Le Vent de la Chine Numéro 21

du 3 au 9 juin 2001

Editorial : editorial_21_2001

Lundi (4/06) marque le 12.anniversaire de la fin du printemps de Pékin 1989. En majorité, les jeunes ignorent – la page semble tournée. Ce qui n’empêche, cette semaine, le resserrement de l’ordre public – presse locale ex-purgée, net bloqué (sites étrangers inaccessibles), surveillance discrète aux points symboliques.

Comme chaque été depuis 4 ans, la Chine voit venir la sécheresse. Au Nord, 41jrs du printemps (la moitié) se sont passés sous 18 tempêtes de sable (trois de plus qu’en 2000): les experts croient à l’entrée dans un cycle d’un siècle de shabao (tempête de sable).

Plus de pluie depuis 100 jours, 23,5M d’ha plantés sont menacés (2M de plus qu’en 2000), dont 10% (Sichuan, Yunnan) ont déjà leur récolte perdue, tandis que les réservoirs du Nord-Est sont demi vides- avant même les chaleurs!

Miyun, le réservoir de Pékin (1MMm3/an) réagit en déplaçant les riverains, et veut forcer d’ici 5 ans le remplacement de l’engrais chimique par le biologique, dont la production doit tripler d’ici là, à 300.000t.

Dans ce contexte, et face à l’entrée à l’OMC, à laquelle la Chine céréalière, très subventionnée, n’est pas prête, un plan émerge, à paraître après l’été, de mesures convergentes visant à remettre le paysan sur ses sillons, en lui donnant des moyens d’investir :

– la 1ère vise à interdire les taxes illégales (1,2MM$ en 1999, 30-40% des revenus), selon un schéma testé dans l’Anhui, à élargir au pays entier.

– Pékin veut «réduire ou abolir» la taxe nationale agricole (8% ), et compenser cette perte par une ponction accrue sur le revenu boursier.

– Forte de son expérience de réforme des 4 grandes banques, la BPdC va relancer les coopé de crédit rural, ruinées par leur nombre (40.000) et leur gestion faible. Elles seront «fédérées» en une chaîne de CCR ou banques privées, et auront le paysan pour actionnaire et administrateur.

– D’autres mesures visent un renfort technologique, tels ces 50 pôles agronomiques à créer d’ici fin 2001, avec 500MY d’aides, ou l’encouragement d’un nouveau fourrage, l’alfalfa, plus nutritif.

Autant de mesures prises sous le feu de la nécessité : le différentiel de richesse s’aggrave toujours plus, entre 6280Y/an (+6,4%) au citadin  et 2253Y/an (+2%) au paysan – la situation est tendue et un new deal urgent – les émeutes rurales ne sont pas rares !

 


Editorial : Agriculture – la Chine prépare l’OMC, et l’été!

Lundi (4/06) marque le 12.anniversaire de la fin du printemps de Pékin 1989. En majorité, les jeunes ignorent – la page semble tournée. Ce qui n’empêche, cette semaine, le resserrement de l’ordre public – presse locale ex-purgée, net bloqué (sites étrangers inaccessibles), surveillance discrète aux points symboliques.

Comme chaque été depuis 4 ans, la Chine voit venir la sécheresse. Au Nord, 41jrs du printemps (la moitié) se sont passés sous 18 tempêtes de sable (trois de plus qu’en 2000): les experts croient à l’entrée dans un cycle d’un siècle de shabao (tempête de sable).

Plus de pluie depuis 100 jours, 23,5M d’ha plantés sont menacés (2M de plus qu’en 2000), dont 10% (Sichuan, Yunnan) ont déjà leur récolte perdue, tandis que les réservoirs du Nord-Est sont demi vides- avant même les chaleurs!

Miyun, le réservoir de Pékin (1MMm3/an) réagit en déplaçant les riverains, et veut forcer d’ici 5 ans le remplacement de l’engrais chimique par le biologique, dont la production doit tripler d’ici là, à 300.000t.

Dans ce contexte, et face à l’entrée à l’OMC, à laquelle la Chine céréalière, très subventionnée, n’est pas prête, un plan émerge, à paraître après l’été, de mesures convergentes visant à remettre le paysan sur ses sillons, en lui donnant des moyens d’investir :

– la 1ère vise à interdire les taxes illégales (1,2MM$ en 1999, 30-40% des revenus), selon un schéma testé dans l’Anhui, à élargir au pays entier.

– Pékin veut «réduire ou abolir» la taxe nationale agricole (8% ), et compenser cette perte par une ponction accrue sur le revenu boursier.

– Forte de son expérience de réforme des 4 grandes banques, la BPdC va relancer les coopé de crédit rural, ruinées par leur nombre (40.000) et leur gestion faible. Elles seront «fédérées» en une chaîne de CCR ou banques privées, et auront le paysan pour actionnaire et administrateur.

– D’autres mesures visent un renfort technologique, tels ces 50 pôles agronomiques à créer d’ici fin 2001, avec 500MY d’aides, ou l’encouragement d’un nouveau fourrage, l’alfalfa, plus nutritif.

Autant de mesures prises sous le feu de la nécessité : le différentiel de richesse s’aggrave toujours plus, entre 6280Y/an (+6,4%) au citadin  et 2253Y/an (+2%) au paysan – la situation est tendue et un new deal urgent – les émeutes rurales ne sont pas rares !

 


A la loupe : Giboulée en vue pour Taiwan

Pour sa 1ère mission officielle (21/5 – 4/6), dans 5 pays d’Amérique latine, sur les 29 reconnaissant Taiwan, le Président Chen Shuibian cherchait, moins de deux mois après le passage de Jiang Zemin (cf VdlC n°15/III) dans la région, à raffermir des alliés tentés de changer de Chine, par la diplomatie du chéquier – les aides et les échanges.

Durant la visite, les limites du procédé sont apparues plus claires que jamais. Sept pays latins ont appuyé l’entrée de Taiwan à l’OMC et à l’ONU (ce qui fait partie de leurs charges d’alliés), mais 5 se sont plaints d’un déficit commercial global avec l’île, en 2000, de 378M$. Le Président du Panama, Dominador Bazan, a énoncé le prix de sa fidélité: «que Taiwan devienne importateur net de nos produits!»

D’autres alliances sont compromises. Iles Salomon et Macédoine (seul européen, avec le Vatican) parlent de reconnaître Pékin – ce qui, pour Skopje, mettrait fin au veto de Pékin au Conseil de Sécurité, à l’envoi de Casques Bleus dans ce seul pays des Balkans qui en soit privé…

De Chine, les nouvelles ne sont guère meilleures. Le 31/5, Pékin a annoncé les plus forts exercices militaires depuis 1996, sur l’île de Dongshan, face à Taiwan: 10.000 hommes, chars amphibies, chasseurs Su 27, missiles… Leur thème, «Libération n°1», est très précis : simuler la prise terrestre, aérienne et sous-marine d’une «île taiwanaise excentrée» et la «confrontation à un porte-avions» (faisant penser aux 2 bâtiments US déplacés lors des exercices de 1996)…

Après son élection, Chen Shuibian a eu un an de grâce -période apparemment bien révolue !


Pol : Lai Changxing, la saga rebondit

· Alors qu’ils s’apprêtaient à plaider (29/5) pour sa demande d’asile politique (cf VdlC n°19/VI), Lai Changxing dut licencier ses avocats et quitter sa villa-prison (qui lui coûtait 13.000$/semaine) où il vivait avec sa femme et ses enfants, pour la paille réglementaire des geôles de Vancouver: Pékin avait réussi à faire geler ses comptes à numéros dans les Caraïbes. Il résulte un contretemps dans la procédure, nécessaire pour désigner une nouvelle équipe de défenseurs, et leur communiquer le dossier. Une source de financement improbable pour Lai, résidera dans les royalties du feuilleton de 25 épisodes en cours de tournage par CCTV (coût = 9M$), à diffuser dès l’été, sur le scandale de Xiamen et la peu édifiante vie de l’escroc. La série pourrait avoir un effet inattendu à Xiamen, où Lai n’a pas laissé si mauvais souvenir, s’étant enrichi par des biais contestables, mais ayant aspergé bien des citadins de sa fortune. A présent, l’équipe de foot locale ne gagne plus, les tours inachevées se délitent, et l’argent est en fuite: -23% de capitaux étrangers et -10% d’investissements fixes en 2000


Argent : naissance d’un tigre de papier

· En juin 2000, Shanghai ouvrait la bourse de l’argent, à Huatong, bourse des métaux non ferreux.

Dans l’enthousiasme faisant suite à la levée du monopole, son volume d’échange montait à 25t/semaine. Un an plus tard, le prix de l’argent est au plus bas, tombé de 177$/kg à 148$/kg. Les producteurs accusent le carcan des règlements : une TVA de 17% sur chaque transaction a tôt fait de refroidir des producteurs habitués au confort du monopole d’état. Seuls 10 groupes disposent d’un quota global d’export de 280t d’argent. Résultat, le marché s’engorge, avec une production de 1300t/an pour 800t de demande. Le circuit illégal (hors bourse) et la contrebande, que la bourse visait à éradiquer ont repris de plus belle. Huatong réclame une baisse de la TVA à 8-13%, la hausse du quota d’export à 300/500t, ainsi qu’un marché à terme. Vu ce climat incertain, la bourse de l’or, qui devait ouvrir en juin, basé sur l’expérience de celle de l’argent, vient d’être ajournée indéfiniment. Ceci malgré le souhait du gouvernement de «laisser faire la nature», concernant le marché de l’or (monopole BPdC), qu’il ne veut plus financer: ses invests de prospection ont diminué de 60M$ en 1996 à 12M$ en 2000, alors que la demande monte (2e mondiale), et que les réserves sont faibles (2400t). 

· La participation de la Chine au décodage du génome humain a révélé au monde une puissance émergente en recherche génétique, dotée d’un vivier inépuisable de gènes et d’une main d’oeuvre à bas prix. Ces atouts sont obérés par une carence en capitaux. Les 602M$ de subventions de l’Etat pour le secteur durant le 10. Plan (2001-2005) sont insuffisants. La pharmacie qui, à l’Ouest, finance la recherche, n’a pas les moyens de soutenir les années de financement avant retour d’investissement. Les groupes privés de biogénétique sont trop orientés vers le profit rapide pour entamer des recherches à long terme. Les patrons d’Entreprises d’Etat fortunées redoutent leur limogeage avant la maturation commerciale d’un projet, ou le piratage d’années de coûteux invests. La bourse aurait pu donner aux sociétés de biogénétique accès aux capitaux: elle est statutairement hors d’atteinte de ce genre de PME. Tel est l’enjeu du marché secondaire, remisé sine die pour cause d’éclatement de la bulle mondiale au Nasdaq (NY) en avril 2000, seul à pouvoir financer la recherche biogénétique, et solide alternative aux dotcoms pour les groupes de capitaux à risques, qui regroupent 60MMY en Chine, dont 10MMY à Shenzhen, et 80% de source privée. Tout ceci expliquant le puissant mouvement de lobbying actuellement perceptible en Chine, pour obtenir le feu vert au marché secondaire, sans attendre 2002!

· Huatian, plus grande bourse d’échange nationale du papier, de l’imprimerie et du packaging, a ouvert (26/5) à Pudong sur 15.000m2. D’un investissement total prévu de 9,6M$ sur 3 ans, le centre veut devenir la base asiatique des transactions, des cours, des technologies du secteur -accessible en ligne. 150 firmes chinoises et étrangères ont adhéré au centre, seul membre chinois de l’Association US du Commerce du Papier (NPTA). Le projet vise un chiffre d’affaires de 600M$ d’ici mai’02, puis 1,2MM$ en 2004, la Chine étant un des premier consommateurs planétaires de papier: le shanghaien moyen en "mange" 50kg/an, et son "appétit" doublera d’ici 2006.

· « nous sommes-nous trompés ?» Ensemble, les fabricants chinois de tubes cathodiques couleur (CTC) ont une capacité de 40M d’unités, bien que la demande ait stagné à 28M en 2000. Les invendus, en CTC, ont atteint 3,5M, et le prix unitaire (pour un "29 pouces"), moins de 130$, soit moins 48$ en un an: les usines tournent à perte. Autre contradiction qui découle de la 1ère: les concurrents sortent des tubes similaires, à basse technologie, et n’investissent pas en R&D, qui leur donnerait accès aux produits hi-tech plus profitables. Le cercle vicieux se poursuit: surproduction de télévisions et baisse des prix en avril (20%). Enfin, 8 leaders du CTC "pesant" 95% du marché, tentent un armistice, en gelant la production à durée indéterminée, pour "forcer les fabricants de TV à offrir un meilleur prix»… Au risque que la SDPC lui interdise la manoeuvre, en vertu des lois anti-trust, comme elle l’a fait l’été 2000 contre le cartel des producteurs TV (VdlC n°21/V).

 


Politique : politique_21_2001

· Alors qu’ils s’apprêtaient à plaider (29/5) pour sa demande d’asile politique (cf VdlC n°19/VI), Lai Changxing dut licencier ses avocats et quitter sa villa-prison (qui lui coûtait 13.000$/semaine) où il vivait avec sa femme et ses enfants, pour la paille réglementaire des geôles de Vancouver: Pékin avait réussi à faire geler ses comptes à numéros dans les Caraïbes. Il résulte un contretemps dans la procédure, nécessaire pour désigner une nouvelle équipe de défenseurs, et leur communiquer le dossier. Une source de financement improbable pour Lai, résidera dans les royalties du feuilleton de 25 épisodes en cours de tournage par CCTV (coût = 9M$), à diffuser dès l’été, sur le scandale de Xiamen et la peu édifiante vie de l’escroc. La série pourrait avoir un effet inattendu à Xiamen, où Lai n’a pas laissé si mauvais souvenir, s’étant enrichi par des biais contestables, mais ayant aspergé bien des citadins de sa fortune. A présent, l’équipe de foot locale ne gagne plus, les tours inachevées se délitent, et l’argent est en fuite: -23% de capitaux étrangers et -10% d’investissements fixes en 2000


A la loupe : SIDA : le silence du Henan

Chiffres et bilans préoccupants continuent à émaner du Henan: des tests dans deux villages ont révélé des taux de séropositivité, parmi les adultes, de 80% et 65%. Des sources médicales chinoises privées évaluent le bilan provincial à plus d’1M. Le plus souvent, contaminés par le réseau des 220 centres d’achat de sang (VdlC n°12/VI) qui ont vu le jour dans les années ’80 avec l’accord des autorités locales, pour satisfaire l’énorme demande des hôpitaux et labos. Ces centres de collecte rémunérée ont été fermés en 1995 – officiellement.

Huit mois après les 1ères révélations, Zhengzhou (la capitale) n’encourage pas la transparence. Les offres d’aide d’organismes humanitaires restent sans réponse, et les malades sans assistance. Grande lutteuse locale contre le fléau, le Dr Gao Yaojie, s’est vue refuser son passeport pour les US pour y recevoir un prix en présence de Kofi Annan (31/5)…

Mais les choses bougent: le Tribunal supérieur du Henan vient de condamner un Bureau de la Santé de Xinye à verser 1,2M$ (coût estimé de 50 ans de trithérapie), à un enfant contaminé en fév.’96 par transfusion: le sang provenait d’une banque illégale, émanation dudit Bureau.

Cette crise pose un autre risque presque aussi lourd – expliquant la prudence de Pékin: un scandale public précipiterait la chute de la pratique des dons de sang, mettant les hôpitaux hors d’état d’opérer – perspective dangereuse. Dès maintenant, seuls 0,8ml de sang/habitant/an sont transfusés en Chine contre 30ml en Occident… L’administration recourt à des expédients, tels ces quotas de «dons» annuels imposés aux firmes, avec amendes à la clé…

Mais la défiance, couplée aux réticences culturelles, y font échec: le système bénévole ne suffisant pas, les centres rémunérés se maintiennent -en clandestinité, hors contrôle – 4 d’entre eux ont été fermés à Chongqing, en déc. 2000!


Joint-venture : Petrochina: stratégies pour un gazoduc

· Petrochina a offert (28/5) un bonus aux étrangers prêts à investir dans le gazoduc Urumqi Shanghai: eux seuls pourront négocier des prospects gaziers dans le bassin du Tarim (Xinjiang) qui approvisionnera le réseau. Parmi les 6 blocs ouverts aux JV, d’une surface globale de 700km2, comptent Kela-2 (250MMm3 de réserves "prouvées", 10MMm3 de production en 2004). Par cette offre complémentaire, Petrochina cherche à dissiper les doutes sur la viabilité du gazoduc. Mais d’autres incertitudes demeurent, notamment sur les réglementations financières du projet. Voilà pourquoi 19 groupes (dont BP, Exxon Mobil, Shell, Petronas, GDF et TotalFinaElf) n’ont soumis que des «réponses» à l’appel, non des offres. D’autres concessions pourraient être nécessaires pour convertir les «réponses» en offres, si Pékin veut, comme prévu, lancer le chantier en oct. -l’un des «diamants de la couronne» du plan de développement de l’Ouest…

· En avril, affirme le MII, la Chine a atteint le cap des 105M d’abonnés au téléphone mobile, 20M de plus qu’en déc., et des 157M de lignes fixes, +13M depuis la fin 2000. Le revenu des services sans fil a atteint 4,1MM$ au 1er trimestre, permettant d’alimenter la croissance du réseau : Philips Speaker System, filiale viennoise de Philips NV (qui a vendu 7M de haut-parleurs de téléphones mobiles en Chine en 2000), vient d’inaugurer à Pékin (28/5) sa 2e usine au monde, avec deux lignes d’assemblage pour une production de 20M de hauts parleurs dès 2001, et un rythme de croisière de 120M/an dès 2004, une fois installées les cinq autres lignes pour un investissement total de 16,7M$.

 


Temps fort : Coma prolongé d’un jardin de la mer

Le 17/4 par temps de brume, le Dayong, coréen, chargé de 2290t de styrène (hydrocarbure toxique, base des plastiques), heurta un vraquier hongkongais à 50km de Shanghai, à l’embouchure du Yangtsé. Avant que la voie d’eau ne soit obturée, 700t de produit se déversèrent dans ces bas fonds où pullulent anchois, crabes et anguilles. Dépêchés quelques heures plus tard, les marins pompiers sentaient les effluves à des 10aines de kilomètres, et étaient pris de nausées bien avant d’arriver sur les lieux.

Prise de court par la pire marée toxique depuis des années, l’autorité maritime reporta d’une semaine l’annonce de la collision, laissant des milliers de chalutiers prendre la mer.

Pour «prévenir des réactions de panique», le Bureau de la Santé évita de publier une mise en garde contre la pêche contaminée : il ne le ferait, qu’une fois détenteur d’un «rapport de pollution» du Bureau de l’Environnement (qui prendra un an à établir). Ce dernier avertit, cependant, que la marée toxique aurait «certainement des effets à long terme sur la santé humaine». Les cadres en contact avec l’assureur (Lloyds) de la partie coréenne, sont plus explicites. Cet accident est un «désastre», dont les conséquences se feront sentir «2 à 3 ans» pour la pêche locale. L’administration de tutelle de la pêche négocie hors cour avec les armateurs,une compensation, pour nettoyage et pertes de revenus. Les propriétaires ont déjà accepté de payer une caution de 3 à 4M$ pour récupérer leurs navires. L’incident renforce la pertinence du nouveau réseau de communications maritimes (1/06) par satellite, stations à terre et en mer, tout au long des 18000 km de côtes de Pékin, pour leurs 350.000 navires par an. Comme un contrôle du trafic aérien, le système de l’Administration de la Sécurité Maritime aura trois fonctions: identifier/suivre les usagers, les aider le long de leur route, et en cas d’accident, établir les responsabilités -contribuant ainsi,peut-être, à éviter de telles catastrophe à l’avenir !

 


Petit Peuple : Snoopy tombe sur un os

· Canton au mois de mai, offrit le spectacle rare de queues monumentales, jusqu’à 700 chalands aux portes des McDonald’s. Elèves en école buissonnière, parents portés pâles, papys égrotants en place dès l’aurore, tout un microcosme nerveux et bigarré frisa l’émeute, avec horions et mots ailés, vitrines volatilisées, clients à quatre pattes cherchant un GSM ou un verre de contact, femmes évanouies, policiers en renfort : durant des semaines, les acteurs du chahut n’en finirent d’assiéger les consultations ou urgences des hôpitaux. Tout cela, pour le rond de viande hachée rissolée, fourrée dans un pain au sésame, avec mayonnaise et cornichon? Que non! McDo, sans penser à mal, promouvait (10Y pièce) six versions de Snoopy, le célèbre chiot de Charlie Brown. Toute la ville, comme un seul homme, revendiquait la collection. La campagne de pub a incité un bourse des valeurs insolite. Sous les manteaux juvéniles, Snoopy s’échange ou négocie 200Y pièce. Ce qui a le plus choqué le personnel des Mc Do: les xiaohuangdi, petits dragons, n’ont pas craint d’acheter des masses de fast food, pour les abandonner sur les tables sans y planter les dents -rien que pour le droit d’acheter autant de mascottes que d’hamburgers!