 2000, et sa ligne n°1 conçue pour de 300.000 passagers /jour, n’en transporta que 176000. Mais le nouveau PDG, Lu Guanglin explique ce retard à des investissements immobiliers hongkongais non réalisés pour cause de crise asiatique, et affirme que la gestion est devenue sérieuse – les achats d’équipements se font à présent sur appels d’offre – le placement sera « sans risque »!

NB : il nous revient qu’à Shenzhen, ville voisine, l’attribution du chantier de la ligne voisine, voit planer sur elle de lourdes irrégularités, encore inédites.


Joint-venture : le grand retour du petit commerce

· Si vous cherchez des nouilles instantanées ou un paquet de cigarettes à 4h du matin, Shanghai vous tend les bras. La ville possède 1300 supérettes aux noms de Lawson (JV sino-japonaise), Lianhua (no1 chinois du commerce de détail), Kedi, Maling, 85818 et Liangyou. Une course à l’expansion s’est engagée pour ce segment du marché, qui verra son nombre d’unités doubler d’ici décembre.

A Shanghai, la supérette a rentré, en 2000, 204M$ dans ses tiroirs caisses et +40% par mois cette année. Shanghai compte une supérette pour 11500, contre une pour 2500 aux US en moyenne. Chiffres qui inspirent des 3èmes larrons sur ce marché tel Shanghai’Agri-Super-market (no 3 dans la ville), créateur en 2001 de 50 Haode (24h/24). Dans ce festin, "7-Eleven", roi de l’épicerie de quartier US, a licencié sa formule à President, géant alimentaire taiwanais. Une expansion du même type est déjà visible, à l’état natif dans les grandes villes de la côte.

· Comment réduire ses coûts d’infrastructures? Le Henan vient de reprendre (3/7) une idée créative des US, en vendant à l’encan le nom d’un pont sur le Fl. Jaune. L’enchère aura lieu à HK en août. L’ouvrage de 9850 m de long par 40 m (8 bandes de circulation) appartient à l’autoroute Pékin-Shenzhen (section Xinxiang-Zhengzhou, qui ouvrira en 2004).Parmi les candidats comptent Walt Disney, Wal-Mart, Samsung, Coca et l’ (inévitable) rival Pepsi. Le plus offrant recevra le nom, ainsi que (sur place) son logo ou une statue. Comme autre projets pour accélérer les financements étrangers dans les transports, le Henan prépare la vente aux enchères d’une concession autoroutière.

·Le Prsdt du gpe taiwanais Formosa Plastics, Wang Yungching s’apprête à gâcher le béton de trois hôpitaux sur le continent – tous au nom de Chang Gung, son père. Wang-Yungching crée une fondation, pour financer un hôpital de 5000 lits à Pékin et deux de 3000 lits à Fuzhou et Xiamen (Fujian), pour le coût total conséquent de 436M$. Le projet a – selon Economic Daily- emporté l’approbation du Conseil d’Etat, mais pas celui de Taibei – qui, quelques ans plus tôt, avait fait capoter l’investissement en Chine, par Formosa Plastics, d’une centrale thermique géante de 3MM$. Economic Daily spécule que cet investissement humanitaire, pourrait aider à lever des oppositions au Conseil d’Etat, à une participation de Formosa Plastics au complexe pétrochimique de l’île de Meishan, face à Ningbo (Zhejiang)

 


Temps fort : Du pétrole pour les vieux jours

Alors que la consommation chinoise de pétrole passera de 200Mt. en 2000 à 245M en 2005 et 296 en 2010, la production plafonnera à 160M en 2005 voire 170Mt en 2010. Pour la Chine, importatrice nette depuis 1993, l’écart accentuera sa vulnérabilité aux flambées de prix, leçon de 2000, quand le cours mondial du brut était monté à 37$/baril.

Afin d’assurer sa sécurité énergétique, Pékin, tardivement, prépare une réserve stratégique.

Publique, elle atteindra 6Mt en 2005 -débuts très modestes, 9 jours d’autonomie -et 15Mt en 2010: (19 jours), à comparer aux 90 jours de réserve des pays de l’OCDE. L’opération se fera au prix fort:

1. dans l’OCDE, les réserves sont à la charge des Cies privées, inhérente à leur licence de distribution -l’Etat ne paie rien.

2. D’autre part, si elles avaient été constituées en 1999, elles auraient coûté 10$/baril, au lieu des 27$ actuels.

Le souci stratégique est également net dans la volonté des pétroliers, CNPC, CNOOC  et Sinopec, de quasi doublement de leur production à l’étranger, de 13M à 25Mt en 2005. Même si leur présence se concentre sur des Etats alliés, la stratégie présente des écueils.

Au Soudan, CNPC est le partenaire principal (40%) dans Unity Field, et prépare 4 autres sites pour un objectif de 585000 barils/j. d’ici à 2003. Mais au prix fort : lors de la grande action militaire (oct.-nov.2000), CNPC a fait venir des milliers de gardes, pour assurer la sécurité des installations! Au Kazakhstan, la coopération définie et signée dès juin 1997, est au point mort. CNPC tient 60% de parts d’Aktobemunajgaz, Cie Nationale, et du gisement d’Uzen (près de la Mer Noire), et parle d’oléoduc de 3000km, vers Urumqi, d’un coût de 2,4 MM$. Mais qui va le financer ? Sera t il rentable? Les négociations «se poursuivent».

Enfin, pour revenir à la stabilité du marché, on n’entend rien, sur la 3ème solution proposée par le secteur – les marchés à terme, la stabilité des contrats pluriannuels – on n’en est pas là!


Petit Peuple : une insolite piété médico-filiale

· Venant d’une adolescente de 16 printemps, un colis d’aphrodisiaques pour la fête des pères, était un cadeau ambigu, quoique encore gérable. Mais par sa violente colère, le père de melle Zhang, au Sichuan, aggrava son cas au-delà du rattrapable, en allant tempêter à la pharmacie, exigeant remboursement des quatre coffrets d’élixir de corne de cerf, ginseng, gingembre, bile de serpent et autre scorpion, tout en menaçant de traîner en justice. Sûr de son bon droit, le potard dévoila l’affaire: il en résulta un débat public très vif, la Chine entière en oubliant la torpeur estivale pour se passionner pour le cas de la famille Zhang. Elève-infirmière, la jeune fille avait de bonnes excuses: constatant un "tiédissement" dans les relations parentales, elle voulait y porter assistance, en toute ingénuité filiale et médicale. On vit donc défiler, sur la toile, toutes les opinions -indignées, hypocrites ou malicieuses. Un prof de la fac de médecine de Huaxi la décréta révolutionnaire, et proche du peuple. Un taxi pékinois lui jeta la première pierre, suivi par 58,73% des 9151 participants au sondage. Le directeur de l’usine d’aphrodisiaque vint défendre son produit, faussement désolé de la pub. Finalement, rouge de honte, le père accepta de garder ses quatre boîtes, pour mettre un terme au scandale- peut-être en a-t-il même, entre-temps, fait usage!