Le Vent de la Chine Numéro 13

du 31 au 7 avril 2001

Editorial : editorial_13_2001

Mené en novembre, le cinquième recensement a livré (28 mars 2001) son premier bilan: avec 1,265 MM d’habitants, il est à la fois rassurant et décevant !

Rassurant par son évolution : le contrôle des naissances porte ses fruits. Moyennant l’effort pénible pour les familles, d’un enfant par couple en ville et 2 au village, la population n’a cru depuis 1990 que de 132M, soit 1,07% par an et 0,4% de moins qu’en 1990. Le nombre d’enfants est passé à 1,82 par femme : la fertilité se maintient sous le seuil de remplacement -la population va vers le déclin. La famille compte 3,44 personnes, une demie de moins qu’il y a 10 ans. Ce peuple commence à vieillir: les moins de 14 ans sont 23%, et 5% de moins qu’en 1990. Enfin, la population poursuit son exode rural rapide: 36% sont citadins au lieu de 26% dix printemps plus tôt: tout va donc dans le sens d’une maîtrise chinoise de sa propre croissance !

Mais il y a problème de crédibilité: malgré la marge d’erreur promise, « inférieure à 1,8% »: plusieurs données ne cadrent pas: Ê le recensement reconnaît 17M de naissances par année: c’est 8M de moins que le plan national de vaccins périnataux, établi loin de soucis propagandistes, afin de protéger les bébés chinois en chair et en os: 25M par an ! Ë en décembre 2000, dans leur mensuel spécialisé, les démographes envisageaient un taux de fertilité entre 2,0 et 2,3, et la Commission Nationale du Planning Familial, 2,0. Or, dans un pays de cette taille, la différence entre ces chiffres et celui du recensement se traduit par -au moins- 100 millions de Chinois non déclarés. Ì Le recensement voit dans les naissances, 117 garçons pour 100 filles. Mais la CASS avait vu, en 2000, (résultat d’avortements sélectifs), un taux de 130/100. D’où vient le décalage? Des dérapages à tous les niveaux. Les enfants au noir ont été cachés au passage des recenseurs. Les provinces falsifiant leurs statistiques, se sont couvertes en confirmant leurs faux chiffres. Surtout, l’administration ne peut admettre politiquement la dure vérité: la contrainte, comme instrument de planning, ne marche plus! NB: le contrôle des naissances amorce un changement de cap. Pékin admet que les conditions pour autoriser une seconde naissance en milieu rural après trois ans, dépendent « désormais » du niveau local et non du central – c’est un assouplissement!


Editorial : Recensement: bonnes nouvelles, mais…

Mené en novembre, le cinquième recensement a livré (28 mars 2001) son premier bilan: avec 1,265 MM d’habitants, il est à la fois rassurant et décevant !

Rassurant par son évolution : le contrôle des naissances porte ses fruits. Moyennant l’effort pénible pour les familles, d’un enfant par couple en ville et 2 au village, la population n’a cru depuis 1990 que de 132M, soit 1,07% par an et 0,4% de moins qu’en 1990. Le nombre d’enfants est passé à 1,82 par femme : la fertilité se maintient sous le seuil de remplacement -la population va vers le déclin. La famille compte 3,44 personnes, une demie de moins qu’il y a 10 ans. Ce peuple commence à vieillir: les moins de 14 ans sont 23%, et 5% de moins qu’en 1990. Enfin, la population poursuit son exode rural rapide: 36% sont citadins au lieu de 26% dix printemps plus tôt: tout va donc dans le sens d’une maîtrise chinoise de sa propre croissance !

Mais il y a problème de crédibilité: malgré la marge d’erreur promise, « inférieure à 1,8% »: plusieurs données ne cadrent pas: Ê le recensement reconnaît 17M de naissances par année: c’est 8M de moins que le plan national de vaccins périnataux, établi loin de soucis propagandistes, afin de protéger les bébés chinois en chair et en os: 25M par an ! Ë en décembre 2000, dans leur mensuel spécialisé, les démographes envisageaient un taux de fertilité entre 2,0 et 2,3, et la Commission Nationale du Planning Familial, 2,0. Or, dans un pays de cette taille, la différence entre ces chiffres et celui du recensement se traduit par -au moins- 100 millions de Chinois non déclarés. Ì Le recensement voit dans les naissances, 117 garçons pour 100 filles. Mais la CASS avait vu, en 2000, (résultat d’avortements sélectifs), un taux de 130/100. D’où vient le décalage? Des dérapages à tous les niveaux. Les enfants au noir ont été cachés au passage des recenseurs. Les provinces falsifiant leurs statistiques, se sont couvertes en confirmant leurs faux chiffres. Surtout, l’administration ne peut admettre politiquement la dure vérité: la contrainte, comme instrument de planning, ne marche plus! NB: le contrôle des naissances amorce un changement de cap. Pékin admet que les conditions pour autoriser une seconde naissance en milieu rural après trois ans, dépendent « désormais » du niveau local et non du central – c’est un assouplissement!


A la loupe : Qingming: morts et vivants à la fête

Une des rares fêtes basées sur le calendrier solaire,  Qing ming, (pure clarté), Jour des Morts, a lieu 2 semaines après l’équinoxe de printemps (le 5 avril). Son sens: l’éclosion, la vie jaillissant de la mort, la proximité influente des disparus, par opposition aux Dieux, plus distants – les prières pour la fertilité (du champ comme du foyer) vont aux ancêtres, pas aux divinités. En ceci la tradition chinoise s’oppose à celle chrétienne, où Dieu est parmi les hommes, et les morts dans l’au-delà.

Comme chaque année, ce jeudi (férié), citadins et paysans, vêtus de blanc (ou d’un simple brassard) hanteront cimetières et temples, en famille, désherberont et fleuriront les tombes, brûleront papier doré, « monnaie de l’enfer » et bâtonnets d’encens, en offrant fruits, coupelles de riz et de vin et en faisant voler leurs cerfs-volants, voire (comme dans l’ancien temps) en ripaillant et contant fleurette.

Mais hausse démographique et urbanisation forcenée bouleversent les rites. La soif de terre contraint l’Etat à encourager la crémation (qui traite déjà 40% des morts) plutôt que la sépulture. Le Guangdong est à l’avant-garde, passant de 23% à 80% de crémation en 3 ans, ce qui lui a permis de recouvrer l’usage de 580ha de terres, et d’économiser (selon China Daily) 170.000m3 de stères de bois et 714M$ de frais de funérailles. De même, depuis 1997, le Guangdong a recyclé 430.000 tombes le long des routes et voies ferrées, et investi 9,6M$ dans 43 centres de pompes funèbres, funérariums et lieux de crémation. Tout cela pour concilier tradition et moyens techniques du plus grand peuple du monde au XXI. siècle, une fois que l’être aimé a  yi ming bu shi -fermé les yeux et cessé de voir!


Pol : Un Lei Feng peut en cacher un autre

· la Chine rattrape les pays riches sous l’angle de la santé. L’obésité gagne chez les jeunes: rançon de la croissance de la politique de l’enfant unique, en 10 ans, les jeunes grassouillets sont passés de 3 à 20% à Tianjin et 14% à Pékin. Coût du stress de la productivité, les désordres psychologiques comptent parmi les pathologies les plus répandues: 16M de malades, dont 6M de schizophrènes (+100.000/an), avec pour les soigner, seulement 13.000 neurologues ou psychiatres et 110.000 places en hôpital. Paradoxalement, en même temps que les maux « modernes », la Chine est aussi assiégée de maux vieux comme le monde: en tuberculose, avec 150000 morts par an, 5M de malades et 400M de porteurs la Chine est le deuxième foyer mondial derrière l’Inde.

· en pleine saison de tempêtes de sable, Pékin annonce une batterie de projets environnementaux. La centrale d’épuration d’eau de Gaobeidian vient d’entrer en fonction – la plus grande de Chine, et fournira à terme 470.000m3 par jour économisant 100Mm3 d’eau propre par année à la capitale. Par ailleurs le Bureau des Forêts dépensera 72,3M$/an d’ici 5 ans pour étoffer trois ceintures vertes au Nord, à l’Est et à l’Ouest de la ville. Au moins 87.300ha d’arbres nouveaux augmenteront la surface boisée municipale, des 43% actuels à 50% en ’05. Enfin, de plus en plus, des ONG vertes mêlent leur « grain de sable », telle « amis de la Nature » dont le Président, Liang Congjie commente acerbement: « en Chine, on vous dira le nombre d’arbres plantés – mais jamais celui des survivants – la plupart sont morts ».


Argent : Lavalin invente la BOO

· Surfant sur la vague de prospérité de leur métropole (PIB en hausse de 13,5 % en 2000), deux firmes de taxi cotées en bourse, cherchent diversification. En 2000 Dazhong, première compagnie à utiliser les Passat VW et à mettre ses chauffeurs en uniformes, a vu ses profits poindre à 24,3M$ (+10 %), tout en touchant les dividendes de son patrimoine de titres « B ». Ce qui l’a poussé à acquérir deux compagnies de bus (portant son parc à 2567 bus), et à prévoir pour 2001 une flotte de 7000 taxis (+16%). Dazhong détient déjà des parts d’hôtels, de logement en location, de pub, d’assurances, de produits de santé… Qiansheng son rival, parie sur la presse. En octobre 2000, il a investi 362.000$ dans Nouvelle Finance, mensuel pékinois. En mars, il plaçait 241.000$ dans le shanghaien Hebdo Financier, et s’apprête à conclure une prise de majorité, pour 12M$, dans un quotidien financier national au nom tenu secret. NDLR: ¬  la diversification à outrance est le péché mignon des affaires chinoises, publiques comme privées. Elle leur apporte l’opacité, assurance-vie en cette période de transition entre économie d’Etat et de marché; mais elle les prive de montée en puissance commerciale et d’expertise; ­  investir dans la presse – formule d’avenir !

· après avoir généré 1,9MM$ en 2000, la loterie nationale est devenue une source sérieuse de revenus. Visant à porter ce chiffre à 2,4MM$ en 2001, le Ministère des Finances vient d’autoriser une nouvelle loterie sportive dans 12 provinces: celle du football. A Pékin, acheter les billets fait autant rêver (30% des pékinois sont déjà accrocs à ce loisir-invest politiquement correct) que les vendre: 3000 à 4000 emplois ont trouvé preneurs et la mairie supplie les candidats de cesser d’envoyer leurs CV. Son profit ira au ballon rond, mais aussi aux écoles, à l’écologie, aux parcours de santé et à la sécurité sociale. NB: Pékin ouvre (11/04), une assurance maladie municipale pour 6M de fonctionnaires, employés du privé, travailleurs libéraux et ouvriers.

· D’après Unicom (n°2 national de la téléphonie), la Chine passera en 2005 n°1 mondial du téléphone cellulaire avec 300M d’abonnés contre 85M en 2000. D’ici là, Unicom vise 100M d’abonnés et 35% du marché (contre 22% en 2000), grâce à sa filière CDMA, deux fois moins chère à l’usage que la GSM -par ailleurs saturée. Unicom investira 3MM$ dès octobre 2001 dans l’extension du réseau, dès 2005, de 550.000 à 13M d’abonnés, et de 5 à 300 villes. 12 groupes chinois et étrangers sont en lice pour sa construction, dont Lucent, Motorola, Samsung, Ericsson et Nortel. NB: portables et composants profiteront aussi du boom: en 2001 la Chine produira 80M d’appareils (+30%), dont 50M pour l’exportation. Les groupes chinois ont la portion congrue: 6,4% du total (3,4M d’unités) en 2000.

 


Politique : politique_13_2001

· la Chine rattrape les pays riches sous l’angle de la santé. L’obésité gagne chez les jeunes: rançon de la croissance de la politique de l’enfant unique, en 10 ans, les jeunes grassouillets sont passés de 3 à 20% à Tianjin et 14% à Pékin. Coût du stress de la productivité, les désordres psychologiques comptent parmi les pathologies les plus répandues: 16M de malades, dont 6M de schizophrènes (+100.000/an), avec pour les soigner, seulement 13.000 neurologues ou psychiatres et 110.000 places en hôpital. Paradoxalement, en même temps que les maux « modernes », la Chine est aussi assiégée de maux vieux comme le monde: en tuberculose, avec 150000 morts par an, 5M de malades et 400M de porteurs la Chine est le deuxième foyer mondial derrière l’Inde.

· en pleine saison de tempêtes de sable, Pékin annonce une batterie de projets environnementaux. La centrale d’épuration d’eau de Gaobeidian vient d’entrer en fonction – la plus grande de Chine, et fournira à terme 470.000m3 par jour économisant 100Mm3 d’eau propre par année à la capitale. Par ailleurs le Bureau des Forêts dépensera 72,3M$/an d’ici 5 ans pour étoffer trois ceintures vertes au Nord, à l’Est et à l’Ouest de la ville. Au moins 87.300ha d’arbres nouveaux augmenteront la surface boisée municipale, des 43% actuels à 50% en ’05. Enfin, de plus en plus, des ONG vertes mêlent leur « grain de sable », telle « amis de la Nature » dont le Président, Liang Congjie commente acerbement: « en Chine, on vous dira le nombre d’arbres plantés – mais jamais celui des survivants – la plupart sont morts ».


A la loupe : Taxes rurales: la réforme, côté potager, et jardin !

En mars 2000 fut lancé un projet pilote visant à unifier et réduire les innombrables taxes rurales dans l’Anhui puis dans sept préfectures du Shaanxi, Guangdong, et Jiangsu. Le plan prévoit l’extension du système au pays entier d’ici mars 2002. Selon le Soir de Canton, à Sihui, au Nord-Ouest du Guangdong, l’expérience a permis de réduire de 34% en moyenne l’imposition des arboriculteurs, voire de 50%, chez certains: Ma Qi, cultivateur de mandarines, n’a payé que 620Y de taxes en 2000. Les 3 préfectures du Shaanxi (Zizhou, Heyang et Hanyin), ont enregistré une coupe d’impôts de 38%. Le Jiangsu est moins optimiste: la réforme, en soi, allège bien le fardeau rural (taxes d’écoles, routes, armée, adduction d’eau). Mais vu l’indigence des subventions, au Henan par exemple, 90% des préfectures ne peuvent payer leurs cadres, et Sihui s’est retrouvé avec 200.000Y de budget annuel après réforme, au lieu des 10M habituels. D’où les tentations d’abus, et leur pendant, les jacqueries!

Pour Pékin, la seule solution passe par sa réforme, celle des taxes et des administrations de base, à dégraisser de 50%.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres: Pékin n’a offert pour 2001, que 2,4MM$ de compensation des taxes perdues. Comment remplir les coffres du village ? Et comment, se demandent les paysans du Jiangsu, imposer « à distance » une réforme qui s’attaque de front aux privilèges des potentats? D’ailleurs, en faisant du petit  ganbu (cadre de base) le bouc émissaire, Pékin occulte d’autres sujets de discorde: la misère scolaire (cf VdlC n°7/VI) ou de sécurité sociale grèvent autant l’avenir du paysan. Enfin, on ne voit pas clairement, dans cette campagne, l’élément-clé, qui fera son succès ou échec: comment concilier ce dégraissage en hommes et en moyens, et la fidélité et coopération entre cadres du sommet et de la base !

 


Joint-venture : Taxi ! Suivez cet hôtel !

· en 2005, Pékin fêtera sa 3e ligne de métro « n°5 », reliant le Sud au Nord. SNC-Lavalin (Canada) vient de signer la lettre d’intention qui fait de lui le maître d’oeuvre, sans appel d’offre (fruit de ses bonnes relations avec Capital Group/ Mairie de Pékin), partenaire à 37,5% dans la JV de 481M$. Lavalin réalisera les sections complexes, et garantira sur tout le projet haute technicité et moindre coût. Il réalisera l’appel d’offre des équipements. Ce projet est une 1ère absolue en Chine: il s’agit d’un « BOO » où après construction et 30 ans d’exploitation, le groupe revendra sa part, ou bien poursuivra le contrat. Des banques comme « Montréal », « Royale » et « du Canada » apporteront 361M$ de prêts, et la CCB 602M$. Malgré l’absence de contrat formel et celle de la future loi des BOT, ce chantier prioritaire a déjà débuté – par un tunnel de quelques centaines de mètres, au Temple des Lamas.

· après 30 mois de négociations, Michelin et Tyre & Rubber ont signé le contrat de leur JV Michelin-Warrior, de 200M$ à Shanghai. Déjà partenaire depuis 1995 d’une JV à Shenyang (Liaoning), le groupe de Clermont-Ferrand fournira 56M$ (70%) du capital enregistré. STR apportera 24M$, le reste provenant de prêts et autres financement. La JV occupera des usines de STR, n°1 chinois du pneu radial (seul présent en bourse), et produira par an, 5000t de carcasses radiales et 5M de pneus voiture et camions, sous les marques Michelin et Warrior. Par cet investissement, Edouard Michelin, PDG du groupe pesant 20% du pneu mondial, espère le voir devenir leader asiatique -il ne contrôle que 5% du marché chinois aujourd’hui. Parmi ses projets, Bibendum a aussi annoncé un centre de recherche et développement (R&D) autonome délocalisé à Shanghai. NB: D’un point de vue chinois, ce feu vert à la JV marque l’ouverture du secteur -hier encore stratégique- au contrôle étranger, et la consolidation d’une industrie fragmentée, avant l’entrée à l’OMC.

 


Temps fort : CSRC: ‘INQUIET, MOI ? JAMAIS !’

8 fonds mutuels sur 10 (la CSRC vient de l’admettre, 23 mars 2001) ont manipulé les cours de leurs titres. Boshi, le plus « épinglé », a opéré 10.000 « transactions anormales ». Mais (seuls) 4 cadres ont été licenciés, 2 rétrogradés et 24 « avertis » ou « privés de bonus ». La tutelle boursière évite une répression frontale qui risquerait de décourager les investisseurs, et tient le cap de la consolidation des cours, pour attirer les 810 MM$ d’épargne (elle y est aidée par les bas taux +/- 2,25%, et par les 20% de taxe sur les intérêts).

Par ailleurs, Hua an a été désigné (25/03) comme premier gestionnaire à lancer « bientôt » le premier fonds mutuel ouvert (sans plafond, dont les porteurs peuvent se retirer à tout moment, contrairement aux fonds bloqués). Hua An vient de signer un accord technique avec Jardine Fleming (HK) -prélude à une JV une fois la Chine à l’OMC. D’autre chinois, associés à d’autres étrangers, sont sur les rangs pour une licence du même type. L’entrée en bourse de l’expertise étrangère permettra de vaincre les réticences des investisseurs, espère Pékin, qui croit aussi qu’augmenter le nombre de fonds (qui gèrent 2-3% de la masse boursière contre 10% aux Etats-Unis) permettra la bien nécessaire stabilisation d’un marché trop spéculatif: la CSRC s’apprête à approuver 4 nouveaux gestionnaires de fonds, portant leur nombre à 17.

Elle a aussi prédit (26/03) l’introduction en marché « B » de nouveaux titres, et de tranches supplémentaires dans les titres existants: garantie de maintien de la hausse du marché B dont les indices poursuivaient leur envol le 27 -/+87% à Shanghai, +187% à Shenzhen en un mois, depuis leur ouverture aux devises des Chinois.

NB: mi-mars, Wu Jinglian, conseiller de Zhu Rongji, avertissait: « si l’on ne met pas un terme à la sur-spéculation en bourse, elle risque l’effondrement ». Zhou Xiaochuan, patron de la CSRC, répliquait (contrairement à l’avis de 61% des Chinois): « la bourse chinoise n’est pas une bulle ». L’avenir tranchera.

 


Petit Peuple : Deux potaches littéraires

· Cette semaine, deux étudiants, par leur démêlés avec leurs écoles, font chacun le remake d’un livre célèbre. A Shenyang (Liaoning), une lycéenne, écrivain en herbe de 15 ans avait publié en 1999 un roman – comme Françoise Sagan avec Bonjour Tristesse. Hélas, 2 journalistes, pour pourfendre la pédagogie chinoise, ne trouvèrent rien mieux à faire que de titrer « la génie littéraire rate ses partiels », ce qui était faux. Humiliée, l’adolescente claqua la porte de son lycée. L’autre affaire évoque La plaisanterie de Milan Kundera (histoire d’un étudiant tchèque surdoué, s’étant permis une farce sur thème idéologique, qui se retrouva en mine de sel). En 1990, Huang Yuanhu avait été chassé de l’université de Wuhan (Hubei). En 1995, il obtint le droit de se présenter au concours de doctorat d’où il sortit premier: il fut refusé. En 1998, il eut le feu vert pour achever ses études. Mais le rectorat trancha: l’université « donne ses titres à qui elle veut ». En décembre, Huang a porté plainte au tribunal, pour récupérer son dû -son doctorat, et 24.000$ de dommages. Du verdict, l’enseignement supérieur pourrait y gagner son indépendance – car en République Populaire de Chine, ce ne sont pas les universités mais le ministère qui délivre les diplômes!