Le Vent de la Chine Numéro 10

du 12 au 18 mars 2001

Editorial : editorial_10_2001

L’explosion de l’école de Fanglin (Jiangxi), (06/03) a causé 41 morts dont 37 enfants (+/- 10 ans). Le 7 mars, China Daily notait que dans les 4 classes volatilisées, les enfants confectionnaient des pétards. Le 8/03, Zhu Rongji rectifiait: un désaxé était responsable. Toutes les routes vers Fanglin avaient été bloquées-mais les parents, par téléphone, ont confirmé à la presse que leurs enfants se livraient à ce travail obligatoire, sans paie, au nom du slogan: « assurer sa subsistance à l’école ».

Ce genre de drame n’est pas rare: en 2000, des centaines d’élèves sont morts en chargeant des pétards. Signe d’un chancre qui gagne l’Asie entière -rien qu’en Chine, les écoliers- manoeuvres seraient 5 à 8,5 millions, et les enfants hors de l’école, 5M. Le problème provient en partie de la faiblesse des moyens du pouvoir qui ne brasse,en taxes et impôts, que 20% du PNB. Pour joindre les deux bouts, les écoles vivent d’expédients. A la campagne, elles font les récoltes. A Shanghai, les maîtres vendent des oeufs durs ou des sorbets dans les rues. A Pékin, les écoles louent ou gèrent, sur leur sol, boutiques et restaurants. Le chiffre d’affaires de ces firmes scolaires ou universitaires était de 37 milliards de dollars de 1991 à 1995, soit 6MM$/an en moyenne, avec une « croissance » de 33%/an.

Les enfants de 2001 paient le poids du passé. Durant la Révolution Culturelle (1966-76), les écoles ont fermé 10 ans. A la reprise, les maîtres furent remplacés par d’autres, sans diplômes. Ils sont encore 3M dans ce cas. Entre-temps, pour les provinces prospères ayant vécu des décennies sous la solidarité obligatoire, il est difficile d’accepter l’idée d’une redistribution, seul moyen d’assurer un revenu décent à toutes les écoles et d’en éradiquer la pratique des taxes (en argent ou corvées) sur les enfants.

Cette année, le poste «éducation» est en hausse de 28%, à 2,66MM$. Grand effort, mais qui reste loin des 4% du budget national, promis cinq ans plus tôt « d’ici 2000 ».Comparé à la masse des 285M scolarisés (97%), le nombre des accidents est réduit. Mais ils ont invariablement pour décor la campagne : la vraie alarme est là, portant moins sur la sécurité que sur l’écart croissant des chances d’éducation. En ’98, les 24M d’enfants en maternelles étaient surtout citadins -les autres, effectuant un faux départ irrattrapable dans la course à l’université. Ainsi, ils privent la Chine de cadres qualifiés, qui lui font dès maintenant cruellement défaut, et surtout de la couche de consommateurs solvables -rendant urgent un changement de cap en investissements scolaires!

 

 


Editorial : Fanglin – une explosion en signal d’alarme

L’explosion de l’école de Fanglin (Jiangxi), (06/03) a causé 41 morts dont 37 enfants (+/- 10 ans). Le 7 mars, China Daily notait que dans les 4 classes volatilisées, les enfants confectionnaient des pétards. Le 8/03, Zhu Rongji rectifiait: un désaxé était responsable. Toutes les routes vers Fanglin avaient été bloquées-mais les parents, par téléphone, ont confirmé à la presse que leurs enfants se livraient à ce travail obligatoire, sans paie, au nom du slogan: « assurer sa subsistance à l’école ».

Ce genre de drame n’est pas rare: en 2000, des centaines d’élèves sont morts en chargeant des pétards. Signe d’un chancre qui gagne l’Asie entière -rien qu’en Chine, les écoliers- manoeuvres seraient 5 à 8,5 millions, et les enfants hors de l’école, 5M. Le problème provient en partie de la faiblesse des moyens du pouvoir qui ne brasse,en taxes et impôts, que 20% du PNB. Pour joindre les deux bouts, les écoles vivent d’expédients. A la campagne, elles font les récoltes. A Shanghai, les maîtres vendent des oeufs durs ou des sorbets dans les rues. A Pékin, les écoles louent ou gèrent, sur leur sol, boutiques et restaurants. Le chiffre d’affaires de ces firmes scolaires ou universitaires était de 37 milliards de dollars de 1991 à 1995, soit 6MM$/an en moyenne, avec une « croissance » de 33%/an.

Les enfants de 2001 paient le poids du passé. Durant la Révolution Culturelle (1966-76), les écoles ont fermé 10 ans. A la reprise, les maîtres furent remplacés par d’autres, sans diplômes. Ils sont encore 3M dans ce cas. Entre-temps, pour les provinces prospères ayant vécu des décennies sous la solidarité obligatoire, il est difficile d’accepter l’idée d’une redistribution, seul moyen d’assurer un revenu décent à toutes les écoles et d’en éradiquer la pratique des taxes (en argent ou corvées) sur les enfants.

Cette année, le poste «éducation» est en hausse de 28%, à 2,66MM$. Grand effort, mais qui reste loin des 4% du budget national, promis cinq ans plus tôt « d’ici 2000 ».Comparé à la masse des 285M scolarisés (97%), le nombre des accidents est réduit. Mais ils ont invariablement pour décor la campagne : la vraie alarme est là, portant moins sur la sécurité que sur l’écart croissant des chances d’éducation. En ’98, les 24M d’enfants en maternelles étaient surtout citadins -les autres, effectuant un faux départ irrattrapable dans la course à l’université. Ainsi, ils privent la Chine de cadres qualifiés, qui lui font dès maintenant cruellement défaut, et surtout de la couche de consommateurs solvables -rendant urgent un changement de cap en investissements scolaires!

 

 


A la loupe : Les coulisses du Plénum

La foule était indésirable ce lundi (5 mars 2001) sur la place Tian An Men, fermée durant la session parlementaire – par peur d’actions de desperados de tout poil, ouighurs du Xinjiang ou adeptes du Falungong. Le peuple put suivre à la TV ou sur internet, l’entrée des élus provinciaux, ouvriers, artistes telle Gong Li la beauté fatale, dans leurs limousines de rêve avec chauffeurs gantés de blanc.

A l’intérieur du Hall, les cadres en costumes de drap anglais, oreille vissée à leur GSM, distribuaient force cartes de visite aux collègues des minorités ethniques, aux colliers ou scapulaires d’argent, aux chignons savants, aux fichus brodés, quintuples épaisseurs de jupes aux tons joyeux, sous les flash crépitants des paparazzis. Parmi eux, la bru de Mao, la Gale Shao Hua confiait aux reporters en mal de scoops, qu’il ne lui déplairait pas de jouer les coversgirls, pourvu que la photo soit indulgente envers ses 60 printemps.

Un membre du CCPCC (le Forum concurrent, qui siège simultanément) provoqua les huées mentales du beau sexe: Wang Xiancai, du Jiangxi, osa soumettre la solution la plus vieux jeu du monde, pour régler les problèmes d’emploi: renvoyer les femmes à leurs casseroles, pour bichonner les existences de leurs enfants et maris. Dès la fin du premier jour, les élus purent constater une fois de plus, combien certaines délégations étaient plus égales que d’autres: à leur hôtel, les Cantonais tempérèrent leur soirée par leurs 20 humidificateurs, et se plongèrent ostensiblement, oubliant Pékin, dans leur Quotidien de Canton, avant de se repaître de leur cuisine importée, préparée par leur chef, venu par le même avion.


Pol : Canal Nord-Sud : le compte à rebours

· le 7/03, le CCPCC a produit des détails sur le prochain plus grand chantier chinois, de canal Nord/Sud Yangtzé-Fleuve Jaune, projet soumis dès 1953 par Mao, et seule solution envisagée à une catastrophe imminente. 700M de Chinois boivent une eau polluée, le Fleuve Jaune est au bord de l’assèchement, et 400 des 668 villes sont en pénurie (14,5MM$ de pertes/an). Le canal doit conduire, sur trois tronçons, 48MMm3/an vers le Nord (1/3 de la pop, du PNB et des emblavures). Ses obstacles sont immenses. 18MMm3/an doivent suivre la route Est, du Grand Canal (Hangzhou-Tianjin): il faudra treize stations de pompage sur 1150 km. De Dangjiangkou (Hubei) à Pékin, sur 1246 km, la route centrale prélèvera 14MMm3 /an de la Han, affluent du Yangtzé: il causera l’expulsion de 0,2M de gens -et ces deux voies impliquent des problèmes de pollution non résolus. Le parcours Ouest renflouera le fleuve Jaune des eaux du Ningxia, de Mongolie Intérieure et du Shaanxi, mais devra franchir des chaînes et sommets vertigineux : problèmes techniques encore sans solution. Prioritaire, le projet n’en sera pas moins lancé dès juin.


Argent : Agrobusiness: Pékin joue à qui perd gagne

· Ces derniers 25 ans ont vu le remplacement des slogans politiques (haut-parleurs et calicots), par les discours et plans-marketing vantant les myriades de produits nouveaux à la nouvelle société consumériste. Matraqués de pub, les citadins réclament des arguments toujours plus forts. Le 28/02, Guangzhou Mobile, filiale de China Mobile, a lancé un service nouveau et intéressant. Des groupes tels Siemens ou Ericsson paient une part de la facture des abonnés qui composent un numéro gratuit pour écouter leurs pubs. Le temps en ligne allège proportionnellement leurs factures. En place à Shenzhen, Xiamen et Jinan, ce système est étudié par les sociétés de sondage: rémunérer l’écoute, leur offre la garantie de ne pas chi bimengeng , se faire raccrocher au nez (« manger la soupe de la porte close »).

· le deuxième jour de la session, le ministre Xiang Huaicheng annonça un déficit budgétaire record en 2001, +4%, à 31,4MM$ (2,7% du PIB). Le fossé s’élargit: le budget grimpe de +9,3%, à 210,5 MM$, expression de la volonté publique de poursuivre les grands chantiers, locomotive de la croissance (+7% en 2001). Ses revenus atteindront 179MM$, +10%, grâce à la ponction fiscale accrue sur les exports, les revenus individuels et les profits des sociétés. Conséquence d’importations en vive hausse, le gouvernement devra imputer 24,2MM$ au service de sa dette extérieure (+27%). Pour faire face aux dépenses et au ralentissement des exportations, à +9,7%, Pékin devra émettre pour 60,2MM$ de bons.

· l’agrobusiness chinois a mis du temps à se mettre au diapason de l’économie de marché -et de ses bizarreries. Avec 128Mt de maïs engrangés en 1999 et des silos pleins, la Chine a exporté un quota record de 10,5M de tonnes en 2000 (contre 4,3 Mt en 1999). Mais en même temps, sous l’effet de la sécheresse de l’été et d’une récolte maigre (103Mt), les prix intérieurs ont fusé à 151$/t, tandis qu’à l’export, face à des cours mondiaux entre 105$ et 110$/t FOB (le 28/02) -les prix extérieurs sont généralement inférieurs au coût de production chinois. La Chine a donc exporté à perte, ou selon cet expert, "subventionné l’élevage sud-coréen"! NB : la Chine semble devoir encore livrer des contingents au Japon, qui exprime sa nervosité face à l’offre -surtout d’espèces transgéniques- américaine. Mais pour raison de qualité, la part du lion reviendra à l’Argentine.

· à la bourse, comme au Casino, « rien ne va plus » sur le marché « B ». Après son ouverture aux nationaux, l’indice caracola à +45% du 28 février 2001 au 4 mars, portant la capitalisation de 3,3MM$ à 10MM$. Faible au début, le volume d’échanges s’est vite étoffé pour atteindre le 06/03 son pic absolu en neuf ans d’existence. Le lendemain, La fièvre retomba: en dépit d’un volume d’échange toujours fort, l’indice retomba de 6,6% à Shanghai et de 3,2% à Shenzhen. Pendant que les petits porteurs se ruaient sur le marché en devises, investisseurs institutionnels et gestionnaires de fonds prenaient leurs profits et se replaçaient en terre plus ferme. Cette technique dite du coup d’accordéon a été décrite dans les milieux boursiers comme celle du « piège à cafards »: celui où les petits porteurs entrent, mais ne sortent pas.

NB: La semaine dernière, le patron de la CSRC Zhou Xiaochuan a précisé, à toute fins utiles, que la fusion des marchés « A » et « B » ne se ferait « pas avant cinq ans, minimum ».

 


Politique : politique_10_2001

· le 7/03, le CCPCC a produit des détails sur le prochain plus grand chantier chinois, de canal Nord/Sud Yangtzé-Fleuve Jaune, projet soumis dès 1953 par Mao, et seule solution envisagée à une catastrophe imminente. 700M de Chinois boivent une eau polluée, le Fleuve Jaune est au bord de l’assèchement, et 400 des 668 villes sont en pénurie (14,5MM$ de pertes/an). Le canal doit conduire, sur trois tronçons, 48MMm3/an vers le Nord (1/3 de la pop, du PNB et des emblavures). Ses obstacles sont immenses. 18MMm3/an doivent suivre la route Est, du Grand Canal (Hangzhou-Tianjin): il faudra treize stations de pompage sur 1150 km. De Dangjiangkou (Hubei) à Pékin, sur 1246 km, la route centrale prélèvera 14MMm3 /an de la Han, affluent du Yangtzé: il causera l’expulsion de 0,2M de gens -et ces deux voies impliquent des problèmes de pollution non résolus. Le parcours Ouest renflouera le fleuve Jaune des eaux du Ningxia, de Mongolie Intérieure et du Shaanxi, mais devra franchir des chaînes et sommets vertigineux : problèmes techniques encore sans solution. Prioritaire, le projet n’en sera pas moins lancé dès juin.


A la loupe : Un printemps électoral

La réforme politique est encore lointaine. Une émollience printanière est cependant perceptible, côté gouvernement et peuple. 20 ans d’expérimentation dans les scrutins de Comités de village (mairies), base de l’échelle du pouvoir, semblent préparer l’étape suivante : l’élection des Comités urbains. Déjà en décembre 1998 le canton de Buyun (Sichuan) avait choisi son maire en catimini (VdlC n°09/IV), ouvrant la voie: en juin 2000, une ville du Guangdong élisait son maire. En octobre, 400 comités de quartier de Nankin (Jiangsu) ont élu leurs délégués. L’échéance des mandats municipaux (de trois ans) cet automne, offre la chance d’autres tests. Plusieurs systèmes sont au banc d’essais, avec le soutien d’ONG ou centres d’études. Une ville du Henan (secrète) prépare un scrutin « à deux tours », permettant de réconcilier cette procédure avec la Constitution: la ville élit son mair, l’Assemblée Populaire (l’instance traditionnelle de désignation des édiles) entérine. Autre « hirondelle faisant le printemps »: dès octobre, pour la 1ère fois, le Conseil d’Etat a invité le public à s’exprimer sur une réforme de la loi du mariage.

Sporadiques, ces actions témoignent d’une volonté d’alléger le climat social, sous la pression d’incidents en monde rural et ouvrier. Par l’introduction (partielle, hypothétique, conditionnelle) du vote en ville, l’Etat tolère la mise à l’écart de cadres locaux impopulaires, et donne une meilleure chance à sa stratégie de lutte contre taxes illégales et corruption rampante. Un processus auquel s’opposent, bien sûr, ceux des cadres ayant tout à y perdre.

Sur le fond : il apparaît, à présent, que seules 25% des 830.000 mairies de village sont élues selon les normes internationales. A Houshi (Jilin), après avoir remporté la mairie en se démarquant du Parti, Gao Zhili, indépendant, s’empressa de demander sa carte de membre, « pour mieux défendre les intérêts de ses administrés » : Signe de réalisme – le Parti demeure l’unique référence.

 


Joint-venture : Philips lace ses crampons

· A. Falque et Y. Cousquer, présidents d’ADP étaient à Pékin (6 mars 2001) pour fêter 16 mois de JV avec l’ Aéroport de Pékin, BCIA -signée en novembre 1999. ADP entrait alors au Conseil d’administration comme investisseur stratégique, avec 9,9% (100Mfr) et recevait 5 ans de contrat de consultant. Depuis, ADP conseille BCIA sur la gestion (redéploiement des sources de revenus), établit le « plan-masse » (en phase d’amendement) d’urbanisation sur 20-30 ans. Objectif à court terme: remonter la pente à la bourse de Hong Kong (de 1,89HK$ en février, la part est passée à 1,76). Sous 10 ans, grâce à son hinterland, son rôle de hub, l’ouverture des routes polaires vers l’Amérique (côte Est) et le travail en tandem avec Paris, BCIA passera des 6,5M de passagers de ‘2000, au plus haut rang mondial présent -80M (Atlanta), prédit ADP.

· inscrite au programme du dixième plan, le «TGV» Pékin-Shanghai est un projet des plus convoités: français, japonais et allemands rivalisent depuis 1995 pour imposer leur filière (TGV, Shinkansen, Maglev). Dans cette course, Transrapid (Siemens, Thyssen/Krupp, gouvernement RFA) semble avoir pris une longueur d’avance, en décrochant la liaison Shanghai/Pudong (cf VdlC n°04/VI) -et en assortissant son offre de 500M$ de « prêts commerciaux ». Annonçant (07/03) le début des travaux « sous 5 ans », Zeng Peiyan, ministre. de la SDPC a eu la petite phrase: « le gouvernement attend de voir comment se comporte le Maglev en 2003, avant de décider …»

· Le 22 janvier 2001, Coca Cola signait un accord avec la CFA pour soutenir les équipes nationales de foot masculines, féminines junior et olympique (cf. VdlC n°5/VI): il garantit des primes financières aux joueurs, si l’équipe des hommes se qualifie pour la Coupe du Monde, en 2002 entre Japon et Corée du Sud. A son tour, Philips veut partager cette manne, et va payer 15M$ en sponsoring aux mêmes équipes. Le géant de l’électronique, dont le nom figure aussi sur les maillots des équipes masculines américaines et hollandaise, nous révèle que « les leaders chinois, même Zhu Rongji sont fous du foot ». Si le maillot rouge joue en Coupe du Monde, « ce sera l’affaire du siècle » se promet Philips.

· BMW est aux portes de la Chine: il vient d’annoncer la signature d’une JV à Shenyang (Liaoning), avec Brilliance, producteur des minibus Jinbei, qui s’apprête par ailleurs à sortir sur la même chaîne une berline de luxe, la Zhonghua (2 litres). Pékin lâche un tigre de plus dans l’arène du marché haut de gamme, déjà encombrée par Audi, Buick et Honda. Dernier venu, le constructeur bavarois veut sortir 8 à 10.000 modèles « 3 » et « 5 » par an « pour commencer », et compte sur l’atout de sa forte image -seconde après Mercedes, au hit parade du rêve motorisé chinois.


Temps fort : ‘Retenez votre cheval!’ dit Tang aux US

Dans son rapport à l’ANP (6/03), Xiang Huai-cheng, Min. des Finances annonçait 17,7% de hausse du budget de l’APL en 2001, à 17MM$ -la plus forte en 10 ans. Selon divers analystes incluant les dotations au titre des recherche et développement (R&D) et des imports d’armes, le chiffre final avoisine celui de la défense nippone, 51MM$ –L’Institut d’Etudes Stratégiques de Londres estime à 40MM$ les frais militaires de la Chine en 1999. Au plan national, le gouvernement justifie cette hausse par celle de 25% des salaires kakis, pour endiguer la fuite des cerveaux vers le secteur privé. Cette prime compense aussi l’APL pour la cession de son empire industriel en ’98.

Dans l’esprit de ses auteurs, la majoration du budget doit faire face à la montée des « menaces extérieures ». La capacité de l’OTAN à remporter le conflit du Kosovo par la seule voie des airs, a convaincu Pékin de l’urgence de réformer l’APL dans un sens hi-tech. La décision US (apparemment prise), de déployer le dispositif NMD, qui rendrait obsolètes le rideau de missiles chinois, est une autre hantise de Pékin. Cette modernisation apparaît la réponse la plus efficace à ce qui est vécu par l’état major chinois comme « l’hégémonisme » des US, et leur « tentation d’encerclement » du pays.

Ce budget répond aussi, à l’avance, au probable feu vert du Congrès à des ventes d’armements à Taiwan – destroyers Aegis (compatibles NMD), hélicoptères Apache, missiles anti-missiles Patriot (PAC-3). Evoquant de graves dangers, le ministre des Affaires Etrangères, Tang Jiaxuan a suggéré aux US de « retenir leur mustang au bord du précipice » et de ne pas vendre…

Cette hausse du budget militaire ne pourra que renforcer le lobby pro-Taiwan et la vente (sur la base du Taiwan Act, qui garantit à l’île « suffisamment » d’armes américaines pour se défendre). Aux Etats-Unis du 18 au 24/3, Qian Qichen, vice-premier Ministre, fera face à un genre de «mission impossible» – un engrenage est enclenché !

 


Petit Peuple : Parole de gendarme

· en septembre 2000 dans l’Anhui, un détraqué sexuel avait odieusement abusé d’une fillette à la sortie d’une école. Désespérant de mettre la main sur son homme, le Commissaire de Piaoshui (le chef-lieu) avait mis à prix 10.000Y sa tête, et fourni le portrait robot du violeur. L’après-midi du 14/09, passant devant l’école de son village de « l’Etoile rouge », ne voilà pas que Li Faping, le maire, repère un rôdeur en tout point semblable : après course-poursuite, face à face et ruse, il sut le capturer et livrer. Puis il attendit sa prime 27 jours. Le 12 octobre, sa patience à bout, il rendit enfin visite au commissaire, qui lui tint à peu près ce langage : « un membre du Parti (puisque du PCC, il était) ne travaille que pour la gloire -et puis de toute façon, pour les 10.000Y c’était une blague ». D’une grande suite dans les idées, le 9/02, Li a intenté un procès contre le commissaire. Le poste de police d’Etoile rouge a bien tenté de l’attendrir par une « cagnotte » de 5110Y d’épargne des sbires… Mais rien à faire :  si ma nan zhui – un quadrige ne rattrape pas la parole donnée -même par la police !