Le Vent de la Chine Numéro 3
A partir de cette semaine, Le vent de la Chine se dote d’une maquette nouvelle, plus aérée, et stable .Nous espérons que cette nouvelle version de notre brise chinoise fera l’unanimité parmi nos lecteurs!
Notre attention va, cette semaine, aux oeillades simultanées des USA et de la Russie vers Pékin. Moscou, par son Ministre de la défense Igor Rodiorov, parle d’«alliance stratégique» avec la Chine, tandis que W .Christopher, le Secrétaire d’Etat sortant, appelle au «maintien du dialogue».
Le rapprochement entre les 2 puissances transsibériennes inquiète Washington.
En 1995, Moscou a vendu à Pékin (cash!) pour 3,7 MMUSD de matériels militaires, dont la licence complète de production du Sukhoi 27. Récemment, pour 10 MMUSD, elle viendrait de lui vendre de quoi refaire sa marine, dont 2 destroyers de classe Sovremenny équipés du terrible missile antimissile SS-N-22.
Outil qui, pensent les experts, pourrait faire hésiter B. Clinton à envoyer ses porte-avions une seconde fois au large de Taiwan, en cas d’«exercices militaires» chinois musclés. Ce qui bouleverserait le «théâtre» stratégique de la région, forçant Taiwan à repenser les données de sa défense!
Quel avenir pour les industries du «rocher» hongkongais?
La question posée par le Massachussetts Institute of Technology (MIT)est pertinente, pour un secteur qui ne couvre plus que 10% du PNB contre 25 en 1984. La réponse du MIT est claire: l’avenir existe, à condition de gommer à moyen terme la distinction entre «made by HK» et«made in Hong Kong», par l’intégration industrielle et la recherche technologique.
Les forces de Hong Kong -souplesse de production, management et administration intègre- seront vite rattrapées par la concurrence régionale. La hausse des coûts salariaux du Delta des Perles déplacera la production vers l’intérieur chinois, loin des bases logistiques de HK, qui d’autre part, commence à manquer de cadres, faute de politique adéquate. Le MIT épingle aussi le problème du «pouvoir familial» dans l’entreprise, qui bloque l’avancement des cadres, autres que «le fils du patron». Enfin, d’un strict point de vue des affaires, selon le MIT, avec le retour à la Chine, Hong Kong risque de ne pas oser défendre ses 2 atout-maîtres: l’internationalisme (l’anglais!), et la liberté d’expression.
Conclusion: tous les atouts de Hong Kong sont menacés -à moins de tout «remettre à plat» (formation, R&D, économies d’échelle, libertés). Défi posé au futur leadership, qui par chance, est industriel
VISA et l’université «Renda» ouvrent à Pékin un centre de perfectionnement pour 50 000 banquiers chefs du département Carte de Crédit.
Initiative certainement bienvenue, vu dès aujourd’hui les centaines de pages des listes noires des «carte en bois». D’ici 2003, les cartes de crédits passeront de 20 M à 200M. VISA s’est aussi vu confier les études de faisabilité préliminaires pour le Centre National de Clearing, et achèvera d’ici fin 1997 12 réseaux régionaux de distributeurs de billets.
La Chine compte sauter l’étape du chèque au 21. siècle.
Denway, le bruyant partenaire de Peugeot (GPAC) parle de vendre 60% des Automobiles de Canton, qui détiennent 46% de GPAC – soit le max. possible selon contrat. Cette option dément son projet précédent, remplacer Peugeot comme partenaire étranger dans la J.V.
La province du Fujian vient d’offrir aux industriels taiwanais ce qu’ils réclamaient depuis longtemps: une garantie de profit minimum de 17% pour les investissements à long terme.
Donc une garantie indirecte des invests. Obligation qui prendra effet dès approbation du gouvernement provincial – d’ici 3 mois.
Bay Networks (USA) et China Internet Corp. créent ensemble le China Wide Web : 50 serveurs en Chine, dont 20 d’ici fin ’97. Cependant qu’on enregistre une déception des serveurs en Chine, face à la lenteur des abonnements, et un épanouissement soudain du nombre des sites accessibles (autorisés par la police) : tout se tient.
Agrément à effet immédiat pour une succursale à Pékin, pour la Bank of America.
Deux autres JV bancaires spectaculaires sont sur le point d’aboutir: à Shanghai, une sino-taiwanaise (Banque du Développement/consortium sino-taiwanais), à Hong Kong une tripartite avec Minsheng (1ère banque privée) comme partenaire chinois. L’idée, dans tous ces cas, étant de fournir les investisseurs taiwanais sur le continent.
Sous l’égide de la BPdC (la Banque centrale, siège de la politique monétaire), le colloque annuel de la banque chinoise a permis, semaine dernière, de confirmer la rumeur: pour la BdC (la Banque de Chine, 1ère banque commerciale du pays), les fortes pertes de marché (50% à Shanghai en 1996) proviennent non des étrangers, mais des 3 autres banques publiques : celles de la Construction, de l’Industrie/Commerce, et de l’Agriculture.«Cà pourrait continuer», déclare Wang Xuebing, son Président, «si le personnel continue à se désintéresser pour la concurrence» (réflexe socialiste: entre entreprises-soeurs…).
Pour refaire son retard, la BdC pense à la «pub».Sous cet angle, la Banque de la Construction, a un bus d’avance – (celui aux flancs duquel elle affiche ses annonces)! La BdC compte aussi occuper de nouveaux créneaux, pour mieux valoriser ses atouts uniques (son réseau de filiales dans le monde): l’aide aux groupes chinois prêts à se lancer sur les bourses étrangères, et le «clearing» international.
La BPdC-elle, doit en 1997 maintenir le RMB à son (bas) niveau actuel, afin de garder sa croissance. Pour ce faire, alors qu’elle s’attend au maintien du flux de devises (40 MMUSD en ’96), elle compte racheter les excédents : les réserves chinoises (100 MMUSD) monteront encore!.
Un projet d’envergure nationale est en cours pour obtenir la maîtrise de l’eau – prévenir les inondations (26,5 MM USD de dégâts l’été passé), et économiser l’eau (face à une demande en hausse exponentielle).
2,6 MM USD déjà dépensés, 111 M de paysans ont déplacé 7,5 MM m3 de terre pour restaurer digues et canaux. 60% des dégâts de 1996 seraient déjà réparés. L’aspect nouveau étant les 1,4 M des tracteurs et bulldozers déployés l’an dernier! A ce chapitre, un 1er relevé géologique systématique du sous-sol du Gansu fait apparaître 63 gisements d’eau, pour une capacité estimée de 6 M m3, dont 5 exploitables.
Trouvaille qui vaut de l’or, dans un désert, oasis géante en puissance.
Il y a 10 ans, Shanghai vendait vers l’Afrique des machines à coudre à traction pédestre.
En 1996, elles sont électroniques, 8 M d’unités dont 2 à l’export, avec un taux de progression de 25%/an et l’espoir de franchir en ‘2000 la barre des 500 M USD de chiffre d’affaires.
China Eastern, seule flotte aérienne chinoise placée en Bourse à l’étranger (1/4 de MM USD entre HK et NY) prévoit une profitabilité presque nulle d’ici ‘2000, du fait de ses dettes (3 Airbus livrés en 1996), et de ses projets d’expansion (5 Airbus, 9 McDonnell, pour environ 1,5 MM USD). 3 transporteurs étrangers sont candidats à une prise de participation – Japan Airlines, United Airlines et British. Airways.
Inhabituelle fièvre d’importation en décembre, 1,7 MM USD, qui ont écorné de 26% le surplus annuel (12,2 MMUSD).
Tendance interprétée au MOFTEC comme résultant d’une sous-évaluation des stocks. Hong Kong se demande par contre s’il ne s’agirait pas d’une reprise de la consommation.
1500 projets écologiques, 15MMUSD soit 1% du PNB investi d’ici ‘2000 : tel est l’objectif de la NEPA, l’Agence pour l’Environnement.
Entre autres, d’ici là, 1/2 MM de citadins devront être équipés d’un retraitement des eaux usées.
Seule modernisation politique des dernières années, mais de taille : le développement des milliers d’assemblées de base, mini-parlements élus, avec opposition, partis et indépendants.
Sur les 13 conseils qui viennent d’être élus pour la région pékinoise, 12 voient une hausse de la présence des femmes, qui comptent près d’un tiers, avec 4366 des édiles.
Pour plus de 20 ministres, 1997 marque la dernière année -début 1998 marquera le départ vers d’autres fonctions -ou la retraite.
Parmi ceux ci, Qian Qichen (affaires étrangères), Chi Haotian (défense), Chen Jinhua (Commission du Plan ), Peng Peiyun (Planning familial), Hu Qili (électronique), et Lu Ping (Bureau HK-Macao). Par ailleurs, la cote de Yang Baibing, ex-Chef d’état major purgé en 1991, remonte, après une spectaculaire poignée de main télévisée avec le Chef de l’Etat.
Nouveau patron de la marine nationale : l’Amiral Shi Yunsheng – apparemment, pour la bonne tenue des exercices militaires, au large de Taiwan, l’an dernier.
Deux citoyens américains récemment condamnés en Chine à des peines de prison: un sino-yankee, William Pingchen, à 10 ans pour importation illégale de déchets industriels, un tibétano-américain, pour «espionnage au profit du Dalai Lama».
Coincée par son désir de ne pas envenimer les choses, Washington ne fait pas d’excès de zèle pour réclamer ses hommes.
Nouvelle «section d’enquête spéciale», appelée à débusquer les hauts fonctionnaires les plus corrompus.
Elle dépendra directement du Procureur suprême. Création directement inspirée par l’ICAC de Hong Kong, et expérimentée depuis 2 ans à Canton.
La solution officielle jusqu’à l’an passé, pour venir à bout de cette lèpre des hauts cadres – le «renforcement de l’esprit civique», semble abandonnée!
En nov. 1996, cette épargnante à Shenzhen, tout sourire, avait gagné 1000 Y pour 10 000 placés. Shenzhen comme Shanghai s’étaient emballés, gagnant de 80 à 100%. Aujourd’hui, comme des dizaines de milliers d’autres, notre boursière peut pleurer, ayant perdu toutes ses économies lors du crash du vendredi 13 décembre 1996.
Semaine passée, Cadtic 2ième société d’investissement du pays, en faillite, est reprise par la Banque de la Construction tandis que la Banque de Chine débloque 200 M USD pour couvrir les dettes les plus criantes…
Après 9 ans d’existence, la Bourse chinoise est en crise: fraudes et abus abondent, et le crash du 13 déc. résulterait du délit d’initiés de quelques centaines de courtiers et de leurs clients hauts placés!
Le sabre du Parti retombe, pour un «grand nettoyage», dont la fermeté porte la griffe de Zhu Rongji. Les sociétés d’investissement se voient fermées, ou soumises à de féroces critères d’agrément (capital, communications, experts, indépendance vis à vis des banques), leurs transactions limitées et contrôlées. Les entreprises cotées se voient punies, en cas de mauvais dividendes.
Objectif:
Professionnaliser, pour ramener le risque au niveau mondial (éviter des émeutes, par ex. parmi les 800 000 petits actionnaires pékinois, qui n’étaient que 300 000 en 1995) et pour rendre cette bourse crédible à l’étranger, et lui faire financer son programme d’infrastructures.
En attendant l’assainissement, un marché fleurit: celui des bons d’Etat: valeur refuge pour la forte épargne privée (800MM Y en banque l’an dernier), et cache-misère d’un secteur dont les acteurs connaissent trop mal les lois, et trop bien les ficelles!
(suite semaine prochaine : les marchés à terme (commodities)
L‘hiver plus rude que de coutume, cause (en Chine aussi) des morts, surtout dans le grand Ouest.
Seuls chiffres publiés : au Xinjiang, 34 morts, 320 000 personnes isolées dans leurs villages, 30 MUSD de sinistre dont 100 000 têtes de brebis et yak. Et ce n’est pas fini.
chaque année, 100 M de chinois souffrent d’un empoisonnement alimentaire, dû aux pesti-cides, insecticides et autres produits. chimiques employés par le paysan.
rançon de la prospérité naissante : le cambriolage, et le marché florissant des portes blindées. La demande est de 1M/an, le nombre des entreprises agréées de 1200 et celles des « pirates » à 9000 en plus. Pour rester dans le sujet, début janvier, 2 gangsters ont pillé un camion blindé transporteur de fonds. 220 000 Y de butin, 4 blessés et 1 mort. Arrêtés, les 2 malfrats ne valent guère mieux.
2 écoles d’agiotage et de boursicotage ouver-tes en ’96 à Pékin, 5 autres préparation. Cours d’un mois, « assurance vie » du petit rentier!
vers l’abandon du permis de résidence (hu-kou) pour chinois. La Chine va devoir abandon-ner le «servage» moderne, assignant les paysans à résidence dans leur village(sauf ceux capables d’acheter, à prix d’or, un «hukou» d’une grande ville). Raison principale: le système ne fonction-ne plus. Un nouveau cadre légal est à l’étude.
aussi sous les projecteurs, la loi du mariage, fierté du régime, mais qui ne prend pas en com pte la nouveauté sociologique:l’infidélité con-jugale. 8 à 10 couples se défont pour cette raison.Dès ’88, 40% avaient goûté aux amours hors-mariage, contre 14%, 6 ans plus tôt.
Premier chantier de la planète, la Chine dépense en construction 64% de son capital fixe. Qualité médiocre : 60% des toits fuient (y-compris ceux de bâtiments de prestige, comme la nouvelle gare de l’Ouest à Pékin). L’enquête chinoise précise que 89% de toute corruption dans le pays, passe en pots de vin pour permis de construire et adjudications.
24-28, Pékin – expo internationale du meuble.
27-28: Pékin, visite de m Fr. Fillon, min. français délégué aux Postes, Télécoms et à l’Espace